{"title":"Eaux usées et Escherichia coli producteur de β-lactamases à spectre étendu","authors":"C. Bréchet , D. Hocquet , X. Bertrand","doi":"10.1016/j.antinf.2015.03.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Alors que la prévalence des entérobactéries productrices de BLSE (EBLSE), notamment des <em>Escherichia coli</em> (EcBLSE), ne cesse d’augmenter, leur épidémiologie globale demeure mal connue. Leur dissémination environnementale via les eaux usées est notamment peu documentée.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Nous avons recensé les articles étudiant les EBLSE dans les eaux usées, l’impact du traitement par les stations d’épuration (STEP) sur ces bactéries et leur rejet dans l’environnement.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Toutes les études ont retrouvé de grandes quantités d’<em>E. coli</em> producteur de BLSE (EcBLSE) dans les effluents communautaires et hospitaliers reflétant la densité de portage dans la population. Le traitement des eaux usées par les STEP permet un abattement bactérien important mais semble entraîner un enrichissement relatif des EcBLSE. Une STEP traitant les eaux usées d’une agglomération de 200 000 habitants rejette entre 10<sup>10</sup> et 10<sup>12</sup> EcBLSE chaque jour dans les cours d’eau. De plus, les boues activées, utilisées comme fertilisant agricole, contiennent également des quantités significatives d’EcBLSE (10<sup>5</sup> à 10<sup>6</sup> <!-->UFC/g). Les BLSE identifiées sont très majoritairement des CTX-M, appartenant en particulier aux groupes 1 (CTX-M-1 et CTX-M15) et 9 (CTX-M-14). À l’image des souches isolées chez l’homme, la diversité clonale des EcBLSE des eaux usées est importante.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Si le rôle des eaux usées dans la chaîne de transmission des EcBLSE reste à clarifier, les données de la littérature suffisent à attribuer aux rejets environnementaux un rôle dans l’épidémiologie globale des EBLSE. Ces bactéries devraient être considérées comme des polluants environnementaux.</p></div><div><h3>Background</h3><p>While the prevalence of ESBL-producing enterobacteria (ESBLE), particularly <em>Escherichia coli</em> (ESBLEc) is rising, their epidemiology remains unclear. Their environmental spread via wastewater is notably not well documented.</p></div><div><h3>Methods</h3><p>We reviewed studies that focused on ESBLE in wastewater, the clearance of these resistant bacteria by wastewater treatment plant (WWTP) and their discharge into the environment.</p></div><div><h3>Results</h3><p>All the studies showed that both urban and hospital wastewaters are highly contaminated with ESBLE, mirroring the human carriage prevalence. Although WWTP greatly reduces the bacterial load in wastewater, ESBLEc could be relatively enriched by those plants. The WWTP of a 200,000-inhabitant urban area releases from 10<sup>10</sup> to 10<sup>12</sup> CFUs of ESBLEc into rivers each day. Moreover, the sludge produced at the WWTP, used as fertilizer, contains significant quantities of ESBLEc (10<sup>5</sup> to 10<sup>6</sup> CFU/g). Most of ESBLs are CTX-M and mostly belong to groups 1 (CTX-M-1 and CTX-M15) and 9 (CTX-M-14). ESBLEc from wastewater are highly genetically diverse, as observed for ESBLEc carried by human.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>The extent to which the wastewater networks contribute to the global spread of ESBLEc remains unclear. However, it is obvious that environmental discharge of these antibiotic-resistant bacteria contributes to their global epidemiology. These bacteria should be considered as environmental pollutants.</p></div>","PeriodicalId":49043,"journal":{"name":"Journal Des Anti-Infectieux","volume":"17 2","pages":"Pages 53-59"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.antinf.2015.03.001","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal Des Anti-Infectieux","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2210654515000241","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 1
Abstract
Contexte
Alors que la prévalence des entérobactéries productrices de BLSE (EBLSE), notamment des Escherichia coli (EcBLSE), ne cesse d’augmenter, leur épidémiologie globale demeure mal connue. Leur dissémination environnementale via les eaux usées est notamment peu documentée.
Méthodes
Nous avons recensé les articles étudiant les EBLSE dans les eaux usées, l’impact du traitement par les stations d’épuration (STEP) sur ces bactéries et leur rejet dans l’environnement.
Résultats
Toutes les études ont retrouvé de grandes quantités d’E. coli producteur de BLSE (EcBLSE) dans les effluents communautaires et hospitaliers reflétant la densité de portage dans la population. Le traitement des eaux usées par les STEP permet un abattement bactérien important mais semble entraîner un enrichissement relatif des EcBLSE. Une STEP traitant les eaux usées d’une agglomération de 200 000 habitants rejette entre 1010 et 1012 EcBLSE chaque jour dans les cours d’eau. De plus, les boues activées, utilisées comme fertilisant agricole, contiennent également des quantités significatives d’EcBLSE (105 à 106 UFC/g). Les BLSE identifiées sont très majoritairement des CTX-M, appartenant en particulier aux groupes 1 (CTX-M-1 et CTX-M15) et 9 (CTX-M-14). À l’image des souches isolées chez l’homme, la diversité clonale des EcBLSE des eaux usées est importante.
Conclusion
Si le rôle des eaux usées dans la chaîne de transmission des EcBLSE reste à clarifier, les données de la littérature suffisent à attribuer aux rejets environnementaux un rôle dans l’épidémiologie globale des EBLSE. Ces bactéries devraient être considérées comme des polluants environnementaux.
Background
While the prevalence of ESBL-producing enterobacteria (ESBLE), particularly Escherichia coli (ESBLEc) is rising, their epidemiology remains unclear. Their environmental spread via wastewater is notably not well documented.
Methods
We reviewed studies that focused on ESBLE in wastewater, the clearance of these resistant bacteria by wastewater treatment plant (WWTP) and their discharge into the environment.
Results
All the studies showed that both urban and hospital wastewaters are highly contaminated with ESBLE, mirroring the human carriage prevalence. Although WWTP greatly reduces the bacterial load in wastewater, ESBLEc could be relatively enriched by those plants. The WWTP of a 200,000-inhabitant urban area releases from 1010 to 1012 CFUs of ESBLEc into rivers each day. Moreover, the sludge produced at the WWTP, used as fertilizer, contains significant quantities of ESBLEc (105 to 106 CFU/g). Most of ESBLs are CTX-M and mostly belong to groups 1 (CTX-M-1 and CTX-M15) and 9 (CTX-M-14). ESBLEc from wastewater are highly genetically diverse, as observed for ESBLEc carried by human.
Conclusion
The extent to which the wastewater networks contribute to the global spread of ESBLEc remains unclear. However, it is obvious that environmental discharge of these antibiotic-resistant bacteria contributes to their global epidemiology. These bacteria should be considered as environmental pollutants.