F. Natalucci , T. Sokolova , A. Nzeusseu-Toukap , C. Galant , F. Aboubakar , J.F. Baurain , F. Cornelis , Y. Borbath , P. Durez , L. Méric de Bellefon
{"title":"免疫检查点抑制剂诱发的关节炎:从临床评估到组织学的队列综合描述性分析","authors":"F. Natalucci , T. Sokolova , A. Nzeusseu-Toukap , C. Galant , F. Aboubakar , J.F. Baurain , F. Cornelis , Y. Borbath , P. Durez , L. Méric de Bellefon","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.360","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’utilisation croissante des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) pour traiter les tumeurs malignes a attiré l’attention sur les effets indésirables liés à l’immunité (EII). L’arthrite induite par les ICI est l’effet indésirable rhumatismal le plus courant. Sa prévalence est généralement sous-estimée et sa pathogénie reste inconnue <span><span>[1]</span></span>. La biopsie synoviale sous échographie (BS_US) s’est avérée être une procédure sûre et fiable dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), élargissant la compréhension de la synovite dans la PR. À notre connaissance, aucune étude n’a analysé l’histologie de l’arthrite induite par les ICIs. Cette étude visait à décrire de manière exhaustive l’arthrite induite par les ICIs, de la présentation clinique à l’évaluation histologique, en comparant les résultats avec les caractéristiques cliniques et histologiques d’une cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients oncologiques sous traitement par ICIs ont été recrutés. Les patients nous ont été adressés par leur oncologue suite à l’apparition de signes et/ou de symptômes évocateurs d’arthrite. Chaque patient a bénéficié d’une évaluation rhumatologique complète comprenant l’évaluation articulaire et la recherche d’autoanticorps (FR, anti-CCP, ANA). Une BS_US d’une petite articulation ou une mini-arthroscopie du genou a été réalisée. Les analyses histologiques (hyperplasie synoviale, nécrose fibrinoïde, hypervascularisation, infiltrat inflammatoire) et immunologiques (CD3, CD20, CD138 et CD68) semi-quantitatives sur une échelle 0 à 3 ont été effectués sur les échantillons synoviaux. L’échographie des 38 articulations (épaule, coude, genou, poignet, articulations MCP, IFP et MTP) a été réalisée de manière systématique. La synovite a été définie selon la définition des lignes directrices de l’OMERACT <span><span>[2]</span></span>. Comme contrôle, nous avons recruté des patients pPR non traités, appariés selon l’âge et le sexe.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Jusqu’à présent, treize patients ont été inclus [H/F (10/3), âge médian de 65 ans écart interquartile (EIQ) 14,5]. Les caractéristiques cliniques, sérologiques et démographiques sont présentées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>, y compris pour la cohorte pPR de contrôle. Six patients (46,1 %) étaient positifs aux ANA ou au FR. Un patient souffrait de monoarthrite, cinq (38,4 %) d’oligoarthrite et les sept autres (53,8 %) de polyarthrite. L’évaluation échographique systématique avant la biopsie (<span><span>Fig. 1</span></span>) a montré la présence d’une synovite de tout grade dans 23,4 % des articulations analysées ; le genou était le plus souvent touché, suivi du poignet, du coude, des MCP2, MCP3 et des MTP 2-5. Le genou était de loin l’articulation la plus biopsiée (69,2 %). L’histologie de l’arthrite induite par les ICI a montré une synovite de haut grade : nous n’avons pas identifié de différence significative pour aucune variable (<span><span>Tableau 1</span></span>). Les résultats histologique et immunologique n’ont pas été corrélés avec la sévérité de la maladie au départ (DAS28, nAS, nAG, CRP).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Dans notre cohorte, comme dans les études précédentes, l’arthrite induite par les ICI s’est manifestée par une oligo-polyarthrite, cliniquement similaire à la PR ; les petites et grandes articulations ont été touchées de la même manière. L’histologie n’est pas spécifique à l’arthrite induite par les ICI et n’a pas, à ce jour, de valeur diagnostique. Cependant, la ressemblance avec la pPR suggère des mécanismes pathogéniques communs. Compte tenu du faible nombre de personnes dans la cohorte, nous n’avons pas identifié de corrélation entre l’activité de la maladie et l’évaluation histologique.