{"title":"Qu’est-ce qu’une douleur neuropathique ?","authors":"C. Delorme","doi":"10.1016/j.jmv.2015.12.040","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La douleur neuropathique est définie par l’association internationale pour l’étude de la douleur (International Association for the Study of Pain, IASP) comme « une douleur associée à une lésion ou une maladie affectant le système nerveux somato-sensoriel ». Les douleurs neuropathiques sont souvent méconnues, sous-estimées et sous-traitées. Cependant, ces douleurs ne sont pas rares et touchent 7 à 8 % de la population générale. Ces douleurs neuropathiques ne sont pas l’apanage du neurologue et devraient être considérées comme une entité spécifique indépendante de l’étiologie en cause, dont le diagnostic repose avant tout sur un faisceau d’arguments anamnestiques et cliniques. Le contexte de survenue de la douleur peut être directement lié à une maladie du système nerveux (neuropathie) ou à une lésion nerveuse post-traumatique ou post-chirurgicale. Il existe généralement un intervalle libre entre la lésion et l’apparition de la douleur, de plusieurs semaines à plusieurs mois. La description de la douleur neuropathique est souvent caractéristique, avec une composante spontanée continue (brûlure, compression) et paroxystique (décharges électriques, coups de couteaux), associée à une composante provoquée par le frottement, la pression, le froid ou le chaud définie comme l’allodynie (douleur provoquée par une stimulation normalement non douloureuse) ou l’hyperalgésie (réponse exagérée à un stimulus normalement douloureux). Des sensations désagréables parfois douloureuses peuvent être aussi décrites, comme un engourdissement, des fourmillements, des picotements ou des démangeaisons. L’examen clinique doit ensuite rechercher des signes neurologiques dans la zone douloureuse : des signes négatifs ou déficitaires (déficit sensitif thermo-algique, tactile, proprioceptif, déficit moteur, anomalie des réflexes…) ainsi que les signes positifs que sont l’allodynie ou l’hyperalgésie. Devant toute douleur chronique, il est nécessaire de faire la part entre la douleur nociceptive et la douleur neuropathique ; c’est bien la convergence des éléments de l’interrogatoire et de l’examen clinique qui permettra de reconnaître la douleur neuropathique et d’envisager alors des traitements adaptés et spécifiques.</p></div>","PeriodicalId":50262,"journal":{"name":"Journal Des Maladies Vasculaires","volume":"41 2","pages":"Page 98"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.jmv.2015.12.040","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal Des Maladies Vasculaires","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398049915003467","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La douleur neuropathique est définie par l’association internationale pour l’étude de la douleur (International Association for the Study of Pain, IASP) comme « une douleur associée à une lésion ou une maladie affectant le système nerveux somato-sensoriel ». Les douleurs neuropathiques sont souvent méconnues, sous-estimées et sous-traitées. Cependant, ces douleurs ne sont pas rares et touchent 7 à 8 % de la population générale. Ces douleurs neuropathiques ne sont pas l’apanage du neurologue et devraient être considérées comme une entité spécifique indépendante de l’étiologie en cause, dont le diagnostic repose avant tout sur un faisceau d’arguments anamnestiques et cliniques. Le contexte de survenue de la douleur peut être directement lié à une maladie du système nerveux (neuropathie) ou à une lésion nerveuse post-traumatique ou post-chirurgicale. Il existe généralement un intervalle libre entre la lésion et l’apparition de la douleur, de plusieurs semaines à plusieurs mois. La description de la douleur neuropathique est souvent caractéristique, avec une composante spontanée continue (brûlure, compression) et paroxystique (décharges électriques, coups de couteaux), associée à une composante provoquée par le frottement, la pression, le froid ou le chaud définie comme l’allodynie (douleur provoquée par une stimulation normalement non douloureuse) ou l’hyperalgésie (réponse exagérée à un stimulus normalement douloureux). Des sensations désagréables parfois douloureuses peuvent être aussi décrites, comme un engourdissement, des fourmillements, des picotements ou des démangeaisons. L’examen clinique doit ensuite rechercher des signes neurologiques dans la zone douloureuse : des signes négatifs ou déficitaires (déficit sensitif thermo-algique, tactile, proprioceptif, déficit moteur, anomalie des réflexes…) ainsi que les signes positifs que sont l’allodynie ou l’hyperalgésie. Devant toute douleur chronique, il est nécessaire de faire la part entre la douleur nociceptive et la douleur neuropathique ; c’est bien la convergence des éléments de l’interrogatoire et de l’examen clinique qui permettra de reconnaître la douleur neuropathique et d’envisager alors des traitements adaptés et spécifiques.