Pub Date : 2023-07-13DOI: 10.35562/frontieres.1616
G. Courtieu
Le statut de l’animal et son rapport à l’homme ont animé les débats dans l’Antiquité païenne, juive, chrétienne. Contre l’opinion générale, certains penseurs sont allés jusqu’à attribuer à des bêtes des attitudes faites de religiosité, pour les plus rationnelles d’entre elles. C’est ainsi qu’on a suspecté l’éléphant de se livrer à des rituels, de prophétiser, de respecter les serments, depuis un récit rédigé par le roi Juba II et repris d’abord par Pline l’Ancien : ces tentatives d’adaptation anthropomorphique sont autant de moyens d’observer comment les humains imaginaient la composition d’une religiosité qui serait originelle, avant de penser le religieux.
{"title":"Elephas religiosus. Variations grecques, romaines, païennes, juives et chrétiennes sur le thème de la religiosité animale","authors":"G. Courtieu","doi":"10.35562/frontieres.1616","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/frontieres.1616","url":null,"abstract":"Le statut de l’animal et son rapport à l’homme ont animé les débats dans l’Antiquité païenne, juive, chrétienne. Contre l’opinion générale, certains penseurs sont allés jusqu’à attribuer à des bêtes des attitudes faites de religiosité, pour les plus rationnelles d’entre elles. C’est ainsi qu’on a suspecté l’éléphant de se livrer à des rituels, de prophétiser, de respecter les serments, depuis un récit rédigé par le roi Juba II et repris d’abord par Pline l’Ancien : ces tentatives d’adaptation anthropomorphique sont autant de moyens d’observer comment les humains imaginaient la composition d’une religiosité qui serait originelle, avant de penser le religieux.","PeriodicalId":129986,"journal":{"name":"Aux frontières des espèces","volume":"78 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"122940028","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-07-13DOI: 10.35562/frontieres.1633
Ioannis Mitsios
Kekrops was a diphyes and ‘mixanthropic’ hero, with his upper part in the form of a man and his lower part in the form of a snake. This paper examines the positive aspects of Kekrops’s diphyes and hybrid nature, by employing an interdisciplinary approach, taking into account the literary, epigraphic, iconographic and topographical evidence, as well as the historical and ideological context of the classical period. Special attention is paid to the association of Kekrops with snakes and the ideology of autochthony.
{"title":"Kekrops : les aspects positifs d’une figure diphyes et « mixanthropique ». Serpents et autochtonie","authors":"Ioannis Mitsios","doi":"10.35562/frontieres.1633","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/frontieres.1633","url":null,"abstract":"Kekrops was a diphyes and ‘mixanthropic’ hero, with his upper part in the form of a man and his lower part in the form of a snake. This paper examines the positive aspects of Kekrops’s diphyes and hybrid nature, by employing an interdisciplinary approach, taking into account the literary, epigraphic, iconographic and topographical evidence, as well as the historical and ideological context of the classical period. Special attention is paid to the association of Kekrops with snakes and the ideology of autochthony.","PeriodicalId":129986,"journal":{"name":"Aux frontières des espèces","volume":"40 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124856044","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-07-13DOI: 10.35562/frontieres.1589
Raphaël Demès
Le décor sculpté sur les plaques de chancel de la cathédrale Santa Maria Assunta d’Aquilée donne à voir un univers harmonieux qui canalise une matière en cours de transformation, à l’image de la spiritualisation du charnel par les sacrements. Les différents éléments qui composent cet univers sont liés les uns aux autres pour mieux mettre en lumière la cohérence de la Création. Dans cet espace construit, les frontières entre végétal, minéral, animal et ornemental se fondent et se confondent, tout comme la distinction entre animaux connus et imaginaires. Sur l’une des plaques du chancel, deux créatures empruntant des caractéristiques à des espèces animales terrestres, célestes et aquatiques s’abreuvent à l’Arbre-Fontaine de Vie, tirant un trait d’union entre ici-bas et au‑delà et apportant un espoir de salut. Affrontés, ils s’opposent pour faire obstacle au passage du fidèle, renforçant la fonction séparatrice du chancel, délimitant la frontière entre nef et chœur, entre les laïcs et les clercs. Présentés sur un support vertical face au fidèle, ces êtres composites participent au rapprochement de l’homme avec Dieu en l’invitant à faire corps avec le Christ par la communion, à s’en remettre, corps et âme, à l’Église. Faisant appel à l’ordre, la variété et la mesure, cet univers visuel rythmé invite à dépasser la frontière du visible, du sensible, du matériel, à se détacher de l’opposition ressemblance/dissemblance pour progresser vers l’invisible, l’intelligible et l’immatériel.
