Ce texte propose un retour réflexif sur la méthodologie déployée dans le cadre du programme ANR CAMIGRI pour étudier les recompositions des espaces ruraux français au prisme des migrations internationales. Pour pallier l’invisibilité de certaines présences étrangères dans les bases de données ou sur le terrain, la méthode articule traitements statistiques aux échelles nationale et intercommunale, et études de cas par suivi de lieux emblématiques de situations migratoires dans 3 terrains du grand quart sud-ouest. Elle permet de capter la diversité des formes de présences étrangères et leurs effets sur les territoires, en s’appuyant pour une bonne part sur des exemples agricoles. Elle repose aussi sur la mobilisation d’outils originaux (grille biographique, photographie, carnets) pour étudier et suivre les présences étrangères sur le temps long dans les espaces ruraux. Les méthodes mixtes s’apparentent ici à une posture de recherche qui repose non seulement sur l’articulation d’approches qualitatives et quantitatives, mais aussi de champs théoriques (études rurales/études migratoires) et de compétences des chercheurs.
{"title":"Enquêter les migrations internationales dans des espaces de faible densité. Retours réflexifs sur l’articulation d’approches statistiques et d’approches de terrain plurielles","authors":"Camille Hochedez, David Lessault, Pierre Pistre","doi":"10.3917/ag.755.0025","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0025","url":null,"abstract":"Ce texte propose un retour réflexif sur la méthodologie déployée dans le cadre du programme ANR CAMIGRI pour étudier les recompositions des espaces ruraux français au prisme des migrations internationales. Pour pallier l’invisibilité de certaines présences étrangères dans les bases de données ou sur le terrain, la méthode articule traitements statistiques aux échelles nationale et intercommunale, et études de cas par suivi de lieux emblématiques de situations migratoires dans 3 terrains du grand quart sud-ouest. Elle permet de capter la diversité des formes de présences étrangères et leurs effets sur les territoires, en s’appuyant pour une bonne part sur des exemples agricoles. Elle repose aussi sur la mobilisation d’outils originaux (grille biographique, photographie, carnets) pour étudier et suivre les présences étrangères sur le temps long dans les espaces ruraux. Les méthodes mixtes s’apparentent ici à une posture de recherche qui repose non seulement sur l’articulation d’approches qualitatives et quantitatives, mais aussi de champs théoriques (études rurales/études migratoires) et de compétences des chercheurs.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"29 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139800038","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les opérations de relogement suite à des déguerpissements, des évictions ou des démolitions font depuis longtemps partie intégrante des dynamiques spatiales des villes africaines. Au-delà d’une analyse des opérations sous l’angle d’un avant-après perte de logement, cet article propose de conceptualiser différemment le rapport à la ville des citadins concernés par des expériences imposées de relogement. Ainsi, ce que nous proposons d’appeler « réinstallation urbaine » ( urban resettlement ) met l’accent sur la déstabilisation des citadinités dans une perspective de long terme, à travers l’expérience vécue et au cours du temps, produite par une dynamique double de destruction et de création de lieux et de liens. Pour développer notre réflexion géographique, nous examinons des itinéraires de citadins ayant été réinstallés dans le cadre de deux programmes différents ayant pris place à Rabat-Salé (Maroc) et à Lomé (Togo). En prenant en compte les expériences habitantes précédentes, concomitantes et postérieures au relogement, l’horizon promu d’inclusion s’articule à des obligations économiques, sociales et politiques constitutives de citadinités déstabilisées et sous contrainte.
