Dans un contexte de crise écologique et énergétique où il convient de mieux appréhender comment ré-inscrire les systèmes agri-alimentaires à la fois dans les territoires et les limites planétaires, les recherches sur le métabolisme des sociétés se multiplient. Elles ont différentes origines, mais se rejoignent sur l’importance de prendre en considération les bases matérielles et énergétiques du fonctionnement de notre société. La mobilisation du concept de métabolisme des sociétés se déploie pour appréhender les systèmes agri-alimentaires surtout à partir des années 2010, alors que son origine est bien plus ancienne. Cet article propose de présenter une revue des travaux dans la communauté française s’intéressant aux systèmes agri-alimentaires par des approches socio-métaboliques. Partant d’un recensement de 90 publications, nous montrons la diversité des approches renvoyant à différents enjeux associés à des dimensions matérielles, biogéochimiques, énergétiques, géographiques, économiques, d’organisation des acteurs et de gouvernance, culturelles et sociales du métabolisme social. Ces approches se déploient sur une variété de systèmes, de l’échelle mondiale à l’exploitation agricole, et avec trois grands types d’usage : comprendre les processus en jeu et scénariser des transformations ; identifier les vulnérabilités des systèmes ; rendre visible l’invisible pour l’action et les politiques publiques. Nous discutons les positionnements de la communauté française, notamment par rapport à la communauté internationale, afin d’en dégager des perspectives de recherches.
{"title":"Métabolisme associé aux systèmes agri-alimentaires : enjeux et diversité d’approches dans la communauté de recherche française","authors":"S. Madelrieux, Barbara Redlingshöfer","doi":"10.1051/cagri/2023001","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023001","url":null,"abstract":"Dans un contexte de crise écologique et énergétique où il convient de mieux appréhender comment ré-inscrire les systèmes agri-alimentaires à la fois dans les territoires et les limites planétaires, les recherches sur le métabolisme des sociétés se multiplient. Elles ont différentes origines, mais se rejoignent sur l’importance de prendre en considération les bases matérielles et énergétiques du fonctionnement de notre société. La mobilisation du concept de métabolisme des sociétés se déploie pour appréhender les systèmes agri-alimentaires surtout à partir des années 2010, alors que son origine est bien plus ancienne. Cet article propose de présenter une revue des travaux dans la communauté française s’intéressant aux systèmes agri-alimentaires par des approches socio-métaboliques. Partant d’un recensement de 90 publications, nous montrons la diversité des approches renvoyant à différents enjeux associés à des dimensions matérielles, biogéochimiques, énergétiques, géographiques, économiques, d’organisation des acteurs et de gouvernance, culturelles et sociales du métabolisme social. Ces approches se déploient sur une variété de systèmes, de l’échelle mondiale à l’exploitation agricole, et avec trois grands types d’usage : comprendre les processus en jeu et scénariser des transformations ; identifier les vulnérabilités des systèmes ; rendre visible l’invisible pour l’action et les politiques publiques. Nous discutons les positionnements de la communauté française, notamment par rapport à la communauté internationale, afin d’en dégager des perspectives de recherches.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"83 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"81218407","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Icard-Vernière, Stéphanie Zoungrana, Nardis Nkoudou Ze, C. Mouquet-Rivier
Dans un contexte de réflexion internationale sur les systèmes alimentaires, de valorisation des connaissances autochtones et de reconnaissance de l’étude des « faits alimentaires » comme discipline, cette étude met l’accent sur la diversité de l’alimentation traditionnelle au Cameroun et notamment sur la place du safou (Dacryodes edulis). Via de nombreux verbatims extraits de discussions dirigées, le safou apparaît comme un fruit aux vertus nutritionnelles et sensorielles appréciées, un fruit social, un fruit moyen de subsistance, un fruit emblématique d’une alimentation traditionnelle riche d’atouts pour faire face à la transition nutritionnelle.
