Sclérodermie systémique familiale

IF 0.7 4区 医学 Q3 MEDICINE, GENERAL & INTERNAL Revue De Medecine Interne Pub Date : 2024-11-27 DOI:10.1016/j.revmed.2024.10.405
J. Mallick, A. Guffroy, V. Poindron, T. Martin, Y. Dieudonné, A.S. Korganow, M. Herber
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L’étude de cas « extrêmes » (début précoces pédiatriques, familles multiplex) pourrait aider à mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie complexe en identifiant des marqueurs moléculaires prédictifs de son apparition ou de son évolution, cibles pour le développement de nouvelles thérapies.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A411"},"PeriodicalIF":0.7000,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866324012049","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

La sclérodermie systémique n’est pas considérée comme une maladie auto-immune familiale, à la différence du lupus érythémateux systémique. Cependant, des cas familiaux de sclérodermie systémique sont décrits, soulevant la question d’une potentielle héritabilité. Une revue de la littérature a été menée afin d’estimer la fréquence de survenue d’une sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un sujet atteint.

Matériels et méthodes

La revue de la littérature a été réalisée à l’aide de la base de données PubMed, couvrant une période allant jusqu’en août 2024. Les recherches ont été effectuées via les mots-clés (systemic sclerosis)AND((familial)OR(twins[MeSH Terms])). La prévalence et le risque relatif familial ont été recueillis lorsqu’ils étaient disponibles.

Résultats

Sur les 1391 articles identifiés, 92 ont été sélectionnés pour leur pertinence après un examen des titres et des résumés puis 33 d’entre eux (13 études épidémiologiques descriptives et 20 rapports de cas) ont été inclus dans l’analyse. Au moins 255 patients appartenant à 107 familles de sclérodermie systémique ont été recensées (107 cas index, 148 apparentés au premier degré atteints). La prévalence des cas familiaux de sclérodermie systémique varie entre 1,4 et 5,17 % selon les études. La prévalence de sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un cas index varie entre 0,08 et 3,36 %, avec un risque relatif familial estimé entre 3,07 et 14,3. En France, la prévalence des familles multiplex en 2012 était de 2,4 %, la prévalence de la sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré d’un cas index était de 1,1 % et le risque relatif familial de 3,5 [1].

Discussion

L’antécédent familial de sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré est un des principaux facteurs de risque de développer la maladie [2]. La prévalence des cas familiaux reste toutefois faible par rapport à la poly-autoimmunité et l’auto-immunité familiale [1], [3]. Plusieurs cas rapportés décrivent des apparentés au premier degré atteints de connectivites indifférenciées ou mixtes avec des caractéristiques clinico-biologiques insuffisantes pour les classer en tant que sclérodermies systémiques (critères ACR-EULAR 2017). Le taux de concordance bas chez des jumeaux monozygotes et similaire chez les dizygotes suggère une faible contribution génétique, au profit d’un impact environnemental prépondérant [4]. Il n’est pas décrit de transmission monogénique mais de nombreuses études rapportent des variants génétiques facteurs de risque de sclérodermie systémique (NOTCH4 [5], IRF5, STAT4 [6]). Par ailleurs, une forme extrême de syndrome autoinflammatoire avec morphées en lien avec des mutations gain de fonction de STAT4 a été rapportée [7]. Les données clinico-biologiques, notamment les auto-anticorps, n’étaient pas systématiquement rapportées dans les études, ne nous permettant pas d’aborder plus finement toutes les caractéristiques de ces familles. Il n’est pas clairement établi si cette faible agrégation familiale reflète la réalité ou si elle est sous-estimée en raison d’une sous-déclaration des antécédents familiaux.

Conclusion

La prévalence de la sclérodermie systémique familiale décrite dans la littérature est faible. Il serait intéressant de mettre à jour les données épidémiologiques françaises sur les cas familiaux de sclérodermie systémique et de décrire plus précisément leurs caractéristiques clinico-biologiques, voire génétiques. L’étude de cas « extrêmes » (début précoces pédiatriques, familles multiplex) pourrait aider à mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie complexe en identifiant des marqueurs moléculaires prédictifs de son apparition ou de son évolution, cibles pour le développement de nouvelles thérapies.
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家族性系统性硬皮病
导言:与系统性红斑狼疮不同,系统性硬皮病不被认为是一种家族性自身免疫性疾病。然而,已有系统性硬皮病家族病例的描述,这就提出了潜在遗传性的问题。为了估算系统性硬皮病在患者一级亲属中的发病频率,我们对相关文献进行了回顾。使用关键词(系统性硬皮病)和((家族性)或(双胞胎[MeSH 术语]))进行检索。结果 在确定的 1391 篇文章中,经过对标题和摘要的审查,选出了 92 篇相关文章,其中 33 篇(13 篇描述性流行病学研究和 20 篇病例报告)被纳入分析。至少有 255 名患者来自 107 个系统性硬皮病家庭(107 个指数病例,148 名一级亲属受影响)。根据不同的研究,家族性系统性硬皮病的发病率介于 1.4% 和 5.17% 之间。指数病例一级亲属中系统性硬皮病的患病率在 0.08% 至 3.36% 之间,估计家族相对风险在 3.07% 至 14.3% 之间。在法国,2012年多病家族的发病率为2.4%,病例一级亲属中系统性硬皮病的发病率为1.1%,家族相对风险为3.5[1]。然而,与家族性多自身免疫和家族性自身免疫相比,家族性病例的发病率仍然很低[1],[3]。一些病例报告描述了一级亲属患有未分化型或混合型结缔组织病,但临床生物学特征不足以将其归类为系统性硬皮病(ACR-EULAR 标准 2017)。单卵双生子的一致率较低,而双卵双生子的一致率与单卵双生子相似,这表明遗传因素的影响较小,而环境影响占主导地位[4]。目前尚未发现单基因遗传,但许多研究报告了作为系统性硬皮病风险因素的基因变异(NOTCH4 [5]、IRF5、STAT4 [6])。此外,有报道称一种极端形式的自身炎症综合征伴发的斑秃与 STAT4 功能增益突变有关[7]。这些研究没有系统地报告临床生物学数据,尤其是自身抗体,因此我们无法更详细地研究这些家族的所有特征。目前尚不清楚这种低家族聚集性是否反映了实际情况,还是由于家族史报告不足而被低估了。我们有必要更新法国关于家族性系统性硬皮病病例的流行病学数据,并更准确地描述其临床生物甚至遗传特征。对 "极端 "病例(儿童早发、多病家族)的研究有助于更好地了解这种复杂疾病的病理生理学,找出可预测其发病或进展的分子标记,从而成为开发新疗法的目标。
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来源期刊
Revue De Medecine Interne
Revue De Medecine Interne 医学-医学:内科
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期刊介绍: Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English. La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.
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