{"title":"Rester citadin malgré tout. Penser les citadinités à travers l’expérience des réinstallations urbaines, à partir de deux villes africaines","authors":"Amandine Spire, Raffael Beier","doi":"10.3917/ag.755.0075","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0075","url":null,"abstract":"Les opérations de relogement suite à des déguerpissements, des évictions ou des démolitions font depuis longtemps partie intégrante des dynamiques spatiales des villes africaines. Au-delà d’une analyse des opérations sous l’angle d’un avant-après perte de logement, cet article propose de conceptualiser différemment le rapport à la ville des citadins concernés par des expériences imposées de relogement. Ainsi, ce que nous proposons d’appeler « réinstallation urbaine » ( urban resettlement ) met l’accent sur la déstabilisation des citadinités dans une perspective de long terme, à travers l’expérience vécue et au cours du temps, produite par une dynamique double de destruction et de création de lieux et de liens. Pour développer notre réflexion géographique, nous examinons des itinéraires de citadins ayant été réinstallés dans le cadre de deux programmes différents ayant pris place à Rabat-Salé (Maroc) et à Lomé (Togo). En prenant en compte les expériences habitantes précédentes, concomitantes et postérieures au relogement, l’horizon promu d’inclusion s’articule à des obligations économiques, sociales et politiques constitutives de citadinités déstabilisées et sous contrainte.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"482 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139860177","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
G. Courade, Catherine Fournet-Guérin, Véronique Fourault-Cauët, Christophe Quéva
{"title":"Georges Courade, auteur de « Comme le fleuve, la vérité se perd dans le désert ». Faire de la recherche dans les Afriques en décolonisation","authors":"G. Courade, Catherine Fournet-Guérin, Véronique Fourault-Cauët, Christophe Quéva","doi":"10.3917/ag.755.0099","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0099","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"474 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139860310","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
À partir des exemples de deux villes du Sud-Ouest de la France, Pau et Bordeaux, cet article vérifie l’hypothèse théorique selon laquelle les espaces géographiques seraient le fruit d’une intense et opiniâtre production sociale ( largo sensu ). Le modèle méthodologique de la formation socio-spatiale fournit les outils opératoires d’une telle démonstration. Le récit de la production des deux espaces territoriaux de Pau et de Bordeaux met en lumière la subtile interpénétration des substrats géo-économiques de ces sociétés localisées et des formes de pouvoirs, comme des représentations idéologiques et culturelles qu’elles ont connues dans la longue durée. C’est sur ce terreau de l’espace produit et territorialisé (palimpseste) que surgissent, à la conscience de chaque individu, des images médiatisées par une sorte d’imaginaire collectif (ou social) qui enrichissent et qui arriment au territoire son espace vécu. Ces représentations sensibles, chargées d’affect, de mémoire et « d’habitus », à la fois libres et imprégnées d’idéologie collective, témoignent du rapport à l’espace de chacun et se révèlent précieuses pour cerner les enjeux de tout aménagement.
{"title":"Production des territoires et des espaces vécus. Exemples de Pau et de Bordeaux","authors":"Guy Di Méo","doi":"10.3917/ag.755.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0005","url":null,"abstract":"À partir des exemples de deux villes du Sud-Ouest de la France, Pau et Bordeaux, cet article vérifie l’hypothèse théorique selon laquelle les espaces géographiques seraient le fruit d’une intense et opiniâtre production sociale ( largo sensu ). Le modèle méthodologique de la formation socio-spatiale fournit les outils opératoires d’une telle démonstration. Le récit de la production des deux espaces territoriaux de Pau et de Bordeaux met en lumière la subtile interpénétration des substrats géo-économiques de ces sociétés localisées et des formes de pouvoirs, comme des représentations idéologiques et culturelles qu’elles ont connues dans la longue durée. C’est sur ce terreau de l’espace produit et territorialisé (palimpseste) que surgissent, à la conscience de chaque individu, des images médiatisées par une sorte d’imaginaire collectif (ou social) qui enrichissent et qui arriment au territoire son espace vécu. Ces représentations sensibles, chargées d’affect, de mémoire et « d’habitus », à la fois libres et imprégnées d’idéologie collective, témoignent du rapport à l’espace de chacun et se révèlent précieuses pour cerner les enjeux de tout aménagement.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"78 21","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139860849","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
À partir des exemples de deux villes du Sud-Ouest de la France, Pau et Bordeaux, cet article vérifie l’hypothèse théorique selon laquelle les espaces géographiques seraient le fruit d’une intense et opiniâtre production sociale ( largo sensu ). Le modèle méthodologique de la formation socio-spatiale fournit les outils opératoires d’une telle démonstration. Le récit de la production des deux espaces territoriaux de Pau et de Bordeaux met en lumière la subtile interpénétration des substrats géo-économiques de ces sociétés localisées et des formes de pouvoirs, comme des représentations idéologiques et culturelles qu’elles ont connues dans la longue durée. C’est sur ce terreau de l’espace produit et territorialisé (palimpseste) que surgissent, à la conscience de chaque individu, des images médiatisées par une sorte d’imaginaire collectif (ou social) qui enrichissent et qui arriment au territoire son espace vécu. Ces représentations sensibles, chargées d’affect, de mémoire et « d’habitus », à la fois libres et imprégnées d’idéologie collective, témoignent du rapport à l’espace de chacun et se révèlent précieuses pour cerner les enjeux de tout aménagement.