{"title":"Le safou, un fruit atypique dans l’alimentation traditionnelle au Cameroun","authors":"C. Icard-Vernière, Stéphanie Zoungrana, Nardis Nkoudou Ze, C. Mouquet-Rivier","doi":"10.1051/cagri/2023013","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023013","url":null,"abstract":"Dans un contexte de réflexion internationale sur les systèmes alimentaires, de valorisation des connaissances autochtones et de reconnaissance de l’étude des « faits alimentaires » comme discipline, cette étude met l’accent sur la diversité de l’alimentation traditionnelle au Cameroun et notamment sur la place du safou (Dacryodes edulis). Via de nombreux verbatims extraits de discussions dirigées, le safou apparaît comme un fruit aux vertus nutritionnelles et sensorielles appréciées, un fruit social, un fruit moyen de subsistance, un fruit emblématique d’une alimentation traditionnelle riche d’atouts pour faire face à la transition nutritionnelle.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"11 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"75897812","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis les années 1970, les pullulations de campagnols terrestres causent d’importants dommages aux prairies du Massif central (France), menaçant la viabilité économique des élevages herbagers. Nous interrogeons la place de la confiance dans la lutte contre les ravageurs, étudiée comme la production d’un bien collectif de formulation weaker-link. L’apport principal de l’article est un cadre d’analyse qui intègre les effets de seuil relatifs à la complexité des mécanismes agroécologiques sous-jacents. Ce cadre d’analyse est mis en regard de faits stylisés issus d’enquêtes qualitatives auprès d’éleveurs et d’acteurs institutionnels, mettant en évidence certains déterminants de la construction de la confiance. Il ressort que la confiance des éleveurs dans leur capacité à maîtriser le phénomène de pullulation est faible. Si la confiance des éleveurs vis-à-vis des méthodes de lutte est plutôt faible, il semble que leur confiance à l’égard, d’une part, des organismes scientifiques et techniques, et d’autre part, des éleveurs voisins, est plus faible encore et pourrait davantage expliquer les défaillances observées de l’action collective face au risque de pullulation.
{"title":"Importance de la confiance dans la gestion collective des risques de pullulation de ravageurs","authors":"Romain Dureau, Philippe Jeanneaux","doi":"10.1051/cagri/2023006","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023006","url":null,"abstract":"Depuis les années 1970, les pullulations de campagnols terrestres causent d’importants dommages aux prairies du Massif central (France), menaçant la viabilité économique des élevages herbagers. Nous interrogeons la place de la confiance dans la lutte contre les ravageurs, étudiée comme la production d’un bien collectif de formulation weaker-link. L’apport principal de l’article est un cadre d’analyse qui intègre les effets de seuil relatifs à la complexité des mécanismes agroécologiques sous-jacents. Ce cadre d’analyse est mis en regard de faits stylisés issus d’enquêtes qualitatives auprès d’éleveurs et d’acteurs institutionnels, mettant en évidence certains déterminants de la construction de la confiance. Il ressort que la confiance des éleveurs dans leur capacité à maîtriser le phénomène de pullulation est faible. Si la confiance des éleveurs vis-à-vis des méthodes de lutte est plutôt faible, il semble que leur confiance à l’égard, d’une part, des organismes scientifiques et techniques, et d’autre part, des éleveurs voisins, est plus faible encore et pourrait davantage expliquer les défaillances observées de l’action collective face au risque de pullulation.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"2 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"90380779","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Noure El Imene Boumali, F. Mamine, Foued Cheriet, E. Montaigne
Cette étude met en lumière l’impact de l’innovation sur l’orientation-marché et les performances d’une coopérative de valorisation des coproduits du figuier de barbarie en Algérie. Alors que la question des performances de l’entreprenariat collectif a été largement débattue, elle l’a été beaucoup moins pour des coopératives innovantes. Dans ce travail, nous mettons l’accent sur les performances de ce modèle d’entreprenariat fondé sur la réappropriation d’innovations techniques. Dans ce sens, notre analyse cherche à étendre la recherche empirique antérieure sur les performances des coopératives agricoles en introduisant l’orientation vers le marché et une évaluation plus globale des performances socioéconomiques des coopératives innovantes comme Nopaltec. Nos résultats portant sur les « autres » performances – rôle dans l’appropriation collective et la diffusion de l’innovation, structuration de la filière, fonctions socio-politique et territoriale de la coopérative – plaident pour une lecture élargie des performances des structures coopératives agricoles.
