Abstract:Plusieurs romans québécois mettent en fiction des personnages en situation d’itinérance comme protagonistes ou simples figurants. Ils reflètent souvent le regard que la société pose sur eux, un regard empreint de préjugés – tels que de les croire violents, toxicomanes, alcooliques ou malpropres, ou atteints de troubles mentaux – des préjugés qu’il faudrait déconstruire. Ainsi, l’analyse des romans Anna et l’enfant-vieillard (2019) de Francine Ruel et Chercher Sam (2014) de Sophie Bienvenu révèlera comment ces deux autrices utilisent ces stéréotypes, non pas dans le but de déshumaniser leurs personnages, mais au contraire dans celui d’exposer le regard méprisant dont sont victimes les personnes démunies (tant le regard d’autrui que le regard sur soi). Celle-ci sera effectuée à l’aide d’études sociologiques et psychologiques sur la déshumanisation et le profilage social des personnes en situation d’itinérance. En outre, en leur donnant une voix, un visage et un nom, les autrices contribuent à réhumaniser ceux et celles qui vivent dans la rue. Mais auparavant, comme le visage de l’itinérance apparait de plus en plus fréquemment dans les œuvres romanesques contemporaines, nous proposons un survol de leurs représentations et de leurs fonctions dans la littérature québécoise.Abstract:Several Québec novels feature homeless people as a subject, either as main or secondary characters. They reflect society’s view of homelessness, with its prejudices – such as believing them to be violent, drug-addicted, alcoholic, unclean, or suffering from mental illness – all of which should be deconstructed. Thus, the analysis of the novels Anna et l’enfant-vieillard (2019) by Francine Ruel and Chercher Sam (2014) by Sophie Bienvenu will reveal how the two authors use these stereotypes, not to dehumanize their characters, but rather to expose the contemptuous gaze to which they are subjected, both through the gaze of others and the gaze of oneself. This analysis is carried out through the lens of sociological and psychological studies on dehumanization and social profiling of people experiencing homelessness. What’s more, by these authors giving homeless people a voice, a face, and a name, they help to rehumanize them. But first, as the faces of homelessness appear more and more frequently in contemporary novels, we will take a look at their overall representations and roles in Québec literature.
{"title":"Regards (dés)humanisants sur l’itinérance dans la littérature québécoise: Anna et l’enfant-vieillard de Francine Ruel et Chercher Sam de Sophie Bienvenu","authors":"Isabelle Fournier","doi":"10.3828/qs.2024.8","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.8","url":null,"abstract":"Abstract:Plusieurs romans québécois mettent en fiction des personnages en situation d’itinérance comme protagonistes ou simples figurants. Ils reflètent souvent le regard que la société pose sur eux, un regard empreint de préjugés – tels que de les croire violents, toxicomanes, alcooliques ou malpropres, ou atteints de troubles mentaux – des préjugés qu’il faudrait déconstruire. Ainsi, l’analyse des romans Anna et l’enfant-vieillard (2019) de Francine Ruel et Chercher Sam (2014) de Sophie Bienvenu révèlera comment ces deux autrices utilisent ces stéréotypes, non pas dans le but de déshumaniser leurs personnages, mais au contraire dans celui d’exposer le regard méprisant dont sont victimes les personnes démunies (tant le regard d’autrui que le regard sur soi). Celle-ci sera effectuée à l’aide d’études sociologiques et psychologiques sur la déshumanisation et le profilage social des personnes en situation d’itinérance. En outre, en leur donnant une voix, un visage et un nom, les autrices contribuent à réhumaniser ceux et celles qui vivent dans la rue. Mais auparavant, comme le visage de l’itinérance apparait de plus en plus fréquemment dans les œuvres romanesques contemporaines, nous proposons un survol de leurs représentations et de leurs fonctions dans la littérature québécoise.Abstract:Several Québec novels feature homeless people as a subject, either as main or secondary characters. They reflect society’s view of homelessness, with its prejudices – such as believing them to be violent, drug-addicted, alcoholic, unclean, or suffering from mental illness – all of which should be deconstructed. Thus, the analysis of the novels Anna et l’enfant-vieillard (2019) by Francine Ruel and Chercher Sam (2014) by Sophie Bienvenu will reveal how the two authors use these stereotypes, not to dehumanize their characters, but rather to expose the contemptuous gaze to which they are subjected, both through the gaze of others and the gaze of oneself. This analysis is carried out through the lens of sociological and psychological studies on dehumanization and social profiling of people experiencing homelessness. What’s more, by these authors giving homeless people a voice, a face, and a name, they help to rehumanize them. But first, as the faces of homelessness appear more and more frequently in contemporary novels, we will take a look at their overall representations and roles in Québec literature.