{"title":"Histoire, lecture, divination : Michel de Certeau et l’ange de l’histoire","authors":"M. Pic","doi":"10.58282/colloques.4666","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4666","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"56 4","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-08-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"120899302","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
A la page 15 de La Possession de Loudun, on trouve un intertitre : « Visiter Loudun » (a l’infinitif), suivi de cette phrase : « Aujourd’hui encore, visitez Loudun (imperatif), maintenant privee des deux tiers de ses habitants, recroquevillee sur elle-meme, serrant dans ses ruelles trop d’absents et trop de fantomes »1. Un lieu a traverse le temps a la fois identique a lui-meme et change : l’imperatif continue a nous dire d’aller y voir, quoi ? De l’absence et des fantomes. Avec cette certitude : ce qui peut se dire de ce qui a eu lieu la ne peut se separer de ce lieu. Force de l’expression avoir lieu pour un evenement. Pourtant le livre s’ouvre sur un constat formule a un niveau de generalite bien plus eleve, ou la specificite d’un lieu donne n’intervient pas mais une opposition entre « d’habitude » et temps de crise :D’habitude, l’etrange circule discretement sous nos rues. Mais il suffit d’une crise pour que, de toutes parts, comme enfle par la crue, il remonte du sous-sol, souleve les couvercles qui fermaient les egouts et envahisse les caves, puis les villes. Que le nocturne debouche brutalement au grand jour, le fait surprend chaque fois. Il revele pourtant une existence d’en dessous, une resistance interne jamais reduite. Cette force a l’affut s’insinue dans les tensions de la societe qu’elle menace. Soudain, elle les aggrave ; elle en utilise encore les moyens et les circuits, mais c’est au service d’une « inquietude » qui vient de plus loin, inattendue ; elle brise d
{"title":"Retour à Loudun","authors":"C. Jouhaud","doi":"10.58282/colloques.4656","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4656","url":null,"abstract":"A la page 15 de La Possession de Loudun, on trouve un intertitre : « Visiter Loudun » (a l’infinitif), suivi de cette phrase : « Aujourd’hui encore, visitez Loudun (imperatif), maintenant privee des deux tiers de ses habitants, recroquevillee sur elle-meme, serrant dans ses ruelles trop d’absents et trop de fantomes »1. Un lieu a traverse le temps a la fois identique a lui-meme et change : l’imperatif continue a nous dire d’aller y voir, quoi ? De l’absence et des fantomes. Avec cette certitude : ce qui peut se dire de ce qui a eu lieu la ne peut se separer de ce lieu. Force de l’expression avoir lieu pour un evenement. Pourtant le livre s’ouvre sur un constat formule a un niveau de generalite bien plus eleve, ou la specificite d’un lieu donne n’intervient pas mais une opposition entre « d’habitude » et temps de crise :D’habitude, l’etrange circule discretement sous nos rues. Mais il suffit d’une crise pour que, de toutes parts, comme enfle par la crue, il remonte du sous-sol, souleve les couvercles qui fermaient les egouts et envahisse les caves, puis les villes. Que le nocturne debouche brutalement au grand jour, le fait surprend chaque fois. Il revele pourtant une existence d’en dessous, une resistance interne jamais reduite. Cette force a l’affut s’insinue dans les tensions de la societe qu’elle menace. Soudain, elle les aggrave ; elle en utilise encore les moyens et les circuits, mais c’est au service d’une « inquietude » qui vient de plus loin, inattendue ; elle brise d","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"26 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"134423216","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Je