Périodiques, vulgarisation scientifique et effets de domaine. Cet article défend l’utilité du concept de « domaining » de l’anthropologue Marilyn Strathern, tel qu’il a été adapté à l’étude des sciences et de la littérature par Susan Merrill Squier, pour notre compréhension de la circulation et du développement des connaissances scientifiques à travers la culture populaire et la vulgarisation scientifique. À l’aide d’exemples tirés des travaux de Squier sur les technologies de reproduction et de mes propres travaux sur les premières décennies de la recherche sur la radioactivité et la physique nucléaire, l’article montre que les périodiques constituent un environnement propice à la création de liens et de déplacements qui se produisent dans le cadre de la recherche scientifique. Ils combinent en effet plusieurs auteurs, différents genres et des images visuelles, souvent fournies par plusieurs illustrateurs ou dans le contexte de textes et d’images publicitaires. Le concept de « domaining » de Strathern met en évidence les dimensions culturelles de la construction et de la circulation des connaissances et nous aide à interpréter les juxtapositions d’images et de tropes dans de multiples domaines. La vulgarisation scientifique peut donc être comprise comme faisant partie d’une pratique de négociation culturelle en constante expansion.
{"title":"Periodicals, Scientific Popularization, and Domaining Effects","authors":"Mark S. Morrisson","doi":"10.52983/dahd8647","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/dahd8647","url":null,"abstract":"Périodiques, vulgarisation scientifique et effets de domaine. Cet article défend l’utilité du concept de « domaining » de l’anthropologue Marilyn Strathern, tel qu’il a été adapté à l’étude des sciences et de la littérature par Susan Merrill Squier, pour notre compréhension de la circulation et du développement des connaissances scientifiques à travers la culture populaire et la vulgarisation scientifique. À l’aide d’exemples tirés des travaux de Squier sur les technologies de reproduction et de mes propres travaux sur les premières décennies de la recherche sur la radioactivité et la physique nucléaire, l’article montre que les périodiques constituent un environnement propice à la création de liens et de déplacements qui se produisent dans le cadre de la recherche scientifique. Ils combinent en effet plusieurs auteurs, différents genres et des images visuelles, souvent fournies par plusieurs illustrateurs ou dans le contexte de textes et d’images publicitaires. Le concept de « domaining » de Strathern met en évidence les dimensions culturelles de la construction et de la circulation des connaissances et nous aide à interpréter les juxtapositions d’images et de tropes dans de multiples domaines. La vulgarisation scientifique peut donc être comprise comme faisant partie d’une pratique de négociation culturelle en constante expansion.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135827307","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les hebdomadaires spécialisés des années 1880-1900 valorisent une vulgarisation ludique et spectaculaire, alimentant le goût pour un merveilleux scientifique que les romans d’anticipation porteront à son paroxysme. Pourtant, les mots « merveille », « merveilleux » et « scientifique » entretiennent une relation complexe au sein de la presse de vulgarisation spécialisée, qui n’a pas toujours bénéficié d’autant de latitude dans le choix de ses sujets. Notre objectif est de montrer comment ces périodiques ont construit leur relation à la merveille et au merveilleux depuis le Second Empire, parvenant après 1870 à s’affranchir de leur image de « trafiquants de science » (Auguste Comte, 1935) pour produire une vulgarisation capable d’annexer presque tous les sujets et d’explorer tous les lieux (laboratoires, grands magasins, baraques foraines…). Pleinement déployé, le merveilleux propre à la presse de vulgarisation scientifique ne saurait donc se réduire aux thématiques les plus étranges et spectaculaires. Nous montrerons que cette conception est le fruit d’innovations progressives et d’ajustements éditoriaux, portés par un réseau de rédacteurs parmi lesquels les plus importants sont parfois les plus oubliés.
