{"title":"输尿管先天性病变:消化外科医生需要了解什么?","authors":"Abdelaziz Souli , Arnaud Alves , Xavier Tillou , Benjamin Menahem","doi":"10.1016/j.jchirv.2023.02.004","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>But de l’étude</h3><p>Les lésions iatrogènes de l’uretère (LIU) sont une complication rare mais redoutable de toute chirurgie abdominale ou pelvienne. Le but de l’étude était de décrire l’épidémiologie des LIU en chirurgie colorectale dans la région ancienne Basse-Normandie sur la période 2004–2022, ainsi que de réaliser une revue de la littérature sur la prise en charge de cette complication.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Une analyse rétrospective multicentrique des données cliniques (dossiers médicaux et comptes rendus opératoires) de 22 patients (13 hommes et 9 femmes) ayant eu une LIU lors d’une chirurgie colorectale entre 2004 et 2022 a été réalisée. Les résections urétérales à visée carcinologique et les plaies instrumentales (post-urétéroscopie) étaient exclues de l’étude. Une revue de la littérature des études recensant l’incidence des LIU en chirurgie colorectale a également été réalisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>. L’incidence des LIU était de 0,27 % sur la période d’étude (22 plaies sur 8129 interventions colorectales). Le cancer colorectal et la diverticulite sigmoïdienne étaient les indications dominantes (85 % des cas). La proctectomie et la colectomie gauche étaient les gestes de résection les plus réalisés (75 % des cas). La chirurgie était programmée dans 68 % des cas et la voie d’abord était une laparotomie et une laparoscopie dans respectivement 59 % et 41 % des cas. Les LIU concernaient l’uretère gauche dans 63 % des cas et l’uretère pelvien dans 77 % des cas. Le traitement endoscopique conservateur par la pose d’une sonde JJ avait un taux de réussite de 87,5 %. Les réparations chirurgicales représentées par les techniques de réimplantation et l’anastomose urétéro-urétérale avaient un taux de réussite de 75 %. Le taux de néphrectomie était de 13,6 % (3/22) et le taux de mortalité de 9 % (2/22). Seize études ont pu être identifiées par la revue de la littérature, avec une incidence des LIU variant de 0,1 % à 4,5 %.</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>Les LIU en chirurgie colorectale sont rares, mais restent une complication redoutable. Aucun moyen de prévention n’a prouvé son efficacité à ce jour, mais les dispositifs de guidage par fluorophores et colorants semblent constituer une voie prometteuse. Les plaies de l’uretère pelvien gauche sont les plus fréquentes, et la majorité peuvent être traitées par voie endoscopique à condition d’être diagnostiquées précocement.</p></div><div><h3>Purpose of the study</h3><p>Iatrogenic ureteral injury (IUI) is a rare but formidable complication of any abdominal or pelvic surgery. The aim of this study was to describe the epidemiology of IUI in colorectal surgery in the Basse-Normandie region over the period 2004–2022, as well as to review the literature on the management of this complication.</p></div><div><h3>Materials and methods</h3><p>This multicenter retrospective analysis of clinical data (medical records and operative reports) concerned 22 patients (13 men and 9 women) who suffered an IUI during colorectal surgery between 2004 and 2022. Ureteral resections for oncological purposes and endoluminal instrumental injuries (post ureteroscopy) were excluded from the study. We also carried out a review of the literature concerning the incidence of IUI in colorectal surgery.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The incidence of IUI was 0.27% over the study period (22 ureteral injuries out of 8,129 colorectal procedures). Colorectal cancer and sigmoid diverticulitis were the dominant surgical indications (85% of cases). Proctectomy and left colectomy were the most performed resection procedures (75% of cases). Surgery was scheduled in 68% of cases. The approach was open laparotomy in 59% and laparoscopy in 41% of cases. The IUI involved the left ureter in 63% of cases and the pelvic ureter in 77% of cases. Conservative endoscopic treatment by insertion of a double-J catheter stent had a success rate of 87.5%. Surgical repairs consisting of re-implantation techniques and uretero-ureteral anastomosis had a success rate of 75%. The nephrectomy rate was 13.6% (3/22) and the mortality rate 9% (2/22). A literature review identified sixteen studies, where the incidence of IUI varied from 0.1% to 4.5%.</p></div><div><h3>Findings</h3><p>IUI occurring during colorectal surgery is a rare occurrence but remain a formidable complication. No means of prevention has proven its effectiveness to date, but guidance devices using illuminated ureteral catheters or dyes seem to constitute a promising approach. 