工作场所可卡因使用筛查中遇到的问题:案例研究

IF 1.8 Q4 TOXICOLOGY Toxicologie Analytique et Clinique Pub Date : 2024-09-10 DOI:10.1016/j.toxac.2024.08.047
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Les échanges de liquides biologiques peuvent également être à l’origine d’expositions significatives pouvant positiver des tests de dépistage. Au travers de cas de dépistages positifs à la cocaïne rencontrés à la consultation de pathologie professionnelle et environnementale de Paris-Fernand Widal, ce travail vise à illustrer la démarche d’interprétation de ces résultats et donner des exemples concrets, pour aider à l’interprétation dans des situations similaires, dans le but d’éviter les pièges dans leur interprétation. Le dépistage en milieu de travail de la consommation de cocaïne passe par la réalisation d’examens toxicologiques. La cocaïne et retrouvée dans le sang pendant environ 8<!--> <!-->h, donc l’analyse du sang, seule, ne peut prouver qu’une récente prise et ne donne aucune information sur une consommation chronique. En revanche les métabolites de la cocaïne (methylecgonine, Benzoylecgonine, cocaethylene, EGME et norcocaine) peuvent être détectés plus longtemps dans les urines et la matrice kératinisée, ce qui en fait les échantillons d’intérêt pour les outils de détection de stupéfiants en milieu médico-légal.</p><p>Le test de screening usuel est la bandelette urinaire, qui détecte la cocaïne et ses métabolites, notamment la benzoylecgonine à un seuil de 150 ng/mL. Des analyses plus précises peuvent être réalisées par méthode immunoenzymatique ou en spectrométrie de masse. Les analyses des phanères fournissent un historique de consommation sur plusieurs mois, et la SoHT recommande alors des seuils de 500 pg/mg pour la cocaïne, associée à la présence d’au moins un métabolite.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une étude rétrospective des cas vus en consultation à la CPPE de Fernand Widal entre le 01/01/2018 et le 01/03/2024 concernant une demande d’aide à l’interprétation des dépistages positifs de la cocaïne en milieu de travail a été réalisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cinq cas ont été vus en consultation au CAP de Paris pendant la période d’étude. Pour chaque cas extrait, les données suivantes ont été analysées : le métier, les résultats des dosages de cocaïne, et la cause retenue du dépistage. Les postes concernés étaient chauffeur de bus (<em>n</em>=<!--> <!-->2), contrôleur aérien (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et employé au sein d’un ministère (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les résultats pour chacun de ces dossiers sont illustrés dans le tableau suivant (<span><span>Tableau 5</span></span>). En analysant pour chaque patient la concentration urinaire maximale et la concentration capillaire maximale ont peu donc s’orienter en faveur d’une consommation ou d’une exposition passive.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les résultats de cette étude mettent en lumière l’importance de procédures adéquates de confirmation des résultats positifs, comme l’analyse urinaire par spectrométrie de masse et l’analyse des phanères, qui apporte une dimension chronologique. Compte-tenu des limites des dosages urinaires du fait du temps court de négativation, la question de leur pertinence en cas d’examen programmé se pose. Sans analyse capillaire associée, il est ainsi facile pour un usager de cocaïne de cesser sa consommation quelques jours auparavant, pour obtenir un dépistage négatif. Au contraire, des personnes non-consommatrices, mais contaminées indirectement peuvent être prises à tort pour des usagers de cocaïne, en cas d’interprétation excessive des résultats. Dans ces contextes, la réalisation d’analyses capillaires permet de répondre à cette double limite, de mieux dépister les usagers, et de ne pas incriminer les personnes contaminées à leur insu. En outre, les analyses capillaires permettent également un screening global, et de dépister les autres substances illicites consommées. Néanmoins, la réalisation d’analyses capillaires doit être précisément encadrée, et présente un coût non négligeable, qui peut limiter son utilisation en milieu de travail.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude montre que des résultats de dépistage urinaire positifs peuvent être dus à de nombreux facteurs (contamination). Il est indispensable de réaliser des analyses par spectrométrie de masse et par analyse capillaire en cas de doute sur la consommation de stupéfiants lors d’un test urinaire positif dans le cadre d’un dépistage professionnel à la cocaïne.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Problématiques rencontrées dans le dépistage de la consommation cocaïne en milieu de travail : étude de cas\",\"authors\":\"\",\"doi\":\"10.1016/j.toxac.2024.08.047\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Objectif</h3><p>Le dépistage de la consommation de cocaïne en milieu de travail, passe par la réalisation d’examens toxicologiques. 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Au travers de cas de dépistages positifs à la cocaïne rencontrés à la consultation de pathologie professionnelle et environnementale de Paris-Fernand Widal, ce travail vise à illustrer la démarche d’interprétation de ces résultats et donner des exemples concrets, pour aider à l’interprétation dans des situations similaires, dans le but d’éviter les pièges dans leur interprétation. Le dépistage en milieu de travail de la consommation de cocaïne passe par la réalisation d’examens toxicologiques. La cocaïne et retrouvée dans le sang pendant environ 8<!--> <!-->h, donc l’analyse du sang, seule, ne peut prouver qu’une récente prise et ne donne aucune information sur une consommation chronique. En revanche les métabolites de la cocaïne (methylecgonine, Benzoylecgonine, cocaethylene, EGME et norcocaine) peuvent être détectés plus longtemps dans les urines et la matrice kératinisée, ce qui en fait les échantillons d’intérêt pour les outils de détection de stupéfiants en milieu médico-légal.</p><p>Le test de screening usuel est la bandelette urinaire, qui détecte la cocaïne et ses métabolites, notamment la benzoylecgonine à un seuil de 150 ng/mL. Des analyses plus précises peuvent être réalisées par méthode immunoenzymatique ou en spectrométrie de masse. Les analyses des phanères fournissent un historique de consommation sur plusieurs mois, et la SoHT recommande alors des seuils de 500 pg/mg pour la cocaïne, associée à la présence d’au moins un métabolite.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une étude rétrospective des cas vus en consultation à la CPPE de Fernand Widal entre le 01/01/2018 et le 01/03/2024 concernant une demande d’aide à l’interprétation des dépistages positifs de la cocaïne en milieu de travail a été réalisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cinq cas ont été vus en consultation au CAP de Paris pendant la période d’étude. Pour chaque cas extrait, les données suivantes ont été analysées : le métier, les résultats des dosages de cocaïne, et la cause retenue du dépistage. Les postes concernés étaient chauffeur de bus (<em>n</em>=<!--> <!-->2), contrôleur aérien (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et employé au sein d’un ministère (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les résultats pour chacun de ces dossiers sont illustrés dans le tableau suivant (<span><span>Tableau 5</span></span>). En analysant pour chaque patient la concentration urinaire maximale et la concentration capillaire maximale ont peu donc s’orienter en faveur d’une consommation ou d’une exposition passive.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les résultats de cette étude mettent en lumière l’importance de procédures adéquates de confirmation des résultats positifs, comme l’analyse urinaire par spectrométrie de masse et l’analyse des phanères, qui apporte une dimension chronologique. Compte-tenu des limites des dosages urinaires du fait du temps court de négativation, la question de leur pertinence en cas d’examen programmé se pose. Sans analyse capillaire associée, il est ainsi facile pour un usager de cocaïne de cesser sa consommation quelques jours auparavant, pour obtenir un dépistage négatif. Au contraire, des personnes non-consommatrices, mais contaminées indirectement peuvent être prises à tort pour des usagers de cocaïne, en cas d’interprétation excessive des résultats. Dans ces contextes, la réalisation d’analyses capillaires permet de répondre à cette double limite, de mieux dépister les usagers, et de ne pas incriminer les personnes contaminées à leur insu. En outre, les analyses capillaires permettent également un screening global, et de dépister les autres substances illicites consommées. Néanmoins, la réalisation d’analyses capillaires doit être précisément encadrée, et présente un coût non négligeable, qui peut limiter son utilisation en milieu de travail.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude montre que des résultats de dépistage urinaire positifs peuvent être dus à de nombreux facteurs (contamination). 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摘要

