Dans un contexte de développement d’un intérêt politique, scientifique et citoyen pour les systèmes alimentaires localisés, ce travail s’intéresse aux formes diverses des circuits courts et de proximité (CCP) à partir du cas de la ville de Nice. La combinaison de méthodologies quantitatives (constitution d’une base de données à partir d’une enquête de terrain, analyse statistique et méthode de classification) permet de caractériser les différentes formes de CCP niçois. Réalisée à partir de variables a-spatiales — proximités fonctionnelle (nombre d’intermédiaires au long du circuit) et relationnelle (niveau d’information sur la qualité et l’origine du produit) —, la classification identifie trois types de CCP, analysés à la lumière de leur emprise spatiale (distance entre lieux de production et de vente), des typologies de produits échangés et des types de points de vente les commercialisant. En résulte une requalification des termes « court » et « de proximité » qui caractérisent les circuits. Le travail conclut qu’il s’agit de circuits présentant un nombre d’intermédiaires inférieur ou égal à 1 entre producteur et consommateur, avec une qualité d’information satisfaisante dispensée au consommateur sur le produit, et dont l’ensemble des étapes sont réalisées dans un périmètre géographique réduit, d’ordre régional dans le cas niçois.
{"title":"Une évaluation des proximités agroalimentaires : le cas des circuits courts et de proximité de la ville de Nice","authors":"Juliette Benedetti, Karine Emsellem, S. Bouissou","doi":"10.3917/ag.754.0029","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0029","url":null,"abstract":"Dans un contexte de développement d’un intérêt politique, scientifique et citoyen pour les systèmes alimentaires localisés, ce travail s’intéresse aux formes diverses des circuits courts et de proximité (CCP) à partir du cas de la ville de Nice. La combinaison de méthodologies quantitatives (constitution d’une base de données à partir d’une enquête de terrain, analyse statistique et méthode de classification) permet de caractériser les différentes formes de CCP niçois. Réalisée à partir de variables a-spatiales — proximités fonctionnelle (nombre d’intermédiaires au long du circuit) et relationnelle (niveau d’information sur la qualité et l’origine du produit) —, la classification identifie trois types de CCP, analysés à la lumière de leur emprise spatiale (distance entre lieux de production et de vente), des typologies de produits échangés et des types de points de vente les commercialisant. En résulte une requalification des termes « court » et « de proximité » qui caractérisent les circuits. Le travail conclut qu’il s’agit de circuits présentant un nombre d’intermédiaires inférieur ou égal à 1 entre producteur et consommateur, avec une qualité d’information satisfaisante dispensée au consommateur sur le produit, et dont l’ensemble des étapes sont réalisées dans un périmètre géographique réduit, d’ordre régional dans le cas niçois.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"13 44","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138980819","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le 2 octobre 2020, la tempête Alex a frappé de plein fouet les vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes. En France, la reconstruction post-catastrophe a été moins étudiée que la prévention ou la gestion des risques malgré son rôle pour le développement du territoire, qui sera ici appréhendé dans sa dimension matérielle et relationnelle. En se focalisant sur les modalités de reconstructions des berges et des infrastructures de transport le long de la Roya, cet article interroge la façon dont certaines préférences sociales sont reproduites à travers les choix d’adaptation faits. Dans une perspective de géographie sociale et politique de l’environnement, il étudie les manières dont les acteurs de la gestion de crise et de la reconstruction délimitent les sujets qui peuvent (ou non) être débattus dans les processus de prise de décision. Il montre comment les temporalités de l’urgence permettent de circonscrire artificiellement ce qui serait de l’ordre du technique et du ressort du politique, désamorçant ainsi la conflictualité inhérente aux projets d’aménagement au profit d’une gouvernance efficace. L’article conclut sur une invitation à étudier les effets, pour l’environnement et la consultation du public, d’une nouvelle procédure d’urgence dite à caractère civil au vu des dérogations à un certain nombre de droits fondamentaux qu’elle permet – notamment si l’argument de « l’évidence de l’urgence » est étendu à des projets d’aménagement ou de transition écologique au-delà de la seule gestion des risques.