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A70-A71"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Arthrite induite par les inhibiteurs de contrôle immunitaire : une analyse descriptive complète d’une cohorte de l’évaluation clinique à l’histologie\",\"authors\":\"F. Natalucci , T. Sokolova , A. Nzeusseu-Toukap , C. Galant , F. Aboubakar , J.F. Baurain , F. Cornelis , Y. Borbath , P. Durez , L. Méric de Bellefon\",\"doi\":\"10.1016/j.rhum.2024.10.360\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>L’utilisation croissante des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) pour traiter les tumeurs malignes a attiré l’attention sur les effets indésirables liés à l’immunité (EII). L’arthrite induite par les ICI est l’effet indésirable rhumatismal le plus courant. Sa prévalence est généralement sous-estimée et sa pathogénie reste inconnue <span><span>[1]</span></span>. La biopsie synoviale sous échographie (BS_US) s’est avérée être une procédure sûre et fiable dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), élargissant la compréhension de la synovite dans la PR. À notre connaissance, aucune étude n’a analysé l’histologie de l’arthrite induite par les ICIs. Cette étude visait à décrire de manière exhaustive l’arthrite induite par les ICIs, de la présentation clinique à l’évaluation histologique, en comparant les résultats avec les caractéristiques cliniques et histologiques d’une cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients oncologiques sous traitement par ICIs ont été recrutés. Les patients nous ont été adressés par leur oncologue suite à l’apparition de signes et/ou de symptômes évocateurs d’arthrite. Chaque patient a bénéficié d’une évaluation rhumatologique complète comprenant l’évaluation articulaire et la recherche d’autoanticorps (FR, anti-CCP, ANA). Une BS_US d’une petite articulation ou une mini-arthroscopie du genou a été réalisée. Les analyses histologiques (hyperplasie synoviale, nécrose fibrinoïde, hypervascularisation, infiltrat inflammatoire) et immunologiques (CD3, CD20, CD138 et CD68) semi-quantitatives sur une échelle 0 à 3 ont été effectués sur les échantillons synoviaux. L’échographie des 38 articulations (épaule, coude, genou, poignet, articulations MCP, IFP et MTP) a été réalisée de manière systématique. La synovite a été définie selon la définition des lignes directrices de l’OMERACT <span><span>[2]</span></span>. Comme contrôle, nous avons recruté des patients pPR non traités, appariés selon l’âge et le sexe.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Jusqu’à présent, treize patients ont été inclus [H/F (10/3), âge médian de 65 ans écart interquartile (EIQ) 14,5]. Les caractéristiques cliniques, sérologiques et démographiques sont présentées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>, y compris pour la cohorte pPR de contrôle. Six patients (46,1 %) étaient positifs aux ANA ou au FR. Un patient souffrait de monoarthrite, cinq (38,4 %) d’oligoarthrite et les sept autres (53,8 %) de polyarthrite. L’évaluation échographique systématique avant la biopsie (<span><span>Fig. 1</span></span>) a montré la présence d’une synovite de tout grade dans 23,4 % des articulations analysées ; le genou était le plus souvent touché, suivi du poignet, du coude, des MCP2, MCP3 et des MTP 2-5. Le genou était de loin l’articulation la plus biopsiée (69,2 %). L’histologie de l’arthrite induite par les ICI a montré une synovite de haut grade : nous n’avons pas identifié de différence significative pour aucune variable (<span><span>Tableau 1</span></span>). Les résultats histologique et immunologique n’ont pas été corrélés avec la sévérité de la maladie au départ (DAS28, nAS, nAG, CRP).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Dans notre cohorte, comme dans les études précédentes, l’arthrite induite par les ICI s’est manifestée par une oligo-polyarthrite, cliniquement similaire à la PR ; les petites et grandes articulations ont été touchées de la même manière. L’histologie n’est pas spécifique à l’arthrite induite par les ICI et n’a pas, à ce jour, de valeur diagnostique. Cependant, la ressemblance avec la pPR suggère des mécanismes pathogéniques communs. Compte tenu du faible nombre de personnes dans la cohorte, nous n’avons pas identifié de corrélation entre l’activité de la maladie et l’évaluation histologique.</div></div>\",\"PeriodicalId\":38943,\"journal\":{\"name\":\"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)\",\"volume\":\"91 \",\"pages\":\"Pages A70-A71\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2024-11-26\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S116983302400588X\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"Medicine\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S116983302400588X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