{"title":"Performances des coopératives agricoles innovantes : le cas de la valorisation de la figue de Barbarie par Nopaltec en Algérie","authors":"Noure El Imene Boumali, F. Mamine, Foued Cheriet, E. Montaigne","doi":"10.1051/cagri/2022034","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022034","url":null,"abstract":"Cette étude met en lumière l’impact de l’innovation sur l’orientation-marché et les performances d’une coopérative de valorisation des coproduits du figuier de barbarie en Algérie. Alors que la question des performances de l’entreprenariat collectif a été largement débattue, elle l’a été beaucoup moins pour des coopératives innovantes. Dans ce travail, nous mettons l’accent sur les performances de ce modèle d’entreprenariat fondé sur la réappropriation d’innovations techniques. Dans ce sens, notre analyse cherche à étendre la recherche empirique antérieure sur les performances des coopératives agricoles en introduisant l’orientation vers le marché et une évaluation plus globale des performances socioéconomiques des coopératives innovantes comme Nopaltec. Nos résultats portant sur les « autres » performances – rôle dans l’appropriation collective et la diffusion de l’innovation, structuration de la filière, fonctions socio-politique et territoriale de la coopérative – plaident pour une lecture élargie des performances des structures coopératives agricoles.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"29 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"73541828","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article a pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’accès collectif à la terre pour améliorer les droits fonciers des femmes dans un contexte d’agriculture irriguée dans le delta du fleuve Sénégal. L’expérience des périmètres irrigués villageois aménagés pour les femmes des groupements de l’Union des femmes productrices de Ross Béthio, constitue notre cadre d’étude. Les résultats révèlent l’existence d’un mouvement associatif féminin capable de porter les revendications des femmes ; ils mettent aussi en exergue les capacités d’influence de femmes leaders que ce mouvement a fait émerger. Cependant, ils montrent aussi l’ambiguïté de l’action collective féminine et l’entrecroisement intersectionnel des inégalités de genre et de statut social qui favorisent la monopolisation des ressources collectives par une minorité, accentuant ainsi la vulnérabilité des femmes les plus marginalisées en termes d’accès au foncier irrigué.
{"title":"L’accès collectif au foncier irrigué à Ross Béthio, Sénégal : entre inégalités de genre et dynamiques de pouvoir entre femmes","authors":"O. Coulibaly","doi":"10.1051/cagri/2023012","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023012","url":null,"abstract":"Cet article a pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’accès collectif à la terre pour améliorer les droits fonciers des femmes dans un contexte d’agriculture irriguée dans le delta du fleuve Sénégal. L’expérience des périmètres irrigués villageois aménagés pour les femmes des groupements de l’Union des femmes productrices de Ross Béthio, constitue notre cadre d’étude. Les résultats révèlent l’existence d’un mouvement associatif féminin capable de porter les revendications des femmes ; ils mettent aussi en exergue les capacités d’influence de femmes leaders que ce mouvement a fait émerger. Cependant, ils montrent aussi l’ambiguïté de l’action collective féminine et l’entrecroisement intersectionnel des inégalités de genre et de statut social qui favorisent la monopolisation des ressources collectives par une minorité, accentuant ainsi la vulnérabilité des femmes les plus marginalisées en termes d’accès au foncier irrigué.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"15 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"88416792","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Yassine Khardi, G. Lacombe, M. Kuper, A. Taky, S. Bouarfa, A. Hammani
Les agriculteurs utilisant les eaux des khettaras, galeries souterraines drainant la nappe phréatique et donnant un accès collectif à l’eau souterraine dans les oasis, font aujourd’hui face à un dilemme. Les khettaras se tarissent sous l’effet conjugué du pompage pour l’eau potable et de l’irrigation des exploitations agricoles des nouvelles extensions, et d’une recharge décroissante de la nappe. Leurs khettaras menacées de disparition, certains collectifs ont choisi d’installer des puits ou des forages alimentés par l’énergie solaire. Cela permet de renforcer le débit des khettaras et ainsi de maintenir l’accès collectif à l’eau souterraine, mais ces installations contribuent aussi à sa surexploitation. Dans cet article, nous mettons en discussion ce choix cornélien des communautés oasiennes dans le sud du Maroc. Des observations de terrain, l’analyse des images satellites, et des enquêtes avec les agriculteurs ont permis de comprendre le contexte d’émergence d’un dispositif associant la khettara au pompage par énergie solaire, d’analyser sa conception technique et de mettre en évidence la capacité des oasiens à intervenir sur les règles de gestion pour superposer ce dispositif technique et institutionnel nouveau au système traditionnel des khettaras. Cet article contribue à une réflexion sur la durabilité de l’accès à l’eau souterraine dans ce contexte présaharien.