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"12 2‐3","pages":"117 - 138"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141376994","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:En mars 2020, Louis Hamelin, écrivain québécois associé au genre du nature writing, raconte, dans Le Devoir, son rapport à la pandémie en relisant Henry David Thoreau: il le considère comme « une sorte de prophète de la “distanciation physique” » (2020a). Pendant la même période, Yves Bergeras et Normand Provencher présentent Walden de Henry David Thoreau parmi les classiques à consommer durant la Covid (2020, 7). Malgré le contexte de la pandémie et de la crise environnementale, l’ « existence vécue dans la plus parfaite simplicité » de Thoreau, comme le souligne Provencher (ibid.), trouve de l’écho au Québec. Dans Walden, Thoreau rencontre Alek Therien, bûcheron canadien-français: « un homme qui se tient debout et qui continue d’entretenir des rêves fous », comme l’indique Marc Chabot (Thoreau 1982, 118–119). La traduction d’Un Yankee au Canada en 1962 révèle un lien idéalisé entre Thoreau et le Québec. J’émets l’hypothèse que sa représentation utopique continue durant la pandémie, permettant au Québec de questionner son américanité, son nationalisme et sa responsabilité environnementale. Dans le cadre de cet article, je me concentrerai sur les périodiques afin de montrer la représentation de Thoreau que se fait le Québec francophone à partir de 2020. Je commencerai par une rétrospective des publications périodiques antérieures. Ensuite, je reviendrai aux temps de la pandémie et du réchauffement climatique, afin de montrer comment Thoreau a une influence utopique sur le Québec en temps de crise, notamment avec l’avènement du nature writing.Abstract:In March 2020, Louis Hamelin, a Québécois writer associated with nature writing explains in Le Devoir his relationship to the pandemic by rereading Henry David Thoreau: he considers him to be “a sort of prophet of ‘physical distancing’” (2020a). During the same period, Yves Bergeras and Normand Provencher present Thoreau’s Walden (1854) among the classics to read during Covid (2020, 7). Despite the context of the pandemic and the environmental crisis, “an existence lived in the most perfect simplicity” of Walden, as Provencher describes it (ibid.), finds an echo in Québec. In Walden, Thoreau meets Alek Therien, a French-Canadian lumberjack: “a man who stands up and continues to entertain crazy dreams,” as Marc Chabot describes him (Thoreau 1982, 118–119). The translation of A Yankee in Canada in 1962 reveals a link between Thoreau and Québec. I propose the hypothesis that his utopian representation continues during the pandemic, allowing Québec to question its américanité, its nationalism, and its environmental responsibility. In this article, I will concentrate on periodicals to demonstrate the representation of Thoreau in francophone Québec, beginning in 2020. I will begin with a retrospective of previous publications. Then, I will return to the time of the pandemic and global warming to show how Thoreau has a utopian influence on Québec during this time of crisis, notably with the arrival
{"title":"Henry David Thoreau en temps de crise sanitaire et environnementale: une lecture utopique des périodiques francophones au Québec","authors":"Juliette Janelle","doi":"10.3828/qs.2024.3","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.3","url":null,"abstract":"Abstract:En mars 2020, Louis Hamelin, écrivain québécois associé au genre du nature writing, raconte, dans Le Devoir, son rapport à la pandémie en relisant Henry David Thoreau: il le considère comme « une sorte de prophète de la “distanciation physique” » (2020a). Pendant la même période, Yves Bergeras et Normand Provencher présentent Walden de Henry David Thoreau parmi les classiques à consommer durant la Covid (2020, 7). Malgré le contexte de la pandémie et de la crise environnementale, l’ « existence vécue dans la plus parfaite simplicité » de Thoreau, comme le souligne Provencher (ibid.), trouve de l’écho au Québec. Dans Walden, Thoreau rencontre Alek Therien, bûcheron canadien-français: « un homme qui se tient debout et qui continue d’entretenir des rêves fous », comme l’indique Marc Chabot (Thoreau 1982, 118–119). La traduction d’Un Yankee au Canada en 1962 révèle un lien idéalisé entre Thoreau et le Québec. J’émets l’hypothèse que sa représentation utopique continue durant la pandémie, permettant au Québec de questionner son américanité, son nationalisme et sa responsabilité environnementale. Dans le cadre de cet article, je me concentrerai sur les périodiques afin de montrer la représentation de Thoreau que se fait le Québec francophone à partir de 2020. Je commencerai par une rétrospective des publications périodiques antérieures. Ensuite, je reviendrai aux temps de la pandémie et du réchauffement climatique, afin de montrer comment Thoreau a une influence utopique sur le Québec en temps de crise, notamment avec l’avènement du nature writing.Abstract:In March 2020, Louis Hamelin, a Québécois writer associated with nature writing explains in Le Devoir his relationship to the pandemic by rereading Henry David Thoreau: he considers him to be “a sort of prophet of ‘physical distancing’” (2020a). During the same period, Yves Bergeras and Normand Provencher present Thoreau’s Walden (1854) among the classics to read during Covid (2020, 7). Despite the context of the pandemic and the environmental crisis, “an existence lived in the most perfect simplicity” of Walden, as Provencher describes it (ibid.), finds an echo in Québec. In Walden, Thoreau meets Alek Therien, a French-Canadian lumberjack: “a man who stands up and continues to entertain crazy dreams,” as Marc Chabot describes him (Thoreau 1982, 118–119). The