voudrais affronter ici une question1 : peut-on, et comment peut-on penser l’articulation entre l’intervention, pourrait-on dire spectaculaire, de Michel de Certeau sur la scene politique contemporaine en 1968, et l’evolution de ses travaux d’historien des mouvements religieux et des discours spirituels dans l’Europe de l’epoque moderne pendant toutes les annees qui precedent les « evenements de mai », en particulier depuis l’achevement de la somme erudite que representa, en 1966, l’edition de la Correspondance de Jean-Joseph Surin ?2 Affronter cette question, c’est prendre au serieux qu’elle n’aille nullement de soi, et qu’il faille se garder de substantialiser, dans cette pensee active, une sorte de trame commune dont les manifestations se declineraient ici ou la, dans l’espace et dans le temps, sans en subir notable alteration. Peut-etre decouvrira-t-on, tout au contraire, que s’il y a lien, s’il y a passage entre ces deux scenes, c’est precisement pour l’une et l’autre dans leur plus vive difficulte, celle de concevoir ce que Certeau appelle dans La Prise de parole le « fait etrange » de la « parole » comme « indice » d’une « revolution symbolique »3 – nous aurons a revenir sur cette formulation.Prendre au serieux cette question, c’est, si je peux le dire, mettre toutes les difficultes de mon cote, en ecartant d’une part les ecrits politiques anterieurs a 1968, sur l’Amerique latine en particulier4, et d’autre part les textes dans lesquels Certeau compose explicitement
我想在这里面对一个问题:能介入,并思考如何衔接,可以说《场面壮观,Michel de Certeau 1968年当代政治、宗教运动和演化历史学家的工作和精神在当时的欧洲,现代的话语里所有的年代相比«»五月事件,特别是自从打开erudite万人不等,1966年的总和,出版业函件Jean-Joseph素林府? 2面对这个问题,得认真对待它丝毫不自尊,并需提防substantialiser,这种思想活跃,在帧的某种共同的赛事在这里declineraient或,在空间和时间上,无明显受到62年。decouvrira-t-on也许恰恰相反,如果有联系,如果有两个镜头之间的通道,正是precisement困境,为了和对方在自己最强烈的设计决策中Certeau所谓的发言,发言«做奇怪的«»»«»«一个指数一样象征革命»3—我们都回到了这个提法。如果我可以这样说,认真对待这个问题意味着把所有的困难都放在我的一边,一方面抛弃1968年以前的政治著作,特别是关于拉丁美洲的著作4,另一方面抛弃塞托明确阐述的文本
{"title":"Une érudition critique : Michel de Certeau vers 1968","authors":"P. Fabre","doi":"10.58282/colloques.4655","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4655","url":null,"abstract":"Je voudrais affronter ici une question1 : peut-on, et comment peut-on penser l’articulation entre l’intervention, pourrait-on dire spectaculaire, de Michel de Certeau sur la scene politique contemporaine en 1968, et l’evolution de ses travaux d’historien des mouvements religieux et des discours spirituels dans l’Europe de l’epoque moderne pendant toutes les annees qui precedent les « evenements de mai », en particulier depuis l’achevement de la somme erudite que representa, en 1966, l’edition de la Correspondance de Jean-Joseph Surin ?2 Affronter cette question, c’est prendre au serieux qu’elle n’aille nullement de soi, et qu’il faille se garder de substantialiser, dans cette pensee active, une sorte de trame commune dont les manifestations se declineraient ici ou la, dans l’espace et dans le temps, sans en subir notable alteration. Peut-etre decouvrira-t-on, tout au contraire, que s’il y a lien, s’il y a passage entre ces deux scenes, c’est precisement pour l’une et l’autre dans leur plus vive difficulte, celle de concevoir ce que Certeau appelle dans La Prise de parole le « fait etrange » de la « parole » comme « indice » d’une « revolution symbolique »3 – nous aurons a revenir sur cette formulation.Prendre au serieux cette question, c’est, si je peux le dire, mettre toutes les difficultes de mon cote, en ecartant d’une part les ecrits politiques anterieurs a 1968, sur l’Amerique latine en particulier4, et d’autre part les textes dans lesquels Certeau compose explicitement","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"65 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115947856","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La