P. Déloye-Aïoun , N. Méaux-Ruault , H. Gil , E. Daguindau , L. Tatu , J. Berthou , N. Magy-Bertrand
{"title":"Évaluation des indications de traitement par immunoglobulines intraveineuses des patients hospitalisés en médecine interne","authors":"P. Déloye-Aïoun , N. Méaux-Ruault , H. Gil , E. Daguindau , L. Tatu , J. Berthou , N. Magy-Bertrand","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.324","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les immunoglobulines intraveineuses (Ig IV) sont des produits dérivés du plasma utilisés dans les déficits immunitaires (DI) et les maladies auto-immunes (MAI). La pénurie en Ig IV a induit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à propose une priorisation d’utilisation en 2019 afin de réguler leur bon usage <span><span>[1]</span></span>. L’objectif de ce travail est d’analyser les prescriptions d’Ig IV et leurs coûts dans les différents unités du service de médecine interne du centre hospitalier universitaire (CHU).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons inclus les patients majeurs admis en hospitalisation conventionnelle (HC) et en hospitalisation de jour (HDJ) dans le service de médecine interne du CHU de mai 2019 à octobre 2023 inclus. Nous avons recueilli auprès de la pharmacie centrale toutes les prescriptions d’Ig IV réalisées puis étudié si elles étaient en accord avec la priorisation de l’ANSM et/ou les protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS). Nous avons observé quelles étaient les maladies les plus impactées par l’utilisation d’Ig IV en dehors des recommandations. Enfin, nous avons recueilli la durée d’hospitalisation et les coûts d’utilisation d’Ig IV pour les patients atteints de purpura thrombopénique immunologique (PTI).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 71 patients et analysé 567,5 prescriptions d’Ig IV. Les patients avaient en majorité des DI (60 %) et des PTI (24,4 %) et représentaient respectivement 34,3 % et 29,1 % de la quantité d’Ig IV délivrée. Sur l’ensemble des prescriptions, 464,5 (81,8 %) étaient en accord avec l’ANSM et 101 (17,8 %) en accord avec les PNDS. Cela concernait les PTI, avec une cortico-résistance ou qui nécessitaient un certain taux de plaquettes avant une chirurgie, et des dermatomyosites ayant une rhabdomyolyse sans dysphagie. Vingt-six prescriptions, hors ANSM et PNDS, concernaient des pathologies neurologiques inflammatoires associées à des MAI et représentaient 12,2 % de la consommation d’Ig IV.</div><div>La dépense en Ig IV était de 1 340 426,21 € durant la période d’étude dont 421 617,19 € pour le PTI. Pour ce dernier, le nombre d’hospitalisation en HDJ était le même que celles des HC (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->58) mais 80,5 cures ont été réalisées en HC. Sur les 58 HC, 4 avaient pour motif « Perfusion d’Ig IV », 32 « Rechute de PTI » et 22 « Autres ». Le coût d’une HC était en moyenne de 2 397,15 € lors des rechutes, 1 551,43 € pour une perfusion d’Ig IV et de 3 306,28 € pour la catégorie « Autre ». La durée d’hospitalisation était en moyenne de 4<!--> <!-->jours avec un délai d’action sur les plaquettes permettant une sortie 2,6<!--> <!-->jours après la première perfusion d’Ig IV.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Dans notre étude, la majorité des prescriptions étaient en accord avec la priorisation de 2019 de l’ANSM ou avec les différents PNDS. L’utilisation de <em>case report</em> et le recours aux RCP avec réévaluations régulières guidaient la consommation des Ig IV pour les pathologies ne s’intégrant pas dans les recommandations sociétés savantes.</div><div>Les HC de PTI ayant pour motif « Perfusion d’Ig IV » étaient moins valorisées que celles pour « Rechute de PTI » pour des patients de même gravité. Cette différence de valorisation financière montre l’importance du motif d’hospitalisation pour la tarification hospitalière. L’utilisation d’Ig IV dans les PTI permet une hospitalisation courte d’en moyenne 4<!--> <!-->jours avec une action rapide sur les plaquettes. Par conséquent, la prescription d’Ig IV respectant l’ANSM, et particulièrement le PNDS du PTI, permet de minimiser la dépense en santé liée à leur utilisation.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A357"},"PeriodicalIF":0.7000,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866324011238","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les immunoglobulines intraveineuses (Ig IV) sont des produits dérivés du plasma utilisés dans les déficits immunitaires (DI) et les maladies auto-immunes (MAI). La pénurie en Ig IV a induit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à propose une priorisation d’utilisation en 2019 afin de réguler leur bon usage [1]. L’objectif de ce travail est d’analyser les prescriptions d’Ig IV et leurs coûts dans les différents unités du service de médecine interne du centre hospitalier universitaire (CHU).