translation of A Yankee in Canada in 1962 reveals a link between Thoreau and Québec. I propose the hypothesis that his utopian representation continues during the pandemic, allowing Québec to question its américanité, its nationalism, and its environmental responsibility. In this article, I will concentrate on periodicals to demonstrate the representation of Thoreau in francophone Québec, beginning in 2020. I will begin with a retrospective of previous publications. Then, I will return to the time of the pandemic and global warming to show how Thoreau has a utopian influence on Québec during this time of crisis, notably with the arrival","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"28 s81","pages":"13 - 34"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141377837","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Les écrits de Henry David Thoreau se sont imposés au Québec à partir des années 1970, avec la venue d’une nouvelle génération d’écrivains nés aux environs de 1945 (Pierre Morency, André Major, Yvon Rivard, François Hébert, Jean-Pierre Issenhuth). Cet article vise à saisir quelques-unes des modalités de l’influence exercée par Thoreau sur les écrivains québécois, tout en mettant l’emphase sur deux romanciers emblématiques du phénomène de l’américanité, Andrée A. Michaud et Louis Hamelin, qui ont fait de Thoreau une importante figure d’identification, en la situant dans une réflexion sur la figure du double. Dans le roman Mirror Lake (2006) d’Andrée A. Michaud, ce phénomène d’identification est exprimé au moyen d’une réflexion sur la métempsychose, tandis que dans le roman de Louis Hamelin, Un lac le matin (2023), Thoreau devient un personnage familier grâce à sa relation particulière avec un Franco-Américain nommé Alex Thérien.Henry David Thoreau’s writings became established in Quebec in the 1970s, with the arrival of a new generation of writers born around 1945 (Pierre Morency, André Major, Yvon Rivard, François Hébert, Jean-Pierre Issenhuth). This article aims to grasp some of the ways in which Thoreau influenced Québec writers, while focusing on two novelists emblematic of the phenomenon of Americanité, Andrée A. Michaud and Louis Hamelin, who made Thoreau an important figure of identification, by situating it in a reflection on the figure of the double. In Andrée A. Michaud’s novel Mirror Lake (2006), this phenomenon of identification is expressed through a reflection on metempsychosis, while in Louis Hamelin’s novel Un lac le matin (2023), Thoreau becomes a familiar character thanks to his special relationship with a Franco-American named Alex Thérien.
{"title":"Ma cabane dans les bois: les modalités de la présence de Thoreau au Québec","authors":"John P. Morency","doi":"10.3828/qs.2024.4","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.4","url":null,"abstract":"Abstract:Les écrits de Henry David Thoreau se sont imposés au Québec à partir des années 1970, avec la venue d’une nouvelle génération d’écrivains nés aux environs de 1945 (Pierre Morency, André Major, Yvon Rivard, François Hébert, Jean-Pierre Issenhuth). Cet article vise à saisir quelques-unes des modalités de l’influence exercée par Thoreau sur les écrivains québécois, tout en mettant l’emphase sur deux romanciers emblématiques du phénomène de l’américanité, Andrée A. Michaud et Louis Hamelin, qui ont fait de Thoreau une importante figure d’identification, en la situant dans une réflexion sur la figure du double. Dans le roman Mirror Lake (2006) d’Andrée A. Michaud, ce phénomène d’identification est exprimé au moyen d’une réflexion sur la métempsychose, tandis que dans le roman de Louis Hamelin, Un lac le matin (2023), Thoreau devient un personnage familier grâce à sa relation particulière avec un Franco-Américain nommé Alex Thérien.Henry David Thoreau’s writings became established in Quebec in the 1970s, with the arrival of a new generation of writers born around 1945 (Pierre Morency, André Major, Yvon Rivard, François Hébert, Jean-Pierre Issenhuth). This article aims to grasp some of the ways in which Thoreau influenced Québec writers, while focusing on two novelists emblematic of the phenomenon of Americanité, Andrée A. Michaud and Louis Hamelin, who made Thoreau an important figure of identification, by situating it in a reflection on the figure of the double. In Andrée A. Michaud’s novel Mirror Lake (2006), this phenomenon of identification is expressed through a reflection on metempsychosis, while in Louis Hamelin’s novel Un lac le matin (2023), Thoreau becomes a familiar character thanks to his special relationship with a Franco-American named Alex Thérien.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"349 6","pages":"35 - 49"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141380884","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Lorsque Daniel Léger, cet artiste multidisciplinaire du Nouveau-Brunswick, entreprend sa longue traversée du chemin des Appalaches, en l’an 2000, du mont Springer (Géorgie) au mont Katahdin (Maine), il s’attend bien à découvrir une faune humaine et animale, témoignant de réalités autres au contact desquelles il espère trouver sa voie, mais, six mois de marche plus tard, il semble avoir découvert bien plus que ça. Outre le dépassement de soi et la profonde humanité du milieu des randonneurs, il s’est également imprégné de l’esprit des lieux et des écrits dont les diverses inscriptions balisent le long sentier comme autant de