{"title":"Au nom de l’urgence et de l’expertise technique, (dé)limiter le politique. Reconstruction des routes et berges dans la vallée de la Roya post-tempête Alex","authors":"Selin Le Visage","doi":"10.3917/ag.754.0055","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0055","url":null,"abstract":"Le 2 octobre 2020, la tempête Alex a frappé de plein fouet les vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes. En France, la reconstruction post-catastrophe a été moins étudiée que la prévention ou la gestion des risques malgré son rôle pour le développement du territoire, qui sera ici appréhendé dans sa dimension matérielle et relationnelle. En se focalisant sur les modalités de reconstructions des berges et des infrastructures de transport le long de la Roya, cet article interroge la façon dont certaines préférences sociales sont reproduites à travers les choix d’adaptation faits. Dans une perspective de géographie sociale et politique de l’environnement, il étudie les manières dont les acteurs de la gestion de crise et de la reconstruction délimitent les sujets qui peuvent (ou non) être débattus dans les processus de prise de décision. Il montre comment les temporalités de l’urgence permettent de circonscrire artificiellement ce qui serait de l’ordre du technique et du ressort du politique, désamorçant ainsi la conflictualité inhérente aux projets d’aménagement au profit d’une gouvernance efficace. L’article conclut sur une invitation à étudier les effets, pour l’environnement et la consultation du public, d’une nouvelle procédure d’urgence dite à caractère civil au vu des dérogations à un certain nombre de droits fondamentaux qu’elle permet – notamment si l’argument de « l’évidence de l’urgence » est étendu à des projets d’aménagement ou de transition écologique au-delà de la seule gestion des risques.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"20 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138979187","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Partant des débats actuels sur la bioéconomie, cet article propose une réflexion sur la notion de ressources en géographie. Son objectif est plus précisément d’ouvrir un dialogue entre le modèle éprouvé des ressources territoriales et les pistes proposées par la géographie critique des ressources. Bien que partageant la même conception relationnelle, ces deux courants de pensée ne possèdent en effet ni la même généalogie, ni les mêmes marqueurs et objectifs. Mais loin d’opposer ces approches, cet article souligne l’intérêt de les combiner pour appréhender des trajectoires de transition qui tendent à redéfinir, non sans ambiguïtés, les porosités entre développement territorial, logiques industrielles et processus biophysiques. L’exploration des nouveaux usages du bois dans le Sud-ouest de la France met ainsi en lumière le poids des héritages et des coordinations situées, mais aussi des contingences naturelles et des rapports de pouvoir dans la (re)valorisation de ressources locales qui relèvent, en définitive, autant de la spécificité territoriale que de la logique d’accumulation. Cette réflexion invite in fine à considérer que la géographie critique des ressources peut, par l’attention portée aux rouages matériels et politiques des usages industriels de la « nature », aider à mieux comprendre la recomposition des modèles productifs dominants et, ce faisant, contribuer à actualiser le modèle alternatif des ressources territoriales.