{"title":"Production des territoires et des espaces vécus. Exemples de Pau et de Bordeaux","authors":"Guy Di Méo","doi":"10.3917/ag.755.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0005","url":null,"abstract":"À partir des exemples de deux villes du Sud-Ouest de la France, Pau et Bordeaux, cet article vérifie l’hypothèse théorique selon laquelle les espaces géographiques seraient le fruit d’une intense et opiniâtre production sociale ( largo sensu ). Le modèle méthodologique de la formation socio-spatiale fournit les outils opératoires d’une telle démonstration. Le récit de la production des deux espaces territoriaux de Pau et de Bordeaux met en lumière la subtile interpénétration des substrats géo-économiques de ces sociétés localisées et des formes de pouvoirs, comme des représentations idéologiques et culturelles qu’elles ont connues dans la longue durée. C’est sur ce terreau de l’espace produit et territorialisé (palimpseste) que surgissent, à la conscience de chaque individu, des images médiatisées par une sorte d’imaginaire collectif (ou social) qui enrichissent et qui arriment au territoire son espace vécu. Ces représentations sensibles, chargées d’affect, de mémoire et « d’habitus », à la fois libres et imprégnées d’idéologie collective, témoignent du rapport à l’espace de chacun et se révèlent précieuses pour cerner les enjeux de tout aménagement.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"13 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139801094","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les opérations de relogement suite à des déguerpissements, des évictions ou des démolitions font depuis longtemps partie intégrante des dynamiques spatiales des villes africaines. Au-delà d’une analyse des opérations sous l’angle d’un avant-après perte de logement, cet article propose de conceptualiser différemment le rapport à la ville des citadins concernés par des expériences imposées de relogement. Ainsi, ce que nous proposons d’appeler « réinstallation urbaine » ( urban resettlement ) met l’accent sur la déstabilisation des citadinités dans une perspective de long terme, à travers l’expérience vécue et au cours du temps, produite par une dynamique double de destruction et de création de lieux et de liens. Pour développer notre réflexion géographique, nous examinons des itinéraires de citadins ayant été réinstallés dans le cadre de deux programmes différents ayant pris place à Rabat-Salé (Maroc) et à Lomé (Togo). En prenant en compte les expériences habitantes précédentes, concomitantes et postérieures au relogement, l’horizon promu d’inclusion s’articule à des obligations économiques, sociales et politiques constitutives de citadinités déstabilisées et sous contrainte.
{"title":"Rester citadin malgré tout. Penser les citadinités à travers l’expérience des réinstallations urbaines, à partir de deux villes africaines","authors":"Amandine Spire, Raffael Beier","doi":"10.3917/ag.755.0075","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0075","url":null,"abstract":"Les opérations de relogement suite à des déguerpissements, des évictions ou des démolitions font depuis longtemps partie intégrante des dynamiques spatiales des villes africaines. Au-delà d’une analyse des opérations sous l’angle d’un avant-après perte de logement, cet article propose de conceptualiser différemment le rapport à la ville des citadins concernés par des expériences imposées de relogement. Ainsi, ce que nous proposons d’appeler « réinstallation urbaine » ( urban resettlement ) met l’accent sur la déstabilisation des citadinités dans une perspective de long terme, à travers l’expérience vécue et au cours du temps, produite par une dynamique double de destruction et de création de lieux et de liens. Pour développer notre réflexion géographique, nous examinons des itinéraires de citadins ayant été réinstallés dans le cadre de deux programmes différents ayant pris place à Rabat-Salé (Maroc) et à Lomé (Togo). En prenant en compte les expériences habitantes précédentes, concomitantes et postérieures au relogement, l’horizon promu d’inclusion s’articule à des obligations économiques, sociales et politiques constitutives de citadinités déstabilisées et sous contrainte.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"19 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139800226","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’intéresse au risque et à sa gestion dans l’usage de Grindr, principale application de rencontres destinées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si cette application se décrit comme un safe space , s’inscrivant par-là dans la filiation des lieux communautaires LGBT, les enquêtés interrogés la décrivent plutôt comme un espace d’incertitude, du fait de la facilité avec laquelle n’importe qui peut y accéder et s’y créer un profil. Ces incertitudes imprègnent le passage du virtuel au réel, et donnent lieu à de multiples stratégies visant à réduire les risques de tomber sur un individu mal intentionné. Cela joue à la fois sur le choix des lieux servant de cadre aux rencontres, mais aussi sur la manière dont ces lieux sont investis, qu’il s’agisse des espaces domestiques, cadre privilégié des rencontres sexuelles, ou des espaces publics et commerciaux. Ces stratégies apparaissent également à l’échelle urbaine, sous la forme de dynamiques d’évitement, dont les ressorts sociaux révèlent des représentations spatialisées et racialisées du risque homophobe.