mystique, le corps mystique, la fable du corps mystique. La question est d’abord lexicale. Avant de se demander quelle fonction generale remplit la mystique dans le champ des sciences sociales, avant de s’interroger sur la maniere dont ces sciences traitent la documentation mystique (iconographies, archives, temoignages), pour l’eriger en objet de savoir, donc avant de parler des conditions d’une science mystique, voire de mystique, de la mystique, toute la question tourne autour d’un probleme lexical. C’est la difference entre « mystique » comme adjectif et « mystique » comme substantif. J’aimerais en rester la pour le moment, entre l’adjectif et le substantif. Sur cette difference, j’insisterai a vrai dire pour deux raisons majeures, qui traversent l’œuvre entiere de Michel de Certeau, et en particulier les textes reunis dans les deux volumes de La Fable mystique1. Entre l’adjectif et le substantif, Certeau marque une double topique, qui se croise et s’articule. La premiere concerne les historicites mystiques, pour reprendre le titre du texte qui ouvre La Fable mystique II, et la seconde l’anthropologie du corps mystique, ou la science du « corps manquant », comme l’ecrit Certeau lui-meme. Hypothese de travail, c’est beaucoup dire, hypothese de lecture en tout cas, pour aborder ici la question du corps mystique dans son historicite, ou dans l’histoire d’une difference lexicale entre adjectif et substantif, on pourrait dire aussi, entre attribut et sujet, propriete et obj
{"title":"La fable du corps mystique. Michel de Certeau et les épiphanies de la disparition","authors":"S. Margel","doi":"10.58282/colloques.4672","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4672","url":null,"abstract":"La mystique, le corps mystique, la fable du corps mystique. La question est d’abord lexicale. Avant de se demander quelle fonction generale remplit la mystique dans le champ des sciences sociales, avant de s’interroger sur la maniere dont ces sciences traitent la documentation mystique (iconographies, archives, temoignages), pour l’eriger en objet de savoir, donc avant de parler des conditions d’une science mystique, voire de mystique, de la mystique, toute la question tourne autour d’un probleme lexical. C’est la difference entre « mystique » comme adjectif et « mystique » comme substantif. J’aimerais en rester la pour le moment, entre l’adjectif et le substantif. Sur cette difference, j’insisterai a vrai dire pour deux raisons majeures, qui traversent l’œuvre entiere de Michel de Certeau, et en particulier les textes reunis dans les deux volumes de La Fable mystique1. Entre l’adjectif et le substantif, Certeau marque une double topique, qui se croise et s’articule. La premiere concerne les historicites mystiques, pour reprendre le titre du texte qui ouvre La Fable mystique II, et la seconde l’anthropologie du corps mystique, ou la science du « corps manquant », comme l’ecrit Certeau lui-meme. Hypothese de travail, c’est beaucoup dire, hypothese de lecture en tout cas, pour aborder ici la question du corps mystique dans son historicite, ou dans l’histoire d’une difference lexicale entre adjectif et substantif, on pourrait dire aussi, entre attribut et sujet, propriete et obj","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"70 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115153979","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Une « rupture instauratrice ». En definissant ainsi l’« operation de l’histoire » dans un article paru dans Esprit en 1971 (repris dans La Faiblesse de croire), Certeau interrogeait de maniere radicale la pratique meme de l’historien, mettant en crise les tentations memorialistes qui pourraient guetter ce dernier. Il n’y a pourtant aucun