Pneumopathies d’hypersensibilité domestiques : pourquoi faut-il absolument essayer de documenter une exposition aux moisissures ?

C. Chaillou , C. Menigoz , Q. Maubert , F. Laboue , F. Corne , A. Moui , C. Guibert , E. Magois , J. Provoost , O. Morla , A. Le Gal , C. Sagan , C. Kandel-Aznar , M.-C. Copin , D. Hassoun , R. Habeau , A. Le Vilain , A. Riodel , P. Priou , R. Esnaud , S. Dirou
{"title":"Pneumopathies d’hypersensibilité domestiques : pourquoi faut-il absolument essayer de documenter une exposition aux moisissures ?","authors":"C. Chaillou ,&nbsp;C. Menigoz ,&nbsp;Q. Maubert ,&nbsp;F. Laboue ,&nbsp;F. Corne ,&nbsp;A. Moui ,&nbsp;C. Guibert ,&nbsp;E. Magois ,&nbsp;J. Provoost ,&nbsp;O. Morla ,&nbsp;A. Le Gal ,&nbsp;C. Sagan ,&nbsp;C. Kandel-Aznar ,&nbsp;M.-C. Copin ,&nbsp;D. Hassoun ,&nbsp;R. Habeau ,&nbsp;A. Le Vilain ,&nbsp;A. Riodel ,&nbsp;P. Priou ,&nbsp;R. Esnaud ,&nbsp;S. Dirou","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.079","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Plus de 200 antigènes d’exposition peuvent être pourvoyeurs de pneumopathie d’hypersensibilité (PHS). L’habitat apparaît comme un lieu à risque d’exposer les patients à des antigènes responsables de PHS domestique. L’absence d’identification de l’antigène semblerait constituer un facteur de mauvais pronostic. Or, les données sur l’évolution de la PHS selon le type d’antigène identifié sont encore rares.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Étude observationnelle, rétrospective, portant sur tous les patients dont la PHS a été diagnostiquée en discussion multidisciplinaire dans 2 CHU entre 2013 et 2023. Les données fonctionnelles et radiologiques ont été collectées au moment du diagnostic et lors du suivi à 12 mois. Une exposition antigénique a été recherchée par l’anamnèse ou documentée après visite du domicile par un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 134 patients de cette cohorte régionale (43 % de femmes, 56 % de non-fumeurs, âge médian 75<!--> <!-->ans), la CVF et la DLCO médianes au diagnostic étaient respectivement de 80 % (EIQ : 65–95 %) et de 53 % (EIQ : 41–68 %) de la théorique. Un diagnostic de PHS fibrosante a été posé chez 79 % des patients avec des patterns scanographiques typiques (36 % des cas) ou compatibles (30 % des cas). Une biopsie pulmonaire chirurgicale ou par cryobiopsie a été nécessaire pour poser le diagnostic chez 32 patients. Dans cette population, 72 patients (60 %) étaient exposés aux moisissures dont 32 avaient aussi une exposition aviaire. Une exposition antigénique a été documentée par le CMEI chez 52 patients. D’après les observations du CMEI, 35 % des patients exposés aux moisissures avaient une ventilation inefficace alors que tous les patients non exposés possédaient une ventilation fonctionnelle. Un déclin plus important de la CVF à 12 mois a été constaté chez les exposés (–7 vs –1 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,046). La dyspnée évaluée par l’échelle mMRC s’est aggravée plus fréquemment lors du suivi chez les exposés (31 vs 12 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,041). Un phénotype progressif défini selon les recommandations ATS 2022 a été retrouvé chez 19 des patients exposés aux moisissures contre seulement 2 patients non exposés (<em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,01). Les patients exposés ont présenté plus d’exacerbations (28 %) que les non exposés (10 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02). Les patients exposés aux moisissures avaient tendance à présenter plus de lésions fibrosantes (87 vs 77 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17) au diagnostic. Le taux de lymphocytes dans le lavage bronchoalvéolaire était de 21 % (8–45 %) chez les exposés vs 17 % (6–43 %) chez les non exposés (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,68). L’exposition aux moisissures n’était pas associée à la mortalité (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,64). L’absence d’identification d’antigène n’était pas associée à un risque plus élevé de progression, d’exacerbation ou de décès.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La pollution intérieure est devenue un axe majeur de santé publique. L’exposition aux moisissures chez les patients atteints de PHS domestique est associée à un moins bon pronostic en termes de déclin de la fonction respiratoire, de phénotype progressif de la maladie fibrosante et de risque d’exacerbation. Il est donc très important de réaliser une enquête environnementale précoce incluant la recherche d’une exposition aux moisissures et ce d’autant plus que l’exposition n’apparaît souvent pas évidente à l’interrogatoire du patient.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 31"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001812","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0

Abstract

Introduction

Plus de 200 antigènes d’exposition peuvent être pourvoyeurs de pneumopathie d’hypersensibilité (PHS). L’habitat apparaît comme un lieu à risque d’exposer les patients à des antigènes responsables de PHS domestique. L’absence d’identification de l’antigène semblerait constituer un facteur de mauvais pronostic. Or, les données sur l’évolution de la PHS selon le type d’antigène identifié sont encore rares.

