Prise en charge et devenir à un mois des accidents hémorragiques chez les patients traités par anticoagulants oraux directs pour maladie thromboembolique veineuse. Le registre GIHP-NACO
J.L. Bosson , M. Samama , P. Sie , G. Pernod , S. Thoret , P. Romegoux , P. Albaladejo
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Abstract
Introduction
Les anticoagulants oraux directs (AOD) peuvent être utilisés actuellement dans le traitement de la maladie thromboembolique veineuse (MTE) avec une efficacité et un risque hémorragique similaires aux AVK. En l’absence de traitement spécifique de réversion, la prise en charge de ces accidents et le devenir de ces patients sont très mal connus. C’est l’objectif du registre mis en place par le Groupe d’intérêt en hémostase périopératoire (GIHP).
Matériel et méthode
Étude multicentrique (42 centres hospitaliers), prospective, descriptive des accidents hémorragiques sous AOD pour MTE, ayant justifié une hospitalisation avec suivi à 30 jours. Soutien financier des laboratoires LFB, CSL Behring et Octapharma.
Résultats
Soixante-neuf patients MTE (36 EP et 33 TVP) ont été inclus entre juin 2013 et octobre 2015 sur 645 patients du registre. Il s’agit de 31 femmes et 38 hommes, avec un âge médian de 68 ans (IQR : 59–78). Ces patients présentaient un risque hémorragique élevé avec un score HAS-bled ≥ 3 pour 21 patients (30 %), compris entre 1 et 2 pour 34 patients (50 %) et nul pour 14 patients (20 %). L’AOD utilisé était pour 67 patients le rivaroxaban. Le délai entre la mise sous AOD et l’accident hémorragique était < 6 mois dans 77 % des cas avec une médiane de 2 mois (1–8). L’accident a été classé en majeur pour 40 patients (58 %) et non majeur requérant une hospitalisation pour 29 patients (42 %). Les principales localisations sont digestive (33 %), intracrânienne (16 %) et urogénitale (15 %). La prise en charge thérapeutique a utilisé une transfusion de culot globulaire (29 %), des procoagulants pour 32 patients (46 %) et un geste d’hémostase pour 17 patients (25 %). Une reprise des anticoagulants a été prévue pour 40 patients (61 %) essentiellement par héparinothérapie (63 %). Dans les 30 jours suivants, il a été noté 3 récidives de MTE (4,3 %), 7 événements ischémiques artériels (12 %), 4 récidives d’accident hémorragique (6 %) et 1 décès (1,5 %).
Discussion
Nos résultats confirment la difficulté de prise en charge des patients avec un accident hémorragique sous AOD. On notera une hétérogénéité de modalités thérapeutiques et une balance récidive thrombotique/récidive hémorragique particulièrement difficile à gérer.
Conclusion
Des recommandations pour tenter d’harmoniser les pratiques malgré l’absence de données probantes et la réalisation d’essais cliniques sont indispensables rapidement pour améliorer la prise en charge des ces accidents hémorragiques sous AOD.