Le premier grand dramaturge français qui s’est emparé de Shakespeare de façon mémorable est Jean‑François Ducis (1732‑1817), membre de l’Académie Française, écrivain adulé en son temps et dont la renommée s’est étendue dans toute l’Europe, tant en français qu’en traduction. Lorsqu’il fait jouer Le Roi Léar à la Comédie-Française en 1783, il est au faîte de sa gloire. Son texte, écrit en alexandrins à la rime classique, est porté à la scène par le grand acteur Brizard qui émeut les spectateurs jusqu’aux larmes par l’intensité de ses sentiments.Ducis, inspiré par le Théâtre Anglois de Pierre-Antoine de La Place (1746) pour ses deux premiers « Shakespeare » (Hamlet et Roméo et Juliette), se tourne vers la traduction de Pierre Le Tourneur (1737‑1788) pour son Roi Léar (volume 5 paru en 1779), traduction intégrale en prose, fidèle aux textes originaux. Cependant, Ducis s’écarte de la trame shakespearienne pour adapter Shakespeare au goût et aux principes dramaturgiques de son époque, convaincu, avec ses innombrables admirateurs, qu’il améliore l’original et fait œuvre personnelle. Ainsi, au dénouement, le roi Léar recouvre sa raison parmi ses larmes et marie sa plus jeune fille Helmonde à Edgar.Cet article s’appliquera à montrer l’importance des sources utilisées par Ducis et son désir d’offrir à ses spectateurs et lecteurs une version de l’œuvre de Shakespeare conforme à leurs attentes. Mais on observera les indices qui laissent poindre une approche plus sensible du théâtre, ouvrant la voie à une inflexion pré‑romantique.
让-弗朗索瓦-杜奇斯(1732-1817 年)是法国第一位以令人难忘的方式创作莎士比亚戏剧的伟大剧作家,他是法兰西学院的成员,是一位在当时备受推崇的作家,他的法文作品和译作名扬欧洲。1783 年,《莱亚尔王》在法兰西喜剧院上演时,他正处于声誉的顶峰。杜奇斯在创作前两部 "莎士比亚戏剧"(《哈姆雷特》和《罗密欧与朱丽叶》)时受到了皮埃尔-安托万-德-拉 Place 的《盎格鲁剧院》(1746 年)的启发,在创作《莱亚尔王》(第 5 卷,1779 年出版)时,他转向了皮埃尔-勒图尔纳(Pierre Le Tourneur,1737-1788 年)的译本,这是一部忠实于原文的完整散文译本。然而,杜奇斯偏离了莎士比亚的情节,按照他那个时代的口味和戏剧原则改编莎士比亚,他和他的无数崇拜者都深信,他是在改进原著,是在完成自己的作品。本文将试图说明杜奇斯所使用的资料来源的重要性,以及他为观众和读者提供一个符合他们期望的莎士比亚版本的愿望。本文还将探讨一种更加敏感的戏剧创作方法的迹象,为前浪漫主义风格铺平道路。
{"title":"First King Lear at the Comédie-Française: Jean‑François Ducis’s Le roi Léar (1783)","authors":"Isabelle Schwartz-Gastine","doi":"10.35562/rma.99","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.99","url":null,"abstract":"Le premier grand dramaturge français qui s’est emparé de Shakespeare de façon mémorable est Jean‑François Ducis (1732‑1817), membre de l’Académie Française, écrivain adulé en son temps et dont la renommée s’est étendue dans toute l’Europe, tant en français qu’en traduction. Lorsqu’il fait jouer Le Roi Léar à la Comédie-Française en 1783, il est au faîte de sa gloire. Son texte, écrit en alexandrins à la rime classique, est porté à la scène par le grand acteur Brizard qui émeut les spectateurs jusqu’aux larmes par l’intensité de ses sentiments.Ducis, inspiré par le Théâtre Anglois de Pierre-Antoine de La Place (1746) pour ses deux premiers « Shakespeare » (Hamlet et Roméo et Juliette), se tourne vers la traduction de Pierre Le Tourneur (1737‑1788) pour son Roi Léar (volume 5 paru en 1779), traduction intégrale en prose, fidèle aux textes originaux. Cependant, Ducis s’écarte de la trame shakespearienne pour adapter Shakespeare au goût et aux principes dramaturgiques de son époque, convaincu, avec ses innombrables admirateurs, qu’il améliore l’original et fait œuvre personnelle. Ainsi, au dénouement, le roi Léar recouvre sa raison parmi ses larmes et marie sa plus jeune fille Helmonde à Edgar.Cet article s’appliquera à montrer l’importance des sources utilisées par Ducis et son désir d’offrir à ses spectateurs et lecteurs une version de l’œuvre de Shakespeare conforme à leurs attentes. Mais on observera les indices qui laissent poindre une approche plus sensible du théâtre, ouvrant la voie à une inflexion pré‑romantique.