{"title":"歌德与矿物学:完全的激情","authors":"P. Fluck","doi":"10.58282/colloques.6105","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« Ich aber habe mich mit der Geognosie befreundet, versanlasst durch den Flotzbergbau », ecrivit Goethe. On prejuge que les vocables de « Geognosie », d’« Oryctognosie », de « Mineralogie » designent des disciplines scientifiques. Si les deux premieres paraissent bien hermetiques aux yeux de nos contemporains, la troisieme evoque pour chacun d’entre nous la connaissance des mineraux, ces composes chimiques generalement cristallises qui, s’ordonnancant en compagnie d’autres de nature differente, constituent notre geosphere. Encore une voie d’egarement, car au siecle des Lumieres, un savant qui se disait mineralogiste etait a la fois connaisseur des roches et des terrains, ingenieur des mines et specialiste des savoir-faire les plus subtils de la metallurgie. Ce fut le cas d’Antoine Grimoald Monnet (1734-1817) dont j’etudiai les merveilleux ecrits1. Cette mineralogie etait alors en quelque sorte la mere des sciences de la Terre, a une epoque ou le mot « geologie » n’etait encore que rarement balbutie. Quant a l’oryctognosie, le substantif heberge un mot grec qui signifie « tire de la terre, mineral » : la discipline embrasse l’ensemble des sciences de la Terre ! Geognosie, popularise par un Werner dont nous evoquerons plus loin le rayonnement, designe a peu pres la meme chose… en attendant que la geologie2, au courant du XIXe siecle, ne viennent tout doucement la supplanter.Lorsque j’entrepris cette enquete sur Goethe, c’etait un peu par provocation… Emballe par les relations d","PeriodicalId":367232,"journal":{"name":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","volume":"38 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-05-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Johann Wolfgang von Goethe et la minéralogie : une passion totale\",\"authors\":\"P. Fluck\",\"doi\":\"10.58282/colloques.6105\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"« Ich aber habe mich mit der Geognosie befreundet, versanlasst durch den Flotzbergbau », ecrivit Goethe. On prejuge que les vocables de « Geognosie », d’« Oryctognosie », de « Mineralogie » designent des disciplines scientifiques. Si les deux premieres paraissent bien hermetiques aux yeux de nos contemporains, la troisieme evoque pour chacun d’entre nous la connaissance des mineraux, ces composes chimiques generalement cristallises qui, s’ordonnancant en compagnie d’autres de nature differente, constituent notre geosphere. Encore une voie d’egarement, car au siecle des Lumieres, un savant qui se disait mineralogiste etait a la fois connaisseur des roches et des terrains, ingenieur des mines et specialiste des savoir-faire les plus subtils de la metallurgie. Ce fut le cas d’Antoine Grimoald Monnet (1734-1817) dont j’etudiai les merveilleux ecrits1. Cette mineralogie etait alors en quelque sorte la mere des sciences de la Terre, a une epoque ou le mot « geologie » n’etait encore que rarement balbutie. Quant a l’oryctognosie, le substantif heberge un mot grec qui signifie « tire de la terre, mineral » : la discipline embrasse l’ensemble des sciences de la Terre ! Geognosie, popularise par un Werner dont nous evoquerons plus loin le rayonnement, designe a peu pres la meme chose… en attendant que la geologie2, au courant du XIXe siecle, ne viennent tout doucement la supplanter.Lorsque j’entrepris cette enquete sur Goethe, c’etait un peu par provocation… Emballe par les relations d\",\"PeriodicalId\":367232,\"journal\":{\"name\":\"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes\",\"volume\":\"38 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-05-23\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.6105\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6105","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Johann Wolfgang von Goethe et la minéralogie : une passion totale
« Ich aber habe mich mit der Geognosie befreundet, versanlasst durch den Flotzbergbau », ecrivit Goethe. On prejuge que les vocables de « Geognosie », d’« Oryctognosie », de « Mineralogie » designent des disciplines scientifiques. Si les deux premieres paraissent bien hermetiques aux yeux de nos contemporains, la troisieme evoque pour chacun d’entre nous la connaissance des mineraux, ces composes chimiques generalement cristallises qui, s’ordonnancant en compagnie d’autres de nature differente, constituent notre geosphere. Encore une voie d’egarement, car au siecle des Lumieres, un savant qui se disait mineralogiste etait a la fois connaisseur des roches et des terrains, ingenieur des mines et specialiste des savoir-faire les plus subtils de la metallurgie. Ce fut le cas d’Antoine Grimoald Monnet (1734-1817) dont j’etudiai les merveilleux ecrits1. Cette mineralogie etait alors en quelque sorte la mere des sciences de la Terre, a une epoque ou le mot « geologie » n’etait encore que rarement balbutie. Quant a l’oryctognosie, le substantif heberge un mot grec qui signifie « tire de la terre, mineral » : la discipline embrasse l’ensemble des sciences de la Terre ! Geognosie, popularise par un Werner dont nous evoquerons plus loin le rayonnement, designe a peu pres la meme chose… en attendant que la geologie2, au courant du XIXe siecle, ne viennent tout doucement la supplanter.Lorsque j’entrepris cette enquete sur Goethe, c’etait un peu par provocation… Emballe par les relations d