{"title":"Politique du merveilleux dans la presse de vulgarisation scientifique du Second Empire et de la Belle Époque","authors":"Axel Hohnsbein","doi":"10.52983/weia2967","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/weia2967","url":null,"abstract":"Les hebdomadaires spécialisés des années 1880-1900 valorisent une vulgarisation ludique et spectaculaire, alimentant le goût pour un merveilleux scientifique que les romans d’anticipation porteront à son paroxysme. Pourtant, les mots « merveille », « merveilleux » et « scientifique » entretiennent une relation complexe au sein de la presse de vulgarisation spécialisée, qui n’a pas toujours bénéficié d’autant de latitude dans le choix de ses sujets. Notre objectif est de montrer comment ces périodiques ont construit leur relation à la merveille et au merveilleux depuis le Second Empire, parvenant après 1870 à s’affranchir de leur image de « trafiquants de science » (Auguste Comte, 1935) pour produire une vulgarisation capable d’annexer presque tous les sujets et d’explorer tous les lieux (laboratoires, grands magasins, baraques foraines…). Pleinement déployé, le merveilleux propre à la presse de vulgarisation scientifique ne saurait donc se réduire aux thématiques les plus étranges et spectaculaires. Nous montrerons que cette conception est le fruit d’innovations progressives et d’ajustements éditoriaux, portés par un réseau de rédacteurs parmi lesquels les plus importants sont parfois les plus oubliés.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135878021","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si les différentes représentations font de l’ingénieur un personnage incontournable de l’industrialisation, celles-ci omettent les différences entre les ingénieurs d’État travaillant pour l’Administration et les ingénieurs civils officiant dans les entreprises. Ces derniers n’apparaissent qu’au cours du XIXe siècle et deviennent progressivement une élite industrielle dont les premiers établissements formateurs sont fondés dans le premier tiers du siècle. Malgré cela, la reconnaissance socio-professionnelle de ces acteurs est parfois difficile. C’est pourquoi, en 1855, des professeurs et des anciens élèves de l’École des mineurs de Saint-Étienne fondent une société savante, la Société de l’industrie minérale, dont l’objectif est de faire reconnaître la figure de l’ingénieur civil. Dès cet instant, le Bulletin de la Société de l’industrie minérale devient un outil permettant l’affirmation de l’ingénieur civil, en faisant reconnaître le titre même d’ingénieur civil, mais aussi en contribuant à l’émergence d’une démarche scientifique propre ou encore en développant des pratiques professionnelles spécifiques.
虽然不同的代表使工程师成为工业化中不可避免的人物,但他们忽略了为行政部门工作的国家工程师和为企业服务的土木工程师之间的区别。后者只出现在19世纪,并逐渐成为工业精英,其第一个培训机构是在19世纪的前三分之一建立的。尽管如此,对这些行动者的社会-专业承认有时是困难的。这就是为什么在1855年,圣- etienne矿工学校的教授和以前的学生成立了一个学术协会,societe de l ' industrie minerale,其目标是让土木工程师的形象得到认可。从这一刻起,societe de l ' industrie minerale公报成为确认土木工程师的工具,使土木工程师的头衔得到承认,但也有助于出现自己的科学方法或发展特定的专业实践。
{"title":"Le Bulletin de la Société de l’industrie minérale ou la participation d’une revue à l’émergence de la figure de l’ingénieur civil (1855-1914)","authors":"Luc Rojas","doi":"10.52983/sfpf2587","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/sfpf2587","url":null,"abstract":"Si les différentes représentations font de l’ingénieur un personnage incontournable de l’industrialisation, celles-ci omettent les différences entre les ingénieurs d’État travaillant pour l’Administration et les ingénieurs civils officiant dans les entreprises. Ces derniers n’apparaissent qu’au cours du XIXe siècle et deviennent progressivement une élite industrielle dont les premiers établissements formateurs sont fondés dans le premier tiers du siècle. Malgré cela, la reconnaissance socio-professionnelle de ces acteurs est parfois difficile. C’est pourquoi, en 1855, des professeurs et des anciens élèves de l’École des mineurs de Saint-Étienne fondent une société savante, la Société de l’industrie minérale, dont l’objectif est de faire reconnaître la figure de l’ingénieur civil. Dès cet instant, le Bulletin de la Société de l’industrie minérale devient un outil permettant l’affirmation de l’ingénieur civil, en faisant reconnaître le titre même d’ingénieur civil, mais aussi en contribuant à l’émergence d’une démarche scientifique propre ou encore en développant des pratiques professionnelles spécifiques.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135878409","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’essor des house-organs coïncide en France avec le développement des grandes entreprises et l’arrivée à maturité de la publicité comme profession et discipline nouvelles au cours de l’entre-deux-guerres. Le secteur du tourisme et des transports, de l’industrie et de la Haute couture sont, avec les laboratoires pharmaceutiques, les principaux pourvoyeurs de cette presse hybride. Proches du journal, de la revue ou du magazine par leur conception et leur distribution, les périodiques d’entreprise se caractérisent par leur extrême diversité s’agissant de leur mode de diffusion, de leur tirage, de leur périodicité comme du format, des contenus et de la ligne éditoriale qu’ils adoptent. Tout à la fois moyens et supports promotionnels, ces outils de prospection et de vente, de communication et de valorisation de l’entreprise, sont aussi des diffuseurs de contenus culturels : certains ont fait date par l’audace et le luxe de leur conception graphique et artistique. Ils constituent un observatoire de premier plan des stratégies, des modalités et des formes historiques de la publicité imprimée.
