Le déploiement de la mission formation continue (FC) dans les universités françaises fait l’objet d’un paradoxe : fortement encouragée par l’environnement institutionnel, elle peine à se mettre en place dans les établissements. Ce constat est d’autant plus surprenant que les universités sont poussées par le nouveau management public à devenir des acteurs stratégiques et à développer leurs ressources propres dans un contexte de raréfaction des financements publics. La littérature existante sur cette question pointe l’existence d’une tension entre une logique marchande et une logique de service public, qui serait la cause principale du développement contrarié de la formation continue (FC) dans les universités. En complément de cette explication « macro », nous partons dans cet article de l’hypothèse selon laquelle les universités présentent des singularités organisationnelles qui freinent le développement de cette « troisième mission ». Nous situons donc notre étude au niveau de l’organisation et mobilisons le cadre théorique de la Strategy as Practice , qui est particulièrement adapté à la compréhension des processus stratégiques dans ces organisations particulières. À travers une étude de cas exploratoire dans une université fondée sur l’analyse de 15 entretiens semi-directifs, des procès-verbaux des instances décisionnelles et des documents stratégiques de l’établissement, nous mettons en évidence deux séries de résultats. D’une part, la mission FC dans cet établissement s’incarne dans un ensemble de pratiques dispersées et peu consensuelles ; d’autre part, plusieurs dynamiques infra organisationnelles concourent à reléguer la FC au second plan des priorités de l’établissement. In fine , nous qualifions la stratégie FC de cette université de « discrète ». Ce qualificatif renvoie à trois observations. Premièrement, les pratiques de FC sont foisonnantes mais largement invisibles : les différents acteurs de l’université qui revendiquent contribuer à cette mission s’y engagent de manière isolée et ignorent leurs initiatives respectives ; les responsables de la gouvernance eux-mêmes méconnaissent souvent ces initiatives individuelles ou locales. En second lieu, une poignée d’enseignants et/ou chercheurs s’investissent dans la mission FC et ce, de manière ponctuelle et temporaire du fait de la concurrence des implications entre leurs missions d’enseignement, de recherche et d’administration. Troisièmement, le discours stratégique de l’établissement sur la FC est lui-même discret, faisant l’objet d’un affichage limité dans les documents institutionnels, et étant quasiment absent des débats et décisions des instances de l’établissement.
{"title":"La mission Formation Continue des universités. Des pratiques qui font stratégie ?","authors":"Corentin Mariette, Stéphanie Mignot-Gérard, Olivier Meier","doi":"10.3917/gmp.122.0011","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.122.0011","url":null,"abstract":"Le déploiement de la mission formation continue (FC) dans les universités françaises fait l’objet d’un paradoxe : fortement encouragée par l’environnement institutionnel, elle peine à se mettre en place dans les établissements. Ce constat est d’autant plus surprenant que les universités sont poussées par le nouveau management public à devenir des acteurs stratégiques et à développer leurs ressources propres dans un contexte de raréfaction des financements publics. La littérature existante sur cette question pointe l’existence d’une tension entre une logique marchande et une logique de service public, qui serait la cause principale du développement contrarié de la formation continue (FC) dans les universités. En complément de cette explication « macro », nous partons dans cet article de l’hypothèse selon laquelle les universités présentent des singularités organisationnelles qui freinent le développement de cette « troisième mission ». Nous situons donc notre étude au niveau de l’organisation et mobilisons le cadre théorique de la Strategy as Practice , qui est particulièrement adapté à la compréhension des processus stratégiques dans ces organisations particulières. À travers une étude de cas exploratoire dans une université fondée sur l’analyse de 15 entretiens semi-directifs, des procès-verbaux des instances décisionnelles et des documents stratégiques de l’établissement, nous mettons en évidence deux séries de résultats. D’une part, la mission FC dans cet établissement s’incarne dans un ensemble de pratiques dispersées et peu consensuelles ; d’autre part, plusieurs dynamiques infra organisationnelles concourent à reléguer la FC au second plan des priorités de l’établissement. In fine , nous qualifions la stratégie FC de cette