{"title":"Quelle géographie des ressources à l’heure de la transition écologique ? Réflexion théorique à partir des « nouveaux » usages du bois","authors":"V. Banos","doi":"10.3917/ag.754.0084","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0084","url":null,"abstract":"Partant des débats actuels sur la bioéconomie, cet article propose une réflexion sur la notion de ressources en géographie. Son objectif est plus précisément d’ouvrir un dialogue entre le modèle éprouvé des ressources territoriales et les pistes proposées par la géographie critique des ressources. Bien que partageant la même conception relationnelle, ces deux courants de pensée ne possèdent en effet ni la même généalogie, ni les mêmes marqueurs et objectifs. Mais loin d’opposer ces approches, cet article souligne l’intérêt de les combiner pour appréhender des trajectoires de transition qui tendent à redéfinir, non sans ambiguïtés, les porosités entre développement territorial, logiques industrielles et processus biophysiques. L’exploration des nouveaux usages du bois dans le Sud-ouest de la France met ainsi en lumière le poids des héritages et des coordinations situées, mais aussi des contingences naturelles et des rapports de pouvoir dans la (re)valorisation de ressources locales qui relèvent, en définitive, autant de la spécificité territoriale que de la logique d’accumulation. Cette réflexion invite in fine à considérer que la géographie critique des ressources peut, par l’attention portée aux rouages matériels et politiques des usages industriels de la « nature », aider à mieux comprendre la recomposition des modèles productifs dominants et, ce faisant, contribuer à actualiser le modèle alternatif des ressources territoriales.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"180 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138981442","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Rode S., Écologiser l’urbanisme. Pour un ménagement de nos milieux de vie partagés , Perpignan, Éd. Le Bord de l’eau, 2023, 216 p.","authors":"Christophe Quéva, Véronique Fourault-Cauët","doi":"10.3917/ag.754.0109","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0109","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"7 6","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138979447","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Talandier M., Tallec J. (dir.), Les Inégalités territoriales , Londres, ISTE Éditions, 2023, 306 p.","authors":"Guy Di Méo","doi":"10.3917/ag.754.0110","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0110","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"2 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"138979953","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article documente l’évolution de la composition des effectifs de la Légion étrangère par zone de provenance au cours de son histoire. Il montre les mécanismes qui permettraient d’expliquer les fluctuations, et présente plus en détail la configuration de la Légion étrangère en 2022, démontrant la récente globalisation de ses effectifs et la montée des pays du « Sud global » au sein du recrutement depuis 2010. Pour ce faire, nous présentons dans un premier temps les origines et les spécificités de la Légion du point de vue de son recrutement. Dans un deuxième temps, nous balayons son histoire en montrant les changements des bassins géographiques de provenance en fonction des époques. Enfin, nous nous arrêtons sur la période contemporaine en regardant quels sont les déterminants de la globalisation, en cours à l’heure actuelle, de sa composition.
{"title":"Une géographie mouvante : la composition des effectifs de la Légion étrangère (1831-2022)","authors":"François-Michel Le Tourneau","doi":"10.3917/ag.754.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.754.0005","url":null,"abstract":"Cet article documente l’évolution de la composition des effectifs de la Légion étrangère par zone de provenance au cours de son histoire. Il montre les mécanismes qui permettraient d’expliquer les fluctuations, et présente plus en détail la configuration de la Légion étrangère en 2022, démontrant la récente globalisation de ses effectifs et la montée des pays du « Sud global » au sein du recrutement depuis 2010. Pour ce faire, nous présentons dans un premier temps les origines et les spécificités de la Légion du point de vue de son recrutement. Dans un deuxième temps, nous balayons son histoire en montrant les changements des bassins géographiques de provenance en fonction des époques. Enfin, nous nous arrêtons sur la période contemporaine en regardant quels sont les déterminants de la globalisation, en cours à l’heure actuelle, de sa composition.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"186 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-12-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139010097","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis le début des années 1980 en France, le monde de la recherche a été traversé par une évolution profonde de ses modalités de structuration, de production et de financement. Longtemps réalisée de manière individuelle autour d’une thématique décidée le plus souvent par un chercheur et financée sur la base de crédits budgétaires récurrents, la recherche s’est transformée en privilégiant une approche par équipe-projet sur la base de réponses à des appels d’offres. Cette transformation radicale du modèle de production de la recherche soulève nombre d’interrogations et d’inquiétudes, particulièrement au sein du monde des SHS et de la communauté des géographes, pour lesquels ces nouvelles modalités introduisent une rupture épistémologique et opérationnelle. Dans ce contexte, cette réflexion et, plus largement, l’ensemble des articles de ce numéro thématique, a pour objectif de questionner, de manière critique, l’injonction faite aux géographes de s’inscrire dans une recherche sur projets. Plus précisément, celle-ci a des incidences fortes sur le fonctionnement des laboratoires, sur l’animation des équipes-projets ou sur le travail de terrain.
