10 至 17 岁青少年中的环丙氨嗪和丙咪嗪蓄意中毒趋势:2000 年至 2023 年期间来自法国毒物控制中心的数据

IF 1.8 Q4 TOXICOLOGY Toxicologie Analytique et Clinique Pub Date : 2024-09-10 DOI:10.1016/j.toxac.2024.08.026
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Dans la période d’étude, la proportion de ces dossiers faisant mention d’une prise de cyamémazine a augmenté de 4,6 % en mono-intoxication (7,7 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 3,0 % en mono-intoxication (6,5 % en poly-intoxication) chez les jeunes hommes. En péri-COVID, la variation annuelle était stable (inférieure à deux fois l’écart-type), sauf pour les cas de poly-intoxications chez les jeunes femmes (+1,4 % entre 2020 et 2021). De même pour l’alimémazine, on note une augmentation de 0,6 % en mono-intoxication (1,3 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 0,7 % en mono-intoxication de chez les jeunes hommes (2,0 % en poly-intoxication). En péri-COVID, la variation annuelle était stable.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Sur la période et la population d’étude et tous toxiques confondus, le nombre de cas d’intoxication à but suicidaire augmente. Si le taux d’augmentation est relativement stable jusqu’en 2019, il existe une franche accélération du nombre annuel de suicides par intoxication dans la période péri-COVID, plus marquée chez les jeunes femmes. Sur la période d’étude, on note que la proportion de cas de tentatives de suicide par intoxication par la cyamémazine ou l’alimémazine en association ou non avec d’autres toxiques est en augmentation. Le taux d’accroissement annuel est relativement stable sur la période péri-COVID, sauf pour les poly-intoxications chez les jeunes femmes. Cela est probablement en lien avec l’augmentation nette des intoxications suicidaires tout produit confondu chez les adolescentes dans cette période. Par ailleurs, l’augmentation de l’occurrence de ces médicaments pourrait être liée à une augmentation de la prescription de ces molécules chez les adolescents, à une augmentation de l’incidence de pathologies psychiatriques dans cette population, à une modification des pratiques thérapeutique ou encore à un échec des traitements de première ligne habituellement utilisés. Ces causes pourraient tout à fait être associées. Il s’agit d’un constat préoccupant car la cyamémazine et l’alimémazine occasionnent des tableaux d’intoxication suicidaires souvent plus graves que ceux provoqués par exemple par une prise suicidaire de benzodiazépines. De plus, il n’y a pas d’antidote. 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Si le taux d’augmentation est relativement stable jusqu’en 2019, il existe une franche accélération du nombre annuel de suicides par intoxication dans la période péri-COVID, plus marquée chez les jeunes femmes. Sur la période d’étude, on note que la proportion de cas de tentatives de suicide par intoxication par la cyamémazine ou l’alimémazine en association ou non avec d’autres toxiques est en augmentation. Le taux d’accroissement annuel est relativement stable sur la période péri-COVID, sauf pour les poly-intoxications chez les jeunes femmes. Cela est probablement en lien avec l’augmentation nette des intoxications suicidaires tout produit confondu chez les adolescentes dans cette période. Par ailleurs, l’augmentation de l’occurrence de ces médicaments pourrait être liée à une augmentation de la prescription de ces molécules chez les adolescents, à une augmentation de l’incidence de pathologies psychiatriques dans cette population, à une modification des pratiques thérapeutique ou encore à un échec des traitements de première ligne habituellement utilisés. Ces causes pourraient tout à fait être associées. Il s’agit d’un constat préoccupant car la cyamémazine et l’alimémazine occasionnent des tableaux d’intoxication suicidaires souvent plus graves que ceux provoqués par exemple par une prise suicidaire de benzodiazépines. De plus, il n’y a pas d’antidote. 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摘要