université de « discrète ». Ce qualificatif renvoie à trois observations. Premièrement, les pratiques de FC sont foisonnantes mais largement invisibles : les différents acteurs de l’université qui revendiquent contribuer à cette mission s’y engagent de manière isolée et ignorent leurs initiatives respectives ; les responsables de la gouvernance eux-mêmes méconnaissent souvent ces initiatives individuelles ou locales. En second lieu, une poignée d’enseignants et/ou chercheurs s’investissent dans la mission FC et ce, de manière ponctuelle et temporaire du fait de la concurrence des implications entre leurs missions d’enseignement, de recherche et d’administration. Troisièmement, le discours stratégique de l’établissement sur la FC est lui-même discret, faisant l’objet d’un affichage limité dans les documents institutionnels, et étant quasiment absent des débats et décisions des instances de l’établissement.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"2 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141387930","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Management de l’enseignement supérieur : des transformations en émergence","authors":"Gilles Rouet","doi":"10.3917/gmp.122.0006","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.122.0006","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"13 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141387938","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Entendre (enfin) la voix singulière des Sciences de gestion et du management pour le Supérieur","authors":"H. Gaillard","doi":"10.3917/gmp.122.0115","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.122.0115","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"72 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141387296","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Marie-Laure Baron, Sophie Cros, Raphaël De Vittoris
Depuis 2005, de nombreux efforts ont été déployés au niveau national pour réaliser la transformation numérique des services publics. La petite commune est le maillon le plus proche de l’usager. Elle est cependant peu étudiée dans les nombreux rapports et travaux nationaux produits. Cet article confronte la perspective nationale de la transformation numérique, le discours étatique et les moyens alloués, à la réalité du terrain d’une petite commune. D’un point de vue théorique, l’ère du gouvernement digital, correspondrait à une phase de recentralisation de l’État avec la fusion et la recomposition de services, la simplification administrative, en adoptant une approche globale centrée autour des besoins des usagers. Au sein de l’administration publique, l’accès au numérique est considéré comme un facteur d’intégration, notamment dans des zones reculées, renforçant la compétitivité des territoires et améliorant la qualité des services proposés. Il est considéré réduire les inégalités entre les différents territoires d’un pays et créer de nouveaux espaces publics d’échange. Nous avons centré notre recherche sur une commune de moins de 3 500 habitants, afin d’adopter un cadre d’étude correspondant au type de communes les plus représentatives de France. Notre étude qualitative exploratoire repose sur une monographie de récits de vie d’agents d’une petite commune de l’agglomération rouennaise. Elle démontre comment la transformation numérique s’accompagne de, et concourt à, cette recentralisation de la gouvernance publique. La transition numérique est pourtant immature en raison de la complexité des tâches et de l’offre qui en résultent pour les usagers comme pour les agents. Sans bénéficier de gains de productivité majeurs, la petite commune voit son rôle partiellement délégitimé et dilué dans l’intercommunalité et la numérisation.
{"title":"La maturité de la transformation numérique des petites communes : paperasserie numérique ou administration proactive ?","authors":"Marie-Laure Baron, Sophie Cros, Raphaël De Vittoris","doi":"10.3917/gmp.114.0035","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.114.0035","url":null,"abstract":"Depuis 2005, de nombreux efforts ont été déployés au niveau national pour réaliser la transformation numérique des services publics. La petite commune est le maillon le plus proche de l’usager. Elle est cependant peu étudiée dans les nombreux rapports et travaux nationaux produits. Cet article confronte la perspective nationale de la transformation numérique, le discours étatique et les moyens alloués, à la réalité du terrain d’une petite commune. D’un point de vue théorique, l’ère du gouvernement digital, correspondrait à une phase de recentralisation de l’État avec la fusion et la recomposition de services, la simplification administrative, en