C. Duga , A. Trottier , N. Niamba , P. Andreau , V. Vincent , A.K. Illner , J. Thomassin Branchu
{"title":"Oise老年人的家庭照顾者在通过饮食预防健康方面有什么需求?","authors":"C. Duga , A. Trottier , N. Niamba , P. Andreau , V. Vincent , A.K. Illner , J. Thomassin Branchu","doi":"10.1016/j.nupar.2023.03.093","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction et but de l’étude</h3><p>En France, l’Insee projette que 12 millions de personnes auront plus de 65 ans en 2040. De plus, en 2020, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était de 12,1 ans pour les femmes et 10,6 ans pour les hommes. Cela se traduit notamment par une dégradation des capacités physiques et psychiques ; or, un senior en perte d’autonomie est une personne ayant besoin d’aide au quotidien. Ainsi, 4,3 millions de Français assuraient le rôle d’aidant auprès d’un proche âgé en 2015. Ces proches aidants soutiennent la personne âgée qu’ils accompagnent dans ses tâches quotidiennes (ménagères, de santé), mais sont aussi un soutien moral important. De nombreux aidants rencontrent des difficultés à concilier ce rôle avec leur vie personnelle et professionnelle. Cela peut conduire à une négligence de leur propre santé, si bien qu’un aidant sur trois décède avant son aidé. Néanmoins, peu d’études sont disponibles sur ce sujet. C’est dans ce contexte que la recherche-action AlimAidants a vu le jour, grâce au soutien de la Conférence des financeurs de l’Oise, pour la période 2022–2024. Elle a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des proches aidants à travers leur alimentation. La première phase du projet a eu pour but de réaliser un diagnostic territorial des proches aidants dans l’Oise afin d’identifier des actions de prévention adaptées à leurs attentes.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Cette première phase a consisté en un état des lieux par le biais d’un questionnaire semi-quantitatif en format papier ou numérique. Cette enquête a recueilli les informations de plusieurs catégories : profil de l’aidant et de l’aidé, soutien apporté, conséquences de ce soutien sur la santé de l’aidant, sa vie professionnelle et personnelle. Une seconde partie abordait les autres aidants et les structures disponibles, l’alimentation de l’aidant et de l’aidé, les besoins en prévention, ainsi que les formats de prédilection. Ce questionnaire a été diffusé aux aidants par le biais des professionnels, associations et centres sociaux dans l’ensemble du territoire de l’Oise, entre février et juin 2022.</p></div><div><h3>Résultats et analyses statistiques</h3><p>Trente-huit réponses ont été reçues sur les 99 sollicitations. Les aidants sont majoritairement des femmes (71 %), vivent en couple (68 %) et sont âgés en moyenne de 59,7 ans. Cinquante-trois pour cent des aidants exercent une activité professionnelle. Ils soutiennent tous les jours leur aidé pour 66 %, et effectuent 4,7 tâches (soutien moral [90 %], gestion du budget [90 %], santé [79 %], repas [74 %], mobilité [58 %], ménage [53 %] ou encore soins [29 %]). Leur rôle est globalement perçu comme « normal » (82 %), étant un « devoir » (53 %) et « difficile » (50 %). L’aide apportée a des conséquences directes sur le proche aidant : stress et anxiété (61 %), fatigue morale et physique (58 % et 55 %), douleurs physiques (42 %). Les aidants en activité et âgés de moins de 65 ans citent davantage d’items positifs et perçoivent moins de contrainte que les aidants plus âgés et sans activité professionnelle. En ce qui concerne l’alimentation, 63 % font les courses de leur aidé et 56 % préparent ses repas. La majorité des proches aidants (84 %) s’intéresse à la thématique de l’alimentation. Les préférences concernant des actions de prévention sont les repas rapides (71 %), l’alimentation adaptée à des pathologies (66 %), les choix lors des courses (66 %), l’équilibre alimentaire (66 %), cuisiner à petit budget (58 %) ou encore la lutte contre la dénutrition (58 %). Les formats plébiscités varient selon la situation professionnelle de l’aidant : numériques et en différé pour les actifs, et ateliers en présentiel pour les retraités et sans activité.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ce diagnostic territorial montre la diversité des besoins des proches aidants en termes d’alimentation, de santé et de bien-être, notamment liés à une charge mentale importante. Des interventions multiformat sont envisagées pour répondre à ces demandes : ateliers participatifs autour d’une ou plusieurs thématiques, dans plusieurs villes de l’Oise, des tables rondes, des webinaires accessibles en replay ou encore des vidéo courtes sur les réseaux sociaux. Les thématiques retenues sont celles ressortant de l’enquête et les fiches action sont en cours de rédaction pour un démarrage des actions à l’automne 2022. La difficulté d’accession à la cible lors de l’enquête a mis en lumière la nécessité de la collaboration avec les acteurs territoriaux (professionnels et associatifs) et l’ancrage dans un calendrier coopératif d’actions.