Au Soudan, depuis 1997, le Comité exécutif des licenciés civils et militaires défend les droits des agents de la fonction publique arbitrairement licenciés par le régime autoritaire de l’Inqādh (1989-2019). La mobilisation par et pour le droit de cette organisation locale se traduit par la collecte et la production d’une archive de ces licenciements. Sur la base d’un entretien réalisé avec deux dirigeants du Comité et de l’étude d’un fragment de ces archives, soit 567 documents qui ont pu être photographiés lors d’une enquête de terrain réalisée en 2019, j’analyse comment la pratique archivistique du Comité politise l’enjeu des licenciements arbitraires tout en adoptant les formes matérielles caractéristiques du travail de l’administration, en l’occurrence celle du formulaire. Je montre ainsi comment l’action militante joue avec les lignes rouges du régime et tente d’assurer sa pérennité en adoptant des formes matérielles de revendication acceptables pour le pouvoir, et mets en évidence le fonctionnement et l’importance d’une pratique contestataire certes discrète, mais néanmoins subversive.
{"title":"Documenter les licenciements arbitraires en contexte autoritaire : les archives comme pratique contestataire au Soudan (1989-2019)","authors":"Annie Mahé","doi":"10.3917/crii.102.0093","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0093","url":null,"abstract":"Au Soudan, depuis 1997, le Comité exécutif des licenciés civils et militaires défend les droits des agents de la fonction publique arbitrairement licenciés par le régime autoritaire de l’Inqādh (1989-2019). La mobilisation par et pour le droit de cette organisation locale se traduit par la collecte et la production d’une archive de ces licenciements. Sur la base d’un entretien réalisé avec deux dirigeants du Comité et de l’étude d’un fragment de ces archives, soit 567 documents qui ont pu être photographiés lors d’une enquête de terrain réalisée en 2019, j’analyse comment la pratique archivistique du Comité politise l’enjeu des licenciements arbitraires tout en adoptant les formes matérielles caractéristiques du travail de l’administration, en l’occurrence celle du formulaire. Je montre ainsi comment l’action militante joue avec les lignes rouges du régime et tente d’assurer sa pérennité en adoptant des formes matérielles de revendication acceptables pour le pouvoir, et mets en évidence le fonctionnement et l’importance d’une pratique contestataire certes discrète, mais néanmoins subversive.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"3 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140494963","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En comparant les modalités de constitution, de conservation et de valorisation des archives d’une association de la gauche tunisienne et d’un mouvement à référent religieux, tous deux exilés en France sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali, je cherche à saisir les logiques sociales et politiques de production des archives de l’activisme en exil, et propose pour cela de réfléchir au lien étroit entre activité militante et activité d’archivage. Retracer le lien entre la constitution d’archives, les sociabilités militantes et les trajectoires des producteurs et productrices de ces fonds permet notamment de montrer que les structures d’opportunités ne sont pas les mêmes pour ces groupes militants. Les pratiques archivistiques sont également conditionnées par des conceptions militantes différentes du rôle de l’archivage, les groupes concernés n’assignant pas tous la même place au travail d’archive dans leur militantisme. Dès lors, la mise en archive des engagements en exil, et ses silences, deviennent un lieu de production et d’expression des rapports de pouvoir.
{"title":"Mettre en mots et en cartons le passé militant. La fabrique des archives des mobilisations tunisiennes en exil comme champ de luttes","authors":"Mathilde Zederman","doi":"10.3917/crii.102.0049","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0049","url":null,"abstract":"En comparant les modalités de constitution, de conservation et de valorisation des archives d’une association de la gauche tunisienne et d’un mouvement à référent religieux, tous deux exilés en France sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali, je cherche à saisir les logiques sociales et politiques de production des archives de l’activisme en exil, et propose pour cela de réfléchir au lien étroit entre activité militante et activité d’archivage. Retracer le lien entre la constitution d’archives, les sociabilités militantes et les trajectoires des producteurs et productrices de ces fonds permet notamment de montrer que les structures d’opportunités ne sont pas les mêmes pour ces groupes militants. Les pratiques archivistiques sont également conditionnées par des conceptions militantes différentes du rôle de l’archivage, les groupes concernés n’assignant pas tous la même place au travail d’archive dans leur militantisme. Dès lors, la mise en archive des engagements en exil, et ses silences, deviennent un lieu de production et d’expression des rapports de pouvoir.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"26 7-8","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140496304","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Margarita Fajardo, The World That Latin America Created. The United Nations Economic Commission for Latin America in the Development Era","authors":"Pablo Barnier-Khawam","doi":"10.3917/crii.102.0171","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0171","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"14 6","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140495066","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
À partir de l’analyse de dix collections de documents produites depuis le soulèvement de 2011, nous identifions les dynamiques d’archivage propres à l’espace transnational de l’exil syrien. Ceux qui font profession de collecter et de préserver ces documents ont développé une nouvelle pratique située à la frontière du militantisme, de la justice internationale et des politiques culturelles pour définir les normes d’archivage, les règles de propriété et la matérialité de ces archives. Cette arène transnationale forme ainsi un « champ faible » influencé par d’autres secteurs d’activité globalisés. Malgré ce rapport de force, le tournant archivistique syrien produit des contre-archives qui contribuent à la formation de récits autonomes sur l’histoire contemporaine syrienne. Pour développer notre analyse, nous distinguons trois familles de fonds documentaires : les archives patrimoniales, notamment architecturales, les archives révolutionnaires, documentant les productions culturelles du soulèvement, et les archives probatoires, réunissant les preuves des violences commises pendant la guerre. Cet ensemble forme un épistémè concurrent de l’archive d’État, dans le prolongement du soulèvement de 2011.