本文探讨了使用 Grindr(男男性行为者(MSM)的主要约会应用程序)过程中的风险和风险管理。虽然该应用程序将自己描述为一个安全的空间,与 LGBT 社区空间一致,但受访者更多地将其描述为一个充满不确定性的空间,因为任何人都可以轻松访问该应用程序并创建个人档案。这些不确定性贯穿于从虚拟到现实的转变过程中,并催生了旨在降低遭遇恶意个人风险的多种策略。这既影响到艳遇场所的选择,也影响到这些场所的使用方式,无论是在家中--艳遇的首选场所--还是在公共和商业空间。这些策略还以回避动态的形式出现在城市范围内,其社会机制揭示了恐同风险的空间化和种族化表现。
{"title":"Les spatialités sous conditions des applications de rencontres gays. Le risque et sa gestion dans l’usage du média géolocalisé Grindr dans les grandes villes","authors":"Clément Nicolle","doi":"10.3917/ag.755.0052","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0052","url":null,"abstract":"Cet article s’intéresse au risque et à sa gestion dans l’usage de Grindr, principale application de rencontres destinées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si cette application se décrit comme un safe space , s’inscrivant par-là dans la filiation des lieux communautaires LGBT, les enquêtés interrogés la décrivent plutôt comme un espace d’incertitude, du fait de la facilité avec laquelle n’importe qui peut y accéder et s’y créer un profil. Ces incertitudes imprègnent le passage du virtuel au réel, et donnent lieu à de multiples stratégies visant à réduire les risques de tomber sur un individu mal intentionné. Cela joue à la fois sur le choix des lieux servant de cadre aux rencontres, mais aussi sur la manière dont ces lieux sont investis, qu’il s’agisse des espaces domestiques, cadre privilégié des rencontres sexuelles, ou des espaces publics et commerciaux. Ces stratégies apparaissent également à l’échelle urbaine, sous la forme de dynamiques d’évitement, dont les ressorts sociaux révèlent des représentations spatialisées et racialisées du risque homophobe.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"3 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139861052","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’intéresse au risque et à sa gestion dans l’usage de Grindr, principale application de rencontres destinées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si cette application se décrit comme un safe space , s’inscrivant par-là dans la filiation des lieux communautaires LGBT, les enquêtés interrogés la décrivent plutôt comme un espace d’incertitude, du fait de la facilité avec laquelle n’importe qui peut y accéder et s’y créer un profil. Ces incertitudes imprègnent le passage du virtuel au réel, et donnent lieu à de multiples stratégies visant à réduire les risques de tomber sur un individu mal intentionné. Cela joue à la fois sur le choix des lieux servant de cadre aux rencontres, mais aussi sur la manière dont ces lieux sont investis, qu’il s’agisse des espaces domestiques, cadre privilégié des rencontres sexuelles, ou des espaces publics et commerciaux. Ces stratégies apparaissent également à l’échelle urbaine, sous la forme de dynamiques d’évitement, dont les ressorts sociaux révèlent des représentations spatialisées et racialisées du risque homophobe.
