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Blanc par Sylvain Tesson (review) Blanc par Sylvain Tesson(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911340
Marie-Agnès Sourieau
Reviewed by: Blanc par Sylvain Tesson Marie-Agnès Sourieau Tesson, Sylvain. Blanc. Gallimard, 2022. ISBN 978-2-07-296063-5. Pp. 240. Alors que le monde se confine pour se préserver du fléau pandémique, Tesson fuit vers un ailleurs de liberté. L’écrivain-aventurier de l’extrême entreprend la traversée à ski de l’arc des Alpes, de Menton à Trieste, sur une période de quatre hivers. L’effort physique intense au sein de la blancheur ‘magique’ mais aussi terrifiante de périls insuffle à l’écriture rythmée de Tesson sa poésie et ses réflexions philosophiques. Guidé par deux compagnons skieurs chevronnés, il zigzague de refuges en hameaux, entre cols et pentes vertigineuses, falaises à escalader encordés et forêts enchantées de lumière cristalline. Dans le paysage sans contours flottent pics, parois, crêtes, piliers, et le skieur sent son corps et son esprit se dissoudre, son angoisse s’anesthésier dans le Blanc, “véritable réservoir hypnotique” (117). Temps et conscience sont abolis, espoirs et regrets dilués dans la substance où tout s’annule. Pour Tesson, le Blanc, avec majuscule, est plus qu’une couleur, c’est une substance qui transforme son être en un état permanent de survie car “la blancheur est dangereuse […] si on craque on est mort” (180). Son accident d’escalade urbaine lui a laissé des séquelles physiques considérables qu’il doit surmonter à chaque instant. Aller aux limites de soi, risquer sa vie est le prix de sa conduite ordalique dont il jouit comme d’un aphrodisiaque. Les tempêtes de neige cinglantes, les avalanches, le vent glacial tout comme la splendeur du Blanc parfois teinté de rose, de bleu nacré ou de paillettes argentées, déclenchent ses réflexions sur la temporalité, le bonheur de vivre, la douleur de la disparition d’êtres chers ou encore les maux que confrontent nos sociétés. La poésie le galvanise, particulièrement Les illuminations de Rimbaud qu’il rumine et cite au long du parcours, tout comme Baudelaire, Mallarmé, Maeterlinck, Hugo, Cendras, Gautier et d’autres. La poésie scande le rythme de l’effort et concentre l’esprit. La majesté alentour lui rappelle les tableaux de Loppé et de Ruskin qui s’harmonisent aux sonorités somptueuses des symphonies de Beethoven et de Mahler. Tesson aspire au mariage “entre le muscle et l’âme, la vie sauvage et les raffinements de l’esprit” (117). Il découvre que ce désir de fusion est partagé par les nombreux randonneurs qu’il rencontre dans les refuges, ‘empruntant’ les livres que d’autres ont laissés, participant à une atmosphère de paix et de sécurité, donc de liberté. Lectures et conversations autour du poêle à bois créent une source de grand réconfort après les journées harassantes. À basse altitude apparaît, tel un mirage funeste, la civilisation et ses laideurs. Barrages de béton, pylônes, éoliennes géantes battant le ciel reflètent l’angoisse des tableaux de Bilal ou de Schuiten, illustrateurs des menaces auxquelles l’humanité est déjà confrontée. La neige fondra au printemps mais
评论:white by Sylvain Tesson marie - agnes Sourieau Tesson, Sylvain。白色。伽利玛出版社,到2022年。en 978-2-07-296063-5。240页。当世界限制自己以保护自己免受流行病的祸害时,Tesson逃到了一个自由的地方。这位极端的作家和冒险家在四个冬天的时间里,从芒通到里雅斯特,在阿尔卑斯山的弧线上滑雪。在“神奇的”白色和可怕的危险中,剧烈的体力消耗给Tesson的有节奏的写作注入了诗意和哲学思考。在两位经验丰富的滑雪者的带领下,他在小村庄里蜿蜒的避难所,在令人眩晕的山口和斜坡之间,在绳索状的悬崖和水晶光的魔法森林之间。在没有轮廓的风景中,山峰、墙壁、山脊和柱子漂浮着,滑雪者感到他的身体和心灵都在融化,他的痛苦在白色中被麻醉,“真正的催眠水库”(117)。时间和意识被废除,希望和遗憾被稀释到一切都被取消的物质中。对于Tesson来说,带有大写字母的白色不仅仅是一种颜色,它是一种将他的存在转变为一种永久生存状态的物质,因为“白色是危险的[…]如果你崩溃了,你就死了”(180)。他的城市攀登事故给他留下了巨大的身体后遗症,他必须在任何时候都克服。走到极限,冒着生命危险,这是他有序行为的代价,他像春药一样享受这一点。冰雪暴马上被雪崩、冰冷的风一样的辉煌,有时略带粉红色,白色珍珠般的蓝色或银色闪光,引发其思考的时间性,过上幸福、痛苦中失踪的亲人,还是我们社会面临的弊病。诗歌激励着他,尤其是兰波的启发,他在旅途中思考和引用兰波,就像波德莱尔、mallarme、梅特林克、雨果、森德拉斯、戈蒂埃等人一样。诗歌扫描努力的节奏,集中思想。周围的威严让他想起了loppe和Ruskin的画作,它们与贝多芬和马勒的交响乐的华丽声音相协调。Tesson渴望“肌肉与灵魂、野生动物与心灵的精致”的结合(117)。他发现,他在避难所遇到的许多徒步旅行者都有这种融合的愿望,他们“借用”别人留下的书,参与到和平、安全、自由的气氛中。在忙碌的一天之后,在燃木火炉旁阅读和交谈是一种极大的安慰。在低空,文明和它的丑陋就像一个致命的海市蜃楼。混凝土大坝、塔、巨大的风力涡轮机在天空中盘旋,反映了比拉尔或舒滕画作中的痛苦,这些画作说明了人类已经面临的威胁。雪会在春天融化,但明年冬天会回来迎接赛道吗?这位滑雪作家担心,他跨越国界的物质和梦幻王国将会消失。这张白色的画布,是空白页的隐喻,促使作者精彩地讲述他的奥德赛,身体上的考验,但也是精神上的旅程。这本美丽的书把读者带到一个胜利的地方。marie - agnes Sourieau Fairfield University (CT)版权所有©2016美国法语教师协会
{"title":"Blanc par Sylvain Tesson (review)","authors":"Marie-Agnès Sourieau","doi":"10.1353/tfr.2023.a911340","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911340","url":null,"abstract":"Reviewed by: Blanc par Sylvain Tesson Marie-Agnès Sourieau Tesson, Sylvain. Blanc. Gallimard, 2022. ISBN 978-2-07-296063-5. Pp. 240. Alors que le monde se confine pour se préserver du fléau pandémique, Tesson fuit vers un ailleurs de liberté. L’écrivain-aventurier de l’extrême entreprend la traversée à ski de l’arc des Alpes, de Menton à Trieste, sur une période de quatre hivers. L’effort physique intense au sein de la blancheur ‘magique’ mais aussi terrifiante de périls insuffle à l’écriture rythmée de Tesson sa poésie et ses réflexions philosophiques. Guidé par deux compagnons skieurs chevronnés, il zigzague de refuges en hameaux, entre cols et pentes vertigineuses, falaises à escalader encordés et forêts enchantées de lumière cristalline. Dans le paysage sans contours flottent pics, parois, crêtes, piliers, et le skieur sent son corps et son esprit se dissoudre, son angoisse s’anesthésier dans le Blanc, “véritable réservoir hypnotique” (117). Temps et conscience sont abolis, espoirs et regrets dilués dans la substance où tout s’annule. Pour Tesson, le Blanc, avec majuscule, est plus qu’une couleur, c’est une substance qui transforme son être en un état permanent de survie car “la blancheur est dangereuse […] si on craque on est mort” (180). Son accident d’escalade urbaine lui a laissé des séquelles physiques considérables qu’il doit surmonter à chaque instant. Aller aux limites de soi, risquer sa vie est le prix de sa conduite ordalique dont il jouit comme d’un aphrodisiaque. Les tempêtes de neige cinglantes, les avalanches, le vent glacial tout comme la splendeur du Blanc parfois teinté de rose, de bleu nacré ou de paillettes argentées, déclenchent ses réflexions sur la temporalité, le bonheur de vivre, la douleur de la disparition d’êtres chers ou encore les maux que confrontent nos sociétés. La poésie le galvanise, particulièrement Les illuminations de Rimbaud qu’il rumine et cite au long du parcours, tout comme Baudelaire, Mallarmé, Maeterlinck, Hugo, Cendras, Gautier et d’autres. La poésie scande le rythme de l’effort et concentre l’esprit. La majesté alentour lui rappelle les tableaux de Loppé et de Ruskin qui s’harmonisent aux sonorités somptueuses des symphonies de Beethoven et de Mahler. Tesson aspire au mariage “entre le muscle et l’âme, la vie sauvage et les raffinements de l’esprit” (117). Il découvre que ce désir de fusion est partagé par les nombreux randonneurs qu’il rencontre dans les refuges, ‘empruntant’ les livres que d’autres ont laissés, participant à une atmosphère de paix et de sécurité, donc de liberté. Lectures et conversations autour du poêle à bois créent une source de grand réconfort après les journées harassantes. À basse altitude apparaît, tel un mirage funeste, la civilisation et ses laideurs. Barrages de béton, pylônes, éoliennes géantes battant le ciel reflètent l’angoisse des tableaux de Bilal ou de Schuiten, illustrateurs des menaces auxquelles l’humanité est déjà confrontée. La neige fondra au printemps mais","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron (review) 眼É包厢d 'une guerriè.Thérè就是de利雪pat Jean de . Saint-Ché朗(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911393