lieux de mémoire littéraires devenus indissociables de ces espaces à la fois pérennes de nature mais transitoires dans leur usage. Parmi ces derniers, les œuvres de Thoreau, que Daniel Léger connaît peu au début de son périple, prennent une importance grandissante, alors qu’il s’arrête pour lire et réfléchir aux citations qu’il découvre le long du sentier et dans les échanges épistolaires qu’il entretient avec divers correspondants. « Depuis que j’ai commencé à marcher sur le sentier, ce philosophe en particulier me hante. […] [D]es randonneurs me disent que ma façon de voir le Monde est semblable à la sienne. À certains lieux sur le sentier, on le cite comme s’il était une référence. Qui est-il au juste? » (Léger 2015, 196). Le but de cet article sera justement de mettre au jour les espaces de confluence et l’inscription de la pensée du célèbre transcendentaliste dans le récit de voyage Objectif Katahdin, que Daniel Léger publie en 2015 et qui témoigne tant du périple physique que de l’aventure intérieure de l’auteur.Abstract:When Daniel Léger, a multidisciplinary artist from New Brunswick, undertook his long crossing of the Appalachian Trail in the year 2000, from Mount Springer (Georgia) to Mount Katahdin (Maine), he fully expected to discover both human and animal fauna, testifying to other realities, and in contact with which he hoped to find his way, but six months of walking later, he seems to have discovered much more than that. In addition to surpassing himself and the deep humanity of the hikers’ environment, he has also imbued himself with the spirit of the places and the writings whose various inscriptions mark the long trail, like so many literary sites of memory that have become inseparable from these spaces, both perennial in nature but transitory in their use. Among the latter, the works of Thoreau, which Daniel Léger knew little about at the start of his journey, take on increasing importance, as he stops to read and reflect on the quotes he discovers along the trail and in the letters that he exchanges with various correspondents. “Ever since I started walking the trail, this particular philosopher has haunted me. […] [H]ikers tell me that my way of seeing the World is similar to theirs. At certain places on the trail, he is cited as if he were a reference. Who is he exactly?” (Léger 2015, 196). The
{"title":"Objectif Katahdin de Daniel Léger: à la découverte du sentier des Appalaches, dans les pas de Henry David Thoreau","authors":"Hélène Destrempes","doi":"10.3828/qs.2024.6","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.6","url":null,"abstract":"Abstract:Lorsque Daniel Léger, cet artiste multidisciplinaire du Nouveau-Brunswick, entreprend sa longue traversée du chemin des Appalaches, en l’an 2000, du mont Springer (Géorgie) au mont Katahdin (Maine), il s’attend bien à découvrir une faune humaine et animale, témoignant de réalités autres au contact desquelles il espère trouver sa voie, mais, six mois de marche plus tard, il semble avoir découvert bien plus que ça. Outre le dépassement de soi et la profonde humanité du milieu des randonneurs, il s’est également imprégné de l’esprit des lieux et des écrits dont les diverses inscriptions balisent le long sentier comme autant de lieux de mémoire littéraires devenus indissociables de ces espaces à la fois pérennes de nature mais transitoires dans leur usage. Parmi ces derniers, les œuvres de Thoreau, que Daniel Léger connaît peu au début de son périple, prennent une importance grandissante, alors qu’il s’arrête pour lire et réfléchir aux citations qu’il découvre le long du sentier et dans les échanges épistolaires qu’il entretient avec divers correspondants. « Depuis que j’ai commencé à marcher sur le sentier, ce philosophe en particulier me hante. […] [D]es randonneurs me disent que ma façon de voir le Monde est semblable à la sienne. À certains lieux sur le sentier, on le cite comme s’il était une référence. Qui est-il au juste? » (Léger 2015, 196). Le but de cet article sera justement de mettre au jour les espaces de confluence et l’inscription de la pensée du célèbre transcendentaliste dans le récit de voyage Objectif Katahdin, que Daniel Léger publie en 2015 et qui témoigne tant du périple physique que de l’aventure intérieure de l’auteur.Abstract:When Daniel Léger, a multidisciplinary artist from New Brunswick, undertook his long crossing of the Appalachian Trail in the year 2000, from Mount Springer (Georgia) to Mount Katahdin (Maine), he fully expected to discover both human and animal fauna, testifying to other realities, and in contact with which he hoped to find his way, but six months of walking later, he seems to have discovered much more than that. In addition to surpassing himself and the deep humanity of the hikers’ environment, he has also imbued himself with the spirit of the places and the writings whose various inscriptions mark the long trail, like so many literary sites of memory that have become inseparable from these spaces, both perennial in nature but transitory in their use. Among the latter, the works of Thoreau, which Daniel Léger knew little about at the start of his journey, take on increasing importance, as he stops to read and reflect on the quotes he discovers along the trail and in the letters that he exchanges with various correspondents. “Ever since I started walking the trail, this particular philosopher has haunted me. […] [H]ikers tell me that my way of seeing the World