目标筛查工作场所使用可卡因的情况需要进行毒理学测试。仅凭这些检测来区分被动接触可卡因和主动使用可卡因是一项复杂的工作,必须谨慎从事。在非法物质中,可卡因可能是最有可能在非主动使用的人身上呈阳性的物质。部分原因是可卡因是一种被广泛使用的非法物质,另一个原因是可卡因呈粉末状,具有粘性。可卡因会污染与其接触的表面和物体。处理可卡因是其传播的源头,特别是头发(尤其是儿童的头发)受到外部污染。生物液体的交换也可能是大量接触的来源,从而导致筛查测试呈阳性。本研究的目的是利用巴黎费尔南-维达尔职业与环境病理诊所遇到的可卡因筛查阳性病例,说明解释这些结果的方法,并提供具体实例帮助解释类似情况,以避免解释中的误区。工作场所的可卡因使用筛查涉及毒理学检测。可卡因在血液中的停留时间约为 8 小时,因此仅凭血液检测只能证明近期使用过可卡因,而无法提供有关长期使用的信息。另一方面,可卡因代谢物(甲基可待因、苯甲酰可待因、古柯碱、EGME 和去甲可待因)在尿液和角质化基质中的检测时间较长,因此成为法医毒品检测工具感兴趣的样本。 通常的筛查测试是尿液检测棒,可检测出可卡因及其代谢物,特别是苯甲酰可待因,阈值为 150 毫微克/毫升。使用酶联免疫吸附测定法或质谱法可以进行更精确的分析。皮屑分析提供了几个月的消费史,SoHT 随后建议可卡因的阈值为 500 pg/mg,这与至少一种代谢物的存在有关。方法对 Fernand Widal CAP 在 2018 年 1 月 1 日至 2024 年 3 月 1 日期间就工作场所可卡因筛查阳性的解释请求进行会诊的病例进行了回顾性研究。对每个病例提取的数据进行了分析:职业、可卡因检测结果和筛查原因。所涉及的职业包括公共汽车司机(2 人)、空中交通管制员(2 人)和部长级雇员(1 人)。每个案例的结果如下表所示(表 5)。这项研究的结果凸显了采用适当程序确认阳性结果的重要性,如采用质谱法进行尿液分析和提供时间维度的皮肤分析。由于尿液检测阴性的时间较短,因此存在一定的局限性。如果没有相关的毛细管分析,可卡因吸食者很容易在几天前停止吸食可卡因,以获得阴性检测结果。另一方面,如果过度解读检测结果,间接受到污染的非吸食者可能会被误认为是可卡因吸食者。在这种情况下,毛细管检测有助于克服双重限制,既能更好地检测出可卡因使用者,又能避免使在不知情的情况下受到污染的人受到牵连。此外,毛细管检测还可用于全面筛查,以及检测其他非法药物的摄入量。结论 本研究表明,尿液筛查结果呈阳性可能是由多种因素(污染)造成的。作为可卡因职业筛查的一部分,如果对尿检呈阳性的情况下使用麻醉品有任何怀疑,则必须进行质谱分析和毛细管分析。
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Problématiques rencontrées dans le dépistage de la consommation cocaïne en milieu de travail : étude de cas

