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{"title":"爱丽丝·盖伊与卡特和博克特(回顾)","authors":"Edward Ousselin","doi":"10.1353/tfr.2023.a911351","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Alice Guy par Catel et Bocquet Edward Ousselin Catel, et Bocquet. Alice Guy. Casterman, 2021. ISBN 978-2-203-17165-7. Pp. 392. Longtemps méconnue, Alice Guy (1873–1968) a désormais toute sa place au sein du panthéon des pionniers du cinéma. En dépit des réticences initiales de son patron, qui ne s’intéressait pas à ce qu’on appelait alors les “images en mouvement”, la secrétaire de Léon Gaumont est devenue la première réalisatrice du septième art en tournant La fée au choux en 1896, quelques mois après la séance inaugurale des frères Lumière, le 28 décembre 1895 à Paris. Sa carrière cinématographique, en France puis aux États-Unis, a duré jusqu’en 1920. Comme d’autres pionniers du cinéma (Georges Méliès constitue un bon exemple), Alice Guy a été largement oubliée une fois qu’elle a dû arrêter de faire des films, surtout pour des raisons financières. Le fait qu’elle était une femme a sans doute renforcé et prolongé cet oubli de la part de certains historiens de l’art cinématographique. Scénariste, réalisatrice, directrice artistique, productrice: Alice Guy a fait presque tous les principaux métiers de la première période du cinéma. Elle était aussi la seule femme cinéaste en France jusqu’à l’arrivée de Germaine Dulac (1882–1942). L’album de bandes dessinées de Catel et Bocquet a l’avantage de présenter sa vie sous un format plus accessible, dont les enseignants pourront tirer profit. Avec plus de 300 pages de dessins, cet ouvrage biographique suit de façon détaillée le parcours personnel et professionnel d’une femme qui, à la fin du dixneuvième siècle, a réussi à entrer dans l’histoire du cinéma, à l’âge de 23 ans. Tout comme un feuilleton, l’album est divisé en épisodes, chacun étant introduit par une page qui indique la date et le lieu (par exemple: “4 mai 1897–Bazar de la Charité”). En fin de volume, on trouvera une chronologie qui résume la carrière d’Alice Guy et qui rappelle les dates les plus marquantes en ce qui concerne l’invention et le développement du cinéma. On trouvera aussi une série de notices biographiques sur les personnages historiques liés à la réalisatrice, ainsi que sa filmographie (connue) et une bibliographie (voir, par exemple: Daniel Chocron, Alice Guy: pionnière du cinéma, Jardin d’essai, 2013). Il s’agit donc d’un ouvrage fort complet, à la fois divertissant et instructif, qui sera utile en classe. Notons en passant que, même si une grande partie de la production cinématographique d’Alice Guy a disparu, plusieurs des films qu’elle a réalisés sont disponibles en ligne, sur YouTube et ailleurs. D’autre part, Catel Muller et José-Louis Bocquet ont consacré d’autres albums de BD, également publiés chez Casterman, à Kiki de Montparnasse (2007), Olympe de Gouges (2012) et Joséphine Baker (2016). [End Page 187] Edward Ousselin Western Washington University Copyright © 2023 American Association of Teachers of French","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"14 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Alice Guy par Catel et Bocquet (review)\",\"authors\":\"Edward Ousselin\",\"doi\":\"10.1353/tfr.2023.a911351\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Reviewed by: Alice Guy par Catel et Bocquet Edward Ousselin Catel, et Bocquet. Alice Guy. Casterman, 2021. ISBN 978-2-203-17165-7. Pp. 392. 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Scénariste, réalisatrice, directrice artistique, productrice: Alice Guy a fait presque tous les principaux métiers de la première période du cinéma. Elle était aussi la seule femme cinéaste en France jusqu’à l’arrivée de Germaine Dulac (1882–1942). L’album de bandes dessinées de Catel et Bocquet a l’avantage de présenter sa vie sous un format plus accessible, dont les enseignants pourront tirer profit. Avec plus de 300 pages de dessins, cet ouvrage biographique suit de façon détaillée le parcours personnel et professionnel d’une femme qui, à la fin du dixneuvième siècle, a réussi à entrer dans l’histoire du cinéma, à l’âge de 23 ans. Tout comme un feuilleton, l’album est divisé en épisodes, chacun étant introduit par une page qui indique la date et le lieu (par exemple: “4 mai 1897–Bazar de la Charité”). 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Alice Guy par Catel et Bocquet (review)
Reviewed by: Alice Guy par Catel et Bocquet Edward Ousselin Catel, et Bocquet. Alice Guy. Casterman, 2021. ISBN 978-2-203-17165-7. Pp. 392. Longtemps méconnue, Alice Guy (1873–1968) a désormais toute sa place au sein du panthéon des pionniers du cinéma. En dépit des réticences initiales de son patron, qui ne s’intéressait pas à ce qu’on appelait alors les “images en mouvement”, la secrétaire de Léon Gaumont est devenue la première réalisatrice du septième art en tournant La fée au choux en 1896, quelques mois après la séance inaugurale des frères Lumière, le 28 décembre 1895 à Paris. Sa carrière cinématographique, en France puis aux États-Unis, a duré jusqu’en 1920. Comme d’autres pionniers du cinéma (Georges Méliès constitue un bon exemple), Alice Guy a été largement oubliée une fois qu’elle a dû arrêter de faire des films, surtout pour des raisons financières. Le fait qu’elle était une femme a sans doute renforcé et prolongé cet oubli de la part de certains historiens de l’art cinématographique. Scénariste, réalisatrice, directrice artistique, productrice: Alice Guy a fait presque tous les principaux métiers de la première période du cinéma. Elle était aussi la seule femme cinéaste en France jusqu’à l’arrivée de Germaine Dulac (1882–1942). L’album de bandes dessinées de Catel et Bocquet a l’avantage de présenter sa vie sous un format plus accessible, dont les enseignants pourront tirer profit. Avec plus de 300 pages de dessins, cet ouvrage biographique suit de façon détaillée le parcours personnel et professionnel d’une femme qui, à la fin du dixneuvième siècle, a réussi à entrer dans l’histoire du cinéma, à l’âge de 23 ans. Tout comme un feuilleton, l’album est divisé en épisodes, chacun étant introduit par une page qui indique la date et le lieu (par exemple: “4 mai 1897–Bazar de la Charité”). En fin de volume, on trouvera une chronologie qui résume la carrière d’Alice Guy et qui rappelle les dates les plus marquantes en ce qui concerne l’invention et le développement du cinéma. On trouvera aussi une série de notices biographiques sur les personnages historiques liés à la réalisatrice, ainsi que sa filmographie (connue) et une bibliographie (voir, par exemple: Daniel Chocron, Alice Guy: pionnière du cinéma, Jardin d’essai, 2013). Il s’agit donc d’un ouvrage fort complet, à la fois divertissant et instructif, qui sera utile en classe. Notons en passant que, même si une grande partie de la production cinématographique d’Alice Guy a disparu, plusieurs des films qu’elle a réalisés sont disponibles en ligne, sur YouTube et ailleurs. D’autre part, Catel Muller et José-Louis Bocquet ont consacré d’autres albums de BD, également publiés chez Casterman, à Kiki de Montparnasse (2007), Olympe de Gouges (2012) et Joséphine Baker (2016). [End Page 187] Edward Ousselin Western Washington University Copyright © 2023 American Association of Teachers of French