</p></div>","PeriodicalId":54702,"journal":{"name":"Nutrition Clinique et Metabolisme","volume":"37 2","pages":"Pages e51-e52"},"PeriodicalIF":0.5000,"publicationDate":"2023-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Quels sont les besoins des proches aidants des personnes âgées de l’Oise en termes de prévention à la santé par l’alimentation ?\",\"authors\":\"C. Duga , A. Trottier , N. Niamba , P. Andreau , V. Vincent , A.K. Illner , J. 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Cela peut conduire à une négligence de leur propre santé, si bien qu’un aidant sur trois décède avant son aidé. Néanmoins, peu d’études sont disponibles sur ce sujet. C’est dans ce contexte que la recherche-action AlimAidants a vu le jour, grâce au soutien de la Conférence des financeurs de l’Oise, pour la période 2022–2024. Elle a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des proches aidants à travers leur alimentation. La première phase du projet a eu pour but de réaliser un diagnostic territorial des proches aidants dans l’Oise afin d’identifier des actions de prévention adaptées à leurs attentes.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Cette première phase a consisté en un état des lieux par le biais d’un questionnaire semi-quantitatif en format papier ou numérique. Cette enquête a recueilli les informations de plusieurs catégories : profil de l’aidant et de l’aidé, soutien apporté, conséquences de ce soutien sur la santé de l’aidant, sa vie professionnelle et personnelle. Une seconde partie abordait les autres aidants et les structures disponibles, l’alimentation de l’aidant et de l’aidé, les besoins en prévention, ainsi que les formats de prédilection. Ce questionnaire a été diffusé aux aidants par le biais des professionnels, associations et centres sociaux dans l’ensemble du territoire de l’Oise, entre février et juin 2022.</p></div><div><h3>Résultats et analyses statistiques</h3><p>Trente-huit réponses ont été reçues sur les 99 sollicitations. Les aidants sont majoritairement des femmes (71 %), vivent en couple (68 %) et sont âgés en moyenne de 59,7 ans. Cinquante-trois pour cent des aidants exercent une activité professionnelle. Ils soutiennent tous les jours leur aidé pour 66 %, et effectuent 4,7 tâches (soutien moral [90 %], gestion du budget [90 %], santé [79 %], repas [74 %], mobilité [58 %], ménage [53 %] ou encore soins [29 %]). Leur rôle est globalement perçu comme « normal » (82 %), étant un « devoir » (53 %) et « difficile » (50 %). L’aide apportée a des conséquences directes sur le proche aidant : stress et anxiété (61 %), fatigue morale et physique (58 % et 55 %), douleurs physiques (42 %). Les aidants en activité et âgés de moins de 65 ans citent davantage d’items positifs et perçoivent moins de contrainte que les aidants plus âgés et sans activité professionnelle. En ce qui concerne l’alimentation, 63 % font les courses de leur aidé et 56 % préparent ses repas. La majorité des proches aidants (84 %) s’intéresse à la thématique de l’alimentation. Les préférences concernant des actions de prévention sont les repas rapides (71 %), l’alimentation adaptée à des pathologies (66 %), les choix lors des courses (66 %), l’équilibre alimentaire (66 %), cuisiner à petit budget (58 %) ou encore la lutte contre la dénutrition (58 %). Les formats plébiscités varient selon la situation professionnelle de l’aidant : numériques et en différé pour les actifs, et ateliers en présentiel pour les retraités et sans activité.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ce diagnostic territorial montre la diversité des besoins des proches aidants en termes d’alimentation, de santé et de bien-être, notamment liés à une charge mentale importante. Des interventions multiformat sont envisagées pour répondre à ces demandes : ateliers participatifs autour d’une ou plusieurs thématiques, dans plusieurs villes de l’Oise, des tables rondes, des webinaires accessibles en replay ou encore des vidéo courtes sur les réseaux sociaux. 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Quels sont les besoins des proches aidants des personnes âgées de l’Oise en termes de prévention à la santé par l’alimentation ?