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"292 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139173915","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’opéra Lear du compositeur allemand Aribert Reimann est un véritable mythe dans le monde de l’art lyrique contemporain, joué sur toutes les scènes internationales depuis sa création en 1978. Toutefois, les obstacles au projet étaient nombreux. Reimann reculait devant une entreprise dans laquelle Guiseppe Verdi avait échoué. La recherche d’une traduction qui convenait au sujet était complexe et il s’avéra difficile d’abréger le texte, procédé pourtant nécessaire à tout opéra littéraire. En outre, lors des créations française et américaine, Reimann fut obligé de réaliser une traduction et, par conséquent, de réécrire les lignes vocales.Après une brève introduction au travail de Reimann, l’article retrace les préparatifs du projet afin d’apprécier les différentes traductions du Roi Lear de William Shakespeare, dont les auteurs disposaient, le contexte artistique ainsi que l’échange entre le librettiste Claus H. Henneberg et certains de ses collègues. Un deuxième passage est consacré à l’épigraphe de la partition, qui permet d’évoquer le contexte politique de l’œuvre. Ayant vécu la Seconde Guerre mondiale ainsi que la Guerre froide en tant que résidant de Berlin-Ouest, Reimann souligne toujours l’arrière‑plan politique et historique de ses opéras, bien que cela ne soit pas son mobile principal. S’ensuit l’analyse du livret, qui, en comparaison avec la pièce de théâtre, met en valeur les techniques de dramaturgie employées par Henneberg, également mises en lumière par un synopsis d’états antérieurs du texte. Quelques remarques sur le langage en général et les deux traductions du livret en particulier font office de conclusion.
{"title":"“Nothing will come of nothing.” – Aribert Reimann’s Lear and Its Libretto","authors":"Julian Lembke","doi":"10.35562/rma.178","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.178","url":null,"abstract":"L’opéra Lear du compositeur allemand Aribert Reimann est un véritable mythe dans le monde de l’art lyrique contemporain, joué sur toutes les scènes internationales depuis sa création en 1978. Toutefois, les obstacles au projet étaient nombreux. Reimann reculait devant une entreprise dans laquelle Guiseppe Verdi avait échoué. La recherche d’une traduction qui convenait au sujet était complexe et il s’avéra difficile d’abréger le texte, procédé pourtant nécessaire à tout opéra littéraire. En outre, lors des créations française et américaine, Reimann fut obligé de réaliser une traduction et, par conséquent, de réécrire les lignes vocales.Après une brève introduction au travail de Reimann, l’article retrace les préparatifs du projet afin d’apprécier les différentes traductions du Roi Lear de William Shakespeare, dont les auteurs disposaient, le contexte artistique ainsi que l’échange entre le librettiste Claus H. Henneberg et certains de ses collègues. Un deuxième passage est consacré à l’épigraphe de la partition, qui permet d’évoquer le contexte politique de l’œuvre. Ayant vécu la Seconde Guerre mondiale ainsi que la Guerre froide en tant que résidant de Berlin-Ouest, Reimann souligne toujours l’arrière‑plan politique et historique de ses opéras, bien que cela ne soit pas son mobile principal. S’ensuit l’analyse du livret, qui, en comparaison avec la pièce de théâtre, met en valeur les techniques de dramaturgie employées par Henneberg, également mises en lumière par un synopsis d’états antérieurs du texte. Quelques remarques sur le langage en général et les deux traductions du livret en particulier font office de conclusion.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"23 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139175664","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet essai explore les interactions entre la mise en scène d’André Engel du Roi Lear de William Shakespeare (dans la traduction de Jean‑Michel Déprats) et la version filmée réalisée par Don Kent dans le contexte du film-théâtre. Il met en évidence les manières dont les techniques cinématographiques façonnent la mise en scène d’Engel et comment, à son tour, l’esthétique scénique conditionne les choix de filmage de Don Kent. Une courte analyse de la réalisation de Corentin Leconte du Roi Lear de Thomas Ostermeier à la Comédie-Française, filmé pour Pathé Live, permet de mettre ces films en regard afin de déterminer s’ils correspondent à la catégorie de film-théâtre tel que je la conçois. Cet essai décrit alors l’échange intermédial à l’œuvre lors du passage d’un mode de présentation à un autre, d’où émerge l’esthétique distinctive du film-théâtre, à la croisée des arts scéniques et cinématographiques.