adoptant une approche globale centrée autour des besoins des usagers. Au sein de l’administration publique, l’accès au numérique est considéré comme un facteur d’intégration, notamment dans des zones reculées, renforçant la compétitivité des territoires et améliorant la qualité des services proposés. Il est considéré réduire les inégalités entre les différents territoires d’un pays et créer de nouveaux espaces publics d’échange. Nous avons centré notre recherche sur une commune de moins de 3 500 habitants, afin d’adopter un cadre d’étude correspondant au type de communes les plus représentatives de France. Notre étude qualitative exploratoire repose sur une monographie de récits de vie d’agents d’une petite commune de l’agglomération rouennaise. Elle démontre comment la transformation numérique s’accompagne de, et concourt à, cette recentralisation de la gouvernance publique. La transition numérique est pourtant immature en raison de la complexité des tâches et de l’offre qui en résultent pour les usagers comme pour les agents. Sans bénéficier de gains de productivité majeurs, la petite commune voit son rôle partiellement délégitimé et dilué dans l’intercommunalité et la numérisation.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"278 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139171557","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans un contexte de désertification médicale, cette recherche analyse les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté. Partant du constat que l’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté est toujours analysée selon le même prisme que la médecine pratiquée en présentiel, cette recherche pose la question suivante : quelles peuvent être les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté ? Elle vise à proposer une compréhension actualisée, à l’ère du numérique, du concept d’accès aux soins. Pour parvenir à cet objectif, la recherche mobilise, au niveau théorique, une grille d’analyse élargie de l’accès aux soins, développée par Saurman (2016). Au niveau empirique, la recherche propose l’étude de 96 projets d’innovation en santé, ces innovations étant, pour la plupart, soit portées par un cœur de projet numérique de télésanté, soit soutenues par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Une approche complémentaire de données primaires, 52 entretiens avec les chefs de projet, et secondaires, les documents relatifs à la description du contenu de ces projets, est proposée. Les résultats soulignent le besoin de changer notre regard, à l’ère du numérique, sur le concept d’accès aux soins. Le rôle majeur de dimensions telles que l’acceptabilité technologique et la sensibilisation pour améliorer l’accès aux soins par la télésanté est identifié dans les discours des acteurs, ce qui montre l’importance d’appréhender l’accès aux soins par une approche managériale propre aux sciences de gestion.
{"title":"Contribution des acteurs de terrain pour une appréhension actualisée des enjeux de l’accès aux soins par la télésanté","authors":"Sabrina Grandclaude, T. Nobre, Didier Grandclaude","doi":"10.3917/gmp.pr1.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.pr1.0005","url":null,"abstract":"Dans un contexte de désertification médicale, cette recherche analyse les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté. Partant du constat que l’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté est toujours analysée selon le même prisme que la médecine pratiquée en présentiel, cette recherche pose la question suivante : quelles peuvent être les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins par la télésanté ? Elle vise à proposer une compréhension actualisée, à l’ère du numérique, du concept d’accès aux soins. Pour parvenir à cet objectif, la recherche mobilise, au niveau théorique, une grille d’analyse élargie de l’accès aux soins, développée par Saurman (2016). Au niveau empirique, la recherche propose l’étude de 96 projets d’innovation en santé, ces innovations étant, pour la plupart, soit portées par un cœur de projet numérique de télésanté, soit soutenues par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Une approche complémentaire de données primaires, 52 entretiens avec les chefs de projet, et secondaires, les documents relatifs à la description du contenu de ces projets, est proposée. Les résultats soulignent le besoin de changer notre regard, à l’ère du numérique, sur le concept d’accès aux soins. Le rôle majeur de dimensions telles que l’acceptabilité technologique et la sensibilisation pour améliorer l’accès aux soins par la télésanté est identifié dans les discours des acteurs, ce qui montre l’importance d’appréhender l’accès aux soins par une approche managériale propre aux sciences de gestion.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"73 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139172059","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pascal Frucquet, David Carassus, Didier Chabaud, Pierre Marin