Khadija Khalifé
Reviewed by: Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron Khadija Khalifé Saint-Chéron, Jean De. Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux. Grasset, 2023. ISBN 978-2-246-83206-5. Pp. 220. On lit en général dans les hagiographies un évènement ou un phénomène majeur qui justifierait chez les saints le basculement d’un mode de vie à un autre—communément l’abandon d’une vie mondaine et la brusque entrée dans le royaume de Dieu. Or, ce n’est pas le cas de Thérèse de Lisieux (1873–1897) dont l’existence, depuis la maison familiale jusqu’au monastère carmélite, fut baignée dans les enseignements de l’Église. Thérèse confirme: “Toute ma vie le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour” (29). Au premier abord, cette protection divine constante laisserait sous-entendre une sainteté ennuyeuse: “il n’était pas nécessaire de faire des œuvres éclatantes mais de se cacher et de pratiquer la vertu”, écritelle (67). Que cela pourrait paraître dérisoire pour qui a subi les grandes adversités de la vie! Et on ne peut s’empêcher de penser à la tendance opposée, en particulier à celle de Mère Teresa qui a brillé dans des œuvres humanitaires glorieuses. Et pourtant, bien que Thérèse de Lisieux ne fût jamais exposée à des appâts maléfiques (elle a été “épargnée par la tentation du grand péché”, 151), et qu’elle n’ait pas fait de son vivant d’œuvre grandiose auprès des démunis (“elle ne trouve le réconfort que dans la méditation et la lecture”, 64), l’essai que lui consacre Jean de Saint-Chéron souligne ses qualités de “guerrière” (“soldat si vaillant”, “champ de bataille”, mourir “les armes à la main”): “j’ai compris que pour devenir une sainte il fallait beaucoup souffrir, rechercher toujours le plus parfait et s’oublier soi-même” (39). L’enjeu est de taille, et le combat spirituel, nourri par le cloître et l’ascétisme, n’est pas nécessairement acquis. Il faut soulever des montagnes pour parvenir à la pureté originale et à la perfection. Il faut être guidé par le sens du dépouillement et de l’abnégation pour être imprégné d’amour—et devenir amour: “Il faut se vider de soi-même pour se remplir de Dieu. Mourir pour ressusciter. Vivre pour les autres” (127). En fin de compte, sainte Thérèse de Lisieux fait exactement comme sainte Teresa de Calcutta—à savoir “Vivre pour les autres”—mais moyennant d’autres voies (que dans des “œuvres éclatantes”). En effet, elle est parvenue, par le pouvoir de ses prières, à convertir à distance Pranzini, un certain condamné à mort jusque-là impénitent. L’amour absolu de Thérèse a fait des miracles, et on sait bien la place privilégiée qu’occupait cette sainte dans le cœur d’Édith Piaf dont elle a guéri la cécité. La vertu suprême de Thérèse de Lisieux serait donc de parvenir à s’unir à Dieu, et “aimer comme Dieu aime” (70–71). L’essai de Jean de Saint-Chéron a le mérite d’apporter un éclairage direct aux états d’âme de sainte Thérèse en se référant constamment aux écrits intimes de sa protagoniste (manuscrits, entreti
评论:《战士颂》。therese de Lisieux作者:Jean de. saint - cheron Khadija khalife saint - cheron, Jean de.赞美一个战士。Lisieux的therese。2023 Grasset)。en 978-2-246-83206-5。220页。在圣徒传记中,我们通常会读到一个重大的事件或现象,使圣徒从一种生活方式转变为另一种生活方式——通常是放弃世俗生活,突然进入神的国。但Lisieux的therese(1873 - 1897)却不是这样,她的生活,从家庭到迦密修道院,都沐浴在教会的教义中。therese证实:“在我的一生中,善良的上帝一直喜欢用爱围绕着我”(29)。乍一看,这种持续不断的神圣保护暗示着一种乏味的神圣:“没有必要做辉煌的工作,但有必要隐藏和实践美德”,他写道(67)。对于一个经历过人生大磨难的人来说,这似乎是多么可笑啊!人们不禁想到相反的趋势,尤其是特蕾莎修女,她在辉煌的人道主义工作中表现出色。。然而,尽管蕾Lisieux仿佛永远不会遭受诟病(她被“诱饵”大罪的诱惑也未能幸免,151),生前并没有向穷人(“宏大的作品中她只觉得安慰的冥想和阅读”,64),测试他,琼花Saint-Chéron强调品质的“勇士”(“如果英勇的士兵”、“战场”、“死手拿武器”):“我明白,要成为圣人,你必须忍受很多痛苦,总是寻求最完美的,忘记自己”(39)。利害攸关的是巨大的,由修道院和禁欲主义滋养的精神斗争不一定是既定的。为了达到原始的纯洁和完美,必须举起高山。一个人必须被剥夺和自我否定的感觉所引导,才能充满爱——并成为爱:“一个人必须清空自己,才能被上帝充满。为复活而死。为他人而活”(127)。最后,Lisieux的圣特蕾莎和加尔各答的圣特蕾莎完全一样——“为他人而活”——但通过不同的方式(除了“辉煌的作品”)。事实上,她通过祈祷的力量,成功地使Pranzini改变了信仰,一个被判死刑的人,在此之前一直不悔改。特蕾莎的绝对爱创造了奇迹,众所周知,这位圣人在伊迪丝·琵雅芙的心中占据了特权地位,她治愈了琵雅芙的失明。因此,Lisieux的therese的最高美德是成功地与上帝结合,并“像上帝爱的那样爱”(70 - 71)。Jean de saint - cheron的文章的优点是,它通过不断参考主人公的私人著作(手稿、采访和信件),以及大约20页的次边缘笔记,直接阐明了圣特蕾莎的精神状态。深入一个人的灵魂深处是检查一个人的神秘经验的必要工具,以达到内在的平衡,从而(在宗教背景下)神的恩典。版权所有©2023美国法语教师协会
{"title":"Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron (review)","authors":"Khadija Khalifé","doi":"10.1353/tfr.2023.a911393","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911393","url":null,"abstract":"Reviewed by: Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron Khadija Khalifé Saint-Chéron, Jean De. Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux. Grasset, 2023. ISBN 978-2-246-83206-5. Pp. 220. On lit en général dans les hagiographies un évènement ou un phénomène majeur qui justifierait chez les saints le basculement d’un mode de vie à un autre—communément l’abandon d’une vie mondaine et la brusque entrée dans le royaume de Dieu. Or, ce n’est pas le cas de Thérèse de Lisieux (1873–1897) dont l’existence, depuis la maison familiale jusqu’au monastère carmélite, fut baignée dans les enseignements de l’Église. Thérèse confirme: “Toute ma vie le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour” (29). Au premier abord, cette protection divine constante laisserait sous-entendre une sainteté ennuyeuse: “il n’était pas nécessaire de faire des œuvres éclatantes mais de se cacher et de pratiquer la vertu”, écritelle (67). Que cela pourrait paraître dérisoire pour qui a subi les grandes adversités de la vie! Et on ne peut s’empêcher de penser à la tendance opposée, en particulier à celle de Mère Teresa qui a brillé dans des œuvres humanitaires glorieuses. Et pourtant, bien que Thérèse de Lisieux ne fût jamais exposée à des appâts maléfiques (elle a été “épargnée par la tentation du grand péché”, 151), et qu’elle n’ait pas fait de son vivant d’œuvre grandiose auprès des démunis (“elle ne trouve le réconfort que dans la méditation et la lecture”, 64), l’essai que lui consacre Jean de Saint-Chéron souligne ses qualités de “guerrière” (“soldat si vaillant”, “champ de bataille”, mourir “les armes à la main”): “j’ai compris que pour devenir une sainte il fallait beaucoup souffrir, rechercher toujours le plus parfait et s’oublier soi-même” (39). L’enjeu est de taille, et le combat spirituel, nourri par le cloître et l’ascétisme, n’est pas nécessairement acquis. Il faut soulever des montagnes pour parvenir à la pureté originale et à la perfection. Il faut être guidé par le sens du dépouillement et de l’abnégation pour être imprégné d’amour—et devenir amour: “Il faut se vider de soi-même pour se remplir de Dieu. Mourir pour ressusciter. Vivre pour les autres” (127). En fin de compte, sainte Thérèse de Lisieux fait exactement comme sainte Teresa de Calcutta—à savoir “Vivre pour les autres”—mais moyennant d’autres voies (que dans des “œuvres éclatantes”). En effet, elle est parvenue, par le pouvoir de ses prières, à convertir à distance Pranzini, un certain condamné à mort jusque-là impénitent. L’amour absolu de Thérèse a fait des miracles, et on sait bien la place privilégiée qu’occupait cette sainte dans le cœur d’Édith Piaf dont elle a guéri la cécité. La vertu suprême de Thérèse de Lisieux serait donc de parvenir à s’unir à Dieu, et “aimer comme Dieu aime” (70–71). L’essai de Jean de Saint-Chéron a le mérite d’apporter un éclairage direct aux états d’âme de sainte Thérèse en se référant constamment aux écrits intimes de sa protagoniste (manuscrits, entreti","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167312","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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L’homme qui danse par Victor Jestin (review) 我的双腿无恙
