T. Goulenok , C. François , A. Mageau , C. Dossier , E. Hachulla , T. Papo , K. Sacre
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L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances que les patients suivis pour une MSIA ont de l’infection HPV.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Un questionnaire anonyme, accessible par QR code entre le 1er avril et le 30 juin 2024, a été proposé aux patients suivis pour MSIA. L’étude interrogeait les caractéristiques épidémiologiques, le statut vaccinal vis-à-vis de HPV et les connaissances sur l’infection à HPV. L’enquête s’est déroulée du 1er avril au 30 juin 2024. Les questionnaires ont été distribués aux patients lors de rendez-vous médicaux ou via les listes de diffusion de 2 centres universitaires tertiaires en France. La distribution a été facilitée par le réseau français des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires (FAI2R) et les principales associations françaises de patients atteints de MSIA. Les questionnaires remplis partiellement (<<!--> <!-->60 % des réponses) ou par des patients n’ayant pas rapporté de diagnostic de MSIA ont été exclus de l’analyse. Les connaissances que les patients avaient de l’infection HPV étaient évaluées au moyen de 12 propositions que les patients devaient qualifier chacune « vraie » ou « fausse ». Une réponse correcte était créditée de 1 point et une réponse incorrecte de 0 point. Le score total maximum était compris entre 0 et 7. Les scores de connaissances des patients acceptant et refusant le vaccin ont été comparés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent vingt-neuf patients ont participé à l’étude. Les questionnaires partiellement remplis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34) ou remplis par des patients n’ayant pas rapporté de MSIA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) ont été exclus et 377 questionnaires ont été analysés. 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Environ 25 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->100/377) des patients ignoraient l’existence d’un vaccin efficace contre HPV. Environ 10 % des patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34/377) pensaient à tort que les MSIA contre-indiquent la vaccination anti-HPV et 32 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->121/377) ignoraient que la vaccination contre HPV pouvait être proposée à l’âge adulte en vaccination de rattrapage. Le score moyen des connaissances de l’infection HPV était de 4<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 (de 0 à 7). Seules 35 patientes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35/377, 9 %) ont déclaré avoir été vaccinées contre HPV à l’adolescence. Plus de 80 % des patientes vaccinées (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->29/35) avaient moins de 40 an<span>s</span> au moment de l’enquête. Près de 50 % des patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->157/318) accepteraient une vaccination de rattrapage à l’âge adulte. 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L’étude interrogeait les caractéristiques épidémiologiques, le statut vaccinal vis-à-vis de HPV et les connaissances sur l’infection à HPV. L’enquête s’est déroulée du 1er avril au 30 juin 2024. Les questionnaires ont été distribués aux patients lors de rendez-vous médicaux ou via les listes de diffusion de 2 centres universitaires tertiaires en France. La distribution a été facilitée par le réseau français des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires (FAI2R) et les principales associations françaises de patients atteints de MSIA. Les questionnaires remplis partiellement (<<!--> <!-->60 % des réponses) ou par des patients n’ayant pas rapporté de diagnostic de MSIA ont été exclus de l’analyse. Les connaissances que les patients avaient de l’infection HPV étaient évaluées au moyen de 12 propositions que les patients devaient qualifier chacune « vraie » ou « fausse ». Une réponse correcte était créditée de 1 point et une réponse incorrecte de 0 point. Le score total maximum était compris entre 0 et 7. Les scores de connaissances des patients acceptant et refusant le vaccin ont été comparés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent vingt-neuf patients ont participé à l’étude. Les questionnaires partiellement remplis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34) ou remplis par des patients n’ayant pas rapporté de MSIA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) ont été exclus et 377 questionnaires ont été analysés. Trois cent vingt-deux patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->322/377, 85 %) étaient des femmes et la plupart d’entre eux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->305/377, 81 %) étaient âgée de 20 à 65 ans. Le lupus érythémateux systémique, le syndrome de Sjögren, les vascularites systémiques, les myosites inflammatoires et la sclérose systémique représentaient près de 80 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->291/377) des MSIA déclarées. 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Le score moyen des connaissances de l’infection HPV était de 4<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 (de 0 à 7). Seules 35 patientes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35/377, 9 %) ont déclaré avoir été vaccinées contre HPV à l’adolescence. Plus de 80 % des patientes vaccinées (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->29/35) avaient moins de 40 an<span>s</span> au moment de l’enquête. Près de 50 % des patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->157/318) accepteraient une vaccination de rattrapage à l’âge adulte. L’acceptation vaccinale était associée à un score de connaissance de l’infection HPV plus élevé (OR 1,3, 95 % CI [1,1–1,4] pour un incrément de 1 point) après analyse multivariable impliquant le sexe, l’âge et le type de MSIA.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les connaissances que les patients atteints de MSIA ont de l’infection HPV sont limitées. 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Que savent les patients suivis pour une maladie systémique inflammatoire ou autoimmune de l’infection à human papillomavirus ?
