In Africa, the rights of adolescent girls and young women in terms of sexual and reproductive health are strongly influenced by social norms. This article delves into the pivotal role these norms play in the abortion decisions and experiences of young women aged 15-24 in Benin. An ethnographic approach was adopted for data collection among young women who have undergone abortion, their confidants, and other community members. The findings reveal that these young women face a threefold normative burden in their social environment. They juggle contradictory norms that simultaneously stigmatise early pregnancies, hinder proper sexual education, and strongly condemn abortion. These normative pressures often drive their resort to abortions, typically carried out under unsafe conditions. The study also highlights the significant role parents play in the abortion decisions and processes of teenagers under 20. When men are involved in seeking care for abortion, adolescents and young women usually access safer procedures. However, their access to aftercare and contraception following an abortion is hindered by the social norms of healthcare professionals. In addition to broadening the conditions of access to abortion in Benin in October 2021, it is imperative to implement interventions centred on value clarification, raising awareness of adolescents' rights, combating obstetric violence, and social stigmatisation. These measures are crucial to alleviate the weight of social norms bearing down on these young women. DOI: 10.1080/26410397.2023.2294793.
RésuméLes avortements à risque constituent une problématique majeure de santé publique, responsable de la mortalité et de la morbidité maternelles et absorbant les ressources des systèmes de santé publique à l'échelle mondiale. Malgré l'ampleur très probable du problème de l'avortement non sécurisé au Maroc, peu de données sont accessibles sur cette question. Cette recherche vise à analyser la situation de l'avortement du point de vue des femmes et des professionnels de santé dans la préfecture d'Agadir Idaoutanane au Sud du Maroc. Nous avons conduit une étude transversale mixte. De janvier à septembre 2018, 266 femmes ont été recrutées pour répondre à un questionnaire, et 45 entretiens avec les femmes et les professionnels de la santé impliqués dans la santé sexuelle et reproductive (SSR) ont été menés. Nous avons procédé à une analyse descriptive des données quantitatives et à une analyse de contenu thématique des données recueillies par les entretiens individuels. Les résultats de l'étude révèlent que les avortements sont la conjugaison de plusieurs facteurs multidimensionnels. Le manque d'informations en SSR et l'échec de la contraception sont les facteurs majeurs de grossesses non désirées. L'avortement provoqué est un sujet tabou, fortement stigmatisant, portant à l'image sociale de la personne. L'accessibilité aux services d'avortement est marquée de grandes disparités et de trajectoires différentes. Cette étude apporte une contribution à l'analyse du phénomène de l'avortement au Maroc et appelle à une action politique urgente sur plusieurs niveaux: l'accès aux programmes d'éducation sexuelle et à la contraception appropriée, l'élargissement des indications d'avortement préconisées dans le projet de loi, la mise en place des stratégies de lutte contre la stigmatisation de l'avortement par les professionnels de santé et l'accès à des soins post-avortement de haute qualité.
RésuméLa pratique contraceptive moderne augmente lentement parmi les jeunes générations au Bénin. La présente étude analyse les tendances, les déterminants du recours aux contraceptifs et leurs mécanismes d'actions chez les adolescentes. Les approches socio-écologique et intersectionnelle ont été adoptées, avec une méthode d'étude mixte portant sur les adolescentes de 15 à 19 ans sexuellement actives et non enceintes. Le volet quantitatif recourt aux données des cinq enquêtes démographiques et de santé du Bénin entre 1996 et 2017-18, avec une analyse descriptive et une régression logistique binaire pas à pas. Les données qualitatives collectées par des observations, discussions de groupe et entretiens individuels auprès de différents acteurs nationaux, ont fait l'objet d'analyse de contenu. Les résultats révèlent une prévalence contraceptive moderne basse, passant de 4,6% en 1996 à 13,3% en 2017-18, avec le préservatif comme principale méthode utilisée (8,2%). En 2017-18, la probabilité d'utiliser les contraceptifs était plus élevée chez les adolescentes des ménages riches (OR = 2,3), les scolarisées (OR = 2,3), les célibataires (OR = 2,1), celles fréquentant les services de planification familiale (PF) (OR = 1,8), connaissant le cycle menstruel (OR = 1,6), et économiquement actives (OR = 1,5). Cependant, être Yoruba réduit les chances d'utiliser les contraceptifs (OR = 0,5). Les données qualitatives confirment ces résultats et les complètent en mettant en avant l'effet du cadre juridique favorable à la pratique contraceptive, la stigmatisation sociale des utilisatrices, et les infox véhiculées en communauté. Nous recommandons des efforts pour le maintien des filles à l'école, la généralisation des services de PF pour les adolescents, la communication communautaire, et la subvention des contraceptifs.