{"title":"Des archives syriennes déplacées. La production de récits alternatifs par une pratique professionnelle transnationale","authors":"Adélie Chevée, L. Fourn","doi":"10.3917/crii.102.0069","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0069","url":null,"abstract":"À partir de l’analyse de dix collections de documents produites depuis le soulèvement de 2011, nous identifions les dynamiques d’archivage propres à l’espace transnational de l’exil syrien. Ceux qui font profession de collecter et de préserver ces documents ont développé une nouvelle pratique située à la frontière du militantisme, de la justice internationale et des politiques culturelles pour définir les normes d’archivage, les règles de propriété et la matérialité de ces archives. Cette arène transnationale forme ainsi un « champ faible » influencé par d’autres secteurs d’activité globalisés. Malgré ce rapport de force, le tournant archivistique syrien produit des contre-archives qui contribuent à la formation de récits autonomes sur l’histoire contemporaine syrienne. Pour développer notre analyse, nous distinguons trois familles de fonds documentaires : les archives patrimoniales, notamment architecturales, les archives révolutionnaires, documentant les productions culturelles du soulèvement, et les archives probatoires, réunissant les preuves des violences commises pendant la guerre. Cet ensemble forme un épistémè concurrent de l’archive d’État, dans le prolongement du soulèvement de 2011.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"37 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140494823","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Comment enquêter sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda ? J’interroge la manière dont une diversité d’acteurs et actrices, chercheur·es, militant·es et journalistes français·es et rwandais·es, se sont organisé·es à l’échelle transnationale pour recueillir, compiler ou composer les preuves d’une responsabilité de la France dans ce génocide. Je montre cependant qu’il n’est que partiellement possible de s’émanciper du rôle central des États dans ces enquêtes, et en particulier de l’État français, producteur d’archives et gardien d’un accès limité, voire quelquefois discrétionnaire, à ses documents. Cette centralité est favorisée, autant qu’elle la renforce, par une hiérarchisation non seulement des types de preuves, mais aussi des légitimités des acteurs et actrices qui doivent alors contourner les obstacles de l’accès aux sources et déployer des stratégies variées pour faire reconnaître leur cause.
{"title":"La charge de la preuve : se mobiliser autour des archives de l’implication française au Rwanda","authors":"M. Beaufils","doi":"10.3917/crii.102.0027","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0027","url":null,"abstract":"Comment enquêter sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda ? J’interroge la manière dont une diversité d’acteurs et actrices, chercheur·es, militant·es et journalistes français·es et rwandais·es, se sont organisé·es à l’échelle transnationale pour recueillir, compiler ou composer les preuves d’une responsabilité de la France dans ce génocide. Je montre cependant qu’il n’est que partiellement possible de s’émanciper du rôle central des États dans ces enquêtes, et en particulier de l’État français, producteur d’archives et gardien d’un accès limité, voire quelquefois discrétionnaire, à ses documents. Cette centralité est favorisée, autant qu’elle la renforce, par une hiérarchisation non seulement des types de preuves, mais aussi des légitimités des acteurs et actrices qui doivent alors contourner les obstacles de l’accès aux sources et déployer des stratégies variées pour faire reconnaître leur cause.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"18 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140495072","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En Turquie, la sortie du « régime sécuritaire » en place depuis le début des années 1980, et caractérisé par la domination de l’armée, pose la question des conditions d’un changement politique et des manières de le saisir sociologiquement. J’invite à aller au-delà des coups d’éclat et des aménagements institutionnels formels dont le parti de gouvernement, l’AKP, est tenu pour le chef d’orchestre. Passer par l’étude d’une trajectoire de réformes de l’action publique migratoire et frontalière sur le temps long éclaire à nouveau frais la perte d’influence de l’armée sur l’activité gouvernementale que les observateurs datent de la seconde moitié des années 2000. Je renseigne à travers elle l’ascension de nouvelles coalitions bureaucratiques dans l’État, l’anticipation des stratégies gouvernementales par des fonctionnaires de police, du corps préfectoral et des experts européens dans leurs activités réformatrices et les « coups » portés à l’encontre de l’armée. Plus spécifiquement, je montre comment la fragmentation des lieux de la décision et de la légitimation politique par l’expertise dans le cadre de programmes d’aide européens financés par la politique de préadhésion produit des effets sur la mobilisation discrète de fonctionnaires dans un processus de subversion de l’ordre institutionnel sécuritaire.
