H. De Boysson , K.H. Ly , L. Geffray , T. Quéméneur , E. Liozon , H. Bezanahary , N. Le Gouellec , A. Audemard-Verger , A. Dumont , S. Deshayes , J. Boutemy , G. Maigné , N. Martin Silva , A. Sultan , B. Le Mauff , J.J. Parienti , A. Aouba
{"title":"巨细胞动脉炎患者在初始皮质类固醇治疗的基础上联合使用 4 个月的阿纳金拉:一项多中心、随机、双盲、安慰剂对照研究","authors":"H. De Boysson , K.H. Ly , L. Geffray , T. Quéméneur , E. Liozon , H. Bezanahary , N. Le Gouellec , A. Audemard-Verger , A. Dumont , S. Deshayes , J. Boutemy , G. Maigné , N. Martin Silva , A. Sultan , B. Le Mauff , J.J. Parienti , A. Aouba","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.381","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’efficacité et la tolérance de l’anakinra (ANK) dans l’artérite à cellules géantes (ACG) a été rapportée dans des séries de quelques cas. Une validation dans une étude méthodologiquement plus robuste est nécessaire.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude de phase III (NCT02902731 ; étude GiANT), prospective, multicentrique, randomisée, en double aveugle et controlée contre placebo (PBO), sur une durée de 52 semaines. Les patients avec une ACG étaient randomisés selon un rapport 1 :1 dans le bras ANK ou dans le bras PBO. De l’inclusion jusqu’à la semaine 16 (S16), les patients dans le bras ANK recevaient une injection quotidienne d’ANK 100<!--> <!-->mg en sous-cutanée (SC), tandis que les patients dans l’autre bras recevaient un PBO. Dans les deux bras, le schéma de décroissance des glucocorticoïdes (GC) était le même et un arrêt définitif était planifié à S52. Les objectifs de l’étude étaient les taux de rechute à S16, S26 et S52, ainsi que le respect du schéma de décroissance et sevrage des GC. Il était prévu d’inclure 70 patients. L’étude a été prématurément interrompue lors de la pandémie de SARS-Cov2. Nous présentons tout de même les résultats des 30 patients inclus.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Cinq centres ont participé à l’étude, permettant d’inclure 30 patients avec un nouveau diagnostic d’ACG. La randomisation a réparti les patients de la manière suivante : 17 dans le groupe ANK et 13 dans le groupe PBO. 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Dans les deux bras, le schéma de décroissance des glucocorticoïdes (GC) était le même et un arrêt définitif était planifié à S52. Les objectifs de l’étude étaient les taux de rechute à S16, S26 et S52, ainsi que le respect du schéma de décroissance et sevrage des GC. Il était prévu d’inclure 70 patients. L’étude a été prématurément interrompue lors de la pandémie de SARS-Cov2. Nous présentons tout de même les résultats des 30 patients inclus.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Cinq centres ont participé à l’étude, permettant d’inclure 30 patients avec un nouveau diagnostic d’ACG. La randomisation a réparti les patients de la manière suivante : 17 dans le groupe ANK et 13 dans le groupe PBO. Les caractéristiques des patients au diagnostic n’étaient pas différentes dans les deux groupes. Durant les 16 premières semaines, le taux de rechute était de 12 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) dans le groupe ANK et 23 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) dans le groupe PBO (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,63). A la S26, un total de 12 (40 %) patients avait rechuté, 8 (47 %) et 4 (31 %) dans les groupes ANK et PBO, respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,47). A la S52, le taux de rechute (au total 50 %) n’était pas différent dans les deux groupes (ANK : 53 % vs. PBO : 46 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->1). Deux patients dans chaque groupe parvenaient à arrêter les GC à S52. Sept effets indésirables sérieux étaient rapportés chez 5 patients, dont 4 ayant reçu de l’ANK.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Bien que prématurément interrompue, cette étude ne permet pas de démontrer que l’adjonction de 4 mois d’anakinra à la corticothérapie initiale introduite dans l’ACG permette de réduire le risque de rechute ou l’exposition aux glucocorticoïdes. 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Association de 4 mois d’anakinra à la corticothérapie initiale dans l’artérite à cellules géantes : étude multricentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo
Introduction
L’efficacité et la tolérance de l’anakinra (ANK) dans l’artérite à cellules géantes (ACG) a été rapportée dans des séries de quelques cas. Une validation dans une étude méthodologiquement plus robuste est nécessaire.
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude de phase III (NCT02902731 ; étude GiANT), prospective, multicentrique, randomisée, en double aveugle et controlée contre placebo (PBO), sur une durée de 52 semaines. Les patients avec une ACG étaient randomisés selon un rapport 1 :1 dans le bras ANK ou dans le bras PBO. De l’inclusion jusqu’à la semaine 16 (S16), les patients dans le bras ANK recevaient une injection quotidienne d’ANK 100 mg en sous-cutanée (SC), tandis que les patients dans l’autre bras recevaient un PBO. Dans les deux bras, le schéma de décroissance des glucocorticoïdes (GC) était le même et un arrêt définitif était planifié à S52. Les objectifs de l’étude étaient les taux de rechute à S16, S26 et S52, ainsi que le respect du schéma de décroissance et sevrage des GC. Il était prévu d’inclure 70 patients. L’étude a été prématurément interrompue lors de la pandémie de SARS-Cov2. Nous présentons tout de même les résultats des 30 patients inclus.
Résultats
Cinq centres ont participé à l’étude, permettant d’inclure 30 patients avec un nouveau diagnostic d’ACG. La randomisation a réparti les patients de la manière suivante : 17 dans le groupe ANK et 13 dans le groupe PBO. Les caractéristiques des patients au diagnostic n’étaient pas différentes dans les deux groupes. Durant les 16 premières semaines, le taux de rechute était de 12 % (n = 2) dans le groupe ANK et 23 % (n = 3) dans le groupe PBO (p = 0,63). A la S26, un total de 12 (40 %) patients avait rechuté, 8 (47 %) et 4 (31 %) dans les groupes ANK et PBO, respectivement (p = 0,47). A la S52, le taux de rechute (au total 50 %) n’était pas différent dans les deux groupes (ANK : 53 % vs. PBO : 46 %, p = 1). Deux patients dans chaque groupe parvenaient à arrêter les GC à S52. Sept effets indésirables sérieux étaient rapportés chez 5 patients, dont 4 ayant reçu de l’ANK.
Conclusion
Bien que prématurément interrompue, cette étude ne permet pas de démontrer que l’adjonction de 4 mois d’anakinra à la corticothérapie initiale introduite dans l’ACG permette de réduire le risque de rechute ou l’exposition aux glucocorticoïdes. Le faible effectif et le design choisi sont des limites à prendre en considération. Néanmoins, cette étude ne plaide pas en faveur de l’utilisation de l’anakinra dans l’artérite à cellules géantes.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.