Patients et méthodes
Nous avons inclus les patients majeurs admis en hospitalisation conventionnelle (HC) et en hospitalisation de jour (HDJ) dans le service de médecine interne du CHU de mai 2019 à octobre 2023 inclus. Nous avons recueilli auprès de la pharmacie centrale toutes les prescriptions d’Ig IV réalisées puis étudié si elles étaient en accord avec la priorisation de l’ANSM et/ou les protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS). Nous avons observé quelles étaient les maladies les plus impactées par l’utilisation d’Ig IV en dehors des recommandations. Enfin, nous avons recueilli la durée d’hospitalisation et les coûts d’utilisation d’Ig IV pour les patients atteints de purpura thrombopénique immunologique (PTI).
Résultats
Nous avons inclus 71 patients et analysé 567,5 prescriptions d’Ig IV. Les patients avaient en majorité des DI (60 %) et des PTI (24,4 %) et représentaient respectivement 34,3 % et 29,1 % de la quantité d’Ig IV délivrée. Sur l’ensemble des prescriptions, 464,5 (81,8 %) étaient en accord avec l’ANSM et 101 (17,8 %) en accord avec les PNDS. Cela concernait les PTI, avec une cortico-résistance ou qui nécessitaient un certain taux de plaquettes avant une chirurgie, et des dermatomyosites ayant une rhabdomyolyse sans dysphagie. Vingt-six prescriptions, hors ANSM et PNDS, concernaient des pathologies neurologiques inflammatoires associées à des MAI et représentaient 12,2 % de la consommation d’Ig IV.
La dépense en Ig IV était de 1 340 426,21 € durant la période d’étude dont 421 617,19 € pour le PTI. Pour ce dernier, le nombre d’hospitalisation en HDJ était le même que celles des HC (n = 58) mais 80,5 cures ont été réalisées en HC. Sur les 58 HC, 4 avaient pour motif « Perfusion d’Ig IV », 32 « Rechute de PTI » et 22 « Autres ». Le coût d’une HC était en moyenne de 2 397,15 € lors des rechutes, 1 551,43 € pour une perfusion d’Ig IV et de 3 306,28 € pour la catégorie « Autre ». La durée d’hospitalisation était en moyenne de 4 jours avec un délai d’action sur les plaquettes permettant une sortie 2,6 jours après la première perfusion d’Ig IV.
Conclusion
Dans notre étude, la majorité des prescriptions étaient en accord avec la priorisation de 2019 de l’ANSM ou avec les différents PNDS. L’utilisation de case report et le recours aux RCP avec réévaluations régulières guidaient la consommation des Ig IV pour les pathologies ne s’intégrant pas dans les recommandations sociétés savantes.
Les HC de PTI ayant pour motif « Perfusion d’Ig IV » étaient moins valorisées que celles pour « Rechute de PTI » pour des patients de même gravité. Cette différence de valorisation financière montre l’importance du motif d’hospitalisation pour la tarification hospitalière. L’utilisation d’Ig IV dans les PTI permet une hospitalisation courte d’en moyenne 4 jours avec une action rapide sur les plaquettes. Par conséquent, la prescription d’Ig IV respectant l’ANSM, et particulièrement le PNDS du PTI, permet de minimiser la dépense en santé liée à leur utilisation.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.