{"title":"Publicité et périodiques d’entreprise dans la France de l’entre-deux-guerres","authors":"Myriam Boucharenc","doi":"10.52983/gbae7142","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/gbae7142","url":null,"abstract":"L’essor des house-organs coïncide en France avec le développement des grandes entreprises et l’arrivée à maturité de la publicité comme profession et discipline nouvelles au cours de l’entre-deux-guerres. Le secteur du tourisme et des transports, de l’industrie et de la Haute couture sont, avec les laboratoires pharmaceutiques, les principaux pourvoyeurs de cette presse hybride. Proches du journal, de la revue ou du magazine par leur conception et leur distribution, les périodiques d’entreprise se caractérisent par leur extrême diversité s’agissant de leur mode de diffusion, de leur tirage, de leur périodicité comme du format, des contenus et de la ligne éditoriale qu’ils adoptent. Tout à la fois moyens et supports promotionnels, ces outils de prospection et de vente, de communication et de valorisation de l’entreprise, sont aussi des diffuseurs de contenus culturels : certains ont fait date par l’audace et le luxe de leur conception graphique et artistique. Ils constituent un observatoire de premier plan des stratégies, des modalités et des formes historiques de la publicité imprimée.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135878581","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Entre 1928 et 1940, en raison du développement des techniques de la police scientifique, de la médecine légale et de la psychologie, l’hebdomadaire de faits divers – Détective – intègre naturellement la science à son univers de crimes. Mais le magazine est aussi bien celui de la « science contre le crime » que celui de l’horoscope, de la magie, de la sorcellerie, du spiritisme, de la fascination générale pour le paranormal et le surnaturel, des publicités innombrables pour des produits-miracles et des inventions merveilleuses. Comment qualifier la place de la science dans un tel dispositif sensationnaliste ? À travers l’exemple de Détective, on touche la cohérence profonde de la culture sensationnaliste, liant science, superstition et recherche du bonheur, autour des paradigmes du « savoir » et du « mystère ».
{"title":"Science et sensationnalisme dans Détective (1928-1940)","authors":"Yoan Vérilhac","doi":"10.52983/ieub4478","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/ieub4478","url":null,"abstract":"Entre 1928 et 1940, en raison du développement des techniques de la police scientifique, de la médecine légale et de la psychologie, l’hebdomadaire de faits divers – Détective – intègre naturellement la science à son univers de crimes. Mais le magazine est aussi bien celui de la « science contre le crime » que celui de l’horoscope, de la magie, de la sorcellerie, du spiritisme, de la fascination générale pour le paranormal et le surnaturel, des publicités innombrables pour des produits-miracles et des inventions merveilleuses. Comment qualifier la place de la science dans un tel dispositif sensationnaliste ? À travers l’exemple de Détective, on touche la cohérence profonde de la culture sensationnaliste, liant science, superstition et recherche du bonheur, autour des paradigmes du « savoir » et du « mystère ».","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135878017","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les formes éditoriales adoptées pour la publication des données scientifiques ont varié au cours de l’histoire. Les données étaient premièrement incluses dans la même unité éditoriale imprimée que leur étude, puis, avec les formats numériques, externalisées d’abord sous la forme de « matériaux supplémentaires » et, plus récemment, publiées de manière indépendante sur Internet, notamment avec les data journals. Cette étude porte sur un « chaînon manquant » dans cette histoire des formats éditoriaux : la publication de données imprimée et indépendante. Elle prend comme cas une méthode d’analyse des industries lithiques préhistoriques développée entre 1950 et 2000, en France, Italie et Espagne, ainsi qu’un périodique relatif, l’Archivio di tipologia analitica. Cela permet (1) de proposer un cadre d’analyse des transformations historiques de la publication des données scientifiques, (2) de montrer l’importance du phénomène d’autonomisation des formats éditoriaux, illustré ici à la fois par les tirés-à-part et par le développement de formats de représentation informatisés, (3) d’illustrer la pertinence et le potentiel des tirés-à-part en tant que source pour l’étude des sociabilités scientifiques.
