Auto-anticorps antiphospholipides non conventionnels chez les patientes présentant une mort foetale inexpliquée, une prééclampsie et/ou un retard de croissance intra-utérin
C. Gros , A. Mageau , T. Barral , P. Roland Nicaise , M.H. Saint-Frison , T. Goulenok , T. Papo , K. Sacre
{"title":"Auto-anticorps antiphospholipides non conventionnels chez les patientes présentant une mort foetale inexpliquée, une prééclampsie et/ou un retard de croissance intra-utérin","authors":"C. Gros , A. Mageau , T. Barral , P. Roland Nicaise , M.H. Saint-Frison , T. Goulenok , T. Papo , K. Sacre","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.390","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) obstétrical est défini par la survenue d’un évènement obstétrical tardif (mort foetale in utero, éclampsie, retard de croissance intra-utérin par insuffisance placentaire) ou précoce (3 fausses couches consécutives avant la 10e semaine d’aménorrhée (SA)) associée à la présence durable d’auto-anticorps anti-phospholipides (aPL). Son diagnostic peut modifier la prise en charge de grossesses futures. Nous avons voulu déterminer la fréquence des aPL non conventionnels chez les patientes présentant au cours d’une grossesse, une mort foetale inexpliquée (MFIU), une pré-éclampsie (PE) et/ou un retard de croissance intra utérin (RCIU).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Toutes les patientes ayant présenté une MFIU, une PE et/ou un RCIU suivies dans le service d’obstétrique de notre hôpital entre janvier 2019 et décembre 2021, étaient sélectionnées. Étaient exclues les grossesses gémellaires, les patientes avec un SAPL connu et les patientes pour lesquelles nous ne disposions pas de sérum disponible prélevé au moment de la grossesse. L’ensemble des sérologies à la recherche des aPL comprenaient les IgG/IgM anticardiolipines (aCL), anti-β2GPI (aβ2GPI), antiphosphatidyléthanolamine (aPE), antiphosphatidylsérine/prothrombine (aPS/PT) et les IgG anti-annexine V. Lorsqu’ils étaient disponibles, les échantillons de placenta étaient analysés par un anatomo-pathologiste en aveugle du statut aPL. Toutes les caractéristiques cliniques, de la grossesse et les comorbidités provenaient des dossiers médicaux.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>167 (32 (28,8–35,7) ans) patientes ayant présenté une MFIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28 ; 16,8 %), une PE (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->60 ; 35,9 %) et/ou un RCIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->105 ; 62,9 %) étaient incluses et bénéficiaient de la recherche des aPL. Trente-cinq patientes non primipares (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35/87, 21 %) avaient un antécédent de MFIU, PE et/ou RCIU identifié lors d’une grossesse antérieure. Une maladie auto-immune (MAI) était connue chez 13 patientes (7,8 %). Des aPL étaient détectés chez 33 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->33/167, 19,8 %) patientes. Les aPL étaient des IgG/IgM aPE dans la plupart des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28/33, 84,8 %). Des IgG/IgM aPS/PT étaient retrouvés dans 11 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11/33, 33,3 %) cas et des IgG/IgM aCL ou aβ2GP1 dans 4 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4/33, 12,1 %). L’analyse en composantes principales (ACP) d’un petit ensemble de variables, dont la positivité des aPL, la PE<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, la MFIU, le RCIU<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, le poids de naissance, l’âge, l’hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents de MAI et les antécédents de thrombose veineuse suggérait que la positivité des aPL, la MFIU et le tabagisme étaient associés. L’analyse multivariée montrait que la présence d’aPL était associée à la MFIU (OR 4,37 [1,72–11,20], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002), à la PE<!--> <!-->≤<!--> <!-->34 SA (3,22 [0,86–11,90], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,070) et à la présence d’une déciduite chronique (8,03 [0,89–67,2], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,060) identifiée à l’examen histologique du placenta.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La fréquence des aPL non conventionnels, principalement aPE, est élevée chez les patientes présentant une morbidité obstétricale tardive compatible avec un SAPL obstétrical.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A401"},"PeriodicalIF":0.7000,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866324011895","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) obstétrical est défini par la survenue d’un évènement obstétrical tardif (mort foetale in utero, éclampsie, retard de croissance intra-utérin par insuffisance placentaire) ou précoce (3 fausses couches consécutives avant la 10e semaine d’aménorrhée (SA)) associée à la présence durable d’auto-anticorps anti-phospholipides (aPL). Son diagnostic peut modifier la prise en charge de grossesses futures. Nous avons voulu déterminer la fréquence des aPL non conventionnels chez les patientes présentant au cours d’une grossesse, une mort foetale inexpliquée (MFIU), une pré-éclampsie (PE) et/ou un retard de croissance intra utérin (RCIU).
Patients et méthodes
Toutes les patientes ayant présenté une MFIU, une PE et/ou un RCIU suivies dans le service d’obstétrique de notre hôpital entre janvier 2019 et décembre 2021, étaient sélectionnées. Étaient exclues les grossesses gémellaires, les patientes avec un SAPL connu et les patientes pour lesquelles nous ne disposions pas de sérum disponible prélevé au moment de la grossesse. L’ensemble des sérologies à la recherche des aPL comprenaient les IgG/IgM anticardiolipines (aCL), anti-β2GPI (aβ2GPI), antiphosphatidyléthanolamine (aPE), antiphosphatidylsérine/prothrombine (aPS/PT) et les IgG anti-annexine V. Lorsqu’ils étaient disponibles, les échantillons de placenta étaient analysés par un anatomo-pathologiste en aveugle du statut aPL. Toutes les caractéristiques cliniques, de la grossesse et les comorbidités provenaient des dossiers médicaux.
Résultats
167 (32 (28,8–35,7) ans) patientes ayant présenté une MFIU (n = 28 ; 16,8 %), une PE (n = 60 ; 35,9 %) et/ou un RCIU (n = 105 ; 62,9 %) étaient incluses et bénéficiaient de la recherche des aPL. Trente-cinq patientes non primipares (n = 35/87, 21 %) avaient un antécédent de MFIU, PE et/ou RCIU identifié lors d’une grossesse antérieure. Une maladie auto-immune (MAI) était connue chez 13 patientes (7,8 %). Des aPL étaient détectés chez 33 (n = 33/167, 19,8 %) patientes. Les aPL étaient des IgG/IgM aPE dans la plupart des cas (n = 28/33, 84,8 %). Des IgG/IgM aPS/PT étaient retrouvés dans 11 (n = 11/33, 33,3 %) cas et des IgG/IgM aCL ou aβ2GP1 dans 4 (n = 4/33, 12,1 %). L’analyse en composantes principales (ACP) d’un petit ensemble de variables, dont la positivité des aPL, la PE < 34 SA, la MFIU, le RCIU < 34 SA, le poids de naissance, l’âge, l’hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents de MAI et les antécédents de thrombose veineuse suggérait que la positivité des aPL, la MFIU et le tabagisme étaient associés. L’analyse multivariée montrait que la présence d’aPL était associée à la MFIU (OR 4,37 [1,72–11,20], p = 0,002), à la PE ≤ 34 SA (3,22 [0,86–11,90], p = 0,070) et à la présence d’une déciduite chronique (8,03 [0,89–67,2], p = 0,060) identifiée à l’examen histologique du placenta.
Conclusion
La fréquence des aPL non conventionnels, principalement aPE, est élevée chez les patientes présentant une morbidité obstétricale tardive compatible avec un SAPL obstétrical.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.