Objectif

Le dépistage de la consommation de cocaïne en milieu de travail, passe par la réalisation d’examens toxicologiques. Discriminer une exposition passive à la cocaïne, d’une consommation active, à la seule lecture de ces différents examens, est un exercice complexe où la prudence s’impose. Parmi les substances illicites, la cocaïne est probablement la substance la plus à risque de positivité chez une personne n’en consommant pas activement. D’une part, parce que c’est une substance illicite très consommée, mais aussi de par sa présentation sous forme de poudre et de son caractère adhérent. La cocaïne est une contaminant des surfaces, et objets avec lesquels elle entre en contact. Le manuportage de la cocaïne est à l’origine de sa dissémination, et notamment de la contamination externe des cheveux (particulièrement des enfants). Les échanges de liquides biologiques peuvent également être à l’origine d’expositions significatives pouvant positiver des tests de dépistage. Au travers de cas de dépistages positifs à la cocaïne rencontrés à la consultation de pathologie professionnelle et environnementale de Paris-Fernand Widal, ce travail vise à illustrer la démarche d’interprétation de ces résultats et donner des exemples concrets, pour aider à l’interprétation dans des situations similaires, dans le but d’éviter les pièges dans leur interprétation. Le dépistage en milieu de travail de la consommation de cocaïne passe par la réalisation d’examens toxicologiques. La cocaïne et retrouvée dans le sang pendant environ 8 h, donc l’analyse du sang, seule, ne peut prouver qu’une récente prise et ne donne aucune information sur une consommation chronique. En revanche les métabolites de la cocaïne (methylecgonine, Benzoylecgonine, cocaethylene, EGME et norcocaine) peuvent être détectés plus longtemps dans les urines et la matrice kératinisée, ce qui en fait les échantillons d’intérêt pour les outils de détection de stupéfiants en milieu médico-légal.