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911348
Mark D. Lee
Reviewed by: L’homme qui danse par Victor Jestin Mark D. Lee Jestin, Victor. L’homme qui danse. Flammarion, 2022. ISBN 978-20802-3920-4. Pp. 192. Ce deuxième roman d’un auteur né en 1994 trace avec économie le parcours d’un jeune solitaire, mal à l’aise dans le monde et dans sa peau. Il s’agit de suivre de ses neuf ans à la fin de la trentaine la vie d’Arthur qui évolue—ou pas—en manque de liens sociaux qui lui échappent. Comme le suggère le titre, le roman prend pour cadre principal l’univers de la danse, spécifiquement une boîte de nuit de province où Arthur va se buter contre, sans jamais vraiment la confronter, sa difficulté à se lier aux autres. Narré à la première personne, ce récit enchâssé se compose de onze chapitres non numérotés lesquels, à l’exception de l’ouverture, portent tous pour titre une date et le prénom—la plupart masculins—des personnes qui ont ponctué l’existence du narrateur entre 1990 et 2019. La constance à travers ces moments sera La Plage, boîte de nuit qu’Arthur connaîtra très jeune, terrorisé par l’injonction de danser et son incapacité à le faire. Au fil des années et des rencontres, il finira par fréquenter, sinon par hanter ce lieu. Car si Arthur apprendra la danse, il n’apprivoisera jamais avec succès une sociabilité qui dure en dehors des confins de cet espace très restreint, presque sans parole où, contrairement à lui, les autres sont de passage. Le roman de Jestin dépeint un monde teinté d’angoisse adolescente. Il est beaucoup question dans les premiers épisodes d’être mal dans la peau d’un jeune, poussé par l’impératif social de connaître la relation sexuelle. Le corps y est toujours jugé déficitaire par rapport aux autres mâles, d’où une préoccupation avec les muscles, la carrure, le physique en général. En effet, la seule autre activité—elle aussi, solitaire—à laquelle s’adonne Arthur est la musculation dans un gymnase où, à force de fréquentation, il deviendra employé. Ainsi, les chapitres racontent-ils principalement une série d’échecs liés à la Plage et à sa faune au cours des années: une collection de prédateurs, narcissiques, rivaux et quelques partenaires romantiques possibles, dont un homme et quelques femmes. Leur rencontre semble parfois prometteuse mais s’avère infailliblement sans lendemain. Menée par la voix du personnage principal, cette narration est ponctuée de dialogues et de descriptions, mais presque jamais de réflexion sur soi. Et voilà l’obstacle. La danse—ce qui devait précisément être le remède à la timidité et à l’image négative de soi—finit par être le poison. La Plage n’est plus un lieu d’épanouissement mais une sorte de prison, le lieu où toutes les autres facettes de la personne sociale arrêtent leur développement, stagnent. Et L’homme qui danse, le tableau de cette solitude en mouvement. [End Page 241] Mark D. Lee Mount Allison University (NB), Canada Copyright © 2023 American Association of Teachers of French
马克·d·李·杰斯汀,维克多。跳舞的男人。Flammarion 2022人。en 978-20802-3920-4。192页。这是1994年出生的作者的第二部小说,讲述了一个孤独的年轻人的旅程,他对世界和自己的皮肤感到不舒服。它讲述了亚瑟从9岁到30岁的生活,他在缺乏逃避的社会联系的情况下发展——或者没有发展。正如书名所暗示的那样,小说的主要背景是舞蹈的世界,特别是一个省级的夜总会,在那里亚瑟遇到了他与他人联系的困难,但从未真正面对过她。这本书以第一人称叙述,由11章组成,没有编号,除了开头,所有的标题都有日期和名字(大部分是男性),这些人在1990年至2019年间标记了叙述者的生活。这些时刻的一致性将是海滩,夜总会,亚瑟在很小的时候就知道,害怕跳舞的命令和他的无能。随着时间的推移和遭遇,他最终会经常出现在这个地方,如果不是出没的话。因为即使亚瑟学会了舞蹈,他也永远无法成功地驯服这种社交能力,这种社交能力持续在这个非常有限的空间之外,几乎没有语言,在那里,不像他,其他人只是路过。杰斯汀的小说描绘了一个充满青少年焦虑的世界。在最初的几集里,很多人都在谈论一个年轻人的皮肤是不好的,因为社会需要知道性关系。与其他男性相比,他们的身体总是被认为是缺乏的,因此他们担心肌肉、体型和体格。事实上,亚瑟唯一的另一项活动——也是一项孤独的活动——是在健身房锻炼肌肉,在那里,由于经常光顾,他成为了一名员工。因此,这些章节主要讲述了多年来一系列与海滩和野生动物有关的失败:一群捕食者、自恋者、竞争对手和一些可能的浪漫伴侣,包括一个男人和几个女人。他们的会面有时看起来很有希望,但却注定没有未来。在主角的声音的引导下,这个叙述被对话和描述打断,但几乎从不反思自己。这就是障碍所在。舞蹈——本应是治疗害羞和负面自我形象的良药——最终成了毒药。海滩不再是一个繁荣的地方,而是一种监狱,在这里,社会人的所有其他方面都停止了发展,停滞不前。还有那个跳舞的人,这幅孤独的运动画。Mark D. Lee Mount Allison大学(NB),加拿大版权所有©2023美国法语教师协会
{"title":"L’homme qui danse par Victor Jestin (review)","authors":"Mark D. Lee","doi":"10.1353/tfr.2023.a911348","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911348","url":null,"abstract":"Reviewed by: L’homme qui danse par Victor Jestin Mark D. Lee Jestin, Victor. L’homme qui danse. Flammarion, 2022. ISBN 978-20802-3920-4. Pp. 192. Ce deuxième roman d’un auteur né en 1994 trace avec économie le parcours d’un jeune solitaire, mal à l’aise dans le monde et dans sa peau. Il s’agit de suivre de ses neuf ans à la fin de la trentaine la vie d’Arthur qui évolue—ou pas—en manque de liens sociaux qui lui échappent. Comme le suggère le titre, le roman prend pour cadre principal l’univers de la danse, spécifiquement une boîte de nuit de province où Arthur va se buter contre, sans jamais vraiment la confronter, sa difficulté à se lier aux autres. Narré à la première personne, ce récit enchâssé se compose de onze chapitres non numérotés lesquels, à l’exception de l’ouverture, portent tous pour titre une date et le prénom—la plupart masculins—des personnes qui ont ponctué l’existence du narrateur entre 1990 et 2019. La constance à travers ces moments sera La Plage, boîte de nuit qu’Arthur connaîtra très jeune, terrorisé par l’injonction de danser et son incapacité à le faire. Au fil des années et des rencontres, il finira par fréquenter, sinon par hanter ce lieu. Car si Arthur apprendra la danse, il n’apprivoisera jamais avec succès une sociabilité qui dure en dehors des confins de cet espace très restreint, presque sans parole où, contrairement à lui, les autres sont de passage. Le roman de Jestin dépeint un monde teinté d’angoisse adolescente. Il est beaucoup question dans les premiers épisodes d’être mal dans la peau d’un jeune, poussé par l’impératif social de connaître la relation sexuelle. Le corps y est toujours jugé déficitaire par rapport aux autres mâles, d’où une préoccupation avec les muscles, la carrure, le physique en général. En effet, la seule autre activité—elle aussi, solitaire—à laquelle s’adonne Arthur est la musculation dans un gymnase où, à force de fréquentation, il deviendra employé. Ainsi, les chapitres racontent-ils principalement une série d’échecs liés à la Plage et à sa faune au cours des années: une collection de prédateurs, narcissiques, rivaux et quelques partenaires romantiques possibles, dont un homme et quelques femmes. Leur rencontre semble parfois prometteuse mais s’avère infailliblement sans lendemain. Menée par la voix du personnage principal, cette narration est ponctuée de dialogues et de descriptions, mais presque jamais de réflexion sur soi. Et voilà l’obstacle. La danse—ce qui devait précisément être le remède à la timidité et à l’image négative de soi—finit par être le poison. La Plage n’est plus un lieu d’épanouissement mais une sorte de prison, le lieu où toutes les autres facettes de la personne sociale arrêtent leur développement, stagnent. Et L’homme qui danse, le tableau de cette solitude en mouvement. [End Page 241] Mark D. Lee Mount Allison University (NB), Canada Copyright © 2023 American Association of Teachers of French","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167587","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Maigret réal par Patrice Leconte (review) mega real补丁(回顾)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911355
Véronique Machelidon