paradoxe a vouloir ici faire memoire du geste inaugure par Certeau. Si les lieux que celui-ci a explores sont si divers, c’est aussi qu’ils renvoient chacun a des « manieres de passer a l’autre ». Son œuvre s’est montree d’emblee retive a toute demarche surplombante, d’ou les reserves emises a l’encontre de la pratique historienne de Michel Foucault dans Les Mots et les choses (« Le noir soleil du langage : Michel Foucault », paru en 1967 dans la revue Etudes), pour s’attacher, dans l’analyse des pratiques, a ce qui les informe et les marque d’en-dessous, « ruses » et « arts de faire » qui « tordent » les logiques des pouvoirs cadastres. Pour pouvoir les reperer, elle s’est attachee a demonter les presupposes ideologiques qui entravent la comprehension des faits de culture en pronant sans relâche dans ses lectures une « pratique de l’ecart » (Luce Giard, « Preface » in Michel de Certeau, La Faiblesse de croire, Paris, Seuil, 1987, p. 9). « [Ce livre] est exile de ce qu’il traite », peut-on lire dans les pages liminaires de La Fable mystique I, propos emblematique qui renvoie tout a la fois a un constat et a un geste, une signature et un progr
“介绍性破裂”。塞托在1971年发表在《精神》杂志上的一篇文章中这样定义了“历史的运作”(转载于《信仰的弱点》),他以一种激进的方式质疑历史学家的实践,将可能潜伏在历史学家身上的记忆主义诱惑置于危机之中。然而,在这里回顾塞托开创的姿态并没有矛盾之处。如果说他探索的地方如此多样化,那也是因为它们都暗示着“转移到另一个地方的方式”。其作品一直montree d’emblee retive任何surplombante方法发展了,从那儿reserves实际发行,违背了历史学家米歇尔·福柯在言语和语言的东西(«晒黑:米歇尔·福柯»中,1967年出版《练习曲》)为重点,分析的做法,这在通知和品牌上面,«惊天»和«»«谁做艺术会扭动»土地清册的权力逻辑。为了能够想象,她attachee挑拨离间了种种presupposes影响事实的理解文化及其解读一个«pronant有增无减。在流通的寿命延长,«»(Luce Giard重音»in Michel de Certeau相信基础薄弱、巴黎、门槛,1987年,第9页)。这本书«[]是放逐他贩卖»,能阅读页面中神秘的寓言》开场第一、emblematique的话谁提到了一切既是一位和认知的姿态了,一个签名和一个程序
{"title":"« Ruptures instauratrices » ? Michel de Certeau et la lecture des écarts","authors":"Christian Indermühle, A. Paschoud","doi":"10.58282/colloques.4648","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4648","url":null,"abstract":"Une « rupture instauratrice ». En definissant ainsi l’« operation de l’histoire » dans un article paru dans Esprit en 1971 (repris dans La Faiblesse de croire), Certeau interrogeait de maniere radicale la pratique meme de l’historien, mettant en crise les tentations memorialistes qui pourraient guetter ce dernier. Il n’y a pourtant aucun paradoxe a vouloir ici faire memoire du geste inaugure par Certeau. Si les lieux que celui-ci a explores sont si divers, c’est aussi qu’ils renvoient chacun a des « manieres de passer a l’autre ». Son œuvre s’est montree d’emblee retive a toute demarche surplombante, d’ou les reserves emises a l’encontre de la pratique historienne de Michel Foucault dans Les Mots et les choses (« Le noir soleil du langage : Michel Foucault », paru en 1967 dans la revue Etudes), pour s’attacher, dans l’analyse des pratiques, a ce qui les informe et les marque d’en-dessous, « ruses » et « arts de faire » qui « tordent » les logiques des pouvoirs cadastres. Pour pouvoir les reperer, elle s’est attachee a demonter les presupposes ideologiques qui entravent la comprehension des faits de culture en pronant sans relâche dans ses lectures une « pratique de l’ecart » (Luce Giard, « Preface » in Michel de Certeau, La Faiblesse de croire, Paris, Seuil, 1987, p. 9). « [Ce livre] est exile de ce qu’il traite », peut-on lire dans les pages liminaires de La Fable mystique I, propos emblematique qui renvoie tout a la fois a un constat et a un geste, une signature et un progr","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"79 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-05-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123905679","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La glossolalie ou « parler en langues » dans les Actes des Apotres (II, 6 sq.), c’est-a-dire le fait de s’exprimer