{"title":"恐怖主义的现状","authors":"A. Simonin","doi":"10.1017/ahss.2023.2","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé La Terreur, ces dix-huit mois du gouvernement révolutionnaire de l’an II généralement compris entre mars 1793 et juillet 1794, est probablement la période de l’histoire de la Révolution qui résiste le plus à l’interprétation. Et l’intérêt, pour ne pas dire la passion, dans la recherche des causes et des responsables qui anime ceux qui en furent les contemporains, et les potentielles victimes, est d’une intensité qui ne se démentira pas au xixe siècle, voire au xxe siècle, chez les historiens cette fois. L’historiographie récente de la Terreur, dont certains ouvrages sont ici analysés, est d’un ton plus apaisé. Malgré des désaccords persistants, un consensus s’est fait jour. Les émotions sont reconnues comme facteur décisif des choix radicaux faits par les acteurs. Ces choix ne sont pas seulement rationnels et contraints, puisque dictés par les circonstances ; ils ne trahissent pas non plus une vision politique cohérente, un système matrice d’une pensée totalitaire, mais bien plutôt des ajustements que des individus sont forcés de faire pour rester en cohérence avec les « communautés émotionnelles » auxquelles ils appartiennent. Les émotions ne sont pas un paradigme neuf : c’est Lucien Febvre qui, dès la fin des années 1930, a alerté sur leur importance pour l’historien. Appliquées à la Terreur, dans les champs historiographiques français et anglais, les émotions participent d’une nouvelle histoire des élites. Mais peuvent-elles, à elles seules, rendre compte de cet état d’exception qu’est l’état de guerre expérimenté par la France durant la Terreur ?","PeriodicalId":35258,"journal":{"name":"Annales","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Actualité de la Terreur\",\"authors\":\"A. Simonin\",\"doi\":\"10.1017/ahss.2023.2\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé La Terreur, ces dix-huit mois du gouvernement révolutionnaire de l’an II généralement compris entre mars 1793 et juillet 1794, est probablement la période de l’histoire de la Révolution qui résiste le plus à l’interprétation. Et l’intérêt, pour ne pas dire la passion, dans la recherche des causes et des responsables qui anime ceux qui en furent les contemporains, et les potentielles victimes, est d’une intensité qui ne se démentira pas au xixe siècle, voire au xxe siècle, chez les historiens cette fois. L’historiographie récente de la Terreur, dont certains ouvrages sont ici analysés, est d’un ton plus apaisé. Malgré des désaccords persistants, un consensus s’est fait jour. Les émotions sont reconnues comme facteur décisif des choix radicaux faits par les acteurs. Ces choix ne sont pas seulement rationnels et contraints, puisque dictés par les circonstances ; ils ne trahissent pas non plus une vision politique cohérente, un système matrice d’une pensée totalitaire, mais bien plutôt des ajustements que des individus sont forcés de faire pour rester en cohérence avec les « communautés émotionnelles » auxquelles ils appartiennent. Les émotions ne sont pas un paradigme neuf : c’est Lucien Febvre qui, dès la fin des années 1930, a alerté sur leur importance pour l’historien. Appliquées à la Terreur, dans les champs historiographiques français et anglais, les émotions participent d’une nouvelle histoire des élites. Mais peuvent-elles, à elles seules, rendre compte de cet état d’exception qu’est l’état de guerre expérimenté par la France durant la Terreur ?\",\"PeriodicalId\":35258,\"journal\":{\"name\":\"Annales\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2022-12-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Annales\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1017/ahss.2023.2\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"Arts and Humanities\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1017/ahss.2023.2","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
Résumé La Terreur, ces dix-huit mois du gouvernement révolutionnaire de l’an II généralement compris entre mars 1793 et juillet 1794, est probablement la période de l’histoire de la Révolution qui résiste le plus à l’interprétation. Et l’intérêt, pour ne pas dire la passion, dans la recherche des causes et des responsables qui anime ceux qui en furent les contemporains, et les potentielles victimes, est d’une intensité qui ne se démentira pas au xixe siècle, voire au xxe siècle, chez les historiens cette fois. L’historiographie récente de la Terreur, dont certains ouvrages sont ici analysés, est d’un ton plus apaisé. Malgré des désaccords persistants, un consensus s’est fait jour. Les émotions sont reconnues comme facteur décisif des choix radicaux faits par les acteurs. Ces choix ne sont pas seulement rationnels et contraints, puisque dictés par les circonstances ; ils ne trahissent pas non plus une vision politique cohérente, un système matrice d’une pensée totalitaire, mais bien plutôt des ajustements que des individus sont forcés de faire pour rester en cohérence avec les « communautés émotionnelles » auxquelles ils appartiennent. Les émotions ne sont pas un paradigme neuf : c’est Lucien Febvre qui, dès la fin des années 1930, a alerté sur leur importance pour l’historien. Appliquées à la Terreur, dans les champs historiographiques français et anglais, les émotions participent d’une nouvelle histoire des élites. Mais peuvent-elles, à elles seules, rendre compte de cet état d’exception qu’est l’état de guerre expérimenté par la France durant la Terreur ?
期刊介绍:
Fondée en 1929 par March Bloch et Lucien Febvre, les Annales illustrent, au-delà de ce prestigieux héritage, la recherche historique dans ce qu’elle a de plus innovant. Nouveaux domaines de la recherche et histoire comparée, ouverture sur les aires culturelles et réflexion épistémologique, signatures prestigieuses et jeunes historiens définissent l’esprit des Annales, revue d’histoire par excellence, dont le rayonnement est international. Au-delà de la discipline historique, les Annales jouent un rôle important dans le champ des sciences sociales et sont le lieu privilégié d"un dialogue raisonné entre les différentes sciences de l"homme.