Introduction et but de l’étude
En France, l’Insee projette que 12 millions de personnes auront plus de 65 ans en 2040. De plus, en 2020, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était de 12,1 ans pour les femmes et 10,6 ans pour les hommes. Cela se traduit notamment par une dégradation des capacités physiques et psychiques ; or, un senior en perte d’autonomie est une personne ayant besoin d’aide au quotidien. Ainsi, 4,3 millions de Français assuraient le rôle d’aidant auprès d’un proche âgé en 2015. Ces proches aidants soutiennent la personne âgée qu’ils accompagnent dans ses tâches quotidiennes (ménagères, de santé), mais sont aussi un soutien moral important. De nombreux aidants rencontrent des difficultés à concilier ce rôle avec leur vie personnelle et professionnelle. Cela peut conduire à une négligence de leur propre santé, si bien qu’un aidant sur trois décède avant son aidé. Néanmoins, peu d’études sont disponibles sur ce sujet. C’est dans ce contexte que la recherche-action AlimAidants a vu le jour, grâce au soutien de la Conférence des financeurs de l’Oise, pour la période 2022–2024. Elle a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des proches aidants à travers leur alimentation. La première phase du projet a eu pour but de réaliser un diagnostic territorial des proches aidants dans l’Oise afin d’identifier des actions de prévention adaptées à leurs attentes.
Matériel et méthodes
Cette première phase a consisté en un état des lieux par le biais d’un questionnaire semi-quantitatif en format papier ou numérique. Cette enquête a recueilli les informations de plusieurs catégories : profil de l’aidant et de l’aidé, soutien apporté, conséquences de ce soutien sur la santé de l’aidant, sa vie professionnelle et personnelle. Une seconde partie abordait les autres aidants et les structures disponibles, l’alimentation de l’aidant et de l’aidé, les besoins en prévention, ainsi que les formats de prédilection. Ce questionnaire a été diffusé aux aidants par le biais des professionnels, associations et centres sociaux dans l’ensemble du territoire de l’Oise, entre février et juin 2022.
Résultats et analyses statistiques
Trente-huit réponses ont été reçues sur les 99 sollicitations. Les aidants sont majoritairement des femmes (71 %), vivent en couple (68 %) et sont âgés en moyenne de 59,7 ans. Cinquante-trois pour cent des aidants exercent une activité professionnelle. Ils soutiennent tous les jours leur aidé pour 66 %, et effectuent 4,7 tâches (soutien moral [90 %], gestion du budget [90 %], santé [79 %], repas [74 %], mobilité [58 %], ménage [53 %] ou encore soins [29 %]). Leur rôle est globalement perçu comme « normal » (82 %), étant un « devoir » (53 %) et « difficile » (50 %). L’aide apportée a des conséquences directes sur le proche aidant : stress et anxiété (61 %), fatigue morale et physique (58 % et 55 %), douleurs physiques (42 %). Les aidants en activité et âgés de moins de 65 ans citent davantage d’items positifs et perçoivent moins de contrainte que les aidants plus âgés et sans activité professionnelle. En ce qui concerne l’alimentation, 63 % font les courses de leur aidé et 56 % préparent ses repas. La majorité des proches aidants (84 %) s’intéresse à la thématique de l’alimentation. Les préférences concernant des actions de prévention sont les repas rapides (71 %), l’alimentation adaptée à des pathologies (66 %), les choix lors des courses (66 %), l’équilibre alimentaire (66 %), cuisiner à petit budget (58 %) ou encore la lutte contre la dénutrition (58 %). Les formats plébiscités varient selon la situation professionnelle de l’aidant : numériques et en différé pour les actifs, et ateliers en présentiel pour les retraités et sans activité.
Conclusion
Ce diagnostic territorial montre la diversité des besoins des proches aidants en termes d’alimentation, de santé et de bien-être, notamment liés à une charge mentale importante. Des interventions multiformat sont envisagées pour répondre à ces demandes : ateliers participatifs autour d’une ou plusieurs thématiques, dans plusieurs villes de l’Oise, des tables rondes, des webinaires accessibles en replay ou encore des vidéo courtes sur les réseaux sociaux. Les thématiques retenues sont celles ressortant de l’enquête et les fiches action sont en cours de rédaction pour un démarrage des actions à l’automne 2022. La difficulté d’accession à la cible lors de l’enquête a mis en lumière la nécessité de la collaboration avec les acteurs territoriaux (professionnels et associatifs) et l’ancrage dans un calendrier coopératif d’actions.
期刊介绍:
Nutrition Clinique et Métabolisme is the journal of the French-speaking Society of Enteral and Parenteral Nutrition. Associating clinicians, biologists, pharmacists, and fundamentalists, the articles presented in the journal concern man and animals, and deal with organs and cells. The goal is a better understanding of the effects of artificial nutrition and human metabolism. Original articles, general reviews, update articles, technical notes and communications are published, as well as editorials and case reports.