Le concept de Smart City est régulièrement associé à une ambition de création de valeur multi-dimensionnelle. Plusieurs auteurs proposent de l’étudier du point de vue de la théorie de la valeur publique. Toutefois, peu de travaux adressent directement la question de l’influence des pratiques de gouvernance dans le processus de création de valeur publique. Nous proposons de remédier à ce manque en nous centrant sur les politiques publiques de Villes et de Territoires Intelligents (VTI). Après un état des lieux de la littérature relative aux relations entre Smart City , gouvernance et valeur publique, nous élaborons un cadre d’analyse qui s’efforce d’appréhender, pour chaque action et activité composant les politiques VTI, le mode dominant de gouvernance entre proactivité et ouverture, ainsi que le(s) type(s) de valeur publique créé(s). Les six « mécanismes générateurs de valeur » décrits par Harrison et al. (2012), efficience, efficacité, améliorations intrinsèques, transparence, participation et collaboration, sont positionnés en tant que variable médiatrice. Nous réalisons alors une étude qualitative longitudinale exploratoire sur deux collectivités locales françaises. Nos résultats permettent de préciser le rôle de la gouvernance locale dans le processus de création de valeur publique dans la mise en œuvre des politiques VTI. Nous mettons en évidence la contribution de la gouvernance proactive à la création des cinq premiers types de valeur publique identifiés par Harrison et al. (2012) : économique, politique, sociale, stratégique et qualité de vie. La gouvernance ouverte contribue également à ces types de valeur publique, mais surtout aux deux derniers : idéologique et intendance. Toutefois, sa mise en pratique reste principalement limitée par des facteurs techniques et organisationnels, ainsi que par de fortes tensions sur les ressources, qui rendent difficile de mener conjointement la double dynamique de proactivité et d’ouverture. Nous identifions ainsi un risque de ne pas voir se réaliser la promesse associée au concept de Smart City de renouvellement de la relation des autorités publiques avec leur environnement de légitimité et de soutien, et donc de ne rester que sur des dynamiques partielles de création de valeur publique.
智慧城市的概念经常与创造多维价值的雄心联系在一起。一些作者建议从公共价值理论的角度对其进行研究。然而,很少有研究直接探讨治理实践在创造公共价值过程中的影响问题。为了弥补这一不足,我们建议重点研究智慧城市和智慧领地(ICT)的公共政策。在回顾了有关智能城市、治理和公共价值之间关系的文献之后,我们制定了一个分析框架,试图为构成智能城市和区域(VTI)政策的每项行动和活动确定介于主动性和开放性之间的主导治理模式,以及所创造的公共价值类型。Harrison 等人(2012 年)所描述的六种 "价值创造机制"--效率、效力、内在改进、透明度、参与和协作--被定位为中介变量。随后,我们对两个法国地方政府进行了探索性纵向定性研究。研究结果使我们能够明确地方治理在实施 VTI 政策创造公共价值过程中的作用。我们强调了主动治理对创造 Harrison 等人(2012 年)确定的前五类公共价值的贡献:经济、政治、社会、战略和生活质量。开放式治理也有助于创造这些类型的公共价值,尤其是后两种类型:意识形态价值和管理价值。然而,开放式治理的实施仍主要受限于技术和组织因素,以及严重的资源紧张,这使得主动性和开放性的双重动力难以共同驱动。因此,我们发现了一种风险,即与智能城市概念相关的承诺--更新公共当局与其合法性和支持环境之间的关系--将无法实现,因此我们将只剩下创造公共价值的部分动力。
{"title":"Politiques publiques de Villes et de Territoires Intelligents : le rôle clé de la gouvernance dans le processus de création de valeur publique","authors":"Pascal Frucquet, David Carassus, Didier Chabaud, Pierre Marin","doi":"10.3917/gmp.pr1.0004","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.pr1.0004","url":null,"abstract":"Le concept de Smart City est régulièrement associé à une ambition de création de valeur multi-dimensionnelle. Plusieurs auteurs proposent de l’étudier du point de vue de la théorie de la valeur publique. Toutefois, peu de travaux adressent directement la question de l’influence des pratiques de gouvernance dans le processus de création de valeur publique. Nous proposons de remédier à ce manque en nous centrant sur les politiques publiques de Villes et de Territoires Intelligents (VTI). Après un état des lieux de la littérature relative aux relations entre Smart City , gouvernance et valeur publique, nous élaborons un cadre d’analyse qui s’efforce d’appréhender, pour chaque action et activité composant les politiques VTI, le mode dominant de gouvernance entre proactivité et ouverture, ainsi que le(s) type(s) de valeur publique créé(s). Les six « mécanismes générateurs de valeur » décrits par Harrison et al. (2012), efficience, efficacité, améliorations intrinsèques, transparence, participation et collaboration, sont positionnés en tant que variable médiatrice. Nous réalisons alors une étude qualitative longitudinale exploratoire sur deux collectivités locales françaises. Nos