is similar to theirs. At certain places on the trail, he is cited as if he were a reference. Who is he exactly?” (Léger 2015, 196). The ","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"2 9","pages":"73 - 90"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141380494","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Il semble que le début du vingt-et-unième siècle représente pour plusieurs un moment de désenchantement face à une humanité constamment confrontée à des tensions sociétales et existentielles. Un désenchantement prend forme, notamment dans le sillage des attentats terroristes du 11 septembre 2001 et de ceux qui se sont succédé dans les grandes villes (Paris, Londres, Madrid), confrontant l’occident à une violence mondiale qui la rattrapait, dans le sillage, aussi, d’une angoisse écologique grandissante face à une planète à bout de souffle. C’est dans ce contexte qu’on assiste, depuis le début des années 2000, à la résurgence des régions et de la nature dans la littérature québécoise. Si la région semble permettre pour plusieurs de retrouver un certain attachement à un mode de vie rurale dont les valeurs sont héritées d’un certain régionalisme, pour d’autres, le retour à la nature s’inscrit dans une démarche de refus d’un monde contemporain voué à sa propre destruction: le retour à la nature agit comme un geste de désobéissance civile en ce sens qu’il oppose les protagonistes à l’ordre social. C’est notamment le cas du roman Encabanée (2018) de Gabrielle Filteau-Chiba où la protagoniste, Anouk, quitte le confort de la civilisation urbaine de Montréal, pour une cabane isolée dans la forêt du Kamouraska. La narratrice, à l’instar du Henry David Thoreau de Walden (1854), se détache volontairement du monde civilisé afin de reconnecter avec la nature. Pendant son séjour, elle fait la rencontre de Rio, un activiste responsable d’un acte récent de sabotage. Comment définir l’acte entre le geste de l’activiste pour la suite du monde et l’acte terroriste au nom d’une lutte qu’on considère juste. Anouk s’en remettra à la sagesse de Thoreau pour définir sa posture. Dans cet article, je propose d’examiner le discours de désenchantement de la narratrice à l’égard de la société contemporaine, de mettre en lumière son repositionnement face à la nature et, enfin, de mieux comprendre comment ce retrait de la narratrice apparaît dans le roman comme une marque de désobéissance civile.Abstract:It seems that the beginning of the twenty-first century represents for many a moment of disenchantment with a humanity constantly confronted with social and existential tensions. This disenchantment takes place most notably in the wake of the terrorist attacks of September 11, 2001 and those that followed in major cities (Paris, London, Madrid), confronting the West with a worldwide violence that finally caught up with it, in the wake, as well, of a growing environmental anguish for a planet in crisis. In this context, since the beginning of the new millennium, we witness the resurgence of the regional and nature in Québec’s literature. If the rural seems to permit certain writers to reconnect with a rural way of life rooted in inherited values, for others, the return to nature reflects a refusal of a contemporary world dedicated to its own destruction: a return to natu
摘要:二十一世纪伊始,许多人似乎对不断面临社会和生存紧张局势的人类感到失望。尤其是在 2001 年 9 月 11 日的恐怖袭击以及随后在各大城市(巴黎、伦敦、马德里)发生的恐怖袭击之后,这种失落感正在逐渐形成,西方国家正面临着一种全球性的暴力,而这种暴力正在迎头赶上,同时,人们对地球的生态环境也日益感到焦虑。正是在这样的背景下,自 21 世纪初以来,我们见证了魁北克文学中地区和自然的复苏。对许多人来说,回归大自然似乎是重新找回对乡村生活方式的某种依恋的一种方式,这种依恋的价值观是从某种地方主义中继承下来的;而对另一些人来说,回归大自然则是拒绝接受注定要毁灭自己的当代世界的一部分:回归大自然是一种公民不服从的姿态,因为它将主人公与社会秩序对立起来。加布里埃尔-菲尔托-奇巴(Gabrielle Filteau-Chiba)的小说《安卡巴内》(Encabanée,2018 年)尤其如此,在这部小说中,主人公阿努克(Anouk)离开舒适的蒙特利尔市区,前往卡穆拉斯卡森林中一座与世隔绝的小木屋。叙述者就像《瓦尔登湖》(1854 年)中的亨利-戴维-梭罗(Henry David Thoreau)一样,自愿脱离文明世界,重新与大自然建立联系。在逗留期间,她遇到了里约,一个对最近的一次破坏活动负有责任的激进分子。如何界定活动家为了世界其他国家的利益而做出的举动与以正义斗争的名义实施的恐怖行为?阿努克将依靠梭罗的智慧来确定自己的立场。在这篇文章中,我建议研究叙述者对当代社会的失望,强调她对自然的重新定位,最后,更好地理解叙述者的退出在小说中是如何作为公民不服从的标志出现的。这种失望主要发生在 2001 年 9 月 11 日的恐怖袭击以及随后发生在各大城市(巴黎、伦敦、马德里)的恐怖袭击之后,西方国家最终面临着一场世界性的暴力事件,同时,地球也面临着日益严重的环境危机。在此背景下,自新千年伊始,我们见证了魁北克文学中地域和自然的复苏。如果说乡村似乎允许某些作家与植根于传统价值观的乡村生活方式重新建立联系,那么对另一些作家来说,回归自然则反映了对致力于自身毁灭的当代世界的拒绝:回归自然的功能是一种公民不服从行为,因为它反对社会秩序的主人公。加布里埃尔-菲尔托-奇巴(Gabrielle Filteau-Chiba)的小说《安卡巴内》(Encabanée,2018 年)尤其如此,主人公阿努克离开蒙特利尔舒适的城市文明,前往卡穆拉斯卡地区与世隔绝的森林。叙述者就像《瓦尔登湖》(1854 年)中的亨利-戴维-梭罗(Henry David Thoreau)一样,自愿离开文明世界,与大自然重新建立联系。在逗留期间,她遇到了里约(Rio),一个对最近的破坏行为负有责任的生态活动家。她该如何看待他为了 "pour la suite du monde"(为了世界的延续,参考 Pierre Perreault 的经典电影)而实施的暴力行为,以及以其作者认为正义的斗争为名而实施的恐怖行为?阿努克求助于梭罗的智慧来确定自己的立场。在这篇文章中,我研究了叙述者对当代社会失望的话语,以澄清她相对于自然的重新定位,最后,更好地理解叙述者的隐退在小说中是如何作为公民不服从行为出现的。