Reviewed by: Maigret réal par Patrice Leconte Véronique Machelidon Leconte, Patrice, réal. Maigret. Int. Gérard Depardieu, Jade Lebeste, Aurore Clément, Mélanie Bernier. SND Films et Scope Pictures, 2022. C’est un Maigret essoufflé, vieilli, déprimé et apathique qu’incarne Gérard Depardieu dans ce nouvel opus qui s’ajoute aux près de deux cents films et séries télévisées existants sur le célèbre commissaire créé par le romancier belge Georges Simenon. Le générique d’ouverture donne le ton, faisant alterner le texte sur fond d’écran noir et de brefs aperçus de la consultation médicale de Maigret chez son collègue médecin légiste. Celui-ci recommande au commissaire le repos ou la retraite. En même temps la musique de Bruno Coulais mêle le frissonnement des violons à des accents plus sombres et inquiétants pour suggérer le courant d’émotions inconscientes chez le légendaire inspecteur, qui sera aussi la source de son retour à la vie. Si Bruno Crémer, un des derniers interprètes à la télévision, comparait le détective à “un médecin des âmes,” un psychologue qui “révèle les hommes à eux-mêmes,” le cinéaste devient ici psychanalyste pour sonder les abimes d’un policier taciturne si dégoûté de la vie qu’il a même renoncé à sa légendaire pipe, dont il dit dans le film avec un humour belge surréaliste que “ceci n’est pas une pipe.” C’est dans sa relation avec la victime, Louise Louvière, que Maigret-Depardieu va trouver sa rédemption et exorciser le deuil de sa propre fille, trop tôt disparue. C’est donc la relation père-fille qui est le moteur de cette enquête, basée sur le roman Maigret et la jeune fille morte (1954) dont Leconte a habilement remanié l’intrigue. L’innocente victime Louise devient ainsi le prototype social d’une classe de jeunes provinciales démunies qui montent à Paris pour y faire fortune ou contracter un riche mariage. Louise Louvière, pauvre chaperon rouge égarée dans la jungle urbaine de grands bourgeois prédateurs, y trouvera la mort. Elle ne laissera de sa brève existence que quelques scènes sur pellicule de cinéma que contemplera le commissaire une fois écroués les coupables. Pour rendre justice à l’inconnue dont le cadavre ensanglanté est retrouvé Square des Batignolles, Maigret noue une amitié protectrice mais un peu trouble avec la jeune Betty, autre naufragée à Paris. Il n’hésite pas à mettre en jeu la vie de sa protégée pour confondre les coupables en jouant, apprenti-sorcier freudien, sur le retour du contenu réprimé qui provoque leurs aveux. Ce faisant, il accomplit pour sa part le deuil de sa propre fille (l’autre jeune morte du titre de Simenon). Ainsi le film joue-t-il sur différents registres diégétiques, le roman de Simenon et le film dans le film puisque les prestigieux studios de Billancourt sont aussi le lieu de perdition de provinciales en quête de célébrité ou de glamour. Filmé dans une riche palette de tons neutres, gris, noir, blanc et sépia, le film de Leconte restitue non seulement un Paris un peu glauque aux
评论:Maigret real作者:Patrice Leconte veronique Machelidon Leconte, Patrice, realMaigret)。Int。gerard德帕迪约,Jade Lebeste, Aurore clement, melanie Bernier。SND电影和Scope电影公司,2022年。gerard德帕迪约(gerard Depardieu)在这部新作品中扮演的是一个疲惫、衰老、沮丧和冷漠的梅格雷特(Maigret)。这部新作品加入了比利时小说家乔治·西梅农(Georges Simenon)创作的近200部关于这位著名策展人的现有电影和电视剧。片头字幕定下了基调,黑屏上的文字和梅格雷的法医同事的医疗咨询的简短概述交替出现。后者建议专员休息或退休。与此同时,布鲁诺·库莱(Bruno Coulais)的音乐将颤抖的小提琴与更黑暗、更令人不安的口音混合在一起,暗示了这位传奇侦探无意识的情感流,这也是他回归生命的源泉。如果布鲁诺Crémer电视的一个最新的表演者,这位侦探比作“一个医生的“灵魂”,一位心理学家发现自己男人,”导演的曾孙女,以试探abimes这里变得沉默寡言的警官这么恶心的人生传奇的他甚至放弃了他的烟斗,其中有一位比利时超现实幽默地说,电影中,“这不是一个烟斗。”正是在她与受害者Louise louviere的关系中,Maigret-Depardieu找到了救赎,并为自己过早失踪的女儿哀悼。因此,父女关系是这项调查的动力,这项调查是根据小说《梅格雷特与死去的女孩》(1954)改编的,勒孔特巧妙地修改了小说的情节。无辜的受害者露易丝成为了一个贫穷的省级青年阶层的社会原型,他们来到巴黎发家致富或结婚。路易丝louviere,一个可怜的红卫兵,迷失在大资产阶级掠食者的城市丛林中,将在那里死去。在她短暂的生命中,她只会在电影中留下几个场景,当罪犯被关进监狱时,专员会看着这些场景。为了公正地对待在巴蒂尼奥勒广场发现血迹斑斑尸体的陌生人,梅格雷与另一名在巴黎遇难的年轻女子贝蒂建立了一种保护但有点不安的友谊。他毫不犹豫地把他的protege的生命置于危险之中,以迷惑罪犯,扮演一个弗洛伊德式的巫师学徒,关于被压制的内容的回归,导致他们的招供。在这样做的过程中,他完成了自己女儿的哀悼(另一个死去的西默农的头衔)。因此,这部电影在不同的叙事层面上发挥了作用,西默农的小说和电影中的电影,因为著名的比扬古工作室也是寻求名人或魅力的乡绅的毁灭之地。这部由勒孔特执导的电影采用了丰富的中性、灰色、黑色、白色和深褐色的色调,不仅再现了光之城另一边有点阴郁的巴黎,还再现了西默农模糊的过去,他在解放后被迫流亡美国。veronique Machelidon Meredith College (NC)版权所有©2023美国法语教师协会
{"title":"Maigret réal par Patrice Leconte (review)","authors":"Véronique Machelidon","doi":"10.1353/tfr.2023.a911355","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911355","url":null,"abstract":"Reviewed by: Maigret réal par Patrice Leconte Véronique Machelidon Leconte, Patrice, réal. Maigret. Int. Gérard Depardieu, Jade Lebeste, Aurore Clément, Mélanie Bernier. SND Films et Scope Pictures, 2022. C’est un Maigret essoufflé, vieilli, déprimé et apathique qu’incarne Gérard Depardieu dans ce nouvel opus qui s’ajoute aux près de deux cents films et séries télévisées existants sur le célèbre commissaire créé par le romancier belge Georges Simenon. Le générique d’ouverture donne le ton, faisant alterner le texte sur fond d’écran noir et de brefs aperçus de la consultation médicale de Maigret chez son collègue médecin légiste. Celui-ci recommande au commissaire le repos ou la retraite. En même temps la musique de Bruno Coulais mêle le frissonnement des violons à des accents plus sombres et inquiétants pour suggérer le courant d’émotions inconscientes chez le légendaire inspecteur, qui sera aussi la source de son retour à la vie. Si Bruno Crémer, un des derniers interprètes à la télévision, comparait le détective à “un médecin des âmes,” un psychologue qui “révèle les hommes à eux-mêmes,” le cinéaste devient ici psychanalyste pour sonder les abimes d’un policier taciturne si dégoûté de la vie qu’il a même renoncé à sa légendaire pipe, dont il dit dans le film avec un humour belge surréaliste que “ceci n’est pas une pipe.” C’est dans sa relation avec la victime, Louise Louvière, que Maigret-Depardieu va trouver sa rédemption et exorciser le deuil de sa propre fille, trop tôt disparue. C’est donc la relation père-fille qui est le moteur de cette enquête, basée sur le roman Maigret et la jeune fille morte (1954) dont Leconte a habilement remanié l’intrigue. L’innocente victime Louise devient ainsi le prototype social d’une classe de jeunes provinciales démunies qui montent à Paris pour y faire fortune ou contracter un riche mariage. Louise Louvière, pauvre chaperon rouge égarée dans la jungle urbaine de grands bourgeois prédateurs, y trouvera la mort. Elle ne laissera de sa brève existence que quelques scènes sur pellicule de cinéma que contemplera le commissaire une fois écroués les coupables. Pour rendre justice à l’inconnue dont le cadavre ensanglanté est retrouvé Square des Batignolles, Maigret noue une amitié protectrice mais un peu trouble avec la jeune Betty, autre naufragée à Paris. Il n’hésite pas à mettre en jeu la vie de sa protégée pour confondre les coupables en jouant, apprenti-sorcier freudien, sur le retour du contenu réprimé qui provoque leurs aveux. Ce faisant, il accomplit pour sa part le deuil de sa propre fille (l’autre jeune morte du titre de Simenon). Ainsi le film joue-t-il sur différents registres diégétiques, le roman de Simenon et le film dans le film puisque les prestigieux studios de Billancourt sont aussi le lieu de perdition de provinciales en quête de célébrité ou de glamour. Filmé dans une riche palette de tons neutres, gris, noir, blanc et sépia, le film de Leconte restitue non seulement un Paris un peu glauque aux","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168899","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf (review) 约阿希姆·施纳夫的《回忆的歌舞表演》(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911337
Véronique Anover
