{"title":"Mode d’entrée dans une schizophrénie : illustration en milieu militaire","authors":"Y. Auxéméry, J. Babai, C. Carnio, G. Fidelle","doi":"10.17184/eac.6599","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans le cas d’une schizophrénie débutante à mécanisme d’entrée progressif, un patient peut rester sans soin, dissocié et\ndélirant à bas bruit pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que la pathologie ne soit reconnue. Ce temps\nde latence diagnostique est problématique car certains sujets en souffrance tardent à bénéficier d'un traitement adapté ce\nqui grève de manière importante le pronostic de l’affection. Le médecin généraliste de l’unité est en première ligne dans\ncette phase de détection précoce : la mise en évidence de symptômes prodromiques et psychotiques repose exclusivement\nsur l'entretien clinique. Nous nous proposons dans ce travail de décrire les indices d’alerte qui ont été utiles au médecin\nd’unité pour reconnaître précocement l’entrée d’un patient militaire dans la maladie schizophrénique. La population\nétudiée intéresse trente sujets militaires âgés de 19 à 30 ans recrutés sur cinq années consécutives, adressés par les\nmédecins d’unité au service de psychiatrie d’un hôpital d’instruction des armées pour orientation thérapeutique devant\nune schizophrénie débutante. Il s’agit principalement de jeunes patients célibataires âgés de 22 à 26 ans présentant des\nantécédents psychiatriques personnels ou familiaux. Militaires du rang en majorité, ils intègrent plus souvent une unité\nopérationnelle de l’armée de Terre. La décompensation survient régulièrement dans les deux premières années\nd’engagement, parfois en lien avec une opération extérieure récente. Les signes prodromiques d’alerte sont dominés par\nles troubles du comportement, les premiers à être remarqués devant les manifestations délirantes et les éléments\ndépressifs. Lors de l’entrée dans la phase psychotique, les symptômes positifs sont les plus faciles à repérer et sont\nsurtout dominés par les troubles du cours de la pensée et de la logique (hermétisme, bizarrerie, rationalisme morbide…)\nainsi que par les idées délirantes de persécution. Plusieurs formes cliniques d'entrée dans la maladie schizophrénique\nont été décrites dans ce travail, ce qui illustre la richesse des tableaux psychopathologiques rencontrés mais également\nla difficulté d'un tel repérage.","PeriodicalId":316874,"journal":{"name":"Médecine et Armées Vol. 40 No. 2","volume":"68 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2012-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Armées Vol. 40 No. 2","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.17184/eac.6599","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans le cas d’une schizophrénie débutante à mécanisme d’entrée progressif, un patient peut rester sans soin, dissocié et
délirant à bas bruit pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que la pathologie ne soit reconnue. Ce temps
de latence diagnostique est problématique car certains sujets en souffrance tardent à bénéficier d'un traitement adapté ce
qui grève de manière importante le pronostic de l’affection. Le médecin généraliste de l’unité est en première ligne dans
cette phase de détection précoce : la mise en évidence de symptômes prodromiques et psychotiques repose exclusivement
sur l'entretien clinique. Nous nous proposons dans ce travail de décrire les indices d’alerte qui ont été utiles au médecin
d’unité pour reconnaître précocement l’entrée d’un patient militaire dans la maladie schizophrénique. La population
étudiée intéresse trente sujets militaires âgés de 19 à 30 ans recrutés sur cinq années consécutives, adressés par les
médecins d’unité au service de psychiatrie d’un hôpital d’instruction des armées pour orientation thérapeutique devant
une schizophrénie débutante. Il s’agit principalement de jeunes patients célibataires âgés de 22 à 26 ans présentant des
antécédents psychiatriques personnels ou familiaux. Militaires du rang en majorité, ils intègrent plus souvent une unité
opérationnelle de l’armée de Terre. La décompensation survient régulièrement dans les deux premières années
d’engagement, parfois en lien avec une opération extérieure récente. Les signes prodromiques d’alerte sont dominés par
les troubles du comportement, les premiers à être remarqués devant les manifestations délirantes et les éléments
dépressifs. Lors de l’entrée dans la phase psychotique, les symptômes positifs sont les plus faciles à repérer et sont
surtout dominés par les troubles du cours de la pensée et de la logique (hermétisme, bizarrerie, rationalisme morbide…)
ainsi que par les idées délirantes de persécution. Plusieurs formes cliniques d'entrée dans la maladie schizophrénique
ont été décrites dans ce travail, ce qui illustre la richesse des tableaux psychopathologiques rencontrés mais également
la difficulté d'un tel repérage.