RésuméMalgré la dépénalisation de l'avortement et la gratuité des soins après avortement (SAA), les femmes Burkinabè vivent des relations difficiles avec les soignants. Cette étude vise à déterminer le profil des femmes recevant des SAA, leur perception de la qualité des SAA et ses déterminants dans des structures sanitaires publiques et confessionnelles du pays. Une enquête quantitative a été menée auprès de 2174 femmes vues pour des SAA et recrutées de façon exhaustive de 2018 à 2020. Un questionnaire structuré a été administré à la sortie des soins. Une analyse uni-, bi- et multivariée a été faite. La majorité des clientes de SAA vivait en milieu rural (55%), avait 25 ans et plus (60%), vivait en couple (87%) et était sans-emploi (59%). La grossesse était non désirée chez 17% des femmes et 4% d'entre elles souhaitaient avorter. La satisfaction globale de la qualité des SAA était de 84%. Dans l'analyse multivariée, ses déterminants étaient la résidence en milieu rural (OR = 1.80 [1.38; 2.34]), un niveau scolaire primaire (OR = 1.48 [1.06; 2.07]) ou secondaire (OR = 1.95 [1.38; 2.74]), et avoir eu au moins un enfant (OR = 1.43 [1.02; 2.00]). Les facteurs associés à une faible satisfaction des SAA étaient une grossesse non désirée (OR = 0.64 [0.46; 0.89]) ou avoir souhaité avorter (OR = 0.09 [0.05; 0.16]). Le niveau de satisfaction globale est acceptable mais faible chez les clientes ayant souhaité avorter. Il est fondamental d'organiser un programme de formation des professionnels des SAA sur la communication, la relation interpersonnelle et l'empathie pendant les soins de santé.
RésuméUne expérience positive de l'accouchement (EPA) est fondamentale pour des soins maternels de qualité. Toutefois, de nombreuses femmes subissent des comportements non respectueux lors de ce moment crucial. Au Maroc, peu d'études ont mesuré cette expérience, et les éléments l'influençant demeurent insuffisamment documentés. Nous avons conduit une recherche mixte dans la province d'Essaouira entre avril et décembre 2021. Notre enquête, basée sur un questionnaire, a sollicité l'avis de 240 femmes issues de huit centres de santé choisis au hasard. Par ailleurs, des entretiens semi-directifs ont été conduits avec 20 femmes, 47 professionnels de santé et quatre responsables administratifs. Les données quantitatives ont été soumises à des analyses descriptives, bi- et multivariées, tandis que les entretiens ont été analysés selon une approche de contenu thématique. Les données révèlent que 59.2% des participantes ont eu une expérience défavorable lors de leur dernier accouchement. Parmi elles, la majorité a déploré des soins non consentis (86.7%), un manque de respect de leur intimité (45.4%) et des abus verbaux (25%). L'EPA était principalement associée à la qualité de l'environnement de l'accouchement, au soutien pour l'allaitement, à la propreté des installations, au type d'établissement (privé) et à l'absence de complications médicales pendant le travail. Les entretiens ont révélé que le manque de motivation des professionnels de santé, l'absence de formation continue appropriée et des lacunes organisationnelles et managériales ont affecté l'EPA. Notre étude souligne le besoin crucial de formation continue axée sur le respect des patients, l'éthique et la déontologie, et met en lumière l'importance d'une politique motivante pour les professionnels de santé, notamment dans le secteur public.