Introduction
L’infection persistante à human papillomavirus (HPV) est la cause du cancer du col de l’utérus. Les patients pris en charge pour une maladie systémique inflammatoire ou auto-immune (MSIA) et exposés à un traitement immunosuppresseur sont à haut risque d’infection persistante à HPV. Bien que la vaccination contre HPV soit sûre, protège du cancer du col de l’utérus et réduise la mortalité qui lui est associée, la couverture vaccinale des patients suivis pour MSIA est faible. L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances que les patients suivis pour une MSIA ont de l’infection HPV.
Patients et méthodes
Un questionnaire anonyme, accessible par QR code entre le 1er avril et le 30 juin 2024, a été proposé aux patients suivis pour MSIA. L’étude interrogeait les caractéristiques épidémiologiques, le statut vaccinal vis-à-vis de HPV et les connaissances sur l’infection à HPV. L’enquête s’est déroulée du 1er avril au 30 juin 2024. Les questionnaires ont été distribués aux patients lors de rendez-vous médicaux ou via les listes de diffusion de 2 centres universitaires tertiaires en France. La distribution a été facilitée par le réseau français des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires (FAI2R) et les principales associations françaises de patients atteints de MSIA. Les questionnaires remplis partiellement (< 60 % des réponses) ou par des patients n’ayant pas rapporté de diagnostic de MSIA ont été exclus de l’analyse. Les connaissances que les patients avaient de l’infection HPV étaient évaluées au moyen de 12 propositions que les patients devaient qualifier chacune « vraie » ou « fausse ». Une réponse correcte était créditée de 1 point et une réponse incorrecte de 0 point. Le score total maximum était compris entre 0 et 7. Les scores de connaissances des patients acceptant et refusant le vaccin ont été comparés.
Résultats
Quatre cent vingt-neuf patients ont participé à l’étude. Les questionnaires partiellement remplis (n = 34) ou remplis par des patients n’ayant pas rapporté de MSIA (n = 18) ont été exclus et 377 questionnaires ont été analysés. Trois cent vingt-deux patients (n = 322/377, 85 %) étaient des femmes et la plupart d’entre eux (n = 305/377, 81 %) étaient âgée de 20 à 65 ans. Le lupus érythémateux systémique, le syndrome de Sjögren, les vascularites systémiques, les myosites inflammatoires et la sclérose systémique représentaient près de 80 % (n = 291/377) des MSIA déclarées. Plus de 20 % (n = 85/377) des patients ne savaient pas que le cancer du col de l’utérus était causé par HPV et plus de 60 % (n = 229/377) que HPV pouvait causer un cancer ORL. Cinquante-quatre pour cent (n = 205/377) des patients ignoraient que l’infection HPV est plus fréquente chez les patients soumis à un traitement immunosuppresseur. Plus de 35 % (n = 134/377) des patients ignoraient que HPV se transmet lors des rapports sexuels. Environ 25 % (n = 100/377) des patients ignoraient l’existence d’un vaccin efficace contre HPV. Environ 10 % des patients (n = 34/377) pensaient à tort que les MSIA contre-indiquent la vaccination anti-HPV et 32 % (n = 121/377) ignoraient que la vaccination contre HPV pouvait être proposée à l’âge adulte en vaccination de rattrapage. Le score moyen des connaissances de l’infection HPV était de 4 ± 2,3 (de 0 à 7). Seules 35 patientes (n = 35/377, 9 %) ont déclaré avoir été vaccinées contre HPV à l’adolescence. Plus de 80 % des patientes vaccinées (n = 29/35) avaient moins de 40 ans au moment de l’enquête. Près de 50 % des patients (n = 157/318) accepteraient une vaccination de rattrapage à l’âge adulte. L’acceptation vaccinale était associée à un score de connaissance de l’infection HPV plus élevé (OR 1,3, 95 % CI [1,1–1,4] pour un incrément de 1 point) après analyse multivariable impliquant le sexe, l’âge et le type de MSIA.
Conclusion
Les connaissances que les patients atteints de MSIA ont de l’infection HPV sont limitées. Un faible niveau de connaissances est associé à une moins bonne acceptabilité vaccinale.
期刊介绍:
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