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Abstract
Cet article examine les discours qui sont tenus en France sur l’art de la miniature, depuis la fondation de l’Academie royale de peinture et de sculpture en 1648 jusqu’a la fin de la Monarchie de Juillet en 1848. Sous l’Ancien Regime, les peintres en miniature, quelle que fut leur reputation, ont le plus souvent ete cantonnes aux marges des milieux artistiques officiels et a l’ecart de la reconnaissance publique, faute d’une legitimation pleine et entiere de leur pratique. Sous la Revolution francaise, les choses evoluent toutefois en faveur des specialistes du petit format. L’affaiblissement du dogme de la hierarchie des genres, la suppression de l’Academie et l’ouverture, a partir de 1791, du Salon de peinture et de sculpture a tous les artistes – et non plus aux seuls academiciens – permet aux miniaturistes d’acquerir la reconnaissance inedite du plus grand nombre. Cette ouverture se produit a une periode ou la demande croissante de portraits cree les conditions de developpement d’un marche qui permet a de nombreux peintres en miniature de vivre de leur travail, mais aussi d’acceder a une legitimite artistique avant tout fondee sur le suffrage du public et de la critique. Si cette situation avantageuse se renforce sous le Directoire et l’Empire, la fondation de l’Academie des beaux-arts sous la Restauration viendra toutefois entamer cette ambition soudaine en rappelant aux specialistes du petit leur position subalterne dans la hierarchie des merites.