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摘要
本文旨在研究伊芙琳·施拉格(evelyn Schlag)的《Die Krankung》和《Der Tod und das Madchen: III》(Rosamunde)中语言和身体之间的关系,以及言语和性别身份之间的关系。埃尔弗里德·耶利内克的《魔杖》。尽管这些作品的语气不同,属于两种不同的文学流派,但似乎有可能将分析集中在一个共同的问题上:“作家”的角色是否能够抓住自己的身体?在这个角度上,我们依赖于朱迪思·巴特勒对拉康精神分析的批判,同时考虑她关于身体话语建构的理论。可以发展三个主题:女性“隐形”的辩证法,身体物化的过程,以及假面舞会的颠覆性实践,因为它在身体和写作的起源框架内揭示了某些异化机制。因此,我们可以说,身体的戏剧是这些作品的基础:作者试图从象征秩序中提取自己,并破坏构成身份的类别的基础,即欲望、生物性(sex)和性身份(gender)。如果写作过程让我们认为《Die Krankung》超越了自恋的冒犯和疾病,那么这种否认在耶林的宇宙中似乎是不可能的:它的“女英雄”,像许多能指的鬼魂一样进化,开始了一场永恒的死亡之舞。
écrivain-e. Par-delà le genre – par-delà le corps ?
Cet article propose d’etudier la relation qu’entretiennent, d’une part, le langage et le corps et, d’autre part, la parole et l’identite sexuelle dans Die Krankung d’Evelyn Schlag et Der Tod und das Madchen : III (Rosamunde) ; V (Die Wand) d’Elfriede Jelinek. Malgre les divergences de ton que presentent ces oeuvres, qui appartiennent a deux genres litteraires differents, il semble permis de centrer l’analyse sur une problematique commune : le personnage de « l’ecrivain-e » parvient-il a saisir son propre corps ? Dans cette perspective, nous nous appuyons sur la critique formulee par Judith Butler a l’egard de la psychanalyse lacanienne, tout en considerant sa theorie sur la construction discursive du corps. Trois thematiques peuvent etre developpees : la dialectique de « l’in-visibilite » feminine, les processus de materialisation du corps et la pratique subversive de la mascarade en tant qu’elle met en evidence certains mecanismes d’alienation dans le cadre d’une genese du corps et de l’ecriture. Aussi peut-on affirmer que le drame du corps investi symboliquement sous-tend ces œuvres : l’ecrivain-e tente de s’extraire de l’ordre symbolique et de saper les fondements des categories constitutives de l’identite que sont le desir, le sexe biologique (sex) et l’identite sexuelle (gender). Si les processus d’ecriture laissent envisager un depassement de l’offense narcissique et de la maladie dans Die Krankung, un tel denouement parait exclu dans l’univers jelinekien : ses « heroines », qui evoluent comme autant de fantomes du signifiant, entament une eternelle danse de mort.