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Abstract
La revue du Chat Noir1, regroupant « une Societe bruyante et gaie de jeunes hommes2 », constitue, en adequation avec l’esprit de cabaret et d’avant‑garde de la fin du xixe siecle, un cadre en marge de la societe dont les valeurs dominantes, tels le bon sens, l’esprit de serieux, le positivisme, le scientisme et le materialisme, sont remises en cause. Les poetes du Chat Noir fondent en effet leur esthetique sur l’ecart, sur l’excentricite vis‑a‑vis du discours officiel et normatif, dont ils pronent le retournement : il s’agit d’aller a rebours des conventions en en ebranlant les fondements par la parodie, le demantelement et la profanation des formes traditionnelles et des schemas convenus, devenus, selon eux, des automatismes d’ecriture. Dans ce contexte, la fantaisie, ce « domaine libre […], ou tous les ecarts de l’imagination sont toleres jusqu’aux limites du gout3 », semble avoir tout particulierement sa place.Pourtant, si la fantaisie « plan[ait] [...] toutes ailes deployees4 » au‑dessus des œuvres de leurs precurseurs, les Hydropathes, comme le souligne Emile Goudeau, on peut se questionner sur son statut dans la poesie de la revue du Chat Noir : le terme de fantaisie est etonnamment rarement cite, aux profits d’autres termes plus « modernes », est employe a contre‑courant, enfin ses apparitions font le plus souvent signe vers un ecroulement, une disparition. Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure les poetes du Chat Noir, plutot que de demanteler cette notio