{"title":"Faire et défaire l’ordre institutionnel et politique par l’action publique : des réformes des politiques migratoires et frontalières à la sortie du « régime sécuritaire » en Turquie","authors":"Elen Le Chêne","doi":"10.3917/crii.102.0147","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0147","url":null,"abstract":"En Turquie, la sortie du « régime sécuritaire » en place depuis le début des années 1980, et caractérisé par la domination de l’armée, pose la question des conditions d’un changement politique et des manières de le saisir sociologiquement. J’invite à aller au-delà des coups d’éclat et des aménagements institutionnels formels dont le parti de gouvernement, l’AKP, est tenu pour le chef d’orchestre. Passer par l’étude d’une trajectoire de réformes de l’action publique migratoire et frontalière sur le temps long éclaire à nouveau frais la perte d’influence de l’armée sur l’activité gouvernementale que les observateurs datent de la seconde moitié des années 2000. Je renseigne à travers elle l’ascension de nouvelles coalitions bureaucratiques dans l’État, l’anticipation des stratégies gouvernementales par des fonctionnaires de police, du corps préfectoral et des experts européens dans leurs activités réformatrices et les « coups » portés à l’encontre de l’armée. Plus spécifiquement, je montre comment la fragmentation des lieux de la décision et de la légitimation politique par l’expertise dans le cadre de programmes d’aide européens financés par la politique de préadhésion produit des effets sur la mobilisation discrète de fonctionnaires dans un processus de subversion de l’ordre institutionnel sécuritaire.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"349 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140495276","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans la lignée des débats interdisciplinaires qui ont affirmé la nature politique des archives, nous examinons l’articulation entre archivage et contestation dans ses dimensions transnationales et internationales. Parce qu’elles brouillent les frontières entre archivistes et activistes, les mobilisations archivistiques transnationales assignent à l’archivage de multiples fonctions : mémorielle, testimoniale, probatoire ou judiciaire. Les dynamiques à l’œuvre concernent aussi bien la construction et la conservation que le déplacement, la numérisation ou le partage des archives. Nous observons la façon dont ces mobilisations se saisissent de ces enjeux, et ce, dans des circulations entre le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe. Qu’il s’agisse de commémorations d’acteurs socio-politiques oubliés, de conflits interétatiques sur les « vérités » historiques et la propriété des archives, ou encore d’internationalisation des normes de gestion des documents, notre réflexion contribue aux débats sur les archives et les politiques des archives comme objets d’étude pour l’histoire, l’anthropologie, la sociologie et la science politique.
{"title":"Par et pour les archives : vers une sociologie politique des mobilisations archivistiques transnationales","authors":"M. J. Beerli, Nora El Qadim","doi":"10.3917/crii.102.0011","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/crii.102.0011","url":null,"abstract":"Dans la lignée des débats interdisciplinaires qui ont affirmé la nature politique des archives, nous examinons l’articulation entre archivage et contestation dans ses dimensions transnationales et internationales. Parce qu’elles brouillent les frontières entre archivistes et activistes, les mobilisations archivistiques transnationales assignent à l’archivage de multiples fonctions : mémorielle, testimoniale, probatoire ou judiciaire. Les dynamiques à l’œuvre concernent aussi bien la construction et la conservation que le déplacement, la numérisation ou le partage des archives. Nous observons la façon dont ces mobilisations se saisissent de ces enjeux, et ce, dans des circulations entre le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe. Qu’il s’agisse de commémorations d’acteurs socio-politiques oubliés, de conflits interétatiques sur les « vérités » historiques et la propriété des archives, ou encore d’internationalisation des normes de gestion des documents, notre réflexion contribue aux débats sur les archives et les politiques des archives comme objets d’étude pour l’histoire, l’anthropologie, la sociologie et la science politique.","PeriodicalId":35208,"journal":{"name":"Critique Internationale","volume":"59 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140495535","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}