{"title":"克莱尔-勒让德尔笔下的百慕大:搁浅在流动的现代性中","authors":"Michèle A. Schaal","doi":"10.3828/qs.2023.20","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\n Septième roman de Claire Legendre et première de ses fictions publiées au Québec qui se déroule entièrement dans la province,\n Bermudes\n (2020) renoue avec la critique de l’hypermodernité propre aux œuvres legendriennes des années 2000. Le récit propose un portrait de l’échec inhérent à l’ère hypermoderne, contexte que le sociologue Zygmunt Bauman (2000) nomme aussi « modernité liquide » en raison de l’instabilité qui la caractérise. La narratrice anonyme aspire à la réussite absolue mais n’y parvient jamais, incarnant ainsi cette individue par défaut, véritable naufragée de la modernité liquide. Legendre explore aussi davantage comment les relations interpersonnelles et l’amour pâtissent de ce contexte délétère. Un approfondissement, par l’autrice, qui compense un quasi impensé de la sociologie de l’hypermodernité: une perspective féministe intersectionnelle.\n Bermude\n s propose également une dimension inédite: une échappatoire à cette modernité liquide. L’ultime section du roman laisse place aux voix des habitant·e·s de l’île semi-déserte d’Anticosti. Or, la plupart ont choisi d’y résider afin de fuir la nocivité hypermoderne. Cette dernière partie de\n Bermudes\n s’inscrit, d’une part, dans la pensée du théoricien queer Jack Halberstam (2011) pour qui l’échec constitue une forme de résistance à l’hypermodernité, et, d’autre part, dans la\n communitas\n que défend Bauman comme alternative à la modernité liquide.\n","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" 1183","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Bermudes\\n de Claire Legendre: (S’)échouer dans la modernité liquide\",\"authors\":\"Michèle A. Schaal\",\"doi\":\"10.3828/qs.2023.20\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"\\n Septième roman de Claire Legendre et première de ses fictions publiées au Québec qui se déroule entièrement dans la province,\\n Bermudes\\n (2020) renoue avec la critique de l’hypermodernité propre aux œuvres legendriennes des années 2000. Le récit propose un portrait de l’échec inhérent à l’ère hypermoderne, contexte que le sociologue Zygmunt Bauman (2000) nomme aussi « modernité liquide » en raison de l’instabilité qui la caractérise. La narratrice anonyme aspire à la réussite absolue mais n’y parvient jamais, incarnant ainsi cette individue par défaut, véritable naufragée de la modernité liquide. Legendre explore aussi davantage comment les relations interpersonnelles et l’amour pâtissent de ce contexte délétère. Un approfondissement, par l’autrice, qui compense un quasi impensé de la sociologie de l’hypermodernité: une perspective féministe intersectionnelle.\\n Bermude\\n s propose également une dimension inédite: une échappatoire à cette modernité liquide. L’ultime section du roman laisse place aux voix des habitant·e·s de l’île semi-déserte d’Anticosti. Or, la plupart ont choisi d’y résider afin de fuir la nocivité hypermoderne. Cette dernière partie de\\n Bermudes\\n s’inscrit, d’une part, dans la pensée du théoricien queer Jack Halberstam (2011) pour qui l’échec constitue une forme de résistance à l’hypermodernité, et, d’autre part, dans la\\n communitas\\n que défend Bauman comme alternative à la modernité liquide.\\n\",\"PeriodicalId\":36865,\"journal\":{\"name\":\"Quebec Studies\",\"volume\":\" 1183\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-12-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Quebec Studies\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3828/qs.2023.20\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"Arts and Humanities\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Quebec Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3828/qs.2023.20","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
Bermudes
de Claire Legendre: (S’)échouer dans la modernité liquide
Septième roman de Claire Legendre et première de ses fictions publiées au Québec qui se déroule entièrement dans la province,
Bermudes
(2020) renoue avec la critique de l’hypermodernité propre aux œuvres legendriennes des années 2000. Le récit propose un portrait de l’échec inhérent à l’ère hypermoderne, contexte que le sociologue Zygmunt Bauman (2000) nomme aussi « modernité liquide » en raison de l’instabilité qui la caractérise. La narratrice anonyme aspire à la réussite absolue mais n’y parvient jamais, incarnant ainsi cette individue par défaut, véritable naufragée de la modernité liquide. Legendre explore aussi davantage comment les relations interpersonnelles et l’amour pâtissent de ce contexte délétère. Un approfondissement, par l’autrice, qui compense un quasi impensé de la sociologie de l’hypermodernité: une perspective féministe intersectionnelle.
Bermude
s propose également une dimension inédite: une échappatoire à cette modernité liquide. L’ultime section du roman laisse place aux voix des habitant·e·s de l’île semi-déserte d’Anticosti. Or, la plupart ont choisi d’y résider afin de fuir la nocivité hypermoderne. Cette dernière partie de
Bermudes
s’inscrit, d’une part, dans la pensée du théoricien queer Jack Halberstam (2011) pour qui l’échec constitue une forme de résistance à l’hypermodernité, et, d’autre part, dans la
communitas
que défend Bauman comme alternative à la modernité liquide.