M. Billotte , R. Jaussaud , A. Meyer , L. Bolko , A. Servettaz , S. Dury , B. Bonnotte , H. Devilliers , P. Bonniaud , G. Beltramo , J. Campagne , N. Magy-Bertrand , A. Chaudier , F. Chabot , T. Moulinet , H. Camara , P. Decker , Myosit’Est
{"title":"Évaluation non supervisée des trajectoires évolutives de la pneumopathie interstitielle diffuse au cours du syndrome des anti-synthétases","authors":"M. Billotte , R. Jaussaud , A. Meyer , L. Bolko , A. Servettaz , S. Dury , B. Bonnotte , H. Devilliers , P. Bonniaud , G. Beltramo , J. Campagne , N. Magy-Bertrand , A. Chaudier , F. Chabot , T. Moulinet , H. Camara , P. Decker , Myosit’Est","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.335","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-synthétases (SAS) est une connectivite de chevauchement, associant de façon variable une myosite, une pneumopathie interstitielle diffuse (PID), une atteinte articulaire inflammatoire, un phénomène de Raynaud et une atteinte cutanée à type d’hyperkératose fissuraire des mains et doigts. La PID touche plus de 75 % des patients et constitue la première cause de mortalité au cours du SAS. L’évolution à long terme de la PID est variable selon les patients et difficilement prévisible. Un objectif majeur de la prise en charge est d’évaluer le risque de progression au cours du temps lors du diagnostic de PID chez un patient donné. L’objectif de l’étude était de déterminer des groupes homogènes de patients avec SAS selon le profil évolutif de la PID au cours du temps et de les caractériser.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective de cohorte multicentrique inter-régionale au sein du Grand Est (réseau Myosit’EST). Les critères d’inclusion étaient : (1) diagnostic de SAS défini selon les critères de Connors avec (2) PID définie sur les données du scanner thoracique et (3) CVF au diagnostic de la PID et à au moins une reprise au cours du suivi. Afin de décrire les trajectoires évolutives de la PID, plusieurs modèles linéaires mixtes de 1 à 6 classes latentes (ou latent-class mixed models) ont été évalué pour la variable CVF en fonction du temps. Le nombre optimal de classes a été déterminé selon des critères statistiques (AIC et BIC) et l’adéquation du modèle (probabilités à posteriori d’appartenance à une classe donnée). Le temps 0 correspondait à la valeur de CVF au diagnostic de la PID. Les trajectoires ont été censurées après la visite de suivi n°8 en raison du grand nombre de données manquantes au-delà.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 92 patients ont été inclus, dont 56 patients avec anticorps anti-Jo1 (61 %), 14 patients avec anticorps anti-PL7 (15 %), 13 patients avec anticorps anti-PL12 (14 %) et 9 patients avec anticorps anti-EJ (10 %). Une PID sévère au diagnostic était observée chez 30 patients (33 %). Des atteintes musculaire, articulaire, microvasculaire et cutanée étaient présentes respectivement chez 50 patients (54 %), 55 patients (60 %), 36 patients (39 %) et 30 patients (33 %). Le modèle à 3 classes était le plus adapté avec une probabilité moyenne d’appartenance à une classe de 0,78. La classe 1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17 patients) était caractérisée par une diminution progressive de la CVF au cours du temps et un pronostic péjoratif comparativement aux autres classes (hypertension pulmonaire, insuffisance respiratoire chronique et décès). La prévalence d’atteinte microvasculaire (47 %), cardiaque (12 %) et d’anticorps anti-Ro52 (73 %) était élevée. Un cancer associé était présent chez 4 patients (24 %). La classe 2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->44 patients) était caractérisée par une CVF conservée au diagnostic avec une trajectoire stable au cours du temps. Les patients étaient jeunes (âge médian 48 [43-59] ans), avec une prévalence élevée d’atteinte articulaire (66 %) et de mains de mécaniciens (39 %) et moins d’anticorps anti-Ro52 (42 %). 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La prévalence de l’atteinte musculaire (48 %) et des anticorps anti-Jo1 (52 %) étaient faibles.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’analyse de notre cohorte de patients SAS a permis de dégager 3 trajectoires évolutives de la PID distinctes au cours du temps, associées à la présentation clinico-biologique des patients (atteintes d’organe et profil d’anticorps notamment).</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A364"},"PeriodicalIF":0.7000,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866324011342","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le syndrome des anti-synthétases (SAS) est une connectivite de chevauchement, associant de façon variable une myosite, une pneumopathie interstitielle diffuse (PID), une atteinte articulaire inflammatoire, un phénomène de Raynaud et une atteinte cutanée à type d’hyperkératose fissuraire des mains et doigts. La PID touche plus de 75 % des patients et constitue la première cause de mortalité au cours du SAS. L’évolution à long terme de la PID est variable selon les patients et difficilement prévisible. Un objectif majeur de la prise en charge est d’évaluer le risque de progression au cours du temps lors du diagnostic de PID chez un patient donné. L’objectif de l’étude était de déterminer des groupes homogènes de patients avec SAS selon le profil évolutif de la PID au cours du temps et de les caractériser.
