{"title":"文学档案与文学的发明","authors":"R. Chartier","doi":"10.58282/colloques.6321","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Je voudrais presenter cette communication en pensant a un ecrivain, qui etait aussi un ami, decede a la fin de la derniere semaine, Ricardo Piglia. Le Monde a rendu compte de son œuvre dans son numero du 11 janvier 2017. Il y a deux raisons pour penser a lui aujourd’hui. La premiere est que le travail de Ricardo Piglia a toujours noue etroitement l’ecriture de fiction – c’est l’un des plus importants romanciers du monde latino-americain et, en particulier, avec son premier roman, Respiration artificielle, publie en 1980, durant les annees de la dictature – avec une approche critique portant sur les technologies de l’ecriture ou les modalites de la lecture. Un de ses livres d’essais (traduit en francais), El ultimo lector, est exemplaire de ce travail. On peut aussi faire une reference aux quatre conferences magnifiques qu’il a consacrees a Jorge Luis Borges. Elles sont accessibles sur YouTube. Une deuxieme raison, plus importante encore, pour penser a Ricardo Piglia, c’est parce qu’il a donne l’un des temoignages les plus extremes, en meme temps les plus dramatiques, du rapport d’un ecrivain avec ses propres archives. En l’occurrence, 327 cahiers rassembles dans quarante boites dont il avait commence la redaction a l’âge de seize ans, lors du demenagement de sa famille de Buenos Aires a La Plata, ou il a suivi des etudes d’histoire. Ces 327 cahiers etaient comme un mythe, car beaucoup croyaient qu’ils n’existaient pas. Ils ont donne la matiere d’un film du cineaste argentin,","PeriodicalId":365450,"journal":{"name":"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives","volume":"20 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Les archives littéraires et l’invention de la littérature\",\"authors\":\"R. Chartier\",\"doi\":\"10.58282/colloques.6321\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Je voudrais presenter cette communication en pensant a un ecrivain, qui etait aussi un ami, decede a la fin de la derniere semaine, Ricardo Piglia. Le Monde a rendu compte de son œuvre dans son numero du 11 janvier 2017. Il y a deux raisons pour penser a lui aujourd’hui. La premiere est que le travail de Ricardo Piglia a toujours noue etroitement l’ecriture de fiction – c’est l’un des plus importants romanciers du monde latino-americain et, en particulier, avec son premier roman, Respiration artificielle, publie en 1980, durant les annees de la dictature – avec une approche critique portant sur les technologies de l’ecriture ou les modalites de la lecture. Un de ses livres d’essais (traduit en francais), El ultimo lector, est exemplaire de ce travail. On peut aussi faire une reference aux quatre conferences magnifiques qu’il a consacrees a Jorge Luis Borges. Elles sont accessibles sur YouTube. Une deuxieme raison, plus importante encore, pour penser a Ricardo Piglia, c’est parce qu’il a donne l’un des temoignages les plus extremes, en meme temps les plus dramatiques, du rapport d’un ecrivain avec ses propres archives. En l’occurrence, 327 cahiers rassembles dans quarante boites dont il avait commence la redaction a l’âge de seize ans, lors du demenagement de sa famille de Buenos Aires a La Plata, ou il a suivi des etudes d’histoire. Ces 327 cahiers etaient comme un mythe, car beaucoup croyaient qu’ils n’existaient pas. Ils ont donne la matiere d’un film du cineaste argentin,\",\"PeriodicalId\":365450,\"journal\":{\"name\":\"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives\",\"volume\":\"20 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-09-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.6321\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Les écritures des archives : littérature, discipline littéraire et archives","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6321","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
摘要
在介绍这篇文章时,我想到了一位作家,他也是我的朋友,在上周末去世了,他叫里卡多·皮格利亚。《世界报》在2017年1月11日的一期中报道了他的工作。今天我们有两个理由想到他。premiere李嘉图的劳动是Piglia始终系与考古学的小说—世界最重要的小说家之一,也是latino-americain,特别是与人工呼吸她的第一部小说,出版于1980年独裁统治期间,嘉宾们与批判的办法—关于技术与考古学或阅读方法。他的文集《El ultimo lector》(翻译成法语)就是这方面的典范。他还为豪尔赫·路易斯·博尔赫斯(Jorge Luis Borges)做了四次精彩的演讲。它们可以在YouTube上看到。一个第二,更重要的原因,思考了里卡多Piglia之一,这是因为它给出了面试最松弛的最悲惨的,与此同时,报告的一个作家与自己的档案。在这个例子中,327本笔记本装在40个盒子里,他在16岁的时候开始写这些笔记本,当时他的家人从布宜诺斯艾利斯搬到拉普拉塔,他在那里学习历史。这327本笔记本就像一个神话,因为许多人认为它们并不存在。他们给了阿根廷电影制作人一部电影的素材,
Les archives littéraires et l’invention de la littérature
Je voudrais presenter cette communication en pensant a un ecrivain, qui etait aussi un ami, decede a la fin de la derniere semaine, Ricardo Piglia. Le Monde a rendu compte de son œuvre dans son numero du 11 janvier 2017. Il y a deux raisons pour penser a lui aujourd’hui. La premiere est que le travail de Ricardo Piglia a toujours noue etroitement l’ecriture de fiction – c’est l’un des plus importants romanciers du monde latino-americain et, en particulier, avec son premier roman, Respiration artificielle, publie en 1980, durant les annees de la dictature – avec une approche critique portant sur les technologies de l’ecriture ou les modalites de la lecture. Un de ses livres d’essais (traduit en francais), El ultimo lector, est exemplaire de ce travail. On peut aussi faire une reference aux quatre conferences magnifiques qu’il a consacrees a Jorge Luis Borges. Elles sont accessibles sur YouTube. Une deuxieme raison, plus importante encore, pour penser a Ricardo Piglia, c’est parce qu’il a donne l’un des temoignages les plus extremes, en meme temps les plus dramatiques, du rapport d’un ecrivain avec ses propres archives. En l’occurrence, 327 cahiers rassembles dans quarante boites dont il avait commence la redaction a l’âge de seize ans, lors du demenagement de sa famille de Buenos Aires a La Plata, ou il a suivi des etudes d’histoire. Ces 327 cahiers etaient comme un mythe, car beaucoup croyaient qu’ils n’existaient pas. Ils ont donne la matiere d’un film du cineaste argentin,