{"title":"La mesure de la pression digitale","authors":"I. Lazareth","doi":"10.1016/j.jmv.2015.12.072","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La mesure de la pression digitale renseigne sur la vascularisation distale des extrémités. Elle peut être réalisée aux pieds et aux mains. Plusieurs techniques sont possibles : par pléthysmographie, par photopléthysmographie ou par laser Doppler. Les appareils utilisant la photopléthysmographie ont comme avantage leur petite taille, qui permet l’utilisation en ambulatoire et leur coût plus faible. Les appareils utilisant le laser Doppler sont plus fiables pour les valeurs basses et permettent de visualiser la vasomotion microcirculatoire.</p></div><div><h3>Utilisation dans l’artériopathie des membres inférieurs</h3><p>La pression d’orteil a un intérêt diagnostique et pronostique. Depuis les premiers travaux de Carter en 1971, les études portant sur la sensibilité et la spécificité de la mesure de la pression du gros orteil pour dépister l’artériopathie des membres inférieurs ont été peu nombreuses mais toutes concordantes. La mesure de l’index de pression du gros orteil (IPGO), fraction de la valeur absolue de la pression du gros orteil sur la pression humérale, a une sensibilité située entre 90 et 100 % pour dépister l’artériopathie. Le seuil habituellement utilisé est celui de 0,7. L’IPGO a ainsi une sensibilité beaucoup plus grande que l’index des pressions systoliques distales pour dépister l’artériopathie, en particulier dans les populations à risque de médiacalcose : diabète, insuffisance rénale, âge<!--> <!-->><!--> <!-->80<!--> <!-->ans. En valeur absolue, la pression du gros orteil (PGO) donne des indications pronostiques sur la gravité de l’artériopathie. Elle est essentielle pour définir l’ischémie critique chronique, dont la valeur seuil a été fixée à 30<!--> <!-->mmHg. Elle est utile pour décider de l’utilisation de la compression en cas d’œdèmes des membres inférieurs ou d’ulcères de jambe à participation veineuse, et d’artériopathie où le seuil de 50<!--> <!-->mmHg a été proposé comme seuil autorisant le port de la compression. Utilisation dans l’atteinte des petites artères des membres supérieurs et inférieurs. La mesure des pressions digitales des mains permet de dépister des occlusions des artères digitales dans le cadre d’artériopathies digitales qu’il s’agisse de la sclérodermie systémique, de la thromboangéite de Buerger, d’artériopathies professionnelles. Elle donne une indication sur la gravité de l’artériopathie et peut faire partie des critères décisionnels pour utiliser les prostanoïdes. Des études de suivi sont nécessaires pour savoir si le niveau de pression digitale est corrélé au risque d’ulcération digitale.</p></div>","PeriodicalId":50262,"journal":{"name":"Journal Des Maladies Vasculaires","volume":"41 2","pages":"Pages 110-111"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.jmv.2015.12.072","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal Des Maladies Vasculaires","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398049915003789","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La mesure de la pression digitale renseigne sur la vascularisation distale des extrémités. Elle peut être réalisée aux pieds et aux mains. Plusieurs techniques sont possibles : par pléthysmographie, par photopléthysmographie ou par laser Doppler. Les appareils utilisant la photopléthysmographie ont comme avantage leur petite taille, qui permet l’utilisation en ambulatoire et leur coût plus faible. Les appareils utilisant le laser Doppler sont plus fiables pour les valeurs basses et permettent de visualiser la vasomotion microcirculatoire.
Utilisation dans l’artériopathie des membres inférieurs
La pression d’orteil a un intérêt diagnostique et pronostique. Depuis les premiers travaux de Carter en 1971, les études portant sur la sensibilité et la spécificité de la mesure de la pression du gros orteil pour dépister l’artériopathie des membres inférieurs ont été peu nombreuses mais toutes concordantes. La mesure de l’index de pression du gros orteil (IPGO), fraction de la valeur absolue de la pression du gros orteil sur la pression humérale, a une sensibilité située entre 90 et 100 % pour dépister l’artériopathie. Le seuil habituellement utilisé est celui de 0,7. L’IPGO a ainsi une sensibilité beaucoup plus grande que l’index des pressions systoliques distales pour dépister l’artériopathie, en particulier dans les populations à risque de médiacalcose : diabète, insuffisance rénale, âge > 80 ans. En valeur absolue, la pression du gros orteil (PGO) donne des indications pronostiques sur la gravité de l’artériopathie. Elle est essentielle pour définir l’ischémie critique chronique, dont la valeur seuil a été fixée à 30 mmHg. Elle est utile pour décider de l’utilisation de la compression en cas d’œdèmes des membres inférieurs ou d’ulcères de jambe à participation veineuse, et d’artériopathie où le seuil de 50 mmHg a été proposé comme seuil autorisant le port de la compression. Utilisation dans l’atteinte des petites artères des membres supérieurs et inférieurs. La mesure des pressions digitales des mains permet de dépister des occlusions des artères digitales dans le cadre d’artériopathies digitales qu’il s’agisse de la sclérodermie systémique, de la thromboangéite de Buerger, d’artériopathies professionnelles. Elle donne une indication sur la gravité de l’artériopathie et peut faire partie des critères décisionnels pour utiliser les prostanoïdes. Des études de suivi sont nécessaires pour savoir si le niveau de pression digitale est corrélé au risque d’ulcération digitale.