{"title":"Le retour à la nature et la désobéissance civile: fuir la civilisation pour reconnecter avec le soi dans Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba","authors":"Jimmy Thibeault","doi":"10.3828/qs.2024.5","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.5","url":null,"abstract":"Abstract:Il semble que le début du vingt-et-unième siècle représente pour plusieurs un moment de désenchantement face à une humanité constamment confrontée à des tensions sociétales et existentielles. Un désenchantement prend forme, notamment dans le sillage des attentats terroristes du 11 septembre 2001 et de ceux qui se sont succédé dans les grandes villes (Paris, Londres, Madrid), confrontant l’occident à une violence mondiale qui la rattrapait, dans le sillage, aussi, d’une angoisse écologique grandissante face à une planète à bout de souffle. C’est dans ce contexte qu’on assiste, depuis le début des années 2000, à la résurgence des régions et de la nature dans la littérature québécoise. Si la région semble permettre pour plusieurs de retrouver un certain attachement à un mode de vie rurale dont les valeurs sont héritées d’un certain régionalisme, pour d’autres, le retour à la nature s’inscrit dans une démarche de refus d’un monde contemporain voué à sa propre destruction: le retour à la nature agit comme un geste de désobéissance civile en ce sens qu’il oppose les protagonistes à l’ordre social. C’est notamment le cas du roman Encabanée (2018) de Gabrielle Filteau-Chiba où la protagoniste, Anouk, quitte le confort de la civilisation urbaine de Montréal, pour une cabane isolée dans la forêt du Kamouraska. La narratrice, à l’instar du Henry David Thoreau de Walden (1854), se détache volontairement du monde civilisé afin de reconnecter avec la nature. Pendant son séjour, elle fait la rencontre de Rio, un activiste responsable d’un acte récent de sabotage. Comment définir l’acte entre le geste de l’activiste pour la suite du monde et l’acte terroriste au nom d’une lutte qu’on considère juste. Anouk s’en remettra à la sagesse de Thoreau pour définir sa posture. Dans cet article, je propose d’examiner le discours de désenchantement de la narratrice à l’égard de la société contemporaine, de mettre en lumière son repositionnement face à la nature et, enfin, de mieux comprendre comment ce retrait de la narratrice apparaît dans le roman comme une marque de désobéissance civile.Abstract:It seems that the beginning of the twenty-first century represents for many a moment of disenchantment with a humanity constantly confronted with social and existential tensions. This disenchantment takes place most notably in the wake of the terrorist attacks of September 11, 2001 and those that followed in major cities (Paris, London, Madrid), confronting the West with a worldwide violence that finally caught up with it, in the wake, as well, of a growing environmental anguish for a planet in crisis. In this context, since the beginning of the new millennium, we witness the resurgence of the regional and nature in Québec’s literature. If the rural seems to permit certain writers to reconnect with a rural way of life rooted in inherited values, for others, the return to nature reflects a refusal of a contemporary world dedicated to its own destruction: a return to natu","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"62 4","pages":"51 - 72"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141377375","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:The Official Languages Act (OLA) was enacted in 1969, making French and English the official languages of Canada. On May 13, 2023, the federal government amended the OLA for the first time since its creation in 1969 through Bill C-13. While scholars focus on what has been noted as the “big issue” with Bill C-13 – the possible excessive use of the “notwithstanding clause” – I argue that the impact of provincial legislation produced in response to Bill C-13 has been overlooked. By examining the historical rise of official language rights in Canada and the position of French-speaking minorities in Ontario, New Brunswick, and Alberta and their fight for separate French education, I shed light on the history of bilingualism and the competing federal-provincial laws following its application in 1969. I assert that despite various efforts by the federal government to implement language laws to protect francophone minorities and encourage bilingualism as a national narrative, calculated actions at provincial levels reflect the dominant Anglo-Saxon narrative rooted deep within the nation. The lack of unity between federal and provincial governments results in indirect, competing definitions of Canadian national identity and continued questioning of the place of bilingualism in Canada.Abstract:La Loi sur les langues officielles (LLO) a été adoptée en 1969 et a fait du français et de l’anglais les langues officielles du Canada. Le 13 mai 2023, le gouvernement fédéral a modifié la LLO pour la première fois depuis près de 60 ans par le biais du projet de loi C-13. Alors que les chercheurs se concentrent sur ce qui a été considéré comme le « gros problème » du projet de loi C-13 : l’utilisation excessive possible de la « clause dérogatoire », je soutiens que l’on néglige l’impact des lois provinciales élaborées en réponse au projet de loi C-13. En examinant l’essor historique des droits des langues officielles au Canada, ainsi que la position des minorités francophones en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Alberta et leur lutte pour une éducation française séparée, nous jetons de la lumière sur l’histoire du bilinguisme et la concurrence entre la législation fédérale et provinciale depuis 1969. Affirmant que malgré divers efforts du gouvernement fédéral pour mettre en œuvre des lois linguistiques visant à protéger les minorités francophones et à encourager le bilinguisme en tant que récit national, les actions calculées aux niveaux provinciaux reflètent le récit anglo-saxon dominant profondément enraciné dans la nation. Je souligne que le manque d’unité entre les politiques fédérale et provinciales aboutisse à des définitions concurrentes de l’identité nationale canadienne et à une remise en question continue de la place du bilinguisme au Canada.