résultats permettent de préciser le rôle de la gouvernance locale dans le processus de création de valeur publique dans la mise en œuvre des politiques VTI. Nous mettons en évidence la contribution de la gouvernance proactive à la création des cinq premiers types de valeur publique identifiés par Harrison et al. (2012) : économique, politique, sociale, stratégique et qualité de vie. La gouvernance ouverte contribue également à ces types de valeur publique, mais surtout aux deux derniers : idéologique et intendance. Toutefois, sa mise en pratique reste principalement limitée par des facteurs techniques et organisationnels, ainsi que par de fortes tensions sur les ressources, qui rendent difficile de mener conjointement la double dynamique de proactivité et d’ouverture. Nous identifions ainsi un risque de ne pas voir se réaliser la promesse associée au concept de Smart City de renouvellement de la relation des autorités publiques avec leur environnement de légitimité et de soutien, et donc de ne rester que sur des dynamiques partielles de création de valeur publique.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"68 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139172671","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Transformation digitale des territoires : enjeux, freins et leviers","authors":"Simon Porcher","doi":"10.3917/gmp.114.0006","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.114.0006","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"27 20","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139171253","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Thème . La confiance entre les acteurs publics et privés de la logistique urbaine comme levier de réussite des Centres de Consolidation Urbains (CCU). Contexte et objectifs . Face aux difficultés grandissantes nées de l’accroissement des flux de marchandises en ville (congestion, pollution, perte d’activités économiques), des projets logistiques collaboratifs émergent et apparaissent comme des solutions innovantes pour une logistique plus durable. L’objectif de cette recherche est d’identifier les leviers de réussite de la mise en place de Centres de Consolidation Urbains (CCU), lesquels représentent une solution de mutualisation logistique. Ce type de projet logistique, constitue une forme de coopération complexe entre de multiples acteurs privés et publics, difficile à mettre en place. Problématique . En nous intéressant spécifiquement à la phase de pré-adoption d’un CCU, c’est-à-dire la genèse du projet et des relations entre acteurs, nous étudions l’existence de différentes formes de relations de confiance entre les acteurs et leurs impacts sur la construction de projets urbains multi-acteurs. Principaux ancrages théoriques . Les CCU se caractérisent par des relations interorganisationnelles (RIO) coopératives et représentent des innovations pour les acteurs de la logistique urbaine. Au sein de ces relations, nous mobilisons les trois formes de confiance interpersonnelle, institutionnelle et interorganisationnelle (Zucker, 1986 ; Rousseau et al ., 1998) afin de proposer un impact positif de chacune d’elles sur la phase de pré-adoption des projets de CCU par les acteurs. Protocole méthodologique . Une méthodologie qualitative avec études de cas multiples, visant l’étude d’événements vécus et des perspectives des acteurs (Miles et Huberman, 2003) nous permet de comprendre le contexte, les processus et les RIO entre différents acteurs. Trois études de cas ont été choisies et menées avec des entretiens semi-directifs auprès des acteurs directs des CCU de : Bristol-Bath (Royaume-Uni), SimplyCité (Saint-Étienne) et des Cordeliers (Lyon), et disposent de différentes structures de RIO : publiques-privées ; publiques-publiques et privées-privées. Cette recherche empirique s’inscrit dans une démarche compréhensive (Dumez, 2016) au travers d’une analyse de contenu par le codage pour analyser les données qualitatives. Puis, nous avons quantifié les occurrences d’apparition des variables, ce qui consiste à un comptage des variables similaires (Espeland et Stevens, 2008). Dans le cas de l’analyse de la confiance, les occurrences d’apparition des variables, dans le discours et les verbatim afférents, ont été déterminées et permettent d’identifier les caractéristiques et les impacts de la confiance exprimée par les acteurs. La quantification facilite la comparaison. Principaux résultats . Les CCU sont encore rares et leur émergence reste fragile du fait de leur nature coopérative et de la multiplicité des parties prenantes. La confiance entre les acteurs du