Le test de screening usuel est la bandelette urinaire, qui détecte la cocaïne et ses métabolites, notamment la benzoylecgonine à un seuil de 150 ng/mL. Des analyses plus précises peuvent être réalisées par méthode immunoenzymatique ou en spectrométrie de masse. Les analyses des phanères fournissent un historique de consommation sur plusieurs mois, et la SoHT recommande alors des seuils de 500 pg/mg pour la cocaïne, associée à la présence d’au moins un métabolite.

Méthode

Une étude rétrospective des cas vus en consultation à la CPPE de Fernand Widal entre le 01/01/2018 et le 01/03/2024 concernant une demande d’aide à l’interprétation des dépistages positifs de la cocaïne en milieu de travail a été réalisée.

Résultats

Cinq cas ont été vus en consultation au CAP de Paris pendant la période d’étude. Pour chaque cas extrait, les données suivantes ont été analysées : le métier, les résultats des dosages de cocaïne, et la cause retenue du dépistage. Les postes concernés étaient chauffeur de bus (n= 2), contrôleur aérien (n = 2) et employé au sein d’un ministère (n = 1). Les résultats pour chacun de ces dossiers sont illustrés dans le tableau suivant (Tableau 5). En analysant pour chaque patient la concentration urinaire maximale et la concentration capillaire maximale ont peu donc s’orienter en faveur d’une consommation ou d’une exposition passive.

Discussion

Les résultats de cette étude mettent en lumière l’importance de procédures adéquates de confirmation des résultats positifs, comme l’analyse urinaire par spectrométrie de masse et l’analyse des phanères, qui apporte une dimension chronologique. Compte-tenu des limites des dosages urinaires du fait du temps court de négativation, la question de leur pertinence en cas d’examen programmé se pose. Sans analyse capillaire associée, il est ainsi facile pour un usager de cocaïne de cesser sa consommation quelques jours auparavant, pour obtenir un dépistage négatif. Au contraire, des personnes non-consommatrices, mais contaminées indirectement peuvent être prises à tort pour des usagers de cocaïne, en cas d’interprétation excessive des résultats. Dans ces contextes, la réalisation d’analyses capillaires permet de répondre à cette double limite, de mieux dépister les usagers, et de ne pas incriminer les personnes contaminées à leur insu. En outre, les analyses capillaires permettent également un screening global, et de dépister les autres substances illicites consommées. Néanmoins, la réalisation d’analyses capillaires doit être précisément encadrée, et présente un coût non négligeable, qui peut limiter son utilisation en milieu de travail.

Conclusion

Cette étude montre que des résultats de dépistage urinaire positifs peuvent être dus à de nombreux facteurs (contamination). Il est indispensable de réaliser des analyses par spectrométrie de masse et par analyse capillaire en cas de doute sur la consommation de stupéfiants lors d’un test urinaire positif dans le cadre d’un dépistage professionnel à la cocaïne.

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Editorial Board Problématiques rencontrées dans le dépistage de la consommation cocaïne en milieu de travail : étude de cas Intoxications par l’éthylène glycol : point sur les recommandations de traitement par fomépizole, analyse des cas des centres antipoison de Nancy et Paris entre 2019 et 2023 Loncomelos pyrenaicus ou asperges des bois : to eat or not to eat Apport de l’analyse toxicologique dans un cas d’exposition à la poudre de noix de muscade
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