{"title":"哥林多前书23:12-14中的“隐藏押韵”?文本史和语言史","authors":"Pierre Larcher","doi":"10.1163/15700585-12341589","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\nRichard Bell donne Cor 23, 12-14 comme exemple de « rimes cachées » par l’adjonction de segments rimant en -īn, qui est, avec -ūn, la rime de cette sourate. Leur suppression révélerait une petite pièce, sémantiquement cohérente, de sept versets rimant en -ah (ou -a pour Montgomery Watt). Si ce passage est sollicité pour l’histoire du texte par les islamologues, il pourrait l’être pour celle de la langue et du style coraniques par les linguistes arabisants. Sans supprimer d’éléments, mais en nous fondant sur le rasm, qui note la prononciation pausale du tāʾ marbūṭa et du tanwīn-an, nous montrons que Cor 23, 12-14 constitue un pur morceau de saǧʿ. Il se décompose en huit segments, dont sept syntaxiquement parallèles, rimant en -īn, -ah et -ā, -ah étant également rime interne en 12 et 13. Un seul segment, le septième, ne rime avec aucun autre, mais rimerait avec un constituant de 13, si on supprimait la flexion désinentielle. Et si on supprime l’ensemble des voyelles brèves finales, flexionnelles ou non, on s’aperçoit que c’est l’ensemble des constituants de 23, 12-14 qui riment entre eux. On fait alors l’hypothèse que l’arabe coranique est sans flexion désinentielle et que celle-ci, syntaxiquement non pertinente, a été introduite pour des raisons prosodiques, liées à la récitation psalmodiée du Coran (taǧwīd).","PeriodicalId":8163,"journal":{"name":"Arabica","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2021-06-29","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Une « rime cachée » dans Cor 23, 12-14 ? Histoire du texte et histoire de la langue\",\"authors\":\"Pierre Larcher\",\"doi\":\"10.1163/15700585-12341589\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"\\nRichard Bell donne Cor 23, 12-14 comme exemple de « rimes cachées » par l’adjonction de segments rimant en -īn, qui est, avec -ūn, la rime de cette sourate. Leur suppression révélerait une petite pièce, sémantiquement cohérente, de sept versets rimant en -ah (ou -a pour Montgomery Watt). Si ce passage est sollicité pour l’histoire du texte par les islamologues, il pourrait l’être pour celle de la langue et du style coraniques par les linguistes arabisants. Sans supprimer d’éléments, mais en nous fondant sur le rasm, qui note la prononciation pausale du tāʾ marbūṭa et du tanwīn-an, nous montrons que Cor 23, 12-14 constitue un pur morceau de saǧʿ. Il se décompose en huit segments, dont sept syntaxiquement parallèles, rimant en -īn, -ah et -ā, -ah étant également rime interne en 12 et 13. Un seul segment, le septième, ne rime avec aucun autre, mais rimerait avec un constituant de 13, si on supprimait la flexion désinentielle. Et si on supprime l’ensemble des voyelles brèves finales, flexionnelles ou non, on s’aperçoit que c’est l’ensemble des constituants de 23, 12-14 qui riment entre eux. On fait alors l’hypothèse que l’arabe coranique est sans flexion désinentielle et que celle-ci, syntaxiquement non pertinente, a été introduite pour des raisons prosodiques, liées à la récitation psalmodiée du Coran (taǧwīd).\",\"PeriodicalId\":8163,\"journal\":{\"name\":\"Arabica\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.2000,\"publicationDate\":\"2021-06-29\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Arabica\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1163/15700585-12341589\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"哲学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"HISTORY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Arabica","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1163/15700585-12341589","RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
Une « rime cachée » dans Cor 23, 12-14 ? Histoire du texte et histoire de la langue
Richard Bell donne Cor 23, 12-14 comme exemple de « rimes cachées » par l’adjonction de segments rimant en -īn, qui est, avec -ūn, la rime de cette sourate. Leur suppression révélerait une petite pièce, sémantiquement cohérente, de sept versets rimant en -ah (ou -a pour Montgomery Watt). Si ce passage est sollicité pour l’histoire du texte par les islamologues, il pourrait l’être pour celle de la langue et du style coraniques par les linguistes arabisants. Sans supprimer d’éléments, mais en nous fondant sur le rasm, qui note la prononciation pausale du tāʾ marbūṭa et du tanwīn-an, nous montrons que Cor 23, 12-14 constitue un pur morceau de saǧʿ. Il se décompose en huit segments, dont sept syntaxiquement parallèles, rimant en -īn, -ah et -ā, -ah étant également rime interne en 12 et 13. Un seul segment, le septième, ne rime avec aucun autre, mais rimerait avec un constituant de 13, si on supprimait la flexion désinentielle. Et si on supprime l’ensemble des voyelles brèves finales, flexionnelles ou non, on s’aperçoit que c’est l’ensemble des constituants de 23, 12-14 qui riment entre eux. On fait alors l’hypothèse que l’arabe coranique est sans flexion désinentielle et que celle-ci, syntaxiquement non pertinente, a été introduite pour des raisons prosodiques, liées à la récitation psalmodiée du Coran (taǧwīd).