{"title":"Le rôle de la confiance dans l’émergence des projets logistiques coopératifs. Cas des centres de consolidation urbains (CCU)","authors":"Kanyarat Nimtrakool, C. Capo, V. Michon","doi":"10.3917/gmp.111.0045","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.111.0045","url":null,"abstract":"Thème . La confiance entre les acteurs publics et privés de la logistique urbaine comme levier de réussite des Centres de Consolidation Urbains (CCU). Contexte et objectifs . Face aux difficultés grandissantes nées de l’accroissement des flux de marchandises en ville (congestion, pollution, perte d’activités économiques), des projets logistiques collaboratifs émergent et apparaissent comme des solutions innovantes pour une logistique plus durable. L’objectif de cette recherche est d’identifier les leviers de réussite de la mise en place de Centres de Consolidation Urbains (CCU), lesquels représentent une solution de mutualisation logistique. Ce type de projet logistique, constitue une forme de coopération complexe entre de multiples acteurs privés et publics, difficile à mettre en place. Problématique . En nous intéressant spécifiquement à la phase de pré-adoption d’un CCU, c’est-à-dire la genèse du projet et des relations entre acteurs, nous étudions l’existence de différentes formes de relations de confiance entre les acteurs et leurs impacts sur la construction de projets urbains multi-acteurs. Principaux ancrages théoriques . Les CCU se caractérisent par des relations interorganisationnelles (RIO) coopératives et représentent des innovations pour les acteurs de la logistique urbaine. Au sein de ces relations, nous mobilisons les trois formes de confiance interpersonnelle, institutionnelle et interorganisationnelle (Zucker, 1986 ; Rousseau et al ., 1998) afin de proposer un impact positif de chacune d’elles sur la phase de pré-adoption des projets de CCU par les acteurs. Protocole méthodologique . Une méthodologie qualitative avec études de cas multiples, visant l’étude d’événements vécus et des perspectives des acteurs (Miles et Huberman, 2003) nous permet de comprendre le contexte, les processus et les RIO entre différents acteurs. Trois études de cas ont été choisies et menées avec des entretiens semi-directifs auprès des acteurs directs des CCU de : Bristol-Bath (Royaume-Uni), SimplyCité (Saint-Étienne) et des Cordeliers (Lyon), et disposent de différentes structures de RIO : publiques-privées ; publiques-publiques et privées-privées. Cette recherche empirique s’inscrit dans une démarche compréhensive (Dumez, 2016) au travers d’une analyse de contenu par le codage pour analyser les données qualitatives. Puis, nous avons quantifié les occurrences d’apparition des variables, ce qui consiste à un comptage des variables similaires (Espeland et Stevens, 2008). Dans le cas de l’analyse de la confiance, les occurrences d’apparition des variables, dans le discours et les verbatim afférents, ont été déterminées et permettent d’identifier les caractéristiques et les impacts de la confiance exprimée par les acteurs. La quantification facilite la comparaison. Principaux résultats . Les CCU sont encore rares et leur émergence reste fragile du fait de leur nature coopérative et de la multiplicité des parties prenantes. La confiance entre les acteurs du ","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"45 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139357051","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les aspirations à l’émergence d’un modèle d’action publique post-New Public Management (NPM) sont nombreuses et plurielles. Le nouveau paradigme serait fondé sur la promotion d’une logique de réseau collaboratif, qui s’ajoute à la logique hiérarchique associée à l’administration publique traditionnelle et à la logique de marché associé au NPM. Le développement de collaborations entre associations et acteurs gouvernementaux est stratégique pour le dépassement du NPM, mais elles sont difficiles à mettre en œuvre. Les littératures sur la transformation des modèles d’action publique et la collaboration intersecteurs se sont peu intéressées aux acteurs dans la construction de la collaboration et à la mise en lien de ce niveau micro à l’émergence d’un paradigme post-NPM. Cet article propose de comprendre comment les acteurs publics et associatifs se représentent la logique de réseau collaboratif sous-jacente au dépassement du NPM et s’organisent pour la mettre en œuvre. La collaboration gouvernements-associations est envisagée comme un processus en cours conduit par des acteurs impliqués dans un changement institutionnel : la transformation de leurs relations et de l’organisation de l’action publique vers des modalités collaboratives. La méthodologie adoptée est une ethnographie (2018-2020) d’une collaboration