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Abstract
Dans une serie d’ouvrages et d’articles parus depuis 1999, j’ai propose et defendu l’hypothese qu’il existait en France deux romantismes, et que le terme de « fantaisie » pourrait constituer une etiquette pertinente pour recouvrir et designer une des branches de cette opposition1. Il faut voir d’abord que « romantisme » est un mot qui ne parait pas pouvoir etre mis en correspondance avec une esthetique precise. Il renvoie plutot a un besoin de renouvellement, de regeneration de l’art, qui s’est manifeste a une epoque – le debut du xixe siecle – ou la litterature, et en particulier la poesie, apparaissait enlisee dans l’academisme et ayant perdu tout lien avec le monde contemporain, le temps present. Selon un phenomene bien connu en politique, quelques idees simples suffisent a coaliser et federer des individus dans l’opposition, mais il est frequent qu’une fois parvenus au pouvoir, ceux-ci laissent apparaitre de profondes divisions. C’est ce qui s’est passe avec les romantiques : unis dans une detestation commune des « perruques », qui occupaient le champ litteraire, ils ont montre de grandes divergences entre eux a partir du moment ou leur victoire est devenue un fait accompli et ou leur regne a commence. La question de cette opposition n’est pas neuve, meme si la detection des mesententes entre ecrivains « renovateurs » a pu etre problematique. Est ici en cause l’habilete qu’a montree Victor Hugo a faire de son combat le combat de tous, et a eclipser les voix contradictoire