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Le but de l’étude était de décrire l’épidémiologie des LIU en chirurgie colorectale dans la région ancienne Basse-Normandie sur la période 2004–2022, ainsi que de réaliser une revue de la littérature sur la prise en charge de cette complication.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Une analyse rétrospective multicentrique des données cliniques (dossiers médicaux et comptes rendus opératoires) de 22 patients (13 hommes et 9 femmes) ayant eu une LIU lors d’une chirurgie colorectale entre 2004 et 2022 a été réalisée. Les résections urétérales à visée carcinologique et les plaies instrumentales (post-urétéroscopie) étaient exclues de l’étude. Une revue de la littérature des études recensant l’incidence des LIU en chirurgie colorectale a également été réalisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>. L’incidence des LIU était de 0,27 % sur la période d’étude (22 plaies sur 8129 interventions colorectales). Le cancer colorectal et la diverticulite sigmoïdienne étaient les indications dominantes (85 % des cas). La proctectomie et la colectomie gauche étaient les gestes de résection les plus réalisés (75 % des cas). La chirurgie était programmée dans 68 % des cas et la voie d’abord était une laparotomie et une laparoscopie dans respectivement 59 % et 41 % des cas. Les LIU concernaient l’uretère gauche dans 63 % des cas et l’uretère pelvien dans 77 % des cas. Le traitement endoscopique conservateur par la pose d’une sonde JJ avait un taux de réussite de 87,5 %. Les réparations chirurgicales représentées par les techniques de réimplantation et l’anastomose urétéro-urétérale avaient un taux de réussite de 75 %. Le taux de néphrectomie était de 13,6 % (3/22) et le taux de mortalité de 9 % (2/22). Seize études ont pu être identifiées par la revue de la littérature, avec une incidence des LIU variant de 0,1 % à 4,5 %.</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>Les LIU en chirurgie colorectale sont rares, mais restent une complication redoutable. Aucun moyen de prévention n’a prouvé son efficacité à ce jour, mais les dispositifs de guidage par fluorophores et colorants semblent constituer une voie prometteuse. Les plaies de l’uretère pelvien gauche sont les plus fréquentes, et la majorité peuvent être traitées par voie endoscopique à condition d’être diagnostiquées précocement.</p></div><div><h3>Purpose of the study</h3><p>Iatrogenic ureteral injury (IUI) is a rare but formidable complication of any abdominal or pelvic surgery. The aim of this study was to describe the epidemiology of IUI in colorectal surgery in the Basse-Normandie region over the period 2004–2022, as well as to review the literature on the management of this complication.</p></div><div><h3>Materials and methods</h3><p>This multicenter retrospective analysis of clinical data (medical records and operative reports) concerned 22 patients (13 men and 9 women) who suffered an IUI during colorectal surgery between 2004 and 2022. Ureteral resections for oncological purposes and endoluminal instrumental injuries (post ureteroscopy) were excluded from the study. We also carried out a review of the literature concerning the incidence of IUI in colorectal surgery.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The incidence of IUI was 0.27% over the study period (22 ureteral injuries out of 8,129 colorectal procedures). Colorectal cancer and sigmoid diverticulitis were the dominant surgical indications (85% of cases). Proctectomy and left colectomy were the most performed resection procedures (75% of cases). Surgery was scheduled in 68% of cases. The approach was open laparotomy in 59% and laparoscopy in 41% of cases. The IUI involved the left ureter in 63% of cases and the pelvic ureter in 77% of cases. Conservative endoscopic treatment by insertion of a double-J catheter stent had a success rate of 87.5%. Surgical repairs consisting of re-implantation techniques and uretero-ureteral anastomosis had a success rate of 75%. The nephrectomy rate was 13.6% (3/22) and the mortality rate 9% (2/22). A literature review identified sixteen studies, where the incidence of IUI varied from 0.1% to 4.5%.</p></div><div><h3>Findings</h3><p>IUI occurring during colorectal surgery is a rare occurrence but remain a formidable complication. No means of prevention has proven its effectiveness to date, but guidance devices using illuminated ureteral catheters or dyes seem to constitute a promising approach. 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Lésions iatrogéniques de l’uretère : que doit savoir le chirurgien digestif ?