本文探讨了使用 Grindr(男男性行为者(MSM)的主要约会应用程序)过程中的风险和风险管理。虽然该应用程序将自己描述为一个安全的空间,与 LGBT 社区空间一致,但受访者更多地将其描述为一个充满不确定性的空间,因为任何人都可以轻松访问该应用程序并创建个人档案。这些不确定性贯穿于从虚拟到现实的转变过程中,并催生了旨在降低遭遇恶意个人风险的多种策略。这既影响到艳遇场所的选择,也影响到这些场所的使用方式,无论是在家中--艳遇的首选场所--还是在公共和商业空间。这些策略还以回避动态的形式出现在城市范围内,其社会机制揭示了恐同风险的空间化和种族化表现。
{"title":"Les spatialités sous conditions des applications de rencontres gays. Le risque et sa gestion dans l’usage du média géolocalisé Grindr dans les grandes villes","authors":"Clément Nicolle","doi":"10.3917/ag.755.0052","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0052","url":null,"abstract":"Cet article s’intéresse au risque et à sa gestion dans l’usage de Grindr, principale application de rencontres destinées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si cette application se décrit comme un safe space , s’inscrivant par-là dans la filiation des lieux communautaires LGBT, les enquêtés interrogés la décrivent plutôt comme un espace d’incertitude, du fait de la facilité avec laquelle n’importe qui peut y accéder et s’y créer un profil. Ces incertitudes imprègnent le passage du virtuel au réel, et donnent lieu à de multiples stratégies visant à réduire les risques de tomber sur un individu mal intentionné. Cela joue à la fois sur le choix des lieux servant de cadre aux rencontres, mais aussi sur la manière dont ces lieux sont investis, qu’il s’agisse des espaces domestiques, cadre privilégié des rencontres sexuelles, ou des espaces publics et commerciaux. Ces stratégies apparaissent également à l’échelle urbaine, sous la forme de dynamiques d’évitement, dont les ressorts sociaux révèlent des représentations spatialisées et racialisées du risque homophobe.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"25 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139801188","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
G. Courade, Catherine Fournet-Guérin, Véronique Fourault-Cauët, Christophe Quéva
{"title":"Georges Courade, auteur de « Comme le fleuve, la vérité se perd dans le désert ». Faire de la recherche dans les Afriques en décolonisation","authors":"G. Courade, Catherine Fournet-Guérin, Véronique Fourault-Cauët, Christophe Quéva","doi":"10.3917/ag.755.0099","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0099","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"63 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139800460","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Ce texte propose un retour réflexif sur la méthodologie déployée dans le cadre du programme ANR CAMIGRI pour étudier les recompositions des espaces ruraux français au prisme des migrations internationales. Pour pallier l’invisibilité de certaines présences étrangères dans les bases de données ou sur le terrain, la méthode articule traitements statistiques aux échelles nationale et intercommunale, et études de cas par suivi de lieux emblématiques de situations migratoires dans 3 terrains du grand quart sud-ouest. Elle permet de capter la diversité des formes de présences étrangères et leurs effets sur les territoires, en s’appuyant pour une bonne part sur des exemples agricoles. Elle repose aussi sur la mobilisation d’outils originaux (grille biographique, photographie, carnets) pour étudier et suivre les présences étrangères sur le temps long dans les espaces ruraux. Les méthodes mixtes s’apparentent ici à une posture de recherche qui repose non seulement sur l’articulation d’approches qualitatives et quantitatives, mais aussi de champs théoriques (études rurales/études migratoires) et de compétences des chercheurs.
{"title":"Enquêter les migrations internationales dans des espaces de faible densité. Retours réflexifs sur l’articulation d’approches statistiques et d’approches de terrain plurielles","authors":"Camille Hochedez, David Lessault, Pierre Pistre","doi":"10.3917/ag.755.0025","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.755.0025","url":null,"abstract":"Ce texte propose un retour réflexif sur la méthodologie déployée dans le cadre du programme ANR CAMIGRI pour étudier les recompositions des espaces ruraux français au prisme des migrations internationales. Pour pallier l’invisibilité de certaines présences étrangères dans les bases de données ou sur le terrain, la méthode articule traitements statistiques aux échelles nationale et intercommunale, et études de cas par suivi de lieux emblématiques de situations migratoires dans 3 terrains du grand quart sud-ouest. Elle permet de capter la diversité des formes de présences étrangères et leurs effets sur les territoires, en s’appuyant pour une bonne part sur des exemples agricoles. Elle repose aussi sur la mobilisation d’outils originaux (grille biographique, photographie, carnets) pour étudier et suivre les présences étrangères sur le temps long dans les espaces ruraux. Les méthodes mixtes s’apparentent ici à une posture de recherche qui repose non seulement sur l’articulation d’approches qualitatives et quantitatives, mais aussi de champs théoriques (études rurales/études migratoires) et de compétences des chercheurs.","PeriodicalId":505638,"journal":{"name":"Annales de géographie","volume":"419 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139860057","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}