本文以电影戏剧为背景,探讨安德烈-恩格尔(André Engel)对威廉-莎士比亚的《李尔王》(由让-米歇尔-德普拉特翻译)的舞台表演与唐-肯特(Don Kent)制作的电影版之间的互动。它强调了电影技术如何塑造恩格尔的舞台表演,以及舞台美学如何反过来影响唐-肯特的拍摄选择。文章简要分析了科伦坦-勒孔特(Corentin Leconte)在法兰西喜剧院为 Pathé Live 公司拍摄的托马斯-奥斯特梅尔的《李尔王》,使我们能够对这些影片进行比较,并确定它们是否符合我所理解的电影戏剧范畴。然后,这篇文章描述了从一种表现方式向另一种表现方式过渡时的媒介间交流,由此产生了电影剧场的独特美学,它处于场景艺术和电影艺术的交汇点。
{"title":"At the Crossroads of Performing and Cinematographic Arts: The Aesthetic Compromise of Film-Theater. Perspectives on King Lear","authors":"Sandrine Siméon","doi":"10.35562/rma.167","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.167","url":null,"abstract":"Cet essai explore les interactions entre la mise en scène d’André Engel du Roi Lear de William Shakespeare (dans la traduction de Jean‑Michel Déprats) et la version filmée réalisée par Don Kent dans le contexte du film-théâtre. Il met en évidence les manières dont les techniques cinématographiques façonnent la mise en scène d’Engel et comment, à son tour, l’esthétique scénique conditionne les choix de filmage de Don Kent. Une courte analyse de la réalisation de Corentin Leconte du Roi Lear de Thomas Ostermeier à la Comédie-Française, filmé pour Pathé Live, permet de mettre ces films en regard afin de déterminer s’ils correspondent à la catégorie de film-théâtre tel que je la conçois. Cet essai décrit alors l’échange intermédial à l’œuvre lors du passage d’un mode de présentation à un autre, d’où émerge l’esthétique distinctive du film-théâtre, à la croisée des arts scéniques et cinématographiques.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"126 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139175114","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article a pour objet deux mises en scène du Roi Lear, jouées en 2023. Toutes deux sont des versions considérablement abrégées de la pièce de Shakespeare. L’une est une version amatrice jouée en quarante minutes et intitulée King Lear (approximately), par le théâtre du Sycomore de Tournon-sur-Rhône (Ardèche). L’autre, One Shot Shakespeare: King Lear! d’une durée d’une heure quarante a été montée en quatre jours par Irina Brook et sa compagnie dans le théâtre élisabéthain du château d’Hardelot (Nord-Pas-de-Calais). Ces deux adaptations, considérées sous l’angle de l’intermédialité, nous invitent à réfléchir à la rencontre entre publics et acteurs dans une dynamique de médiation culturelle, en nous concentrant notamment sur le passage du texte shakespearien sur scène au moyen de la réécriture, de la traduction, de la mise en espace et de l’interaction avec les spectateurs.
