{"title":"Revues prédatrices et paper mills mettent en péril la gestion des savoirs","authors":"Hervé Maisonneuve","doi":"10.1016/j.bulcan.2024.12.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Après l’arrivée du modèle économique de l’auteur-payeur remplaçant l’abonnement, des éditeurs mercantiles ont créé des revues. Ils répondent à l’insatisfaction de chercheurs naïfs devant les difficultés pour publier beaucoup et vite. Ces éditeurs privilégient l’intérêt mercantile au détriment de la connaissance et ne respectent pas les bonnes pratiques de publication. Le réseau des Académies des sciences et l’UNESCO distinguent trois groupes d’éditeurs : frauduleux (les revues prédatrices), de piètre qualité (les revues de complaisance peu recommandables), de qualité (les revues légitimes). Les bons et mauvais articles sont observés dans toutes les revues. Des revues de qualité ont créé des numéros spéciaux avec des évaluations rapides pour rester compétitives. La prolifération de ces revues est source de désinformation. Les « paper mills » sont des sociétés commerciales de communication et rédaction scientifique qui vendent des articles à des chercheurs pour mettre leur nom parmi les auteurs. Il existe des comptes sur des réseaux sociaux pour faire la promotion de ces articles et vendre les positions d’auteurs. <em>Review</em> et <em>citation mills</em> sont aussi des pratiques d’escrocs. Cinq facteurs ont influencé ces dérives : la monétisation des résultats de la recherche ; la valorisation du volume des publications ; les défauts de l’évaluation par les pairs ; l’absence d’une certification internationale des revues scientifiques ; l’intelligence artificielle avec le meilleur et le pire. Le système peut perdurer tant qu’il y aura des chercheurs satisfaits, et que les responsables institutionnels ne feront rien. Des prises de conscience existent heureusement, mais nous attendons tous que le voisin change ses pratiques.</div></div><div><div>With the advent of the author-pays business model replacing subscription, mercantile publishers have created journals. They respond to the dissatisfaction of naive researchers faced with the difficulties of publishing quickly and widely. These publishers favour commercial interests over knowledge and do not respect good publication practices. The network of science academies and UNESCO distinguish three groups of publishers: fraudulent (predatory journals), of poor quality (journals of complacency that are not to be recommended) and of good quality (legitimate journals). Good and bad articles can be found in all journals. Quality journals have created special issues with rapid reviews to remain competitive. The proliferation of these journals is a source of misinformation. Paper mills are commercial scientific writing and communication companies that sell articles to researchers in order to put their name among the authors. There are social networks accounts to promote these articles and sell the authors’ positions. Review and citation mills are also scams. Five factors have influenced these abuses: the monetisation of research results; the value of publishing a lot; the shortcomings of peer review; the lack of international certification of scientific journals; and artificial intelligence with its best and worst. The system can continue as long as there are satisfied researchers and institutional leaders do nothing. Fortunately, awareness is growing, but we are all waiting for our neighbours to change their practices.</div></div>","PeriodicalId":9365,"journal":{"name":"Bulletin Du Cancer","volume":"112 1","pages":"Pages 100-110"},"PeriodicalIF":1.1000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Bulletin Du Cancer","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S000745512400465X","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"ONCOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Après l’arrivée du modèle économique de l’auteur-payeur remplaçant l’abonnement, des éditeurs mercantiles ont créé des revues. Ils répondent à l’insatisfaction de chercheurs naïfs devant les difficultés pour publier beaucoup et vite. Ces éditeurs privilégient l’intérêt mercantile au détriment de la connaissance et ne respectent pas les bonnes pratiques de publication. Le réseau des Académies des sciences et l’UNESCO distinguent trois groupes d’éditeurs : frauduleux (les revues prédatrices), de piètre qualité (les revues de complaisance peu recommandables), de qualité (les revues légitimes). Les bons et mauvais articles sont observés dans toutes les revues. Des revues de qualité ont créé des numéros spéciaux avec des évaluations rapides pour rester compétitives. La prolifération de ces revues est source de désinformation. Les « paper mills » sont des sociétés commerciales de communication et rédaction scientifique qui vendent des articles à des chercheurs pour mettre leur nom parmi les auteurs. Il existe des comptes sur des réseaux sociaux pour faire la promotion de ces articles et vendre les positions d’auteurs. Review et citation mills sont aussi des pratiques d’escrocs. Cinq facteurs ont influencé ces dérives : la monétisation des résultats de la recherche ; la valorisation du volume des publications ; les défauts de l’évaluation par les pairs ; l’absence d’une certification internationale des revues scientifiques ; l’intelligence artificielle avec le meilleur et le pire. Le système peut perdurer tant qu’il y aura des chercheurs satisfaits, et que les responsables institutionnels ne feront rien. Des prises de conscience existent heureusement, mais nous attendons tous que le voisin change ses pratiques.
With the advent of the author-pays business model replacing subscription, mercantile publishers have created journals. They respond to the dissatisfaction of naive researchers faced with the difficulties of publishing quickly and widely. These publishers favour commercial interests over knowledge and do not respect good publication practices. The network of science academies and UNESCO distinguish three groups of publishers: fraudulent (predatory journals), of poor quality (journals of complacency that are not to be recommended) and of good quality (legitimate journals). Good and bad articles can be found in all journals. Quality journals have created special issues with rapid reviews to remain competitive. The proliferation of these journals is a source of misinformation. Paper mills are commercial scientific writing and communication companies that sell articles to researchers in order to put their name among the authors. There are social networks accounts to promote these articles and sell the authors’ positions. Review and citation mills are also scams. Five factors have influenced these abuses: the monetisation of research results; the value of publishing a lot; the shortcomings of peer review; the lack of international certification of scientific journals; and artificial intelligence with its best and worst. The system can continue as long as there are satisfied researchers and institutional leaders do nothing. Fortunately, awareness is growing, but we are all waiting for our neighbours to change their practices.
期刊介绍:
Without doubt, the ''Bulletin du Cancer'' is the French language publication of reference in the field of cancerology. Official organ of the French Society of Cancer, this journal covers all the information available, whether in the form of original articles or review articles, but also clinical cases and letters to the editor, including various disciplines as onco-hematology, solids tumors, medical oncology, pharmacology, epidemiology, biology as well as fundamental research in cancerology. The journal proposes a clinical and therapeutic approach of high scientific standard and regular updates in knowledge are thus made possible. Articles can be submitted in French or English.