根据毒物控制中心(PCCs)提供的数据,青少年自杀未遂的情况正在急剧增加,尤其是在围 COVID 期间[1]。与此同时,环丙氨嗪和丙咪嗪似乎越来越多地出现在故意药物中毒中。方法从 CAP 信息系统中提取 2000 年 1 月 1 日至 2023 年 12 月 31 日期间被归类为 10 至 17 岁青少年自杀情况的文件,并提取其中至少一种药物为环丙咪嗪或阿利马嗪的文件。2000 年和 2023 年的年自杀人数分别为 2145 人和 8384 人,2021-23 年的自杀人数明显增加,即在这三年中,少女自杀人数增加 201%,男孩自杀人数增加 126%。整个期间的性别比率(男/女)为 0.20,在 2021 年至 2023 年期间下降到 0.15。在研究期间,这些记录中提及使用环丙氨嗪的比例在年轻女性中增加了 4.6%(在使用多种药物中增加了 7.7%),在年轻男性中增加了 3.0%(在使用多种药物中增加了 6.5%)。在围 COVID 期间,除了年轻女性的多重中毒病例(2020 年至 2021 年间增加了 1.4%)外,每年的变化都很稳定(小于标准偏差的两倍)。同样,就阿利美嗪而言,年轻女性的单一中毒病例增加了 0.6%(多重中毒病例增加了 1.3%),年轻男性的单一中毒病例增加了 0.7%(多重中毒病例增加了 2.0%)。结论:在研究期间和研究人群中,将所有醉酒药物加在一起,有自杀意图的醉酒病例数量正在增加。虽然在 2019 年之前,增长速度相对稳定,但在围 COVID 期间,每年因醉酒而自杀的人数明显加快,这在年轻女性中更为明显。在研究期间,因服用环丙氨嗪或丙咪嗪(无论是否与其他药物混合使用)而自杀未遂的比例正在上升。除年轻女性的多重中毒外,在每 COVID 期间的年增长率相对稳定。这可能与这一时期少女同时服用所有药物的自杀性中毒事件明显增加有关。此外,这些药物发生率的增加可能与青少年处方中这些分子的增加、这一人群中精神疾病发病率的增加、治疗方法的改变或通常使用的一线治疗失败有关。这些原因都可能与此有关。这是一个令人担忧的发现,因为环丙氨嗪和丙咪嗪通常比苯二氮卓类药物更容易导致严重的自杀性中毒。更重要的是,目前还没有解毒剂。未来的研究将把这些数据与处方量的变化进行比较,从而更好地了解这一趋势。
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Évolution des intoxications volontaires par la cyamémazine et l’alimémazine chez les jeunes de 10 à 17 ans : données des centres antipoison français entre 2000 et 2023

Objectif

Les tentatives de suicide augmentent fortement chez les adolescents dans les données des centres antipoison (CAP), notamment depuis la période péri-COVID [1]. Dans le même temps, il semble que la cyamémazine et l’alimémazine soient de plus en plus présentes dans les intoxications médicamenteuses volontaires. L’objectif est de décrire l’évolution de leurs occurrences dans les intoxications chez les jeunes de 10 à 17 ans.

Méthode

Extraction des dossiers du système d’information des CAP entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2023 classés en circonstance suicidaire chez les adolescents de 10 à 17 ans, et parmi eux, extraction des dossiers dont au moins l’un des agents en cause était cyamémazine ou alimémazine.

Résultats

Au total, 100 649 intoxications à visée suicidaire ont été extraites. Leur nombre annuel était de 2145 en 2000 et de 8384 en 2023 avec une nette accélération en 2021-23 soit + 201 % chez les adolescentes et + 126 % chez les adolescents sur ces trois années. Le sex-ratio (H/F) est de 0,20 sur toute la période et diminue à 0,15 entre 2021–2023. Dans la période d’étude, la proportion de ces dossiers faisant mention d’une prise de cyamémazine a augmenté de 4,6 % en mono-intoxication (7,7 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 3,0 % en mono-intoxication (6,5 % en poly-intoxication) chez les jeunes hommes. En péri-COVID, la variation annuelle était stable (inférieure à deux fois l’écart-type), sauf pour les cas de poly-intoxications chez les jeunes femmes (+1,4 % entre 2020 et 2021). De même pour l’alimémazine, on note une augmentation de 0,6 % en mono-intoxication (1,3 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 0,7 % en mono-intoxication de chez les jeunes hommes (2,0 % en poly-intoxication). En péri-COVID, la variation annuelle était stable.

Conclusion

Sur la période et la population d’étude et tous toxiques confondus, le nombre de cas d’intoxication à but suicidaire augmente. Si le taux d’augmentation est relativement stable jusqu’en 2019, il existe une franche accélération du nombre annuel de suicides par intoxication dans la période péri-COVID, plus marquée chez les jeunes femmes. Sur la période d’étude, on note que la proportion de cas de tentatives de suicide par intoxication par la cyamémazine ou l’alimémazine en association ou non avec d’autres toxiques est en augmentation. Le taux d’accroissement annuel est relativement stable sur la période péri-COVID, sauf pour les poly-intoxications chez les jeunes femmes. Cela est probablement en lien avec l’augmentation nette des intoxications suicidaires tout produit confondu chez les adolescentes dans cette période. Par ailleurs, l’augmentation de l’occurrence de ces médicaments pourrait être liée à une augmentation de la prescription de ces molécules chez les adolescents, à une augmentation de l’incidence de pathologies psychiatriques dans cette population, à une modification des pratiques thérapeutique ou encore à un échec des traitements de première ligne habituellement utilisés. Ces causes pourraient tout à fait être associées. Il s’agit d’un constat préoccupant car la cyamémazine et l’alimémazine occasionnent des tableaux d’intoxication suicidaires souvent plus graves que ceux provoqués par exemple par une prise suicidaire de benzodiazépines. De plus, il n’y a pas d’antidote. De futurs travaux, comparant notamment ces données à la variation des volumes de prescription permettraient de mieux comprendre cette tendance.

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