{"title":"Pomper ou disparaître : le dilemme du renforcement des khettaras par le pompage solaire dans les oasis du Maroc","authors":"Yassine Khardi, G. Lacombe, M. Kuper, A. Taky, S. Bouarfa, A. Hammani","doi":"10.1051/cagri/2022030","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022030","url":null,"abstract":"Les agriculteurs utilisant les eaux des khettaras, galeries souterraines drainant la nappe phréatique et donnant un accès collectif à l’eau souterraine dans les oasis, font aujourd’hui face à un dilemme. Les khettaras se tarissent sous l’effet conjugué du pompage pour l’eau potable et de l’irrigation des exploitations agricoles des nouvelles extensions, et d’une recharge décroissante de la nappe. Leurs khettaras menacées de disparition, certains collectifs ont choisi d’installer des puits ou des forages alimentés par l’énergie solaire. Cela permet de renforcer le débit des khettaras et ainsi de maintenir l’accès collectif à l’eau souterraine, mais ces installations contribuent aussi à sa surexploitation. Dans cet article, nous mettons en discussion ce choix cornélien des communautés oasiennes dans le sud du Maroc. Des observations de terrain, l’analyse des images satellites, et des enquêtes avec les agriculteurs ont permis de comprendre le contexte d’émergence d’un dispositif associant la khettara au pompage par énergie solaire, d’analyser sa conception technique et de mettre en évidence la capacité des oasiens à intervenir sur les règles de gestion pour superposer ce dispositif technique et institutionnel nouveau au système traditionnel des khettaras. Cet article contribue à une réflexion sur la durabilité de l’accès à l’eau souterraine dans ce contexte présaharien.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"77 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"72599372","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article propose une réflexion à partir d’une relecture de mes données de terrain, au Népal et en Inde du Sud, suscitée par la notion de foncier irrigué. La première partie se penche sur la façon de penser cette notion pour les rizières. Celles-ci occupent en effet en Asie du Sud une place discriminante dans les classifications administrative et vernaculaire des terres, bousculée par l’irrigation par eau souterraine. Certaines rizières, par ailleurs, peuvent être cultivées sans irrigation grâce aux pluies de mousson, ce dont ne rendent pas compte les représentations visuelles classiques des périmètres irrigués (photo aérienne, image satellitaire, cartes de réseaux d’irrigation) qui occultent les difficultés d’accès à l’eau des riziculteurs. La notion de foncier irrigué montre alors des limites en riziculture, si les rizières non irriguées ne sont pas distinguées. Cette notion a toutefois l’avantage d’inciter à traiter des liens entre droit à l’eau et droit au foncier, objectif de la deuxième partie de l’article. Dans un contexte de pluralisme juridique, les exemples présentés illustrent la diversité de ces interactions : soit la définition du droit à l’eau est modifiée pour augmenter le foncier irrigué ; soit les interactions dynamiques entre droit à l’eau et droit à la terre font que l’eau est utilisée afin d’obtenir un droit foncier légitime. En revanche, en cas de faire valoir indirect, le statut foncier continue de compromettre l’accès à l’eau. Le statut du foncier irrigué (ou potentiellement irrigable) est important à prendre en considération pour saisir les dynamiques de gestion de l’eau.
{"title":"Foncier irrigué et accès à l’eau dans les rizières d’Asie du Sud","authors":"O. Aubriot","doi":"10.1051/cagri/2022032","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022032","url":null,"abstract":"Cet article propose une réflexion à partir d’une relecture de mes données de terrain, au Népal et en Inde du Sud, suscitée par la notion de foncier irrigué. La première partie se penche sur la façon de penser cette notion pour les rizières. Celles-ci occupent en effet en Asie du Sud une place discriminante dans les classifications administrative et vernaculaire des terres, bousculée par l’irrigation par eau souterraine. Certaines rizières, par ailleurs, peuvent être cultivées sans irrigation grâce aux pluies de mousson, ce dont ne rendent pas compte les représentations visuelles classiques des périmètres irrigués (photo aérienne, image satellitaire, cartes de réseaux d’irrigation) qui occultent les difficultés d’accès à l’eau des riziculteurs. La notion de foncier irrigué montre alors des limites en riziculture, si les rizières non irriguées ne sont pas distinguées. Cette notion a toutefois l’avantage d’inciter à traiter des liens entre droit à l’eau et droit au foncier, objectif de la deuxième partie de l’article. Dans un contexte de pluralisme juridique, les exemples présentés illustrent la diversité de ces interactions : soit la définition du droit à l’eau est modifiée pour augmenter le foncier irrigué ; soit les interactions dynamiques entre droit à l’eau et droit à la terre font que l’eau est utilisée afin d’obtenir un droit foncier légitime. En revanche, en cas de faire valoir indirect, le statut foncier continue de compromettre l’accès à l’eau. Le statut du foncier irrigué (ou potentiellement irrigable) est important à prendre en considération pour saisir les dynamiques de gestion de l’eau.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"55 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"87317817","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