Arthrite induite par les inhibiteurs de contrôle immunitaire : une analyse descriptive complète d’une cohorte de l’évaluation clinique à l’histologie
Introduction
L’utilisation croissante des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) pour traiter les tumeurs malignes a attiré l’attention sur les effets indésirables liés à l’immunité (EII). L’arthrite induite par les ICI est l’effet indésirable rhumatismal le plus courant. Sa prévalence est généralement sous-estimée et sa pathogénie reste inconnue [1]. La biopsie synoviale sous échographie (BS_US) s’est avérée être une procédure sûre et fiable dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), élargissant la compréhension de la synovite dans la PR. À notre connaissance, aucune étude n’a analysé l’histologie de l’arthrite induite par les ICIs. Cette étude visait à décrire de manière exhaustive l’arthrite induite par les ICIs, de la présentation clinique à l’évaluation histologique, en comparant les résultats avec les caractéristiques cliniques et histologiques d’une cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR).
Patients et méthodes
Des patients oncologiques sous traitement par ICIs ont été recrutés. Les patients nous ont été adressés par leur oncologue suite à l’apparition de signes et/ou de symptômes évocateurs d’arthrite. Chaque patient a bénéficié d’une évaluation rhumatologique complète comprenant l’évaluation articulaire et la recherche d’autoanticorps (FR, anti-CCP, ANA). Une BS_US d’une petite articulation ou une mini-arthroscopie du genou a été réalisée. Les analyses histologiques (hyperplasie synoviale, nécrose fibrinoïde, hypervascularisation, infiltrat inflammatoire) et immunologiques (CD3, CD20, CD138 et CD68) semi-quantitatives sur une échelle 0 à 3 ont été effectués sur les échantillons synoviaux. L’échographie des 38 articulations (épaule, coude, genou, poignet, articulations MCP, IFP et MTP) a été réalisée de manière systématique. La synovite a été définie selon la définition des lignes directrices de l’OMERACT [2]. Comme contrôle, nous avons recruté des patients pPR non traités, appariés selon l’âge et le sexe.
Résultats
Jusqu’à présent, treize patients ont été inclus [H/F (10/3), âge médian de 65 ans écart interquartile (EIQ) 14,5]. Les caractéristiques cliniques, sérologiques et démographiques sont présentées dans le Tableau 1, y compris pour la cohorte pPR de contrôle. Six patients (46,1 %) étaient positifs aux ANA ou au FR. Un patient souffrait de monoarthrite, cinq (38,4 %) d’oligoarthrite et les sept autres (53,8 %) de polyarthrite. L’évaluation échographique systématique avant la biopsie (Fig. 1) a montré la présence d’une synovite de tout grade dans 23,4 % des articulations analysées ; le genou était le plus souvent touché, suivi du poignet, du coude, des MCP2, MCP3 et des MTP 2-5. Le genou était de loin l’articulation la plus biopsiée (69,2 %). L’histologie de l’arthrite induite par les ICI a montré une synovite de haut grade : nous n’avons pas identifié de différence significative pour aucune variable (Tableau 1). Les résultats histologique et immunologique n’ont pas été corrélés avec la sévérité de la maladie au départ (DAS28, nAS, nAG, CRP).
Conclusion
Dans notre cohorte, comme dans les études précédentes, l’arthrite induite par les ICI s’est manifestée par une oligo-polyarthrite, cliniquement similaire à la PR ; les petites et grandes articulations ont été touchées de la même manière. L’histologie n’est pas spécifique à l’arthrite induite par les ICI et n’a pas, à ce jour, de valeur diagnostique. Cependant, la ressemblance avec la pPR suggère des mécanismes pathogéniques communs. Compte tenu du faible nombre de personnes dans la cohorte, nous n’avons pas identifié de corrélation entre l’activité de la maladie et l’évaluation histologique.
期刊介绍:
Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité