M. Beurrier , V. Prontskus , C. Moulut , A. Fresse , P. Gillet , M. Yéléhé
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Nous souhaitons (re)sensibiliser patients et professionnels de santé aux risques de leur usage, notamment chez les asthmatiques.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Description d’un cas de probable bronchospasme à la suite de l’application cutanée d’une pommade aux HE, avec revue de la littérature et requête dans la base mondiale de pharmacovigilance (Vigibase).</p></div><div><h3>Histoire du cas</h3><p>Il s’agit d’un homme de 50<!--> <!-->ans épileptique et asthmatique. Dans l’enfance, sa mère lui appliquait de la pommade Vicks Vaporub® (camphre, HE de Térébenthine, lévomenthol, HE d’Eucalyptus, thymol) sur la poitrine pour des rhumes. La tolérance était bonne. En hiver 2022, en raison d’un rhume avec toux persistante et dans l’impossibilité de consulter son médecin, il décide de s’automédiquer avec cette pommade qu’il va acheter dans une officine différente de la sienne. Au comptoir, le pharmacien lui en délivre une boite, sans l’interroger sur ses antécédents. À domicile, le patient s’applique 1 c. à c. sur la poitrine, pour la première fois en tant qu’adulte. Une heure plus tard, il présente des symptômes évocateurs d’un bronchospasme pendant quelques instants. Il reprend son souffle après avoir aéré la pièce. Il décrit ensuite une sensation de brûlure pectorale et rétrosternale en regard du site d’application, pendant 1 semaine. Ce cas a été enregistré dans la base nationale de pharmacovigilance (NY20222769)</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’inhalation ou l’application cutanée de pommades aux HE expose au risque d’irritation bronchique à cause de certains terpènes (menthol, linalool, limonène). La tolérance respiratoire des HE chez l’asthmatique est controversée. En effet, plusieurs travaux sont en faveur d’un bénéfice <span><span>[1]</span></span>, alors que d’autres suggèrent une mauvaise tolérance <span><span>[2]</span></span>. Il semblerait aussi que le degré d’oxydation du limonène influencerait cette tolérance. La disparité des résultats observés s’explique par la différence de méthodologie des études publiées. En effet, les sources d’HE (pure, pollen, infusion…), la composition quantitative et qualitative en terpènes, les voies et durées d’administration ne sont pas toujours comparables, ni le statut d’oxydation du limonène pris en compte <span><span>[3]</span></span>. La requête dans Vigibase recense 61 signalements de troubles respiratoires obstructifs, avec une disproportionnalité de signal significative pour « dyspnée », « bronchospasme » et « toux ». Paradoxalement, ce risque n’est pas listé dans le résumé des caractéristiques (RCP) de cette pommade.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>L’exposition des patients asthmatiques à certaines HE peut s’avérer problématique. Cela d’autant plus qu’elles sont perçues comme sûres par les patients, car naturelles. De plus, quel que soit leur statut réglementaire, les produits en contenant sont vendus librement en officine, entre autres. 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À domicile, le patient s’applique 1 c. à c. sur la poitrine, pour la première fois en tant qu’adulte. Une heure plus tard, il présente des symptômes évocateurs d’un bronchospasme pendant quelques instants. Il reprend son souffle après avoir aéré la pièce. Il décrit ensuite une sensation de brûlure pectorale et rétrosternale en regard du site d’application, pendant 1 semaine. Ce cas a été enregistré dans la base nationale de pharmacovigilance (NY20222769)</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’inhalation ou l’application cutanée de pommades aux HE expose au risque d’irritation bronchique à cause de certains terpènes (menthol, linalool, limonène). La tolérance respiratoire des HE chez l’asthmatique est controversée. En effet, plusieurs travaux sont en faveur d’un bénéfice <span><span>[1]</span></span>, alors que d’autres suggèrent une mauvaise tolérance <span><span>[2]</span></span>. Il semblerait aussi que le degré d’oxydation du limonène influencerait cette tolérance. 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Bronchospasme après application cutanée d’une pommade aux huiles essentielles chez un patient asthmatique
Objectif
Les huiles essentielles (HE) sont des “préparations” à base de plantes soumises à la réglementation des produits cosmétiques, des biocides, ou des médicaments (article R5121 du CSP). À ce jour, une douzaine de médicaments aux HE sont disponibles en France. Ils sont largement utilisés en automédication, car leur dispensation n’est pas soumise à prescription. De plus, d’origine naturelle, les HE sont perçues comme inoffensives. Or, chez certains patients, l’exposition à certaines d’entre elles peut se révéler néfaste. Nous souhaitons (re)sensibiliser patients et professionnels de santé aux risques de leur usage, notamment chez les asthmatiques.
Méthode
Description d’un cas de probable bronchospasme à la suite de l’application cutanée d’une pommade aux HE, avec revue de la littérature et requête dans la base mondiale de pharmacovigilance (Vigibase).
Histoire du cas
Il s’agit d’un homme de 50 ans épileptique et asthmatique. Dans l’enfance, sa mère lui appliquait de la pommade Vicks Vaporub® (camphre, HE de Térébenthine, lévomenthol, HE d’Eucalyptus, thymol) sur la poitrine pour des rhumes. La tolérance était bonne. En hiver 2022, en raison d’un rhume avec toux persistante et dans l’impossibilité de consulter son médecin, il décide de s’automédiquer avec cette pommade qu’il va acheter dans une officine différente de la sienne. Au comptoir, le pharmacien lui en délivre une boite, sans l’interroger sur ses antécédents. À domicile, le patient s’applique 1 c. à c. sur la poitrine, pour la première fois en tant qu’adulte. Une heure plus tard, il présente des symptômes évocateurs d’un bronchospasme pendant quelques instants. Il reprend son souffle après avoir aéré la pièce. Il décrit ensuite une sensation de brûlure pectorale et rétrosternale en regard du site d’application, pendant 1 semaine. Ce cas a été enregistré dans la base nationale de pharmacovigilance (NY20222769)
Discussion
L’inhalation ou l’application cutanée de pommades aux HE expose au risque d’irritation bronchique à cause de certains terpènes (menthol, linalool, limonène). La tolérance respiratoire des HE chez l’asthmatique est controversée. En effet, plusieurs travaux sont en faveur d’un bénéfice [1], alors que d’autres suggèrent une mauvaise tolérance [2]. Il semblerait aussi que le degré d’oxydation du limonène influencerait cette tolérance. La disparité des résultats observés s’explique par la différence de méthodologie des études publiées. En effet, les sources d’HE (pure, pollen, infusion…), la composition quantitative et qualitative en terpènes, les voies et durées d’administration ne sont pas toujours comparables, ni le statut d’oxydation du limonène pris en compte [3]. La requête dans Vigibase recense 61 signalements de troubles respiratoires obstructifs, avec une disproportionnalité de signal significative pour « dyspnée », « bronchospasme » et « toux ». Paradoxalement, ce risque n’est pas listé dans le résumé des caractéristiques (RCP) de cette pommade.
Conclusion
L’exposition des patients asthmatiques à certaines HE peut s’avérer problématique. Cela d’autant plus qu’elles sont perçues comme sûres par les patients, car naturelles. De plus, quel que soit leur statut réglementaire, les produits en contenant sont vendus librement en officine, entre autres. Suite au cas que nous rapportons et en vue d’améliorer l’information, l’ANSM prévoit de faire inscrire dans le RCP de cette pommade aux HE une mise en garde en cas d’antécédent d’asthme.