{"title":"犯罪与宗教,迪尔凯姆","authors":"M. Béra","doi":"10.3167/ds.2022.260103","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\nThere is an immediate chronological link between Durkheim's criminology courses on crime and punishment, taught between 1892 and 1894, and his first course in religious sociology (1894–1895). Both are included in the cycles of ‘General Physics of Law and Morals’. Beyond this observation, the emphasis here is on six points that intellectually connect the two fields of study, always analyzed separately by the commentators of his work. Crime is in itself a means of revealing social solidarity, and the religion that carries it. The penalty is at the articulation between criminal law and religion. The evolution of penalty marks the progressive elimination of the religious substance of modern criminal laws. Durkheim outlines a theory of the sacred by reflecting on the respect and authority of the law. There are also suggestive digressions that link the tattoos of criminals to the institution of totemism. Finally, his typology of crimes is an opportunity to transform religion into an ‘explanatory variable’, rather than a ‘variable to be explained’.\n\n\nIl existe un lien chronologique entre les cours de criminologie de Durkheim sur le crime et la peine en 1892–1894 et son premier cours de sociologie religieuse, dit de la révélation (1894–1895), qui se succèdent sans transition. Les deux domaines s'inscrivent d'ailleurs dans les cycles de ‘Physique générale du droit et des mœurs.’ Au-delà de ce constat, cet article met l'accent sur six points qui relient intellectuellement les deux domaines d'études, toujours analysés séparément par les commentateurs de son œuvre. Le crime est en soi un moyen de révéler la solidarité sociale et la religion qui la porte. En outre, la pénalité est le lieu d'articulation entre le droit pénal et la religion. Quant aux les ‘lois de l'évolution pénale’, elles manifestent l'élimination progressive de la substance religieuse des droits criminels modernes. Durkheim esquisse dans sa sociologie criminelle une théorie du sacré en réfléchissant au respect et à l'autorité de la loi, qui est transcendante. On évoque également les digressions suggestives dans lesquelles il rattache les tatouages des criminels à l'institution du totémisme. Enfin, on montre que sa typologie des crimes est l'occasion de transformer la religion en ‘variable explicative’, plutôt qu'en ‘variable à expliquer’, ce qui ne manque pas de lui conférer une objectivité scientifique considérable.\n","PeriodicalId":35254,"journal":{"name":"Durkheimian Studies/Etudes durkheimiennes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Crime et religion chez Durkheim\",\"authors\":\"M. Béra\",\"doi\":\"10.3167/ds.2022.260103\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"\\nThere is an immediate chronological link between Durkheim's criminology courses on crime and punishment, taught between 1892 and 1894, and his first course in religious sociology (1894–1895). Both are included in the cycles of ‘General Physics of Law and Morals’. Beyond this observation, the emphasis here is on six points that intellectually connect the two fields of study, always analyzed separately by the commentators of his work. Crime is in itself a means of revealing social solidarity, and the religion that carries it. The penalty is at the articulation between criminal law and religion. The evolution of penalty marks the progressive elimination of the religious substance of modern criminal laws. Durkheim outlines a theory of the sacred by reflecting on the respect and authority of the law. There are also suggestive digressions that link the tattoos of criminals to the institution of totemism. Finally, his typology of crimes is an opportunity to transform religion into an ‘explanatory variable’, rather than a ‘variable to be explained’.\\n\\n\\nIl existe un lien chronologique entre les cours de criminologie de Durkheim sur le crime et la peine en 1892–1894 et son premier cours de sociologie religieuse, dit de la révélation (1894–1895), qui se succèdent sans transition. Les deux domaines s'inscrivent d'ailleurs dans les cycles de ‘Physique générale du droit et des mœurs.’ Au-delà de ce constat, cet article met l'accent sur six points qui relient intellectuellement les deux domaines d'études, toujours analysés séparément par les commentateurs de son œuvre. Le crime est en soi un moyen de révéler la solidarité sociale et la religion qui la porte. En outre, la pénalité est le lieu d'articulation entre le droit pénal et la religion. Quant aux les ‘lois de l'évolution pénale’, elles manifestent l'élimination progressive de la substance religieuse des droits criminels modernes. Durkheim esquisse dans sa sociologie criminelle une théorie du sacré en réfléchissant au respect et à l'autorité de la loi, qui est transcendante. On évoque également les digressions suggestives dans lesquelles il rattache les tatouages des criminels à l'institution du totémisme. 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摘要
迪尔凯姆在1892年至1894年间开设的犯罪学课程——犯罪与惩罚——与他的第一门宗教社会学课程(1894年至1895年)之间存在着直接的时间联系。两者都包含在“法律和道德的一般物理”的循环中。除了这些观察之外,本书的重点是将这两个研究领域在智力上联系起来的六个要点,这些要点总是由他的著作的评论者分别分析。犯罪本身是揭示社会团结的一种手段,以及承载这种团结的宗教。刑罚是刑法与宗教的结合点。刑罚的演变标志着现代刑法中宗教实质的逐步消解。迪尔凯姆通过对法律的尊重和权威的反思,勾勒出一种神圣的理论。还有一些暗示性的离题,将罪犯的纹身与图腾崇拜制度联系起来。最后,他的犯罪类型学是将宗教转变为一个“解释变量”的机会,而不是一个“需要解释的变量”。在1892-1894年,迪尔凯姆的犯罪学课程和他的犯罪学课程,以及他的社会学和宗教研究课程,以及他的社会和宗教研究课程(1894-1895),以及他的成功转型。这两个领域是'inscrivent ' d'ailleurs ',这两个周期是'体质'。“我认为,这篇文章符合我的观点,我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:我的论点是:犯罪是一种社会团结,是一种社会团结,是一种宗教团结,是一种社会团结。当然,这是一种与宗教相结合的方式。Quant aux ' les les ' lois de l' samvolution psamnale ', le manifestl '。迪尔凯姆从社会学的角度来看,他认为犯罪是一种社会犯罪,他认为犯罪是一种社会犯罪,他认为犯罪是一种社会犯罪,他认为犯罪是一种社会犯罪。在关于薪金和薪金的问题上,“薪金和薪金的离题”表明,“薪金和薪金的离题”是指,“薪金和薪金的离题”是指,“薪金和薪金的离题”是指犯罪的离题。最后,在montre que sa pologie des crimes上,我们将“改变宗教的场合”改为“可变的解释”,plutôt qu'en“可变的解释”,我们将“qui ne manque pas de lui confencer one objectivit scientifique considable”。
There is an immediate chronological link between Durkheim's criminology courses on crime and punishment, taught between 1892 and 1894, and his first course in religious sociology (1894–1895). Both are included in the cycles of ‘General Physics of Law and Morals’. Beyond this observation, the emphasis here is on six points that intellectually connect the two fields of study, always analyzed separately by the commentators of his work. Crime is in itself a means of revealing social solidarity, and the religion that carries it. The penalty is at the articulation between criminal law and religion. The evolution of penalty marks the progressive elimination of the religious substance of modern criminal laws. Durkheim outlines a theory of the sacred by reflecting on the respect and authority of the law. There are also suggestive digressions that link the tattoos of criminals to the institution of totemism. Finally, his typology of crimes is an opportunity to transform religion into an ‘explanatory variable’, rather than a ‘variable to be explained’.
Il existe un lien chronologique entre les cours de criminologie de Durkheim sur le crime et la peine en 1892–1894 et son premier cours de sociologie religieuse, dit de la révélation (1894–1895), qui se succèdent sans transition. Les deux domaines s'inscrivent d'ailleurs dans les cycles de ‘Physique générale du droit et des mœurs.’ Au-delà de ce constat, cet article met l'accent sur six points qui relient intellectuellement les deux domaines d'études, toujours analysés séparément par les commentateurs de son œuvre. Le crime est en soi un moyen de révéler la solidarité sociale et la religion qui la porte. En outre, la pénalité est le lieu d'articulation entre le droit pénal et la religion. Quant aux les ‘lois de l'évolution pénale’, elles manifestent l'élimination progressive de la substance religieuse des droits criminels modernes. Durkheim esquisse dans sa sociologie criminelle une théorie du sacré en réfléchissant au respect et à l'autorité de la loi, qui est transcendante. On évoque également les digressions suggestives dans lesquelles il rattache les tatouages des criminels à l'institution du totémisme. Enfin, on montre que sa typologie des crimes est l'occasion de transformer la religion en ‘variable explicative’, plutôt qu'en ‘variable à expliquer’, ce qui ne manque pas de lui conférer une objectivité scientifique considérable.