We review interactions between crop protection practices (developed to control plant pathogens and invertebrate pests) and human fungal infectious diseases. Unlike viral, bacterial and parasitic infections, fungal infections in humans are usually only superficial in healthy individuals, but can become invasive and pose serious risks to immunosuppressed individuals. Although their global impact is less than that of other infectious diseases, human fungal infections still pose serious public health issues. For instance, the use of synthetic agricultural fungicides, particularly the azole class, under conventional intensive, or efficiency improvement-based crop protection practices, is at risk as far as antimicrobial resistance is concerned, due to cases of cross-resistance to clinical azoles used to treat pulmonary aspergillosis, candidiasis and cryptococcocis. In this respect, the One Health approach, originally designed for other types of human pathogens, looks relevant for human pathogenic fungi. Additionally, some entomopathogenic fungi used as biocontrol products against crop pests in a substitution-based approach, may be potentially pathogenic to humans. Very few examples of redesign-based practices (i.e. Agroecological Crop Protection) emerged from our analysis on human fungal diseases. However, discontinuing agricultural azole fungicides (as practiced on organic farms, and which may to some extent be related to the redesign strategy) appears to be the best way to reduce selection pressure and hence the level of azole-resistant human pathogenic fungal strains in the environment.
{"title":"Crop protection practices and risks associated with human fungal infectious diseases: a One Health perspective","authors":"A. Ratnadass, M. Sester","doi":"10.1051/cagri/2022036","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022036","url":null,"abstract":"We review interactions between crop protection practices (developed to control plant pathogens and invertebrate pests) and human fungal infectious diseases. Unlike viral, bacterial and parasitic infections, fungal infections in humans are usually only superficial in healthy individuals, but can become invasive and pose serious risks to immunosuppressed individuals. Although their global impact is less than that of other infectious diseases, human fungal infections still pose serious public health issues. For instance, the use of synthetic agricultural fungicides, particularly the azole class, under conventional intensive, or efficiency improvement-based crop protection practices, is at risk as far as antimicrobial resistance is concerned, due to cases of cross-resistance to clinical azoles used to treat pulmonary aspergillosis, candidiasis and cryptococcocis. In this respect, the One Health approach, originally designed for other types of human pathogens, looks relevant for human pathogenic fungi. Additionally, some entomopathogenic fungi used as biocontrol products against crop pests in a substitution-based approach, may be potentially pathogenic to humans. Very few examples of redesign-based practices (i.e. Agroecological Crop Protection) emerged from our analysis on human fungal diseases. However, discontinuing agricultural azole fungicides (as practiced on organic farms, and which may to some extent be related to the redesign strategy) appears to be the best way to reduce selection pressure and hence the level of azole-resistant human pathogenic fungal strains in the environment.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"187 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83457698","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Ferdaous Rezgui, Jihène Ben Yahmed, Crystele Leauthaud
L’association de cultures avec les oliviers – arbre emblématique de la région – est une pratique ancienne en Méditerranée. Cette agroforesterie est reconnue pour fournir de multiples services écosystémiques. En Tunisie, l’un des plus importants pays producteurs d’huile d’olive, les systèmes agroforestiers à base d’oliviers sont peu documentés. Ce travail vise à caractériser les principaux systèmes oléicoles agroforestiers existants au nord et au centre du pays, et à comprendre les raisons qui sous-tendent leur adoption. Pour ce faire, une analyse cartographique a d’abord été réalisée pour appréhender la diversité des milieux oléicoles à l’échelle nationale. Vingt-et-un systèmes oléicoles différents ont été identifiés. Sur cette base, un diagnostic agronomique sur deux sites représentatifs de cette diversité a permis de caractériser la structure des systèmes agroforestiers à l’échelle parcellaire. Cinq types de systèmes agroforestiers à base d’oliviers se distinguent en fonction du choix des espèces associées : cultures maraîchères, polyculture, arbres fruitiers, pâturage pour le cheptel et grandes cultures. Une série d’enquêtes a enfin été réalisée auprès d’agriculteurs pour comprendre les choix d’agencement de ces systèmes et la perception qu’ils en ont. Leur mise en place et les pratiques culturales des agriculteurs sont souvent déterminées par des contraintes économiques ou foncières, et non d’intérêts agronomiques et environnementaux.
