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John Milton: De l’engagement comme contrainte à l’engagement comme vertu
A bien des egards, Milton est le modele de l’ecrivain engage pour qui la plume est une arme qu’il met au service d’un combat pour ce qu’il considere comme la Verite. Ce constat evident n’en est pas moins paradoxal pour au moins deux raisons : la premiere est que l’engagement n’est pas quelque chose qui va de soi pour Milton ; bien au contraire, cet engagement est le resultat d’un choix fait apres des annees d’hesitations et, en partie, a regret. La seconde raison est liee a la premiere et constitue un paradoxe encore plus etonnant ; Milton fait partie de ces ecrivains qui considerent que l’ecriture engagee est une forme subalterne qui s’oppose a la vocation artistique par essence superieure. Cette opposition conduit a une vision duelle de l’œuvre miltonienne opposant la prose engagee et de circonstance au chef d’œuvre poetique et universel que constitue Paradise Lost. Une telle opposition, quoique seduisante, s’avere cependant fausse. De bien des facons, Paradise Lost est une œuvre engagee qui entretient des rapports etroits avec les textes en prose des decennies precedentes. Ce qui nous interesse ici c’est de voir de quelle facon la question meme de l’engagement traverse la vie et l’œuvre de Milton ; comment les textes en prose puis Paradise Lost, ne sont pas seulement des textes engages, mais aussi des textes sur l’engagement ; comment Milton evolue d’une conception de l’engagement comme necessite contingente a celle de l’engagement comme vertu essentielle, par laquelle l’homme fait un usage manifeste de son libre-arbitre.