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Abstract
Depuis l'emergence du concept de Storytelling, la question essentielle est celle de savoir comment y echapper, comment s'en debarrasser, comment le devoyer, comment vaincre le pouvoir qui s'y dissimule et les effets qu'il produit. Yves Citton propose dans Mythocratie, storytelling et imaginaire de gauche une strategie pour faire des recits de conditionnement a des choix politiques un usage autre, pour les desactiver, voire les inverser. Mais le constat demeure: il est difficile voire impossible d'etablir une distinction technique entre litterature et storytelling meme si on peut montrer de facon convaincante comment a travers une forme de scenarisation litteraire, un personnage peut etre maitre du jeu, prendre en charge la manipulation d'une part, et d'autre part comment la notion de frayage peut permettre de produire un detournement des recits au profit de l'auditeur. La premiere raison pour laquelle les effets du storytelling peuvent se retourner contre le but initialement prevu, tient au fait qu'il s'adresse a des acteurs sociaux qui sont partie prenante du pouvoir qui s'exerce sur eux comme ce corps du souverain du frontispice du Leviathan de Hobbes constitue des corps de ses sujets. C'est dire qu'un performatif ne s'exerce que pour autant que des effets de croyance ligotent les imaginaires alternatifs.Dans un collectif consacre au storytelling en contexte romantistique1, Citton remarque aussi a propos des rapports entre litterature et storytelling que toute reponse est