{"title":"糟糕的档案,好小说","authors":"E. Bouju","doi":"10.58282/colloques.6326","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Arkhe, rappelons-nous, nomme a la fois le commencement et le commandement. (Derrida, Mal d’archive)Je voudrais evoquer ici la place et le role de l’archive – ou de ce qui joue comme archive – dans le roman contemporain (francais et europeen), en particulier dans la fiction de l’histoire : la place et le role de l’archive comme « constitution d’une instance et d’un lieu d’autorite » (comme disait Derrida dans le « Priere d’inserer » de Mal d’archive [1]) – instance et lieu qui servent etroitement la legitimite, ou le credit du roman face a l’histoire.Pour point de depart, je rappellerai – comme je l’ai deja souvent fait – l’utile remarque de Michel de Certeau sur la structure feuilletee de l'ecriture de l'histoire (du discours historiographique) : Se pose comme historiographique le discours qui « comprend » son autre – la chronique, l'archive, le document – c'est-a-dire celui qui s'organise en texte feuillete dont une moitie, continue, s'appuie sur l'autre, disseminee, et se donne ainsi le pouvoir de dire ce que l'autre signifie sans le savoir. Par les « citations », par les references, par les notes et par tout l'appareil de renvois permanents a un langage premier (que Michelet nommait la « chronique »), il s'etablit en savoir de l'autre. Il se construit selon une problematique de proces, ou de citation, a la fois capable de « faire venir » un langage referentiel qui joue la comme realite, et de la juger au titre d'un savoir. [...] Sous ce biais, la structure dedoublee du dis","PeriodicalId":365450,"journal":{"name":"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives","volume":"43 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Mal d’archive, bien du roman\",\"authors\":\"E. Bouju\",\"doi\":\"10.58282/colloques.6326\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Arkhe, rappelons-nous, nomme a la fois le commencement et le commandement. (Derrida, Mal d’archive)Je voudrais evoquer ici la place et le role de l’archive – ou de ce qui joue comme archive – dans le roman contemporain (francais et europeen), en particulier dans la fiction de l’histoire : la place et le role de l’archive comme « constitution d’une instance et d’un lieu d’autorite » (comme disait Derrida dans le « Priere d’inserer » de Mal d’archive [1]) – instance et lieu qui servent etroitement la legitimite, ou le credit du roman face a l’histoire.Pour point de depart, je rappellerai – comme je l’ai deja souvent fait – l’utile remarque de Michel de Certeau sur la structure feuilletee de l'ecriture de l'histoire (du discours historiographique) : Se pose comme historiographique le discours qui « comprend » son autre – la chronique, l'archive, le document – c'est-a-dire celui qui s'organise en texte feuillete dont une moitie, continue, s'appuie sur l'autre, disseminee, et se donne ainsi le pouvoir de dire ce que l'autre signifie sans le savoir. Par les « citations », par les references, par les notes et par tout l'appareil de renvois permanents a un langage premier (que Michelet nommait la « chronique »), il s'etablit en savoir de l'autre. Il se construit selon une problematique de proces, ou de citation, a la fois capable de « faire venir » un langage referentiel qui joue la comme realite, et de la juger au titre d'un savoir. [...] Sous ce biais, la structure dedoublee du dis\",\"PeriodicalId\":365450,\"journal\":{\"name\":\"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives\",\"volume\":\"43 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-09-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.6326\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6326","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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摘要
让我们记住,阿卡同时命名了开始和命令。(Derrida邪恶、存档),谈到这里,我要归档的地位和角色—或作为存档—当代小说中(特别是法国和欧洲),小说中的历史地位和作用:设立一个论坛和一个地方像«归档d’autorite在«»(Derrida所说一样,便d’inserer»[1]no harm存档)—审判并不是用来密切项提名,或面对了历史小说的功劳。首先,我想提醒大家——正如我经常做的那样——米歇尔·德·塞托(Michel de Certeau)关于历史写作(史学论述)的叠页结构的有益评论:出现一样的史学话语的«»包括其另—纪事、存档文件中的所有文本(—即那些玻璃,其中有一半,继续依靠对方,从而给自己力量disseminee告诉对方不知道的意思。通过“引文”、参考文献、注释和所有永久参考的工具,他建立了一种主要的语言(米舍莱称之为“编年史”),以了解对方。它是根据过程或引用的问题来构建的,同时能够“带来”一种参考语言,将其发挥为现实,并根据知识来判断它。[...在这种情况下,dis的双重结构
Arkhe, rappelons-nous, nomme a la fois le commencement et le commandement. (Derrida, Mal d’archive)Je voudrais evoquer ici la place et le role de l’archive – ou de ce qui joue comme archive – dans le roman contemporain (francais et europeen), en particulier dans la fiction de l’histoire : la place et le role de l’archive comme « constitution d’une instance et d’un lieu d’autorite » (comme disait Derrida dans le « Priere d’inserer » de Mal d’archive [1]) – instance et lieu qui servent etroitement la legitimite, ou le credit du roman face a l’histoire.Pour point de depart, je rappellerai – comme je l’ai deja souvent fait – l’utile remarque de Michel de Certeau sur la structure feuilletee de l'ecriture de l'histoire (du discours historiographique) : Se pose comme historiographique le discours qui « comprend » son autre – la chronique, l'archive, le document – c'est-a-dire celui qui s'organise en texte feuillete dont une moitie, continue, s'appuie sur l'autre, disseminee, et se donne ainsi le pouvoir de dire ce que l'autre signifie sans le savoir. Par les « citations », par les references, par les notes et par tout l'appareil de renvois permanents a un langage premier (que Michelet nommait la « chronique »), il s'etablit en savoir de l'autre. Il se construit selon une problematique de proces, ou de citation, a la fois capable de « faire venir » un langage referentiel qui joue la comme realite, et de la juger au titre d'un savoir. [...] Sous ce biais, la structure dedoublee du dis