en cours entre des acteurs gouvernementaux et des associations. La collaboration étudiée a pour objet la transformation de l’organisation des politiques publiques régionales d’égalité entre les femmes et les hommes vers un fonctionnement en réseau et une participation extensive des associations du territoire. Les résultats montrent que les représentations du réseau collaboratif, de son articulation aux autres logiques de régulation et de la distribution des responsabilités dans sa mise en œuvre diffèrent en fonction de l’appartenance sectorielle des acteurs. Alors que les acteurs gouvernementaux intègrent l’incompatibilité et l’illégitimité de l’exercice de leur autorité hiérarchique dans la collaboration, les associations sont en demande d’une collaboration mandatée hiérarchiquement s’opposant à la logique de marché. La non-reconnaissance dans la structure collaborative de ces visions différentes de la collaboration et l’absence de soutien hiérarchique aux règles de la collaboration empêchent la construction d’une vision commune. Les conflits restent larvés, mais la méfiance des associations envers les partenaires publics croît. La collaboration s’essouffle mais se poursuit grâce à un effet de cliquet collaboratif permis par la hiérarchie. L’article propose une contribution théorique à l’analyse du modèle émergent post-NPM en mettant en lumière les représentations différentes du réseau collaboratif et de sa mise en œuvre. Il souligne la nécessité de déplacer le débat de la légitimité de l’autorité hiérarchique des acteurs publics dans les réseaux collaboratifs aux modalités d’exercice légitimes et éthiques de la hiérarchie dans la collaboration.
{"title":"Construire un paradigme d’action publique post-NPM : approche ethnographique d’une collaboration gouvernements-associations","authors":"Caroline Demeyère","doi":"10.3917/gmp.111.0071","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.111.0071","url":null,"abstract":"Les aspirations à l’émergence d’un modèle d’action publique post-New Public Management (NPM) sont nombreuses et plurielles. Le nouveau paradigme serait fondé sur la promotion d’une logique de réseau collaboratif, qui s’ajoute à la logique hiérarchique associée à l’administration publique traditionnelle et à la logique de marché associé au NPM. Le développement de collaborations entre associations et acteurs gouvernementaux est stratégique pour le dépassement du NPM, mais elles sont difficiles à mettre en œuvre. Les littératures sur la transformation des modèles d’action publique et la collaboration intersecteurs se sont peu intéressées aux acteurs dans la construction de la collaboration et à la mise en lien de ce niveau micro à l’émergence d’un paradigme post-NPM. Cet article propose de comprendre comment les acteurs publics et associatifs se représentent la logique de réseau collaboratif sous-jacente au dépassement du NPM et s’organisent pour la mettre en œuvre. La collaboration gouvernements-associations est envisagée comme un processus en cours conduit par des acteurs impliqués dans un changement institutionnel : la transformation de leurs relations et de l’organisation de l’action publique vers des modalités collaboratives. La méthodologie adoptée est une ethnographie (2018-2020) d’une collaboration en cours entre des acteurs gouvernementaux et des associations. La collaboration étudiée a pour objet la transformation de l’organisation des politiques publiques régionales d’égalité entre les femmes et les hommes vers un fonctionnement en réseau et une participation extensive des associations du territoire. Les résultats montrent que les représentations du réseau collaboratif, de son articulation aux autres logiques de régulation et de la distribution des responsabilités dans sa mise en œuvre diffèrent en fonction de l’appartenance sectorielle des acteurs. Alors que les acteurs gouvernementaux intègrent l’incompatibilité et l’illégitimité de l’exercice de leur autorité hiérarchique dans la collaboration, les associations sont en demande d’une collaboration mandatée hiérarchiquement s’opposant à la logique de marché. La non-reconnaissance dans la structure collaborative de ces visions différentes de la collaboration et l’absence de soutien hiérarchique aux règles de la collaboration empêchent la construction d’une vision commune. Les conflits restent larvés, mais la méfiance des associations envers les partenaires publics croît. La collaboration s’essouffle mais se poursuit grâce à un effet de cliquet collaboratif permis par la hiérarchie. L’article propose une contribution théorique à l’analyse du modèle émergent post-NPM en mettant en lumière les représentations différentes du réseau collaboratif et de sa mise en œuvre. Il souligne la nécessité de déplacer le débat de la légitimité de l’autorité hiérarchique des acteurs publics dans les réseaux collaboratifs aux modalités d’exercice légitimes et éthiques de la hiérarchie dans la collaboration.