{"title":"Quelle agroforesterie dans les oliveraies de Tunisie ? Analyse des associations de cultures pratiquées et des perceptions des agriculteurs","authors":"Ferdaous Rezgui, Jihène Ben Yahmed, Crystele Leauthaud","doi":"10.1051/cagri/2023017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023017","url":null,"abstract":"L’association de cultures avec les oliviers – arbre emblématique de la région – est une pratique ancienne en Méditerranée. Cette agroforesterie est reconnue pour fournir de multiples services écosystémiques. En Tunisie, l’un des plus importants pays producteurs d’huile d’olive, les systèmes agroforestiers à base d’oliviers sont peu documentés. Ce travail vise à caractériser les principaux systèmes oléicoles agroforestiers existants au nord et au centre du pays, et à comprendre les raisons qui sous-tendent leur adoption. Pour ce faire, une analyse cartographique a d’abord été réalisée pour appréhender la diversité des milieux oléicoles à l’échelle nationale. Vingt-et-un systèmes oléicoles différents ont été identifiés. Sur cette base, un diagnostic agronomique sur deux sites représentatifs de cette diversité a permis de caractériser la structure des systèmes agroforestiers à l’échelle parcellaire. Cinq types de systèmes agroforestiers à base d’oliviers se distinguent en fonction du choix des espèces associées : cultures maraîchères, polyculture, arbres fruitiers, pâturage pour le cheptel et grandes cultures. Une série d’enquêtes a enfin été réalisée auprès d’agriculteurs pour comprendre les choix d’agencement de ces systèmes et la perception qu’ils en ont. Leur mise en place et les pratiques culturales des agriculteurs sont souvent déterminées par des contraintes économiques ou foncières, et non d’intérêts agronomiques et environnementaux.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"49 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"90121591","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Amandine Hertzog-Adamczewski, Philippe Lavigne Delville, O. Diop
Bien que l’État sénégalais considère que la législation foncière actuelle constitue un frein au développement de l’agrobusiness, de nombreux projets agro-industriels se sont installés dans le delta du fleuve Sénégal, en particulier depuis les années 2000. À partir de l’analyse détaillée de 15 cas, l’article montre que, au-delà de leur diversité, leurs chemins d’accès au foncier suivent trois grandes voies, en fonction de l’institution qui accorde les terres. Au Sénégal, les communes sont les principales instances d’attribution de terres et la majorité des investisseurs préfèrent la négociation locale à l’attribution de terres par l’État. Ouvrir la boîte noire des pratiques effectives et des « chemins fonciers » réellement suivis éclaire le débat sur la régulation de l’accès à la terre irriguée au Sénégal et, plus largement, sur les façons dont les entrepreneurs agricoles négocient et légalisent cet accès à la terre, ainsi que sur le rôle du cadre légal et institutionnel et des autorités locales.
{"title":"Les « chemins fonciers » de l’agrobusiness dans le delta du Sénégal","authors":"Amandine Hertzog-Adamczewski, Philippe Lavigne Delville, O. Diop","doi":"10.1051/cagri/2023015","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023015","url":null,"abstract":"Bien que l’État sénégalais considère que la législation foncière actuelle constitue un frein au développement de l’agrobusiness, de nombreux projets agro-industriels se sont installés dans le delta du fleuve Sénégal, en particulier depuis les années 2000. À partir de l’analyse détaillée de 15 cas, l’article montre que, au-delà de leur diversité, leurs chemins d’accès au foncier suivent trois grandes voies, en fonction de l’institution qui accorde les terres. Au Sénégal, les communes sont les principales instances d’attribution de terres et la majorité des investisseurs préfèrent la négociation locale à l’attribution de terres par l’État. Ouvrir la boîte noire des pratiques effectives et des « chemins fonciers » réellement suivis éclaire le débat sur la régulation de l’accès à la terre irriguée au Sénégal et, plus largement, sur les façons dont les entrepreneurs agricoles négocient et légalisent cet accès à la terre, ainsi que sur le rôle du cadre légal et institutionnel et des autorités locales.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"84 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"78937222","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}