Cadre de la recherche : Il s’agit dans cet article d’explorer les sentiments des jeunes qui n’ayant pas vraiment d’autre choix retournent vivre chez leurs parents. Nous nous interrogeons sur leurs rapports à la famille et à l’espace privé dans cette nouvelle cohabitation, rapports qui seront considérés en tant qu’analyseurs de leur processus d’individualisation. L’individualisation se définit comme la capacité de l’individu à être autonome et indépendant : l’autonomie étant la capacité à se donner sa propre loi, et l’indépendance celle de pourvoir à ses propres ressources (de Singly, 2000). Objectifs : L’objet de cet article est d’analyser l’évolution du sentiment du « chez-soi » lorsque les jeunes, après avoir connu une vie autonome et/ou indépendante, sont contraints par les conditions matérielles ou psychologiques de leur existence à revenir vivre chez leurs parents. Méthodologie : L’enquête menée est composée d’entretiens semi-directifs auprès de 57 jeunes revenus vivre en famille. Résultats : Nous verrons le profil des jeunes retournés de manière contrainte, les résistances face à ce retour, souvent vécu comme un échec, et nous analyserons les négociations dans la vie commune pour conserver une identité personnelle et leur individualisation tout en ayant une considération statutaire de la part des parents. Conclusions : La conclusion nous permettra de mettre en avant les liens existants entre l’individualisation et le sentiment envers le logement des parents. Contribution : Ce travail de recherche permet de mettre en lumière que le sentiment de chez soi envers le domicile des parents est un analyseur de l’autonomie plus ou moins forte acquise par le jeune tout au long de son parcours. Avant la première décohabitation, les jeunes recherchent l’autonomie dans la vie commune et s’approprient leur espace personnel. Au contraire, lorsque le retour est contraint, les jeunes n’ont pas et ne souhaitent pas avoir un sentiment de chez soi. Ils tentent de conserver leur individualisation au travers un investissement très limité dans l’appropriation de l’espace du domicile familial.
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