Reviewed by: Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf Véronique Anover Schnerf, Joachim. Le cabaret des mémoires. Grasset & Fasquelle, 2022. ISBN 978-2-246-82892-1. Pp. 140. Voici un récit marqué de contrastes pour mieux mettre en évidence des mémoires qui ne doivent pas tomber dans l’oubli. En effet, la naissance de l’enfant du narrateur (Samuel) se juxtapose avec la mort de Rosa, la grand-tante, dernière survivante et rescapée d’Auschwitz. Ce bébé qui va naître ne connaîtra probablement pas Rosa et par conséquent, il ne restera plus que le silence. Cependant, la parole doit se frayer un passage et le passé ne doit aucunement être nié, ni oublié. Le narrateur est bien décidé à raconter la Shoah à son fils. Il ne fera pas comme on a fait avec lui, car les silences lui ont donné des névroses. Le passé est obscur, hanté par le souvenir de Rosa, partie en Amérique ouvrir un cabaret pour fuir des souvenirs monstrueux. Cependant, le nouveau-né arrive avec “la lumière du jour”, fruit “des baisers où commencent la vie et où cesse la mort” (130), c’est-à-dire un souffle d’espoir. La réalité se fond avec l’imaginaire, lorsque le narrateur, sa sœur Tania et son cousin Michaël partent à la recherche de la tante Rosa dans leurs jeux d’enfants en faisant semblant d’être dans le désert texan. Cette quête fictive les mènera jusqu’à Shtetl City, là où Rosa tient ses représentations dans son cabaret “Camp Camp”, bien qu’elle se garde d’interpréter sa vie vécue dans le camp. Rosa s’est elle aussi créé une vie fictive qui lui a permis de fuir la réalité. La narration alterne entre le passé de Rosa et sa vie dans le Nouveau Monde, et celle du narrateur dans l’Ancien Continent qui attend son enfant, obsédé par cette grand-tante qui lui a envoyé une lettre avec des pages pleines de souvenirs et de témoignages. Il n’est pas étonnant que Rosa ait voulu laisser son passé de côté, et qu’elle ait gardé sous silence la Shoah. Orpheline, son petit frère est épargné car il était caché, et n’ayant qu’une amie dans le camp (Jania), elle doit faire l’indicible pour survivre. Le narrateur, Samuel, avant la naissance de son fils, conçoit la paternité en tant que “le devoir de transmettre” (87), et se pose des questions existentielles: “Qui sommes-nous quand les aînés ne sont plus là pour désigner le passé?” (87). D’autant plus que Rosa, avec sa dernière représentation, a tout brûlé derrière elle, réduisant en cendres son héritage, ce “cabaret des mémoires”, et lorsque Rosa disparaît, sa mémoire s’envole avec elle (128). Par chance, Samuel transmettra cet héritage à son enfant, afin qu’il perdure et persiste. [End Page 252] Véronique Anover California State University San Marcos Copyright © 2023 American Association of Teachers of French
评论:Le cabaret des memoires作者:Joachim Schnerf veronique Anover Schnerf, Joachim。回忆的歌舞表演。他的父亲是一名律师,母亲是一名律师。en 978-2-246-82892-1。140页。这是一个充满反差的故事,以突出不应该被遗忘的记忆。事实上,叙述者(塞缪尔)的孩子的出生与罗莎的去世并列,罗莎是奥斯维辛集中营最后的幸存者和幸存者。这个即将出生的婴儿可能不认识罗莎,因此只会保持沉默。然而,话语必须通过,过去的事情绝不能被否认或遗忘。叙述者决心向他的儿子讲述大屠杀。他不会像对待他那样做,因为沉默使他神经质。过去是黑暗的,被罗莎的记忆所困扰,去美国开了一家卡巴莱,以逃离可怕的记忆。然而,新生的婴儿带着“日光”来到这里,这是“生命开始,死亡结束的吻”的果实(130),也就是说,是希望的气息。当叙述者、他的妹妹塔尼亚和他的堂兄迈克尔假装在德克萨斯沙漠中,在他们的儿童游戏中寻找罗莎阿姨时,现实与想象融合在一起。这个虚构的任务将把他们带到Shtetl市,罗莎在她的卡巴莱“营地”中表演,尽管她小心翼翼地不去诠释她在营地的生活。罗莎也创造了一种虚构的生活,让她逃离了现实。故事在罗莎的过去和她在新世界的生活之间交替,叙述者在旧大陆等待他的孩子,痴迷于这位祖母,她给他寄了一封充满回忆和证词的信。难怪罗莎想把她的过去抛在一边,对大屠杀保持沉默。她的弟弟是一个孤儿,因为他被藏起来了,她在营地只有一个朋友(Jania),她必须做说不出的事情来生存。叙述者塞缪尔,在他的儿子出生前,将父亲的身份视为“传递的责任”(87),并提出了存在主义的问题:“当长辈不再在那里指定过去时,我们是谁?”(87)”。尤其是罗莎,在她最后的表演中,烧毁了她身后的一切,把她的遗产,这个“记忆的卡巴莱”化为灰烬,当罗莎消失时,她的记忆也随之消失(128)。幸运的是,撒母耳会把这份遗产传给他的儿子,这样他就可以继续下去。veronique Anover California State University San Marcos版权所有©2017美国法语教师协会
{"title":"Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf (review)","authors":"Véronique Anover","doi":"10.1353/tfr.2023.a911337","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911337","url":null,"abstract":"Reviewed by: Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf Véronique Anover Schnerf, Joachim. Le cabaret des mémoires. Grasset & Fasquelle, 2022. ISBN 978-2-246-82892-1. Pp. 140. Voici un récit marqué de contrastes pour mieux mettre en évidence des mémoires qui ne doivent pas tomber dans l’oubli. En effet, la naissance de l’enfant du narrateur (Samuel) se juxtapose avec la mort de Rosa, la grand-tante, dernière survivante et rescapée d’Auschwitz. Ce bébé qui va naître ne connaîtra probablement pas Rosa et par conséquent, il ne restera plus que le silence. Cependant, la parole doit se frayer un passage et le passé ne doit aucunement être nié, ni oublié. Le narrateur est bien décidé à raconter la Shoah à son fils. Il ne fera pas comme on a fait avec lui, car les silences lui ont donné des névroses. Le passé est obscur, hanté par le souvenir de Rosa, partie en Amérique ouvrir un cabaret pour fuir des souvenirs monstrueux. Cependant, le nouveau-né arrive avec “la lumière du jour”, fruit “des baisers où commencent la vie et où cesse la mort” (130), c’est-à-dire un souffle d’espoir. La réalité se fond avec l’imaginaire, lorsque le narrateur, sa sœur Tania et son cousin Michaël partent à la recherche de la tante Rosa dans leurs jeux d’enfants en faisant semblant d’être dans le désert texan. Cette quête fictive les mènera jusqu’à Shtetl City, là où Rosa tient ses représentations dans son cabaret “Camp Camp”, bien qu’elle se garde d’interpréter sa vie vécue dans le camp. Rosa s’est elle aussi créé une vie fictive qui lui a permis de fuir la réalité. La narration alterne entre le passé de Rosa et sa vie dans le Nouveau Monde, et celle du narrateur dans l’Ancien Continent qui attend son enfant, obsédé par cette grand-tante qui lui a envoyé une lettre avec des pages pleines de souvenirs et de témoignages. Il n’est pas étonnant que Rosa ait voulu laisser son passé de côté, et qu’elle ait gardé sous silence la Shoah. Orpheline, son petit frère est épargné car il était caché, et n’ayant qu’une amie dans le camp (Jania), elle doit faire l’indicible pour survivre. Le narrateur, Samuel, avant la naissance de son fils, conçoit la paternité en tant que “le devoir de transmettre” (87), et se pose des questions existentielles: “Qui sommes-nous quand les aînés ne sont plus là pour désigner le passé?” (87). D’autant plus que Rosa, avec sa dernière représentation, a tout brûlé derrière elle, réduisant en cendres son héritage, ce “cabaret des mémoires”, et lorsque Rosa disparaît, sa mémoire s’envole avec elle (128). Par chance, Samuel transmettra cet héritage à son enfant, afin qu’il perdure et persiste. [End Page 252] Véronique Anover California State University San Marcos Copyright © 2023 American Association of Teachers of French","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167078","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Bloc-notes culturel 2022: Nouveaux périls, inquiétudes persistantes 文化笔记本2022:新的危险,持续的担忧
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911320
Matthieu Dalle
Abstract: Après les crises des Gilets jaunes et du Covid 19, la France fait face en 2022 à de nouveaux périls, principalement liés à l’intervention russe en Ukraine qui amène la guerre aux portes de l’Europe. En vue sur le front diplomatique, Emmanuel Macron connait une année politique mitigée: il est certes réélu, mais perd sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Entre actualité judiciaire et mémorielle, l’année est également marquée par les procès des attentats de novembre 2015 et de juillet 2016. Sur le plan social, les rapports entre islam et République et le dérèglement climatique demeurent des inquiétudes persistantes.