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"68 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-07-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139357040","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans un contexte de contestation du statu quo institutionnel, cet article vient pour analyser les déterminants différenciés d’adoption de la démarche qualité par profession dans une organisation publique. Le travail institutionnel, récompensé avec cinq certifications ISO 9001, a obligé les adoptants initiaux à migrer vers le statut d’entrepreneur. Cependant, après l’ancrage des pratiques qualité, la justice dans le travail institutionnel se fait attendre. À l’aide d’une méthode séquentielle mixte, l’analyse documentée des pratiques de qualité indique le travail institutionnel en cours. Ce dernier est mis en relation avec une enquête par questionnaire auprès de tous les agents dans un hôpital public. Les relations entre les déterminants de la qualité et les types d’adoptants sont analysées par équation structurelle (SEM-PLS). Les premiers résultats montrent un travail institutionnel d’adoption de la démarche perçu par l’engagement de la direction, la satisfaction des besoins en personnel, les intéressements à distribuer et la célérité dans le traitement des factures. Pour tous les entrepreneurs, la démarche qualité repose en première intention sur la formation des acteurs et leurs relations client. Les professionnels de la santé excluent la planification et l’analyse des données, alors que les professionnels administratifs préfèrent celle-ci pour corriger l’issue de leurs décisions. Les déterminants inscrivent les médicaux dans le profil entrepreneur institutionnel « Affût », les médicaux-techniques comme « Inspiré » et « Influencé » pour les administratifs. Les résultats montrent que les médicaux, disposant de suffisamment de ressources et à la base de l’entrepreneuriat institutionnel, sont dans une situation de regret, traduit par un conflit de valeurs professionnelles, une perte de statut et un conflit d’identité sociale.
{"title":"Exploration de l’hétérogénéité des entrepreneurs institutionnels en situation de démarche qualité","authors":"Dagou Hermann Wenceslas Dagou","doi":"10.3917/gmp.pr1.0001","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/gmp.pr1.0001","url":null,"abstract":"Dans un contexte de contestation du statu quo institutionnel, cet article vient pour analyser les déterminants différenciés d’adoption de la démarche qualité par profession dans une organisation publique. Le travail institutionnel, récompensé avec cinq certifications ISO 9001, a obligé les adoptants initiaux à migrer vers le statut d’entrepreneur. Cependant, après l’ancrage des pratiques qualité, la justice dans le travail institutionnel se fait attendre. À l’aide d’une méthode séquentielle mixte, l’analyse documentée des pratiques de qualité indique le travail institutionnel en cours. Ce dernier est mis en relation avec une enquête par questionnaire auprès de tous les agents dans un hôpital public. Les relations entre les déterminants de la qualité et les types d’adoptants sont analysées par équation structurelle (SEM-PLS). Les premiers résultats montrent un travail institutionnel d’adoption de la démarche perçu par l’engagement de la direction, la satisfaction des besoins en personnel, les intéressements à distribuer et la célérité dans le traitement des factures. Pour tous les entrepreneurs, la démarche qualité repose en première intention sur la formation des acteurs et leurs relations client. Les professionnels de la santé excluent la planification et l’analyse des données, alors que les professionnels administratifs préfèrent celle-ci pour corriger l’issue de leurs décisions. Les déterminants inscrivent les médicaux dans le profil entrepreneur institutionnel « Affût », les médicaux-techniques comme « Inspiré » et « Influencé » pour les administratifs. Les résultats montrent que les médicaux, disposant de suffisamment de ressources et à la base de l’entrepreneuriat institutionnel, sont dans une situation de regret, traduit par un conflit de valeurs professionnelles, une perte de statut et un conflit d’identité sociale.","PeriodicalId":117273,"journal":{"name":"Gestion et management public","volume":"6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-04-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126413216","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}