{"title":"Quand la forêt cache l’arbre. Recherches sur projet et pratiques des chercheurs en géographie","authors":"Nathalie Bernardie-Tahir, Étienne Cossart","doi":"10.3917/ag.753.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.753.0005","url":null,"abstract":"Depuis le début des années 1980 en France, le monde de la recherche a été traversé par une évolution profonde de ses modalités de structuration, de production et de financement. Longtemps réalisée de manière individuelle autour d’une thématique décidée le plus souvent par un chercheur et financée sur la base de crédits budgétaires récurrents, la recherche s’est transformée en privilégiant une approche par équipe-projet sur la base de réponses à des appels d’offres. Cette transformation radicale du modèle de production de la recherche soulève nombre d’interrogations et d’inquiétudes, particulièrement au sein du monde des SHS et de la communauté des géographes, pour lesquels ces nouvelles modalités introduisent une rupture épistémologique et opérationnelle. Dans ce contexte, cette réflexion et, plus largement, l’ensemble des articles de ce numéro thématique, a pour objectif de questionner, de manière critique, l’injonction faite aux géographes de s’inscrire dans une recherche sur projets. Plus précisément, celle-ci a des incidences fortes sur le fonctionnement des laboratoires, sur l’animation des équipes-projets ou sur le travail de terrain.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"22 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135779687","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Une conséquence déjà bien documentée de la recherche sur programmes est celle de la prise en compte accrue des « intérêts de la société » dans les questions de recherche (Gibbons et al. , 1994 ; Hubert et al. , 2011). Dans le champ thématique de l’environnement, cette conséquence revêt la forme d’une injonction au développement de stratégies de remédiation, dans le contexte des changements environnementaux contemporains et à venir. Pour y parvenir malgré la complexité des questions environnementales, l’interdisciplinarité est largement promue (Leblanc et al. , 2019) et constitue souvent un critère d’éligibilité explicite dans les appels à projets. Sur la base d’un corpus de programmes, nous identifions les relations scientifiques interdisciplinaires qui mobilisent la géographie. Une typologie en trois principales catégories est proposée et nous présentons les objectifs qu’elles visent. Toutefois, nous montrons également que cette injonction à l’interdisciplinarité peut entraver les collaborations intradisciplinaires entre ( i ) les géographes qui peuvent être tourné.e.s vers les « humanités environnementales », dont les pratiques mobilisent les cadres et méthodes des sciences sociales, et ( ii ) celles et ceux tourné.e.s vers les « géosciences », dont les pratiques s’inscrivent dans les sciences expérimentales. Chaque champ intradisciplinaire à la géographie peut ainsi être renvoyé à ses propres cadres de pensées habituels, pouvant ralentir les efforts mis en œuvre pour réunir l’ensemble de la communauté des géographes travaillant sur les questions environnementales.