摘要:在黄背心和Covid - 19危机之后,法国在2022年面临新的危险,主要与俄罗斯对乌克兰的干预有关,这将战争带到欧洲的门口。在外交方面,埃马纽埃尔·马克龙(Emmanuel Macron)经历了复杂的政治一年:他确实再次当选,但失去了在国民议会(national assembly)的绝对多数席位。在司法和纪念新闻之间,2015年11月和2016年7月的袭击审判也标志着这一年。在社会层面,伊斯兰教和共和国之间的关系以及气候变化仍然是一个持续关注的问题。
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Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret (review) 福楼拜和路易丝·科莱:约瑟夫·维特的《剩余的爱情》(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911370
John T. Booker
Reviewed by: Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret John T. Booker Vebret, Joseph. Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante. Écriture, 2021. ISBN 978-2-3590-5341-8. Pp. 236. The course of the relationship between Flaubert and Louise Colet—by turns passionate, strained, or stormy—can be traced through the former’s expansive correspondence and the latter’s less well-known Mementos. Drawing on that body of material, while giving free rein to his imagination, Vebret crafts a dramatized version of the liaison, faithful in broad lines to its ebb and flow, but filled out and embellished by what Flaubert and Colet might have actually felt, thought, or said at a given moment. Since there is no introduction, only the word récit, in smaller print on the title page, might alert the reader that what follows will be something other than a conventional scholarly study. Vebret begins brusquely by staging the chance encounter that brought the couple together, in the studio of the sculptor James Pradier, in the summer of 1846. “C’est Louise Colet, la poétesse. Vas-y!,” he imagines Pradier encouraging the younger Flaubert, still unknown at the time; “C’est une femme célèbre, puisque tu veux écrire, mon petit, elle t’aidera” (11). Such is the point of departure for a breezy treatment of the relationship, framed as a drama—or rather, as the tone often suggests, a melodrama—in three acts. Categorical assertions are frequent: Flaubert’s behavior reveals “une certaine forme de masochisme, un plaisir à être tourmenté par sa mère, maltraité par sa maîtresse” (99), for example, while Colet embraces “sa liberté de femme, et s’offre à qui elle veut” (140). At times, Vebret seems to get carried away by the rapid pace of his own narrative and momentarily slip into the persona of one or the other protagonist, without using quotation marks to signal a change of voice: “Désormais elle le vouvoie. Je n’ai plus rien à vous dire. Tant mieux, réplique-til, car j’ai usé tous les moyens de vous faire comprendre les choses” (108). Sprinkled throughout are allusions that reflect a broad familiarity with nineteenth-century French literature. Of the inexperienced Flaubert, “Nerval dirait qu’il porte en lui le soleil noir de la mélancolie. Il est le ténébreux, le veuf, l’inconsolé…” (24-25), while Colet, of necessity ambitious, is characterized succinctly as “ce Rastignac en jupons” (31). The account of a particularly passionate tryst of the lovers in Mantes culminates in a provocative riff on the refrain of Baudelaire’s “L’invitation au voyage:” “Ce n’est alors que luxure, fureur et volupté” (88). Once the relationship has definitively begun to cool, Vebret devotes a good deal of attention to Colet’s contemporaneous liaisons with Musset and Vigny, before forecasting in a portentous tone the outcome with Flaubert: “la rupture, inéluctable comme la fin d’une tragédie, est inscrite dans le marbre” (191). A chronology at the end is a welcome resource, s
书评:福楼拜和路易丝·科莱:约瑟夫·韦布雷特的《我的爱情是永恒的》约翰·t·布克。福楼拜和路易丝·科莱:我的爱情是永恒的。文字,2021年。ISBN 978-2-3590-5341-8。236页。福楼拜和路易丝·科莱之间的关系——时而充满激情,时而紧张,时而风暴——可以从福楼拜的广泛通信和后者不太知名的《纪念品》中追溯出来。在这些材料的基础上,维布雷特在充分发挥想象力的同时,创作了一个戏剧化的版本,忠实于这种联系的起伏,但又被福楼拜和科莱在某个特定时刻的实际感受、思想或言论所充实和点缀。由于没有引言,只有在扉页上用较小的字体标注的“rsamcit”一词可能会提醒读者,接下来的内容将不是传统的学术研究。1846年夏天,在雕塑家詹姆斯·普拉迪尔(James Pradier)的工作室里,维布雷特粗鲁地开始了这对夫妇的偶遇。“这是路易丝·科莱,我是变性人。开始吧!他想象普拉迪尔在鼓励年轻的福楼拜,那时福楼拜还不为人知;“C 'est une femme csamicl, puisque tu veux csamicre, mon petit, elle t 'aidera”(11)。这就是对这段关系的轻松处理的出发点,它被框定为一出三幕的戏剧——或者更确切地说,正如其语气所暗示的那样,一出情节剧。绝对的断言是频繁的:例如,福楼拜的行为揭示了“某种形式的受虐狂,unplaisir être tourment par sa m, maltrait par sa matresse”(99),而科莱则拥抱“sa libertise de femme, et s 'offre qui elle veut”(140)。有时,Vebret似乎被自己叙述的快速节奏冲垮了,暂时滑入了一个或另一个主角的角色,而没有使用引号来表示声音的变化:“dsamsormais elle le vouvoie。”我爱你,我爱你,我爱你。“这是一种自由,一种自由,一种自由,一种自由”(108)。贯穿全书的典故反映了对19世纪法国文学的广泛熟悉。对于没有经验的福楼拜来说,“我的灵魂将会被描绘成一个黑色的太阳。”(24-25),而Colet则必然野心勃勃,被简洁地描述为“ce Rastignac en jupons”(31)。在曼特,一对恋人的一次特别热情的幽会在波德莱尔的副歌“L 'invitation au voyage”中达到高潮:“Ce n 'est alors que luxury, fuur et voluptures”(88)。一旦关系明确开始冷却,Vebret在以一种不祥的语气预测与福福拜的结果之前,将大量的注意力放在科莱与Musset和Vigny的同一时期的联系上:“la rupture, inacimluctable comme la fin d 'une tragacimdie, est inscrite dans le marbre”(191)。最后的年表是一个受欢迎的资源,因为有时很难跟上维布雷特叙述的不规则节奏和时间线,而简短的参考书目包括对福楼拜-科莱关系的一些学术研究。这种富有想象力的消遣,只要你能认清它的本质,就能成为轻松而生动的读物。[End Page 215]约翰·t·布克堪萨斯大学版权©2023美国法语教师协会
{"title":"Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret (review)","authors":"John T. Booker","doi":"10.1353/tfr.2023.a911370","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911370","url":null,"abstract":"Reviewed by: Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret John T. Booker Vebret, Joseph. Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante. Écriture, 2021. ISBN 978-2-3590-5341-8. Pp. 236. The course of the relationship between Flaubert and Louise Colet—by turns passionate, strained, or stormy—can be traced through the former’s expansive correspondence and the latter’s less well-known Mementos. Drawing on that body of material, while giving free rein to his imagination, Vebret crafts a dramatized version of the liaison, faithful in broad lines to its ebb and flow, but filled out and embellished by what Flaubert and Colet might have actually felt, thought, or said at a given moment. Since there is no introduction, only the word récit, in smaller print on the title page, might alert the reader that what follows will be something other than a conventional scholarly study. Vebret begins brusquely by staging the chance encounter that brought the couple together, in the studio of the sculptor James Pradier, in the summer of 1846. “C’est Louise Colet, la poétesse. Vas-y!,” he imagines Pradier encouraging the younger Flaubert, still unknown at the time; “C’est une femme célèbre, puisque tu veux écrire, mon petit, elle t’aidera” (11). Such is the point of departure for a breezy treatment of the relationship, framed as a drama—or rather, as the tone often suggests, a melodrama—in three acts. Categorical assertions are frequent: Flaubert’s behavior reveals “une certaine forme de masochisme, un plaisir à être tourmenté par sa mère, maltraité par sa maîtresse” (99), for example, while Colet embraces “sa liberté de femme, et s’offre à qui elle veut” (140). At times, Vebret seems to get carried away by the rapid pace of his own narrative and momentarily slip into the persona of one or the other protagonist, without using quotation marks to signal a change of voice: “Désormais elle le vouvoie. Je n’ai plus rien à vous dire. Tant mieux, réplique-til, car j’ai usé tous les moyens de vous faire comprendre les choses” (108). Sprinkled throughout are allusions that reflect a broad familiarity with nineteenth-century French literature. Of the inexperienced Flaubert, “Nerval dirait qu’il porte en lui le soleil noir de la mélancolie. Il est le ténébreux, le veuf, l’inconsolé…” (24-25), while Colet, of necessity ambitious, is characterized succinctly as “ce Rastignac en jupons” (31). The account of a particularly passionate tryst of the lovers in Mantes culminates in a provocative riff on the refrain of Baudelaire’s “L’invitation au voyage:” “Ce n’est alors que luxure, fureur et volupté” (88). Once the relationship has definitively begun to cool, Vebret devotes a good deal of attention to Colet’s contemporaneous liaisons with Musset and Vigny, before forecasting in a portentous tone the outcome with Flaubert: “la rupture, inéluctable comme la fin d’une tragédie, est inscrite dans le marbre” (191). A chronology at the end is a welcome resource, s","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167309","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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La mif réal par Fred Baillif (review) Fred Baillif 的 La mif réal(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911350