雕刻在阿奎莱亚圣玛丽亚大教堂(Santa Maria Assunta d’aquleia)的墓碑上的装饰显示了一个和谐的宇宙,它引导着一种不断变化的物质,就像通过圣礼将肉体精神化一样。构成这个宇宙的不同元素相互联系,以更好地突出创造的连贯性。在这个建筑空间中,植物、矿物、动物和装饰之间的界限融合在一起,就像已知动物和想象动物之间的区别一样。在chancel的一块牌匾上,两个具有陆生、天上和水生动物特征的生物在生命之树中饮水,在这里和那里之间画上了一条线,带来了救赎的希望。他们互相对抗,阻碍信徒的通道,加强了chancel的分离功能,划定了中殿和唱诗班、俗人和神职人员之间的界限。在信徒面前的垂直支撑下,这些复合的生物通过邀请人与基督合而为一,并将自己的身体和灵魂托付给教会,从而使人更接近上帝。通过对秩序、多样性和尺度的呼吁,这个有节奏的视觉宇宙邀请我们超越可见、敏感和物质的边界,从相似/不同的对立中分离出来,走向不可见、可理解和非物质。
{"title":"Between the griffin and the sea monster, between the kētos and the sēnmurv. Reflections on the hybrid creatures in the chancel of Santa Maria Assunta in Aquileia (9th century)","authors":"Raphaël Demès","doi":"10.35562/frontieres.1589","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/frontieres.1589","url":null,"abstract":"Le décor sculpté sur les plaques de chancel de la cathédrale Santa Maria Assunta d’Aquilée donne à voir un univers harmonieux qui canalise une matière en cours de transformation, à l’image de la spiritualisation du charnel par les sacrements. Les différents éléments qui composent cet univers sont liés les uns aux autres pour mieux mettre en lumière la cohérence de la Création. Dans cet espace construit, les frontières entre végétal, minéral, animal et ornemental se fondent et se confondent, tout comme la distinction entre animaux connus et imaginaires. Sur l’une des plaques du chancel, deux créatures empruntant des caractéristiques à des espèces animales terrestres, célestes et aquatiques s’abreuvent à l’Arbre-Fontaine de Vie, tirant un trait d’union entre ici-bas et au‑delà et apportant un espoir de salut. Affrontés, ils s’opposent pour faire obstacle au passage du fidèle, renforçant la fonction séparatrice du chancel, délimitant la frontière entre nef et chœur, entre les laïcs et les clercs. Présentés sur un support vertical face au fidèle, ces êtres composites participent au rapprochement de l’homme avec Dieu en l’invitant à faire corps avec le Christ par la communion, à s’en remettre, corps et âme, à l’Église. Faisant appel à l’ordre, la variété et la mesure, cet univers visuel rythmé invite à dépasser la frontière du visible, du sensible, du matériel, à se détacher de l’opposition ressemblance/dissemblance pour progresser vers l’invisible, l’intelligible et l’immatériel.","PeriodicalId":129986,"journal":{"name":"Aux frontières des espèces","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130431658","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-07-13DOI: 10.35562/frontieres.1603
J. Leclercq-Marx
Le présent article interroge la frontière entre humanité et animalité sur base de l’humanisation relativement poussée dont quatre hybrides mi‑hommes, mi‑bêtes ont fait l’objet, entre Antiquité et Moyen Âge, alors que leurs autres congénères sont nettement moins concernés – du moins en Occident. À cet égard, on s’intéressera particulièrement à leurs points communs pour voir si dans le cas d’espèce de monstres déjà anthropomorphes, il existe ou non, une forme de prédisposition au renforcement de leur part d’humanité.Après s’être demandé ce que recouvre le concept d’humanisation quand il s’agit de créatures mi‑hommes, mi‑bêtes, on poursuivra par la présentation du groupe d’hybrides concernés, à savoir les sirènes (uniquement sous leur forme de femmes-poissons), les centaures, les cynocéphales et les faunes. Ensuite sera décrite la manière dont leur humanisation s’exprime dans les textes et dans les images (ixe‑xve siècles), avant de voir si, par le passé, ces hybrides n’en avaient pas déjà bénéficié sous une forme ou sous une autre. In fine on se demandera s’il existe éventuellement un facteur culturel déterminant qui aurait favorisé ce type de glissement particulièrement transgressif, même s’il ne s’impose pas partout.
{"title":"L’humanisation des hybrides mi‑hommes, mi‑bêtes en question(s)","authors":"J. Leclercq-Marx","doi":"10.35562/frontieres.1603","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/frontieres.1603","url":null,"abstract":"Le présent article interroge la frontière entre humanité et animalité sur base de l’humanisation relativement poussée dont quatre hybrides mi‑hommes, mi‑bêtes ont fait l’objet, entre Antiquité et Moyen Âge, alors que leurs autres congénères sont nettement moins concernés – du moins en Occident. À cet égard, on s’intéressera particulièrement à leurs points communs pour voir si dans le cas d’espèce de monstres déjà anthropomorphes, il existe ou non, une forme de prédisposition au renforcement de leur part d’humanité.Après s’être demandé ce que recouvre le concept d’humanisation quand il s’agit de créatures mi‑hommes, mi‑bêtes, on poursuivra par la présentation du groupe d’hybrides concernés, à savoir les sirènes (uniquement sous leur forme de femmes-poissons), les centaures, les cynocéphales et les faunes. Ensuite sera décrite la manière dont leur humanisation s’exprime dans les textes et dans les images (ixe‑xve siècles), avant de voir si, par le passé, ces hybrides n’en avaient pas déjà bénéficié sous une forme ou sous une autre. In fine on se demandera s’il existe éventuellement un facteur culturel déterminant qui aurait favorisé ce type de glissement particulièrement transgressif, même s’il ne s’impose pas partout.","PeriodicalId":129986,"journal":{"name":"Aux frontières des espèces","volume":"35 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123081202","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}