{"title":"King Lear and Cultural Mediation: An Accessible Play?","authors":"Méline Dumot","doi":"10.35562/rma.144","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.144","url":null,"abstract":"Cet article a pour objet deux mises en scène du Roi Lear, jouées en 2023. Toutes deux sont des versions considérablement abrégées de la pièce de Shakespeare. L’une est une version amatrice jouée en quarante minutes et intitulée King Lear (approximately), par le théâtre du Sycomore de Tournon-sur-Rhône (Ardèche). L’autre, One Shot Shakespeare: King Lear! d’une durée d’une heure quarante a été montée en quatre jours par Irina Brook et sa compagnie dans le théâtre élisabéthain du château d’Hardelot (Nord-Pas-de-Calais). Ces deux adaptations, considérées sous l’angle de l’intermédialité, nous invitent à réfléchir à la rencontre entre publics et acteurs dans une dynamique de médiation culturelle, en nous concentrant notamment sur le passage du texte shakespearien sur scène au moyen de la réécriture, de la traduction, de la mise en espace et de l’interaction avec les spectateurs.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"84 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139175118","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La danse oscille entre l’expression et la forme, danse pure et danse théâtrale privilégiant l’une ou l’autre selon l’époque et les créateurs. Qu’est-ce qui dans le corps permet l’exercice de la pratique théâtrale ? Le corps dansant est traversé par un désir de langage ; il se situe entre sens et sensation. Les œuvres de Shakespeare ont souvent suscité l’intérêt des chorégraphes qui se posent alors la question du « comment signifier ? », comment mettre en danse le récit d’une œuvre théâtrale ? Quels points de repère permettent de comprendre par quelles modalités la danse peut renvoyer aux conventions du théâtre ? Dans cet article, nous nous intéressons à la façon dont Maurice Béjart allie la chorégraphie littérale du récit de King Lear à sa décomposition pour le rendre plus expressif et significatif. Au‑delà du motif du héros, l’artiste s’affranchit du simple propos illustratif en transposant la narration en mouvements dansés pour donner au texte une valeur universelle.
{"title":"Maurice Béjart’s King Lear-Prospero Choreography: Theatricality a Help to Meaning","authors":"Claudie Servian","doi":"10.35562/rma.196","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.196","url":null,"abstract":"La danse oscille entre l’expression et la forme, danse pure et danse théâtrale privilégiant l’une ou l’autre selon l’époque et les créateurs. Qu’est-ce qui dans le corps permet l’exercice de la pratique théâtrale ? Le corps dansant est traversé par un désir de langage ; il se situe entre sens et sensation. Les œuvres de Shakespeare ont souvent suscité l’intérêt des chorégraphes qui se posent alors la question du « comment signifier ? », comment mettre en danse le récit d’une œuvre théâtrale ? Quels points de repère permettent de comprendre par quelles modalités la danse peut renvoyer aux conventions du théâtre ? Dans cet article, nous nous intéressons à la façon dont Maurice Béjart allie la chorégraphie littérale du récit de King Lear à sa décomposition pour le rendre plus expressif et significatif. Au‑delà du motif du héros, l’artiste s’affranchit du simple propos illustratif en transposant la narration en mouvements dansés pour donner au texte une valeur universelle.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"118 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139173743","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
William Shakespeare’s plays are one of the main sources of inspiration for the international opera scene. Over the centuries, some 350 opera composers have adapted one of his plays. Yet few of these works have been successful enough to enter the world repertoire of the most performed scores. King Lear is one of Shakespeare’s longest and most complex plays. Significantly, Aribert Reimann’s version, created in 1978, is the only one, out of the twenty other operas adapted from King Lear and composed between 1817 and 2000, to have entered the aforementioned world repertoire. The aim of this article is to find out how Reimann and his librettist Claus H. Henneberg managed to do it and, more generally, what this opera says about operatic adaptations of Shakespeare’s plays. We will thus pay particular attention to the way Reimann and Henneberg tackled four major structuring issues. The first concerns the total length of the work and the cuts to be made in the original text. Then, we will look at the way the German pair dealt with the complex and polymorphous nature of Shakespeare’s characters, before tackling the question of enunciation on the operatic stage and its specificities in terms of action. Last, since opera is a global art form, we will wonder whether a libretto is a drama set to music or a drama written for music, and see how Reimann and Henneberg answered this question.