Tiffany Bailey
Reviewed by: La mif réal par Fred Baillif Tiffany Bailey Baillif, Fred, réal. La mif. Int. Claudia Grob, Kassia Da Costa, Joyce Esther Ndayisenga, Charlie Areddy. Freshprod, 2021. At what point do friends become family? Can this quasi-familial bond be just as strong and genuine as a blood-related family unit? La mif (2021) explores these questions. During a vulnerable scene where the teenage girls living in a Swiss girls’ home sit around a fire and each share something truthful, they explain to their director that “la mif” is slang for “famille” en verlan. While other films centering girls in social care (i.e., Girl interrupted (1999), 3 x Manon (2014)) show violent, antisocial teens and rigid caregivers, La mif is more positive, with the girls and employees taking care of each other (without minimizing their struggles). The film starts by dropping the viewer into a chaotic, heated scene in which multiple female voices are yelling and one rises above the rest, shouting “lâchemoi!” and “ne me touche pas!” It is dark in the house and the audience cannot tell what is happening, but eventually one of the girls is forcibly removed. The next shot cuts to daytime in a greenhouse garden, which is more calm, but the teens do not seem enthusiastic about helping. This nonchalant and bored attitude is generally typical of teenagers and could be expected in a film focused on adolescents. What we do not know, however, is how much time has passed since the screaming incident. The audience has not been formally introduced to any characters so we cannot track how they may have changed across time. Throughout the rest of the film, the concept of time is confusing almost to the point of incomprehension (but not quite). The careful placement of repeated scenes (the nighttime screaming, for example) helps the viewer situate themselves and continue to follow the story. The film is divided into achronological episodes that are mostly titled with each girl’s name (Audrey, Novinha, Précieuse, Justine, Tamra, Alison, and Caroline). Though there may be multiple girls present in an episode, the viewer really comes to understand each individual, why she lives in the house, and her relationships with people in and outside of the house in her own episode. Molding the girls are young love, difficult home situations, and even tragedy. The connections between the characters are like intersecting points in a web: organized chaos. Each girl started out with a family (not all of them terrible), but ultimately felt more connected and at ease with their found family, la mif. The fam loses members along the way as characters leave for a variety of reasons. However, the film ends with Zoé, an infant, crying as a social worker drops her off at the house. In this way, the film ends just as it had begun: screaming. The older girls are quiet this time, perhaps reflecting on their maturity or the new, young member of the [End Page 185] fam. Zoé represents the new generation. There will alway
审核人:La miif rsamal par Fred Baillif Tiffany Bailey Baillif, Fred, rsamal。mif。Int。Claudia Grob, Kassia Da Costa, Joyce Esther Ndayisenga, Charlie Areddy。Freshprod, 2021年。什么时候朋友会变成家人?这种准家族关系能否像血缘相关的家庭单位一样牢固而真实?La mif(2021)探讨了这些问题。在一个脆弱的场景中,住在瑞士女孩之家的十几岁的女孩围坐在火炉旁,每个人都分享了一些真实的东西,她们向导演解释说“la mif”是“家庭”的俚语。其他以社会关怀为中心的电影(如《女孩被打断》(1999)、《3 x Manon》(2014))展示了暴力、反社会的青少年和僵化的照顾者,而《La mif》则更为积极,女孩和员工互相照顾(而不是最小化她们的挣扎)。影片一开始,观众就进入了一个混乱而激烈的场景,在这个场景中,多个女性的声音在大喊大叫,其中一个声音高于其他人,喊道:“l chemoi!”和“ne me touche pas!”房子里很黑,观众不知道发生了什么,但最终其中一个女孩被强行带走。下一个镜头切换到白天的温室花园,这里更平静,但青少年似乎不太愿意帮忙。这种冷漠和无聊的态度通常是青少年的典型特征,在一部以青少年为主题的电影中也是可以预料到的。然而,我们不知道的是,自尖叫事件发生以来已经过去了多久。观众还没有被正式介绍给任何角色,所以我们无法追踪他们是如何随着时间的推移而变化的。在影片的其余部分,时间的概念令人困惑,几乎到了无法理解的地步(但也不是完全如此)。重复场景的精心布置(例如夜间的尖叫)帮助观众定位自己并继续跟随故事。这部电影按时间顺序分成了几集,大部分都以每个女孩的名字命名(奥黛丽、诺维哈、pracimcieuse、贾斯汀、塔姆拉、艾莉森和卡罗琳)。虽然一集中可能会出现多个女孩,但观众会真正理解每个人,她为什么住在房子里,以及她与房子内外的人的关系。塑造这些女孩的是年轻的爱情、困难的家庭状况,甚至是悲剧。人物之间的联系就像网络上的交叉点:有组织的混乱。每个女孩一开始都有一个家庭(并不是所有的家庭都很糟糕),但最终与她们找到的家庭拉米夫联系更紧密,更自在。随着角色因各种原因离开,这个家庭也失去了成员。然而,影片的结尾是一个名叫zo的婴儿在一名社会工作者把她送到家里时哭泣。这样,电影就像开头一样结束了:尖叫。大一点的女孩们这次很安静,也许反映了她们的成熟,或者反映了家庭中新的年轻成员。佐伊代表着新一代。总会有需要家的女孩,她们来来去去。这个现实让人觉得很感动,也有点吓人。[End Page 186] Tiffany Bailey波士顿大学(MA)版权©2023美国法语教师协会
{"title":"La mif réal par Fred Baillif (review)","authors":"Tiffany Bailey","doi":"10.1353/tfr.2023.a911350","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911350","url":null,"abstract":"Reviewed by: La mif réal par Fred Baillif Tiffany Bailey Baillif, Fred, réal. La mif. Int. Claudia Grob, Kassia Da Costa, Joyce Esther Ndayisenga, Charlie Areddy. Freshprod, 2021. At what point do friends become family? Can this quasi-familial bond be just as strong and genuine as a blood-related family unit? La mif (2021) explores these questions. During a vulnerable scene where the teenage girls living in a Swiss girls’ home sit around a fire and each share something truthful, they explain to their director that “la mif” is slang for “famille” en verlan. While other films centering girls in social care (i.e., Girl interrupted (1999), 3 x Manon (2014)) show violent, antisocial teens and rigid caregivers, La mif is more positive, with the girls and employees taking care of each other (without minimizing their struggles). The film starts by dropping the viewer into a chaotic, heated scene in which multiple female voices are yelling and one rises above the rest, shouting “lâchemoi!” and “ne me touche pas!” It is dark in the house and the audience cannot tell what is happening, but eventually one of the girls is forcibly removed. The next shot cuts to daytime in a greenhouse garden, which is more calm, but the teens do not seem enthusiastic about helping. This nonchalant and bored attitude is generally typical of teenagers and could be expected in a film focused on adolescents. What we do not know, however, is how much time has passed since the screaming incident. The audience has not been formally introduced to any characters so we cannot track how they may have changed across time. Throughout the rest of the film, the concept of time is confusing almost to the point of incomprehension (but not quite). The careful placement of repeated scenes (the nighttime screaming, for example) helps the viewer situate themselves and continue to follow the story. The film is divided into achronological episodes that are mostly titled with each girl’s name (Audrey, Novinha, Précieuse, Justine, Tamra, Alison, and Caroline). Though there may be multiple girls present in an episode, the viewer really comes to understand each individual, why she lives in the house, and her relationships with people in and outside of the house in her own episode. Molding the girls are young love, difficult home situations, and even tragedy. The connections between the characters are like intersecting points in a web: organized chaos. Each girl started out with a family (not all of them terrible), but ultimately felt more connected and at ease with their found family, la mif. The fam loses members along the way as characters leave for a variety of reasons. However, the film ends with Zoé, an infant, crying as a social worker drops her off at the house. In this way, the film ends just as it had begun: screaming. The older girls are quiet this time, perhaps reflecting on their maturity or the new, young member of the [End Page 185] fam. Zoé represents the new generation. There will alway","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167589","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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The Year in Poetry 2022: Assessments and Reassessments 2022年诗歌之年:评估与再评估
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911321
Maryann De Julio
Abstract: Many of the works discussed in this year’s article are collections that have been republished, revised, and augmented. Previously inaccessible work is presented, along with volumes from first-time authors of poetry, or those in the early stages of their career. In all of the works discussed, poetry is experienced as an energy rather than a genre.