Traditional family planning research has excluded Black and Latinx leaders, and little is known about medication abortion (MA) among racial/ethnic minorities, although it is an increasingly vital reproductive health service, particularly after the fall of Roe v. Wade. Reproductive justice (RJ) community-based organisation (CBO) SisterLove led a study on Black and Latinx women's MA perceptions and experiences in Georgia. From April 2019 to December 2020, we conducted key informant interviews with 20 abortion providers and CBO leaders and 32 in-depth interviews and 6 focus groups (n = 30) with Black and Latinx women. We analysed data thematically using a team-based, iterative approach of coding, memo-ing, and discussion. Participants described multilevel barriers to and strategies for MA access, wishing that "the process had a bit more humanity … [it] should be more holistic." Barriers included (1) sociocultural factors (intersectional oppression, intersectional stigma, and medical experimentation); (2) national and state policies; (3) clinic- and provider-related factors (lack of diverse clinic staff, long waiting times); and (4) individual-level factors (lack of knowledge and social support). Suggested solutions included (1) social media campaigns and story-sharing; (2) RJ-based policy advocacy; (3) diversifying clinic staff, offering flexible scheduling and fees, community integration of abortion, and RJ abortion funds; and (4) social support (including abortion doulas) and comprehensive sex education. Findings suggest that equitable MA access for Black and Latinx communities in the post-Roe era will require multi-level intervention, informed by community-led evidence production; holistic, de-medicalised, and human rights-based care models; and intersectional RJ policy advocacy.
Young people, particularly adolescent girls and young women, represent a growing proportion of those living with HIV. Edutainment programmes have been widely used throughout the world to "educate" and "entertain" audiences and tackle serious social issues in bold and engaging ways. This paper examines the extent to which an edutainment programme, MTV-Shuga, was reported to influence young people's engagement with sexual and reproductive health (SRH) information in rural KwaZulu-Natal, South Africa. In 2019 we conducted eight community-based screenings of MTV-Shuga episodes followed by 25 individual in-depth interviews and 13 focus group discussions with young people aged between 15 and 30. Interviews were audio recorded and transcribed verbatim. Data analysis was thematic and complemented by constant comparison and deviant case analysis techniques. In this rural and poor setting with a high burden of HIV, young people exhibited high levels of awareness of SRH and HIV but had constrained access to services, and limited ability to engage with parents or guardians on SRH matters. MTV Shuga provided an entertaining guide of ways to navigate the risks that they faced in a way that resonated with them. The findings highlight the importance of enabling young people in rural areas to watch MTV Shuga with peers in a safe space in which discussion of the content is facilitated. There is also value in encouraging parents to watch MTV Shuga as a means of enabling discussions between children and adults in their lives about SRH matters.
Sexual ill health among young people, in terms of sexually transmitted infections (STIs), unintended pregnancy, transactional sex and sexual violence, is a global public health concern. To that end, the SEXual health Identification Tool (SEXIT) was developed. The purpose of this study was to explore the visitors' experiences of a youth clinic visit when SEXIT was used. A purposively selected sample of 20 participants (16-24 years of age) was recruited from three Swedish youth clinics using SEXIT. Participants were interviewed individually in March and April 2016, and data were analysed using inductive qualitative content analysis. The analysis resulted in four main categories describing the participants' experiences of using SEXIT: "Issues of concern" includes descriptions of the items in SEXIT as important; "Enabling disclosure" describes how SEXIT serves as an invitation to talk and facilitates disclosure of negative experiences; "Road to change" captures experiences of the conversation with the healthcare professional; and "Managing power imbalance" describes experiences regarding the response and attitudes of the healthcare professional as well as the participants' fears of being judged. The categories are connected by the overarching theme "Ask me, listen to me, treat me well and I shall tell". This study contributes knowledge on young people's experiences of a tool-supported dialogue on sexual health and risk-taking initiated by the healthcare professional. Structured questions in a written format, as a basis for dialogue, are appreciated and experienced as a functioning way of addressing sexual ill health and risk-taking at Swedish youth clinics.