Les facteurs de risque d’entorses de genoux au sein des troupes de montagne en activité hivernale

Objectif

La pratique du ski est une des spécificités de la brigade de montagne et a un potentiel traumatogène important, notamment au niveau des genoux. Il apparaît important de connaître les facteurs de risque de ces blessures afin de mieux préparer les militaires exposés. Ainsi, l’objectif de cette étude a été d’identifier si des critères morphologiques et le niveau physique des participants sont des éléments favorisant la survenue de tels traumatismes.

Méthodes

Nous avons réalisé une étude cas-témoins rétrospective multicentrique portant sur les six régiments de la brigade de montagne, durant la période novembre 2020–avril 2021. Nous avons identifié les cas d’entorses de genoux par une extraction du logiciel de médecine des forces Axone, à partir du code CIM10 « genou » sur cette même période. Nous avons ensuite apparié chaque cas avec deux témoins sur le même niveau de qualification montagne par un tirage au sort numérique. Enfin, nous avons recensé la présence d’un antécédent pathologique préexistant, la durée des inaptitudes et les résultats aux épreuves sportives de tous ces personnels. Par régression logistique, nous avons étudié l’impact de la présence d’antécédents pathologiques au niveau des genoux et celui du niveau sportif préexistant sur la survenue d’entorses de genou, ajusté sur l’âge et le sexe.

Résultats

Nous avons retrouvé un odd ratio (OR) = 2,80, intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) [1,02–7,93], p = 0,046 en défaveur des personnels ayant les performances physiques les plus basses. Nous n’observons pas de différence significative en fonction de la présence ou non d’antécédent pathologique au niveau des genoux, OR = 1,66, IC95 % [0,89–3,10], p = 0,111.

Conclusion

Devant ces résultats, il pourrait être intéressant de mettre en place des programmes d’entraînement spécifique à la pratique de la montagne. Les traumatismes du genou étant également fréquents durant la pratique de ski civile, les skieurs récréatifs pourraient également bénéficier de ces programmes.

Objective

The mountain infantry brigade specializes in combat operations in cold and snowy environments. Skiing is one of their specific activities, which carries a significant potential for knee injuries. It is essential to identify the risk factors for these injuries in order to better prepare exposed military personnel.

Methods

We conducted a retrospective multicenter case-control study involving six regiments of the mountain infantry brigade, during the period from November 2020 to April 2021. We identified all cases of knee sprains during this period and matched each case with two controls of the same mountain qualification level. Subsequently, we extracted age, socio-professional category, duration of partial and total disability, and the results of the sports tests for all personnel involved. Using logistic regression, we examined the impact of pre-existing knee pathologies and pre-existing sports level (classified into categories 1 to 5, increasing in level) on the occurrence of knee sprains, adjusted for age and gender.

Results

We found an odds ratio (OR) of 2.80, favoring knee sprain for personnel with lower physical performance (ranking ≤ 3), with a confidence interval of [1.02–7.93] and P = 0.046. We did not observe a significant difference based on the presence or absence of knee pathologies, OR = 1.66 [0.89-3.10], P = 0.111.

Conclusion

Given these results, it could be interesting to implement specific training programs for mountain activities or to conduct more rigorous physical selection of personnel serving in mountain troops. As knee injuries are also common in civilian skiing, we can draw a parallel to the benefits of undertaking specific training prior to the winter season.