Utilisation des pesticides en cultures maraîchères sur l’île d’Idjwi à l’est de la République démocratique du Congo : connaissances et pratiques des agriculteurs
{"title":"Utilisation des pesticides en cultures maraîchères sur l’île d’Idjwi à l’est de la République démocratique du Congo : connaissances et pratiques des agriculteurs","authors":"Arsène Mushagalusa Balasha, Dominique Aganze Mulume, Sage Weremubi Mwisha, Jules Nkulu Mwine Fyama, John Tshomba Kalumbu","doi":"10.1051/cagri/2022033","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Une enquête a été réalisée sur l’île d’Idjwi, à l’est de la République démocratique du Congo, pour évaluer les pratiques phytosanitaires actuelles et les risques perçus par les agriculteurs. Les maraîchers, constitués en majorité de femmes (68 %) utilisent en cultures de tomate, de choux et d’aubergine, une diversité de fongicides, souvent en combinaison (43 %) avec des insecticides tels que la cyperméthrine. Le choix de ces pesticides est principalement déterminé par la perception de leur efficacité par les maraîchers et leur disponibilité sur les marchés locaux, où les revendeurs sont la principale source d’information des agriculteurs. L’incapacité des autorités compétentes (Office national de la protection des végétaux, Office congolais de contrôle) à limiter la distribution des pesticides non autorisés et très dangereux (e.g., profénofos), l’analphabétisme (39 % des agriculteurs) et l’absence de formation à l’usage des pesticides ne favorisent pas de bonnes pratiques phytosanitaires. De plus, le non port des équipements de protection (62 % des cas) et le non-respect des délais de sécurité ainsi que la négligence des pratiques d’hygiène après traitement (50 % de cas) exposent les maraîchers aux risques des pesticides, avec un impact potentiel direct sur leur santé. Enfin, les déchets de pesticides abandonnés sur les exploitations (60 %) et la mauvaise gestion de la bouillie restante après traitement contribuent à polluer l’environnement. Nous proposons donc une série d’actions pour favoriser une gestion rationnelle des pesticides et une amélioration des pratiques phytosanitaires des agriculteurs de l’île d’Idjwi.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"78 1","pages":""},"PeriodicalIF":1.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"3","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers Agricultures","FirstCategoryId":"97","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022033","RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"AGRICULTURE, MULTIDISCIPLINARY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Une enquête a été réalisée sur l’île d’Idjwi, à l’est de la République démocratique du Congo, pour évaluer les pratiques phytosanitaires actuelles et les risques perçus par les agriculteurs. Les maraîchers, constitués en majorité de femmes (68 %) utilisent en cultures de tomate, de choux et d’aubergine, une diversité de fongicides, souvent en combinaison (43 %) avec des insecticides tels que la cyperméthrine. Le choix de ces pesticides est principalement déterminé par la perception de leur efficacité par les maraîchers et leur disponibilité sur les marchés locaux, où les revendeurs sont la principale source d’information des agriculteurs. L’incapacité des autorités compétentes (Office national de la protection des végétaux, Office congolais de contrôle) à limiter la distribution des pesticides non autorisés et très dangereux (e.g., profénofos), l’analphabétisme (39 % des agriculteurs) et l’absence de formation à l’usage des pesticides ne favorisent pas de bonnes pratiques phytosanitaires. De plus, le non port des équipements de protection (62 % des cas) et le non-respect des délais de sécurité ainsi que la négligence des pratiques d’hygiène après traitement (50 % de cas) exposent les maraîchers aux risques des pesticides, avec un impact potentiel direct sur leur santé. Enfin, les déchets de pesticides abandonnés sur les exploitations (60 %) et la mauvaise gestion de la bouillie restante après traitement contribuent à polluer l’environnement. Nous proposons donc une série d’actions pour favoriser une gestion rationnelle des pesticides et une amélioration des pratiques phytosanitaires des agriculteurs de l’île d’Idjwi.
期刊介绍:
Cahiers Agricultures is a - mainly - French language scientific journal on world farming systems, how they are changing and their role in society. It is aimed at all those – researchers, field workers, teachers – who are interested in a holistic reflection on the agricultural world.
Cahiers Agricultures gives priority to research on agriculture as implemented by farmers, that has meaning for citizens in countries in the North and South, as opposed to research work conducted in a controlled environment (laboratory, research center, etc.). Research of this type is often multidisciplinary and takes into account the knowledge and know-how of the different stakeholders. The different parties are also actively involved in research, alongside the scientists. In this way, the journal stimulates debate on issues linked to society, such as the impact of using water and nitrogen fertilisers, peri-urban farming, fish farming, livestock production in rural areas, food security, etc.