But de l’étude
Les lésions iatrogènes de l’uretère (LIU) sont une complication rare mais redoutable de toute chirurgie abdominale ou pelvienne. Le but de l’étude était de décrire l’épidémiologie des LIU en chirurgie colorectale dans la région ancienne Basse-Normandie sur la période 2004–2022, ainsi que de réaliser une revue de la littérature sur la prise en charge de cette complication.
Matériels et méthodes
Une analyse rétrospective multicentrique des données cliniques (dossiers médicaux et comptes rendus opératoires) de 22 patients (13 hommes et 9 femmes) ayant eu une LIU lors d’une chirurgie colorectale entre 2004 et 2022 a été réalisée. Les résections urétérales à visée carcinologique et les plaies instrumentales (post-urétéroscopie) étaient exclues de l’étude. Une revue de la littérature des études recensant l’incidence des LIU en chirurgie colorectale a également été réalisée.
Résultats
. L’incidence des LIU était de 0,27 % sur la période d’étude (22 plaies sur 8129 interventions colorectales). Le cancer colorectal et la diverticulite sigmoïdienne étaient les indications dominantes (85 % des cas). La proctectomie et la colectomie gauche étaient les gestes de résection les plus réalisés (75 % des cas). La chirurgie était programmée dans 68 % des cas et la voie d’abord était une laparotomie et une laparoscopie dans respectivement 59 % et 41 % des cas. Les LIU concernaient l’uretère gauche dans 63 % des cas et l’uretère pelvien dans 77 % des cas. Le traitement endoscopique conservateur par la pose d’une sonde JJ avait un taux de réussite de 87,5 %. Les réparations chirurgicales représentées par les techniques de réimplantation et l’anastomose urétéro-urétérale avaient un taux de réussite de 75 %. Le taux de néphrectomie était de 13,6 % (3/22) et le taux de mortalité de 9 % (2/22). Seize études ont pu être identifiées par la revue de la littérature, avec une incidence des LIU variant de 0,1 % à 4,5 %.
Conclusions
Les LIU en chirurgie colorectale sont rares, mais restent une complication redoutable. Aucun moyen de prévention n’a prouvé son efficacité à ce jour, mais les dispositifs de guidage par fluorophores et colorants semblent constituer une voie prometteuse. Les plaies de l’uretère pelvien gauche sont les plus fréquentes, et la majorité peuvent être traitées par voie endoscopique à condition d’être diagnostiquées précocement.
Purpose of the study
Iatrogenic ureteral injury (IUI) is a rare but formidable complication of any abdominal or pelvic surgery. The aim of this study was to describe the epidemiology of IUI in colorectal surgery in the Basse-Normandie region over the period 2004–2022, as well as to review the literature on the management of this complication.
Materials and methods
This multicenter retrospective analysis of clinical data (medical records and operative reports) concerned 22 patients (13 men and 9 women) who suffered an IUI during colorectal surgery between 2004 and 2022. Ureteral resections for oncological purposes and endoluminal instrumental injuries (post ureteroscopy) were excluded from the study. We also carried out a review of the literature concerning the incidence of IUI in colorectal surgery.
Results
The incidence of IUI was 0.27% over the study period (22 ureteral injuries out of 8,129 colorectal procedures). Colorectal cancer and sigmoid diverticulitis were the dominant surgical indications (85% of cases). Proctectomy and left colectomy were the most performed resection procedures (75% of cases). Surgery was scheduled in 68% of cases. The approach was open laparotomy in 59% and laparoscopy in 41% of cases. The IUI involved the left ureter in 63% of cases and the pelvic ureter in 77% of cases. Conservative endoscopic treatment by insertion of a double-J catheter stent had a success rate of 87.5%. Surgical repairs consisting of re-implantation techniques and uretero-ureteral anastomosis had a success rate of 75%. The nephrectomy rate was 13.6% (3/22) and the mortality rate 9% (2/22). A literature review identified sixteen studies, where the incidence of IUI varied from 0.1% to 4.5%.
Findings
IUI occurring during colorectal surgery is a rare occurrence but remain a formidable complication. No means of prevention has proven its effectiveness to date, but guidance devices using illuminated ureteral catheters or dyes seem to constitute a promising approach. Injuries to the left pelvic ureter are the most common, and the majority can be treated endoscopically if diagnosed early.