{"title":"Lear à l’opéra","authors":"P. Issert","doi":"10.35562/rma.168","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.168","url":null,"abstract":"William Shakespeare’s plays are one of the main sources of inspiration for the international opera scene. Over the centuries, some 350 opera composers have adapted one of his plays. Yet few of these works have been successful enough to enter the world repertoire of the most performed scores. King Lear is one of Shakespeare’s longest and most complex plays. Significantly, Aribert Reimann’s version, created in 1978, is the only one, out of the twenty other operas adapted from King Lear and composed between 1817 and 2000, to have entered the aforementioned world repertoire. The aim of this article is to find out how Reimann and his librettist Claus H. Henneberg managed to do it and, more generally, what this opera says about operatic adaptations of Shakespeare’s plays. We will thus pay particular attention to the way Reimann and Henneberg tackled four major structuring issues. The first concerns the total length of the work and the cuts to be made in the original text. Then, we will look at the way the German pair dealt with the complex and polymorphous nature of Shakespeare’s characters, before tackling the question of enunciation on the operatic stage and its specificities in terms of action. Last, since opera is a global art form, we will wonder whether a libretto is a drama set to music or a drama written for music, and see how Reimann and Henneberg answered this question.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"90 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139175620","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le retour à la Comédie-Française en 2022 de Thomas Ostermeier, directeur de la Schaubühne berlinoise, marque l’entrée au Répertoire du Roi Lear dans une nouvelle traduction d’Olivier Cadiot et souligne l’intérêt décidément marqué de Thomas Ostermeier pour la question de la folie chez Shakespeare, qu’il choisit de démultiplier de manière kaléidoscopique sur le plateau.Cette pièce magistrale du Barde, et plus largement le théâtre de Shakespeare, se prêtent particulièrement à l’approche inter- et plurimédiale, qu’il s’agisse du texte shakespearien lui‑même ou de son passage au plateau. L’épaisseur plurimédiale qui se crée dans l’actualisation scénique (en combinant nouvelle traduction, adaptation, ajout de la vidéo, et musique live) ne fait en effet que souligner l’intermédialité initiale à l’œuvre.Il s’agit ici d’analyser à la fois les enjeux de cette nouvelle traduction et les choix dramaturgiques et scéniques de Thomas Ostermeier qui sont au service d’un projet esthétique fort que je propose de cartographier et d’interroger afin de lui donner la place qui lui revient dans une histoire interculturelle des mises en scène contemporaines du Roi Lear.
{"title":"At the Comédie-Française, Enter King Lear — With a Flourish","authors":"Delphine Edy","doi":"10.35562/rma.123","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/rma.123","url":null,"abstract":"Le retour à la Comédie-Française en 2022 de Thomas Ostermeier, directeur de la Schaubühne berlinoise, marque l’entrée au Répertoire du Roi Lear dans une nouvelle traduction d’Olivier Cadiot et souligne l’intérêt décidément marqué de Thomas Ostermeier pour la question de la folie chez Shakespeare, qu’il choisit de démultiplier de manière kaléidoscopique sur le plateau.Cette pièce magistrale du Barde, et plus largement le théâtre de Shakespeare, se prêtent particulièrement à l’approche inter- et plurimédiale, qu’il s’agisse du texte shakespearien lui‑même ou de son passage au plateau. L’épaisseur plurimédiale qui se crée dans l’actualisation scénique (en combinant nouvelle traduction, adaptation, ajout de la vidéo, et musique live) ne fait en effet que souligner l’intermédialité initiale à l’œuvre.Il s’agit ici d’analyser à la fois les enjeux de cette nouvelle traduction et les choix dramaturgiques et scéniques de Thomas Ostermeier qui sont au service d’un projet esthétique fort que je propose de cartographier et d’interroger afin de lui donner la place qui lui revient dans une histoire interculturelle des mises en scène contemporaines du Roi Lear.","PeriodicalId":503702,"journal":{"name":"King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale","volume":"136 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139174662","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}