Patients et méthodes
Étude rétrospective de cohorte multicentrique inter-régionale au sein du Grand Est (réseau Myosit’EST). Les critères d’inclusion étaient : (1) diagnostic de SAS défini selon les critères de Connors avec (2) PID définie sur les données du scanner thoracique et (3) CVF au diagnostic de la PID et à au moins une reprise au cours du suivi. Afin de décrire les trajectoires évolutives de la PID, plusieurs modèles linéaires mixtes de 1 à 6 classes latentes (ou latent-class mixed models) ont été évalué pour la variable CVF en fonction du temps. Le nombre optimal de classes a été déterminé selon des critères statistiques (AIC et BIC) et l’adéquation du modèle (probabilités à posteriori d’appartenance à une classe donnée). Le temps 0 correspondait à la valeur de CVF au diagnostic de la PID. Les trajectoires ont été censurées après la visite de suivi n°8 en raison du grand nombre de données manquantes au-delà.
Résultats
Au total, 92 patients ont été inclus, dont 56 patients avec anticorps anti-Jo1 (61 %), 14 patients avec anticorps anti-PL7 (15 %), 13 patients avec anticorps anti-PL12 (14 %) et 9 patients avec anticorps anti-EJ (10 %). Une PID sévère au diagnostic était observée chez 30 patients (33 %). Des atteintes musculaire, articulaire, microvasculaire et cutanée étaient présentes respectivement chez 50 patients (54 %), 55 patients (60 %), 36 patients (39 %) et 30 patients (33 %). Le modèle à 3 classes était le plus adapté avec une probabilité moyenne d’appartenance à une classe de 0,78. La classe 1 (n = 17 patients) était caractérisée par une diminution progressive de la CVF au cours du temps et un pronostic péjoratif comparativement aux autres classes (hypertension pulmonaire, insuffisance respiratoire chronique et décès). La prévalence d’atteinte microvasculaire (47 %), cardiaque (12 %) et d’anticorps anti-Ro52 (73 %) était élevée. Un cancer associé était présent chez 4 patients (24 %). La classe 2 (n = 44 patients) était caractérisée par une CVF conservée au diagnostic avec une trajectoire stable au cours du temps. Les patients étaient jeunes (âge médian 48 [43-59] ans), avec une prévalence élevée d’atteinte articulaire (66 %) et de mains de mécaniciens (39 %) et moins d’anticorps anti-Ro52 (42 %). La classe 3 (n = 31 patients) était caractérisée par une CVF basse au diagnostic avec une trajectoire biphasique (amélioration significative au cours des 4 premières années de suivi puis diminution de la CVF). 14 patients (45 %) avaient une PID sévère au diagnostic. Les patterns de PINS et PO étaient observés chez 82 % et 29 % des patients respectivement. La prévalence de l’atteinte musculaire (48 %) et des anticorps anti-Jo1 (52 %) étaient faibles.
Conclusion
L’analyse de notre cohorte de patients SAS a permis de dégager 3 trajectoires évolutives de la PID distinctes au cours du temps, associées à la présentation clinico-biologique des patients (atteintes d’organe et profil d’anticorps notamment).
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.