{"title":"Bill C-13 and the Constitutionally Conflicting Bilingualism in Canada: An Analysis of Three Provincial Approaches to Separate French Education Following the Implementation of the Official Languages Act and Its Larger Impact","authors":"Victoria Pelky","doi":"10.3828/qs.2024.7","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2024.7","url":null,"abstract":"Abstract:The Official Languages Act (OLA) was enacted in 1969, making French and English the official languages of Canada. On May 13, 2023, the federal government amended the OLA for the first time since its creation in 1969 through Bill C-13. While scholars focus on what has been noted as the “big issue” with Bill C-13 – the possible excessive use of the “notwithstanding clause” – I argue that the impact of provincial legislation produced in response to Bill C-13 has been overlooked. By examining the historical rise of official language rights in Canada and the position of French-speaking minorities in Ontario, New Brunswick, and Alberta and their fight for separate French education, I shed light on the history of bilingualism and the competing federal-provincial laws following its application in 1969. I assert that despite various efforts by the federal government to implement language laws to protect francophone minorities and encourage bilingualism as a national narrative, calculated actions at provincial levels reflect the dominant Anglo-Saxon narrative rooted deep within the nation. The lack of unity between federal and provincial governments results in indirect, competing definitions of Canadian national identity and continued questioning of the place of bilingualism in Canada.Abstract:La Loi sur les langues officielles (LLO) a été adoptée en 1969 et a fait du français et de l’anglais les langues officielles du Canada. Le 13 mai 2023, le gouvernement fédéral a modifié la LLO pour la première fois depuis près de 60 ans par le biais du projet de loi C-13. Alors que les chercheurs se concentrent sur ce qui a été considéré comme le « gros problème » du projet de loi C-13 : l’utilisation excessive possible de la « clause dérogatoire », je soutiens que l’on néglige l’impact des lois provinciales élaborées en réponse au projet de loi C-13. En examinant l’essor historique des droits des langues officielles au Canada, ainsi que la position des minorités francophones en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Alberta et leur lutte pour une éducation française séparée, nous jetons de la lumière sur l’histoire du bilinguisme et la concurrence entre la législation fédérale et provinciale depuis 1969. Affirmant que malgré divers efforts du gouvernement fédéral pour mettre en œuvre des lois linguistiques visant à protéger les minorités francophones et à encourager le bilinguisme en tant que récit national, les actions calculées aux niveaux provinciaux reflètent le récit anglo-saxon dominant profondément enraciné dans la nation. Je souligne que le manque d’unité entre les politiques fédérale et provinciales aboutisse à des définitions concurrentes de l’identité nationale canadienne et à une remise en question continue de la place du bilinguisme au Canada.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"1 1","pages":"115 - 91"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141378774","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
If it is true that “[c]inema has from its inception been transnational, circulating more or less freely across borders and utilizing international personnel” (Ezra and Rowden 2006, 2), it is equally indisputable that cinematic traditions have historically reflected and reinforced national, regional, or ethnolinguistic identities. The cinema of Québec is a case in point, such that Bill Marshall’s choice of title for his 2001 landmark study, Quebec National Cinema , generally went unremarked upon. Since the turn of the millennium, however, “other” or immigrant stories are receiving increased interest and representation on screen. The crux of the current terminological dilemma is that while theorists of accented, diaspora, exilic, or transnational cinema tend to privilege films made by immigrant directors, a significant number of Québec films about immigrant experiences have been made by non-immigrant directors. Drawing on films released since 2010 by Onur Karaman, Sophie Deraspe, Denis Villeneuve, and Bachir Bensaddek, I discuss how they defy or destabilize the terminological landscape and propose the distinction between immigrant cinema and the cinema of immigration, the latter of which, I argue, embraces films made about immigration by non-immigrant directors. By bringing together examples of the cinema of immigration and immigrant cinema, this article examines the issues raised by the expanding inclusivity and popularity of stories of and by Québec’s ethnocultural “others.”