dans une suite de syllabes incomprehensibles mais revetant l’aspect d’une langue veritable, est un phenomene qui a retenu l’attention de nombreux observateurs. Theologiens, anthropologues, medecins, linguistes se sont interesses de pres a ces faits de langue qu’ils reperaient chez certains pentecotistes, spirites, malades mentaux et poetes. Lorsque Michel de Certeau aborde a son tour ce sujet dans Utopies vocales : glossolalies, il temoigne d’une profonde connaissance des discours savants qui ont cherche a rendre compte de ces langues etranges et fascinantes. Cependant, le constat tombe rapidement : « L’histoire de la glossolalie est presque tout entiere celle des interpretations qui entendent faire parler des phrases et pretendent ramener cette delinquance vocale a un ordre de signifies »1. Cette observation laisse ainsi poindre une critique de cette tradition hermeneutique, jugee reductionniste. Mais l’importance de telles recherches, dont il presente des exemples dans son article, n’est toutefois pas niee : « […] l’explication, etrangere au dire glossolale, lui est en meme temps necessaire »2. Des lors, comment produire un tel discours sans retomber dans les difficultes soulevees par ces etudes ? Une autre histoire de la glossolalie est-elle possible ? Et, puisque ce probleme semble lie a celui de son interpretation, quelles pistes Certeau propose-t-il pour re
在使徒行传(II, 6)中,“说方言”,即用一系列难以理解的音节来表达自己,但看起来像一种真正的语言,是一种引起许多观察者注意的现象。神学家、人类学家、医生和语言学家对他们在五旬节派、灵媒、精神病患者和诗人身上发现的语言事实非常感兴趣。当米歇尔·德·塞托(Michel de Certeau)在《声乐乌托邦:舌solalies》(vocals Utopies: glossolalies)一书中谈到这个话题时,他证明了他对试图解释这些奇怪而迷人的语言的学术话语的深刻了解。然而,很快就发现:“glossolalie的历史几乎完全是关于解释的历史,这些解释试图让句子说话,并试图将这种声音犯罪还原为一种意义的顺序。”因此,这一观察导致了对解释学传统的批评,被认为是还原主义的。然而,这种研究的重要性(他在文章中给出了例子)并没有被否认:“解释,与语言无关,同时也是必要的。”那么,如何在不陷入这些研究提出的困难的情况下进行这样的演讲呢?glossolalie的另一个故事可能吗?由于这个问题似乎与它的解释有关,Certeau提出了什么方法来解决这个问题?
{"title":"Les « Utopies vocales » comme lieux possibles d’une réflexion sur l’histoire et l’herméneutique","authors":"C. Jaccard","doi":"10.58282/colloques.4660","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4660","url":null,"abstract":"La glossolalie ou « parler en langues » dans les Actes des Apotres (II, 6 sq.), c’est-a-dire le fait de s’exprimer dans une suite de syllabes incomprehensibles mais revetant l’aspect d’une langue veritable, est un phenomene qui a retenu l’attention de nombreux observateurs. Theologiens, anthropologues, medecins, linguistes se sont interesses de pres a ces faits de langue qu’ils reperaient chez certains pentecotistes, spirites, malades mentaux et poetes. Lorsque Michel de Certeau aborde a son tour ce sujet dans Utopies vocales : glossolalies, il temoigne d’une profonde connaissance des discours savants qui ont cherche a rendre compte de ces langues etranges et fascinantes. Cependant, le constat tombe rapidement : « L’histoire de la glossolalie est presque tout entiere celle des interpretations qui entendent faire parler des phrases et pretendent ramener cette delinquance vocale a un ordre de signifies »1. Cette observation laisse ainsi poindre une critique de cette tradition hermeneutique, jugee reductionniste. Mais l’importance de telles recherches, dont il presente des exemples dans son article, n’est toutefois pas niee : « […] l’explication, etrangere au dire glossolale, lui est en meme temps necessaire »2. Des lors, comment produire un tel discours sans retomber dans les difficultes soulevees par ces etudes ? Une autre histoire de la glossolalie est-elle possible ? Et, puisque ce probleme semble lie a celui de son interpretation, quelles pistes Certeau propose-t-il pour re","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-05-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131005375","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}