Méthodes

Étude observationnelle, rétrospective, portant sur tous les patients dont la PHS a été diagnostiquée en discussion multidisciplinaire dans 2 CHU entre 2013 et 2023. Les données fonctionnelles et radiologiques ont été collectées au moment du diagnostic et lors du suivi à 12 mois. Une exposition antigénique a été recherchée par l’anamnèse ou documentée après visite du domicile par un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI).

Résultats

Parmi les 134 patients de cette cohorte régionale (43 % de femmes, 56 % de non-fumeurs, âge médian 75 ans), la CVF et la DLCO médianes au diagnostic étaient respectivement de 80 % (EIQ : 65–95 %) et de 53 % (EIQ : 41–68 %) de la théorique. Un diagnostic de PHS fibrosante a été posé chez 79 % des patients avec des patterns scanographiques typiques (36 % des cas) ou compatibles (30 % des cas). Une biopsie pulmonaire chirurgicale ou par cryobiopsie a été nécessaire pour poser le diagnostic chez 32 patients. Dans cette population, 72 patients (60 %) étaient exposés aux moisissures dont 32 avaient aussi une exposition aviaire. Une exposition antigénique a été documentée par le CMEI chez 52 patients. D’après les observations du CMEI, 35 % des patients exposés aux moisissures avaient une ventilation inefficace alors que tous les patients non exposés possédaient une ventilation fonctionnelle. Un déclin plus important de la CVF à 12 mois a été constaté chez les exposés (–7 vs –1 % ; p = 0,046). La dyspnée évaluée par l’échelle mMRC s’est aggravée plus fréquemment lors du suivi chez les exposés (31 vs 12 % ; p = 0,041). Un phénotype progressif défini selon les recommandations ATS 2022 a été retrouvé chez 19 des patients exposés aux moisissures contre seulement 2 patients non exposés (p < 0,01). Les patients exposés ont présenté plus d’exacerbations (28 %) que les non exposés (10 % ; p = 0,02). Les patients exposés aux moisissures avaient tendance à présenter plus de lésions fibrosantes (87 vs 77 % ; p = 0,17) au diagnostic. Le taux de lymphocytes dans le lavage bronchoalvéolaire était de 21 % (8–45 %) chez les exposés vs 17 % (6–43 %) chez les non exposés (p = 0,68). L’exposition aux moisissures n’était pas associée à la mortalité (p = 0,64). L’absence d’identification d’antigène n’était pas associée à un risque plus élevé de progression, d’exacerbation ou de décès.

Conclusion

La pollution intérieure est devenue un axe majeur de santé publique. L’exposition aux moisissures chez les patients atteints de PHS domestique est associée à un moins bon pronostic en termes de déclin de la fonction respiratoire, de phénotype progressif de la maladie fibrosante et de risque d’exacerbation. Il est donc très important de réaliser une enquête environnementale précoce incluant la recherche d’une exposition aux moisissures et ce d’autant plus que l’exposition n’apparaît souvent pas évidente à l’interrogatoire du patient.
查看原文
分享 分享
微信好友 朋友圈 QQ好友 复制链接
本刊更多论文
求助全文
约1分钟内获得全文 去求助
来源期刊
Revue des Maladies Respiratoires Actualites
Revue des Maladies Respiratoires Actualites Medicine-Pulmonary and Respiratory Medicine
CiteScore
0.10
自引率
0.00%
发文量
671
期刊最新文献
Editorial board Traitement combiné par nintédanib et pirfénidone chez des patients présentant une PID fibrosante progressive (Combi-ILD) Visite à domicile du conseiller médical en environnement intérieur : une intervention à généraliser dans la prise en charge des pneumopathies d’hypersensibilité Facteurs prédictifs de mortalité des hypertensions pulmonaires associées aux pneumopathies interstitielles diffuses Efficacité et tolérance de l’amivantamab dans le cadre de l’accès précoce pour les patients atteints d’un CBNPC métastatique avec mutation type insertion dans l’exon 20 de l’EGFR : Amexon 20 GFPC 02-2022
×
引用
GB/T 7714-2015
复制
MLA
复制
APA
复制
导出至
BibTeX EndNote RefMan NoteFirst NoteExpress
×
×
提示
您的信息不完整,为了账户安全,请先补充。
现在去补充
×
提示
您因"违规操作"
具体请查看互助需知
我知道了
×
提示
现在去查看 取消
×
提示
确定
0
微信
客服QQ
Book学术公众号 扫码关注我们
反馈
×
意见反馈
请填写您的意见或建议
请填写您的手机或邮箱
已复制链接
已复制链接
快去分享给好友吧!
我知道了
×
扫码分享
扫码分享
Book学术官方微信
Book学术文献互助
Book学术文献互助群
群 号:481959085
Book学术
文献互助 智能选刊 最新文献 互助须知 联系我们:info@booksci.cn
Book学术提供免费学术资源搜索服务,方便国内外学者检索中英文文献。致力于提供最便捷和优质的服务体验。
Copyright © 2023 Book学术 All rights reserved.
ghs 京公网安备 11010802042870号 京ICP备2023020795号-1