项目研究的一个已被充分证明的结果是,在研究问题中增加了对“社会利益”的考虑(Gibbons et al., 1994;休伯特等人,2011)。在环境专题领域,这一结果采取的形式是在当代和即将发生的环境变化的范围内制定补救战略。尽管环境问题很复杂,但为了实现这一目标,跨学科方法被广泛推广(Leblanc et al., 2019),并经常成为项目呼吁的明确资格标准。在一系列项目的基础上,我们确定了调动地理的跨学科科学关系。提出了三个主要类别的类型学,并提出了它们的目标。然而,我们也表明,这种跨学科的要求可能会阻碍(i)地理学家之间的跨学科合作。s转向“环境人文学科”,其实践涉及社会科学框架和方法,以及(ii)转向“环境人文学科”。“地球科学”,其实践属于实验科学。因此,地理学的每个学科内领域都可以回到它自己的常规思维框架,这可能会减缓将整个地理学家社区聚集在一起研究环境问题的努力。
{"title":"Recherches sur programmes : enjeux scientifiques intra- et interdisciplinaires en géographie de l’environnement","authors":"Étienne Cossart","doi":"10.3917/ag.753.0021","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.753.0021","url":null,"abstract":"Une conséquence déjà bien documentée de la recherche sur programmes est celle de la prise en compte accrue des « intérêts de la société » dans les questions de recherche (Gibbons et al. , 1994 ; Hubert et al. , 2011). Dans le champ thématique de l’environnement, cette conséquence revêt la forme d’une injonction au développement de stratégies de remédiation, dans le contexte des changements environnementaux contemporains et à venir. Pour y parvenir malgré la complexité des questions environnementales, l’interdisciplinarité est largement promue (Leblanc et al. , 2019) et constitue souvent un critère d’éligibilité explicite dans les appels à projets. Sur la base d’un corpus de programmes, nous identifions les relations scientifiques interdisciplinaires qui mobilisent la géographie. Une typologie en trois principales catégories est proposée et nous présentons les objectifs qu’elles visent. Toutefois, nous montrons également que cette injonction à l’interdisciplinarité peut entraver les collaborations intradisciplinaires entre ( i ) les géographes qui peuvent être tourné.e.s vers les « humanités environnementales », dont les pratiques mobilisent les cadres et méthodes des sciences sociales, et ( ii ) celles et ceux tourné.e.s vers les « géosciences », dont les pratiques s’inscrivent dans les sciences expérimentales. Chaque champ intradisciplinaire à la géographie peut ainsi être renvoyé à ses propres cadres de pensées habituels, pouvant ralentir les efforts mis en œuvre pour réunir l’ensemble de la communauté des géographes travaillant sur les questions environnementales.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"69 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135780568","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Quentin Rivière, Christian Germanaz, Béatrice Moppert, François Taglioni
Inscrits dans un mouvement contemporain de production de connaissances sur la pluralité des contextes et des pratiques de recherche et notamment en Sciences humaines et sociales, nous proposons dans cet article d’interroger un contexte singulier d’apprentissage de la pratique de recherche en géographie. À travers le développement de l’expérience d’un doctorant qui réalise sa thèse dans le cadre d’un dispositif de Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) et d’une recherche pluridisciplinaire et multi-partenariale sur projet, les auteurs appréhendent les spécificités particulières ou non des pratiques de recherche et des adaptations dans ce contexte de travail. A la suite, le doctorant se demande dans quelle mesure son sujet de recherche doctorale a été inspiré et dynamisé par cette étude pluridisciplinaire menée sur les savanes des bas de l’ouest réunionnais. Une approche réflexive a été nécessaire pour investiguer la posture du chercheur en Cifre, les méthodes et les outils mobilisés pour s’adapter à une situation de recherche appliquée et impliquée.
{"title":"Mener une thèse de géographie en Cifre au sein d’un projet de recherche pluridisciplinaire et multi-partenarial","authors":"Quentin Rivière, Christian Germanaz, Béatrice Moppert, François Taglioni","doi":"10.3917/ag.753.0064","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/ag.753.0064","url":null,"abstract":"Inscrits dans un mouvement contemporain de production de connaissances sur la pluralité des contextes et des pratiques de recherche et notamment en Sciences humaines et sociales, nous proposons dans cet article d’interroger un contexte singulier d’apprentissage de la pratique de recherche en géographie. À travers le développement de l’expérience d’un doctorant qui réalise sa thèse dans le cadre d’un dispositif de Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) et d’une recherche pluridisciplinaire et multi-partenariale sur projet, les auteurs appréhendent les spécificités particulières ou non des pratiques de recherche et des adaptations dans ce contexte de travail. A la suite, le doctorant se demande dans quelle mesure son sujet de recherche doctorale a été inspiré et dynamisé par cette étude pluridisciplinaire menée sur les savanes des bas de l’ouest réunionnais. Une approche réflexive a été nécessaire pour investiguer la posture du chercheur en Cifre, les méthodes et les outils mobilisés pour s’adapter à une situation de recherche appliquée et impliquée.","PeriodicalId":199140,"journal":{"name":"Annales de Géographie","volume":"237 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135779683","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}