{"title":"L’automatisation éditoriale da la publication des données. Des tirés-à-part aux data journals en archéologie (1950-2000)","authors":"Sébastien Plutniak","doi":"10.52983/qbtj3499","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/qbtj3499","url":null,"abstract":"Les formes éditoriales adoptées pour la publication des données scientifiques ont varié au cours de l’histoire. Les données étaient premièrement incluses dans la même unité éditoriale imprimée que leur étude, puis, avec les formats numériques, externalisées d’abord sous la forme de « matériaux supplémentaires » et, plus récemment, publiées de manière indépendante sur Internet, notamment avec les data journals. Cette étude porte sur un « chaînon manquant » dans cette histoire des formats éditoriaux : la publication de données imprimée et indépendante. Elle prend comme cas une méthode d’analyse des industries lithiques préhistoriques développée entre 1950 et 2000, en France, Italie et Espagne, ainsi qu’un périodique relatif, l’Archivio di tipologia analitica. Cela permet (1) de proposer un cadre d’analyse des transformations historiques de la publication des données scientifiques, (2) de montrer l’importance du phénomène d’autonomisation des formats éditoriaux, illustré ici à la fois par les tirés-à-part et par le développement de formats de représentation informatisés, (3) d’illustrer la pertinence et le potentiel des tirés-à-part en tant que source pour l’étude des sociabilités scientifiques.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135878582","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le Journal de mathématiques élémentaires, « fondé exclusivement par des élèves de mathématiques élémentaires » comme l’indique avec fierté la courte introduction du premier numéro, se voulait quinzomadaire. Au moins trois numéros sont parus au début de l’année 1870, rédigés par des étudiants de l’institution privée Sainte-Barbe à Paris. Ce périodique écrit à la main fait partie des quelques journaux lycéens des classes de mathématiques élémentaires parus entre 1860 et 1880. La période connaît un développement de l’édition de manuels d’un côté, de périodiques destinés à la préparation des concours les plus prestigieux de l’École polytechnique et de l’École normale supérieure de l’autre. Les élèves de mathématiques élémentaires, qui préparent Saint-Cyr, Centrale ou le baccalauréat ès sciences pour entrer à l’université, imitent par eux-mêmes ce dernier modèle. Notre étude de cas permet d’appréhender les enjeux disciplinaires et institutionnels de l’enseignement des mathématiques et de la physique dans ces classes, ainsi qu’une forme éditoriale originale qui révèle et produit un réseau spécifique de diffusion des savoirs.
{"title":"Des périodiques par et pour les lycéens. Le cas du Journal de mathématiques élémentaires de l’école préparatoire Sainte-Barbe en 1870","authors":"Aurélien Gautreau","doi":"10.52983/phfk5988","DOIUrl":"https://doi.org/10.52983/phfk5988","url":null,"abstract":"Le Journal de mathématiques élémentaires, « fondé exclusivement par des élèves de mathématiques élémentaires » comme l’indique avec fierté la courte introduction du premier numéro, se voulait quinzomadaire. Au moins trois numéros sont parus au début de l’année 1870, rédigés par des étudiants de l’institution privée Sainte-Barbe à Paris. Ce périodique écrit à la main fait partie des quelques journaux lycéens des classes de mathématiques élémentaires parus entre 1860 et 1880. La période connaît un développement de l’édition de manuels d’un côté, de périodiques destinés à la préparation des concours les plus prestigieux de l’École polytechnique et de l’École normale supérieure de l’autre. Les élèves de mathématiques élémentaires, qui préparent Saint-Cyr, Centrale ou le baccalauréat ès sciences pour entrer à l’université, imitent par eux-mêmes ce dernier modèle. Notre étude de cas permet d’appréhender les enjeux disciplinaires et institutionnels de l’enseignement des mathématiques et de la physique dans ces classes, ainsi qu’une forme éditoriale originale qui révèle et produit un réseau spécifique de diffusion des savoirs.","PeriodicalId":496605,"journal":{"name":"MSH Paris-Saclay. 5 ans d'interdisciplinarité sur un Plateau","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135827310","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}