摘要:今年文章中讨论的许多作品都是再版、修订和扩充的文集。以前无法接触到的作品,以及第一次创作诗歌的作者,或那些在他们职业生涯的早期阶段的人的作品。在所有讨论的作品中,诗歌被视为一种能量,而不是一种体裁。
{"title":"The Year in Poetry 2022: Assessments and Reassessments","authors":"Maryann De Julio","doi":"10.1353/tfr.2023.a911321","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911321","url":null,"abstract":"Abstract: Many of the works discussed in this year’s article are collections that have been republished, revised, and augmented. Previously inaccessible work is presented, along with volumes from first-time authors of poetry, or those in the early stages of their career. In all of the works discussed, poetry is experienced as an energy rather than a genre.","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168187","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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L’île haute by Valentine Goby (review) 瓦伦丁·戈比(Valentine Goby)的《L’<e:1>高级时装》(评论)
4区 文学 Q4 Arts and Humanities Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911345
Joseph A. Reiter
Reviewed by: L’île haute by Valentine Goby Joseph A. Reiter Goby, Valentine. L’île haute. Actes Sud, 2022. ISBN 978-2-330-16811-7. Pp. 288. Blanc, Vert, Jaune are the chapter titles of three fateful seasons in the life of a twelve-year-old who unexpectedly finds himself in the French Alps, far from his Batignolles home in Paris. It is January 1943 and the asthmatic Vadim, traveling by train for the first time and then trudging hours through deep snow in the footsteps of a stranger, arrives in Vallorcine, a village in the shadow of Mont Blanc, ostensibly to alleviate his medical condition. He has never experienced snow before nor seen a mountain, and does not understand why he must call himself Vincent Durcelles, the name of the son of his mother’s employer, whose identification papers he now carries. Although a baptized Catholic, he must cast off his Vadim identity and invent a past which does not include a non-practicing Jewish Russian father and grandparents. The racial laws have branded him undesirable and as he comes to realize: “Ce n’est jamais qui tu es qui compte, c’est pour qui on te prend” (131). The family that shelters him treats him as a son, and villagers, school master, and curé are welcoming. Unlike Au revoir les enfants and other sheltering accounts, there are no collaborators in Vallorcine and even the Italian occupiers seem non-threatening. Often they work with the villagers, attend mass, but mostly loiter about in their uniforms and fancy feather-adorned felt hats, one of which provides for a highly amusing episode. The dazzling splendor of the Alps, as well as the rustic rhythm of life that the seasons dictate, are seen through Vincent’s eyes. He is awe-struck by the majesty of the mountains, their power, indeed, by their personalities. Each season, at least at one point, brings on a vertigo and paralysis akin to Stendhal syndrome. Vincent feels he is contemplating a Klimt painting. He hears and expands the verses of Rimbaud’s Voyelles. The many tones of white, the burgeoning greens of spring, and the golden fields before the autumn rains are presented with lyrical intensity and finesse. Vincent attempts to abandon his two Parisian identities by completely adapting to Alpine life. He learns to herd and harvest, to predict the weather, to recognize the regional plants, insects, and fauna. The author has supplied him with effective guides—his protector family, a blind neighbor who teaches him to see lucidly, and most importantly the ten-year old Moinette, a precocious girl, who begins every conversation with “T’as déja…?” or “T’as jamais…?”, then revealing some unknown, and concludes with “C’est un secret” or “Ne le dis à personne.” She is Vincent’s language tutor as well, as he greedily adopts the local patois, in the hopes of becoming an authentic Vallorcin. But that is not meant to be. Mussolini resigns at the end of summer; the Italian soldiers are called home, and Nazis will soon replace them. Divulging the end of the novel
约瑟夫·a·瑞特·戈比,瓦伦丁。凭高级。《南德意志报》,2022。ISBN 978-2-330-16811-7。288页。Blanc, Vert, Jaune是一个十二岁的孩子一生中三个决定性季节的章节标题,他意外地发现自己来到了法国阿尔卑斯山,远离了他在巴黎巴提尼奥勒的家。那是1943年1月,患有哮喘的瓦迪姆第一次乘火车旅行,然后跟随一个陌生人的脚步,在厚厚的积雪中跋涉了几个小时,来到了勃朗峰阴影下的一个村庄瓦洛辛,表面上是为了缓解他的病情。他从来没有下过雪,也没有见过山,他不明白为什么他一定要叫自己文森特·德塞勒斯,这是他母亲雇主的儿子的名字,他现在带着他母亲雇主的身份证件。虽然他是一名受洗的天主教徒,但他必须摆脱自己的瓦迪姆身份,并创造一个不包括非犹太俄罗斯父亲和祖父母的过去。种族法律给他打上了不受欢迎的烙印,当他逐渐意识到:“Ce n 'est jamais qui tu ques qui compte, c 'est pour qui on The pred”(131)。收容他的家庭把他当儿子看待,村民、校长和村民都很欢迎他。与《孩子们再见》(Au revoir les enants)和其他避难者的描述不同,瓦洛尔辛没有合作者,甚至意大利占领者似乎也不构成威胁。他们经常和村民一起工作,参加弥撒,但大多数人都穿着制服,戴着花哨的羽毛装饰的毡帽,四处闲逛,其中一个情节非常有趣。通过文森特的眼睛,可以看到阿尔卑斯山令人眼花缭乱的辉煌,以及季节所支配的质朴的生活节奏。他被山脉的威严,它们的力量,它们的个性所震撼。每一季,至少在某个时刻,都会带来类似司汤达综合症的眩晕和瘫痪。文森特觉得他在思考一幅克里姆特的画。他听到并扩展了兰波的《航行》中的诗句。许多色调的白色,春天萌芽的绿色,秋雨前金色的田野,都以抒情的强度和技巧呈现出来。文森特试图放弃他的两个巴黎身份,完全适应阿尔卑斯山的生活。他学会放牧和收割,预测天气,认识当地的植物、昆虫和动物群。作者为他提供了有效的向导——他的保护者家人,一个教他看清事物的盲人邻居,最重要的是,十岁的梅瓦内特,一个早熟的女孩,每次谈话都以“T’as dastimja……?”或者“牙买加……?”,然后透露一些未知的东西,最后以“C 'est un secret”或“Ne le dis personne”结束。她也是文森特的语言导师,因为他贪婪地采用当地方言,希望成为一个真正的瓦洛琴人。但事实并非如此。墨索里尼在夏末辞职;意大利士兵被召回家园,纳粹很快就会取代他们。透露小说的结尾对戈比这部内省、创新、发人深省、感人的作品来说是不公平的。[End Page 238] Joseph A. Reiter Phillips Exeter Academy (NH),荣休版权©2023美国法语教师协会
{"title":"L’île haute by Valentine Goby (review)","authors":"Joseph A. Reiter","doi":"10.1353/tfr.2023.a911345","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911345","url":null,"abstract":"Reviewed by: L’île haute by Valentine Goby Joseph A. Reiter Goby, Valentine. L’île haute. Actes Sud, 2022. ISBN 978-2-330-16811-7. Pp. 288. Blanc, Vert, Jaune are the chapter titles of three fateful seasons in the life of a twelve-year-old who unexpectedly finds himself in the French Alps, far from his Batignolles home in Paris. It is January 1943 and the asthmatic Vadim, traveling by train for the first time and then trudging hours through deep snow in the footsteps of a stranger, arrives in Vallorcine, a village in the shadow of Mont Blanc, ostensibly to alleviate his medical condition. He has never experienced snow before nor seen a mountain, and does not understand why he must call himself Vincent Durcelles, the name of the son of his mother’s employer, whose identification papers he now carries. Although a baptized Catholic, he must cast off his Vadim identity and invent a past which does not include a non-practicing Jewish Russian father and grandparents. The racial laws have branded him undesirable and as he comes to realize: “Ce n’est jamais qui tu es qui compte, c’est pour qui on te prend” (131). The family that shelters him treats him as a son, and villagers, school master, and curé are welcoming. Unlike Au revoir les enfants and other sheltering accounts, there are no collaborators in Vallorcine and even the Italian occupiers seem non-threatening. Often they work with the villagers, attend mass, but mostly loiter about in their uniforms and fancy feather-adorned felt hats, one of which provides for a highly amusing episode. The dazzling splendor of the Alps, as well as the rustic rhythm of life that the seasons dictate, are seen through Vincent’s eyes. He is awe-struck by the majesty of the mountains, their power, indeed, by their personalities. Each season, at least at one point, brings on a vertigo and paralysis akin to Stendhal syndrome. Vincent feels he is contemplating a Klimt painting. He hears and expands the verses of Rimbaud’s Voyelles. The many tones of white, the burgeoning greens of spring, and the golden fields before the autumn rains are presented with lyrical intensity and finesse. Vincent attempts to abandon his two Parisian identities by completely adapting to Alpine life. He learns to herd and harvest, to predict the weather, to recognize the regional plants, insects, and fauna. The author has supplied him with effective guides—his protector family, a blind neighbor who teaches him to see lucidly, and most importantly the ten-year old Moinette, a precocious girl, who begins every conversation with “T’as déja…?” or “T’as jamais…?”, then revealing some unknown, and concludes with “C’est un secret” or “Ne le dis à personne.” She is Vincent’s language tutor as well, as he greedily adopts the local patois, in the hopes of becoming an authentic Vallorcin. But that is not meant to be. Mussolini resigns at the end of summer; the Italian soldiers are called home, and Nazis will soon replace them. Divulging the end of the novel","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168892","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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