如果“[c]电影从一开始就是跨国的,或多或少地自由地跨越国界,并利用国际人员”(Ezra and Rowden 2006,2)是真的,那么同样无可争辩的是,电影传统在历史上反映并加强了国家、地区或民族语言的身份认同。魁省的电影就是一个很好的例子,比尔·马歇尔为他2001年的里程碑式研究选择了魁北克国家电影作为标题,但却没有引起人们的注意。然而,自世纪之交以来,“其他”或移民故事在银幕上受到越来越多的关注和呈现。当前术语困境的关键在于,虽然口音电影、散居电影、流亡电影或跨国电影的理论家倾向于给予移民导演制作的电影特权,但大量关于移民经历的quamebec电影是由非移民导演制作的。根据奥努尔·卡拉曼、索菲·德拉斯佩、丹尼斯·维伦纽夫和贝希尔·本萨戴克自2010年以来发行的电影,我讨论了他们是如何挑战或破坏术语格局的,并提出了移民电影和移民电影之间的区别,我认为后者包含了非移民导演拍摄的移民电影。通过将移民电影和移民电影的例子结合在一起,本文探讨了quamezbec的种族文化“他者”的故事日益扩大的包容性和受欢迎程度所带来的问题。
{"title":"Does it Matter Who Directs the Story? Comparing Québec’s Immigrant Cinema and the Cinema of Immigration Through Case Studies of Karaman and Deraspe, Villeneuve and Bensaddek","authors":"Miléna Santoro","doi":"10.3828/qs.2023.18","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2023.18","url":null,"abstract":"\u0000 If it is true that “[c]inema has from its inception been transnational, circulating more or less freely across borders and utilizing international personnel” (Ezra and Rowden 2006, 2), it is equally indisputable that cinematic traditions have historically reflected and reinforced national, regional, or ethnolinguistic identities. The cinema of Québec is a case in point, such that Bill Marshall’s choice of title for his 2001 landmark study,\u0000 Quebec National Cinema\u0000 , generally went unremarked upon. Since the turn of the millennium, however, “other” or immigrant stories are receiving increased interest and representation on screen. The crux of the current terminological dilemma is that while theorists of accented, diaspora, exilic, or transnational cinema tend to privilege films made by immigrant directors, a significant number of Québec films about immigrant experiences have been made by non-immigrant directors. Drawing on films released since 2010 by Onur Karaman, Sophie Deraspe, Denis Villeneuve, and Bachir Bensaddek, I discuss how they defy or destabilize the terminological landscape and propose the distinction between immigrant cinema and the cinema of immigration, the latter of which, I argue, embraces films made about immigration by non-immigrant directors. By bringing together examples of the cinema of immigration and immigrant cinema, this article examines the issues raised by the expanding inclusivity and popularity of stories of and by Québec’s ethnocultural “others.”\u0000","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" 9","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138614430","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La condamnation de l’anthropocentrisme comme source principale des maux d’une nature dominée par l’humain constitue indéniablement l’un des thèmes récurrents dans l’œuvre de Louis Hamelin. Farouche défenseur de la nature, l’auteur dénonce en effet dans ses fictions la brutalité de l’Homme et encense la valeur intrinsèque de la nature non humaine. Cependant, si Autour d’Éva (2016) ne fait pas exception, c’est avec ce roman que Hamelin étoffe sa perspective écologique qui jusque-là ne s’était que peu souciée de l’expérience de la femme dans le rapport qui existe entre les humains et la nature. En faisant résonner la voix d’une protagoniste femme d’un bout à l’autre du récit, la fiction explore le rapport entre l’humain et le non humain en examinant la relation homme/nature en miroir de la relation homme/femme. Aussi, cet article se proposet-il d’envisager le roman Autour d’Éva tel la mise en scène d’une éthique écoféministe qui prendra forme dans la déconstruction du cadre conceptuel oppressif de type androcentrique à l’origine de la domination conjointe de la femme et de la nature. Cette éthique écoféministe se cristallisera par ailleurs dans la proposition d’une nouvelle réalité intégrative dans laquelle s’opère une relation de partenariat entre les femmes, les hommes et la nature non humaine.
{"title":"D’une éthique écoféministe: Émancipation et partenariat dans\u0000 Autour d’Éva\u0000 de Louis Hamelin","authors":"Nadra Hebouche","doi":"10.3828/qs.2023.19","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2023.19","url":null,"abstract":"La condamnation de l’anthropocentrisme comme source principale des maux d’une nature dominée par l’humain constitue indéniablement l’un des thèmes récurrents dans l’œuvre de Louis Hamelin. Farouche défenseur de la nature, l’auteur dénonce en effet dans ses fictions la brutalité de l’Homme et encense la valeur intrinsèque de la nature non humaine. Cependant, si\u0000 Autour d’Éva\u0000 (2016) ne fait pas exception, c’est avec ce roman que Hamelin étoffe sa perspective écologique qui jusque-là ne s’était que peu souciée de l’expérience de la femme dans le rapport qui existe entre les humains et la nature. En faisant résonner la voix d’une protagoniste femme d’un bout à l’autre du récit, la fiction explore le rapport entre l’humain et le non humain en examinant la relation homme/nature en miroir de la relation homme/femme. Aussi, cet article se proposet-il d’envisager le roman\u0000 Autour d’Éva\u0000 tel la mise en scène d’une éthique écoféministe qui prendra forme dans la déconstruction du cadre conceptuel oppressif de type androcentrique à l’origine de la domination conjointe de la femme et de la nature. Cette éthique écoféministe se cristallisera par ailleurs dans la proposition d’une nouvelle réalité intégrative dans laquelle s’opère une relation de partenariat entre les femmes, les hommes et la nature non humaine.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" 14","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138620401","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}