S. Gendarme , E. Ostrin , B. Maitre , E. Irajizad , S. Hanash , C. Chouaid , F. Canoui-Poitrine
{"title":"Le rôle déterminant des comorbidités dans le dépistage organisé du cancer du poumon : une analyse post hoc des études NLST et PLCO","authors":"S. Gendarme , E. Ostrin , B. Maitre , E. Irajizad , S. Hanash , C. Chouaid , F. Canoui-Poitrine","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.057","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Un projet pilote de dépistage du cancer broncho-pulmonaire (CBP) par scanner thoracique faible dose (STFD) va prochainement être initié en France suite aux résultats favorables des essais cliniques randomisés de phase 3 NLST (États-Unis) et NELSON (Europe). Ce dépistage concerne des sujets âgés de 50 à 74<!--> <!-->ans, ayant un tabagisme<!--> <!-->≥<!--> <!-->20 paquets-années, actifs ou sevrés depuis moins de 15<!--> <!-->ans. Toutefois, la population ciblée par ce dépistage présente fréquemment des comorbidités pouvant affecter la balance bénéfice-risque du dépistage. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact des comorbidités sur les bénéfices de mortalité du dépistage du CBP.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une analyse post-hoc de deux essais cliniques US : l’étude PLCO et NLST. Les données de l’étude PLCO ont été utilisées pour élaborer un indice de comorbidité (PLCO-ci) en pondérant chaque comorbidité en fonction de sa valeur prédictive sur la mortalité (hors décès par CBP) à 5<!--> <!-->ans. Le PLCO-ci a ensuite été calculé pour chaque participant de l’étude NLST ; puis les résultats de l’étude NLST ont été analysés en stratifiant la population en quintile en fonction de la valeur du PLCO-ci (Q1 : indice de comorbidité bas ; Q5 : indice de comorbidité élevé). La mortalité par CBP a été comparée entre les deux bras de randomisation (radiographie thoracique (CXR) <em>vs</em> STFD) à l’aide de mesures relatives (<em>cause-specific hazard ratio</em> (csHR) [95 % <em>confident interval</em>] (CI)) et absolues (nombre de décès par CBP évités) dans chaque quintile.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’indice PLCO-Ci a pris en compte l’âge, le sexe, la durée du tabagisme et les antécédents d’accident vasculaire cérébral, d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires, de diabète, de broncho-pneumopathie chronique obstructive et de cancer hors CBP. Dans l’étude NLST, après 6,5<!--> <!-->ans de suivi, 448 et 359 décès par CBP étaient respectivement rapportés dans le bras radiographie thoracique (bras contrôle) et le bras SFTD (dépistage). Les sujets avec un niveau intermédiaire de comorbidité (quintiles 2 à 4) présentaient une réduction significative de la mortalité par CBP (csHR [CI 95 %] Q2<!--> <!-->=<!--> <!-->0,63 [0,41–0,95], Q3<!--> <!-->=<!--> <!-->0,68 [0,48–0,96], Q4<!--> <!-->=<!--> <!-->0,72 [0,55–0,96]). Dans le Q1, la réduction de la mortalité par CBP n’atteignait pas le seuil de significativité (csHR<!--> <!-->=<!--> <!-->0,72 [0,45–1,17]) ; aucun bénéfice n’était retrouvé dans le Q5 (csHR<!--> <!-->=<!--> <!-->0,99 [0,79–1,23]). Les 60 % des participants avec un niveau de comorbidité intermédiaire (quintiles 2 à 4) représentaient 89 % (79/89) des décès par CBP évités grâce au dépistage. Les sujets avec le moins de comorbidités (Q1) étaient caractérisés par une incidence plus faible des CBP et une fréquence plus importance d’adénocarcinome in situ ou à invasion minime ; et les sujets avec le plus de comorbidités (Q5) par une létalité plus importante des CBP localisés et un taux plus important de CBP n’ayant pas reçu de traitement.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La prise en compte du niveau de comorbidités permet de sélectionner une population qui tire le plus grand bénéfice du dépistage organisé du cancer du poumon.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 17"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001599","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Un projet pilote de dépistage du cancer broncho-pulmonaire (CBP) par scanner thoracique faible dose (STFD) va prochainement être initié en France suite aux résultats favorables des essais cliniques randomisés de phase 3 NLST (États-Unis) et NELSON (Europe). Ce dépistage concerne des sujets âgés de 50 à 74 ans, ayant un tabagisme ≥ 20 paquets-années, actifs ou sevrés depuis moins de 15 ans. Toutefois, la population ciblée par ce dépistage présente fréquemment des comorbidités pouvant affecter la balance bénéfice-risque du dépistage. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact des comorbidités sur les bénéfices de mortalité du dépistage du CBP.
Méthodes
Il s’agit d’une analyse post-hoc de deux essais cliniques US : l’étude PLCO et NLST. Les données de l’étude PLCO ont été utilisées pour élaborer un indice de comorbidité (PLCO-ci) en pondérant chaque comorbidité en fonction de sa valeur prédictive sur la mortalité (hors décès par CBP) à 5 ans. Le PLCO-ci a ensuite été calculé pour chaque participant de l’étude NLST ; puis les résultats de l’étude NLST ont été analysés en stratifiant la population en quintile en fonction de la valeur du PLCO-ci (Q1 : indice de comorbidité bas ; Q5 : indice de comorbidité élevé). La mortalité par CBP a été comparée entre les deux bras de randomisation (radiographie thoracique (CXR) vs STFD) à l’aide de mesures relatives (cause-specific hazard ratio (csHR) [95 % confident interval] (CI)) et absolues (nombre de décès par CBP évités) dans chaque quintile.
Résultats
L’indice PLCO-Ci a pris en compte l’âge, le sexe, la durée du tabagisme et les antécédents d’accident vasculaire cérébral, d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires, de diabète, de broncho-pneumopathie chronique obstructive et de cancer hors CBP. Dans l’étude NLST, après 6,5 ans de suivi, 448 et 359 décès par CBP étaient respectivement rapportés dans le bras radiographie thoracique (bras contrôle) et le bras SFTD (dépistage). Les sujets avec un niveau intermédiaire de comorbidité (quintiles 2 à 4) présentaient une réduction significative de la mortalité par CBP (csHR [CI 95 %] Q2 = 0,63 [0,41–0,95], Q3 = 0,68 [0,48–0,96], Q4 = 0,72 [0,55–0,96]). Dans le Q1, la réduction de la mortalité par CBP n’atteignait pas le seuil de significativité (csHR = 0,72 [0,45–1,17]) ; aucun bénéfice n’était retrouvé dans le Q5 (csHR = 0,99 [0,79–1,23]). Les 60 % des participants avec un niveau de comorbidité intermédiaire (quintiles 2 à 4) représentaient 89 % (79/89) des décès par CBP évités grâce au dépistage. Les sujets avec le moins de comorbidités (Q1) étaient caractérisés par une incidence plus faible des CBP et une fréquence plus importance d’adénocarcinome in situ ou à invasion minime ; et les sujets avec le plus de comorbidités (Q5) par une létalité plus importante des CBP localisés et un taux plus important de CBP n’ayant pas reçu de traitement.
Conclusion
La prise en compte du niveau de comorbidités permet de sélectionner une population qui tire le plus grand bénéfice du dépistage organisé du cancer du poumon.