En juin 2020, une colleuse du mouvement Collages Féminicides Paris placarde un collage : « “Alors elle est à qui la rue ?” Un flic après m’avoir jeté au sol ». Il dénonce des violences qu’elle a subies alors qu’elle était en train de coller : « La rue est à nous ». Ce cas interroge la capacité des collages à concentrer des conflits d’appropriation de la ville. Il témoigne également des violences que les activistes peuvent subir dans l’espace urbain dans le cadre de leurs activités militantes, et du sentiment d’insécurité qu’il·elles ressentent en raison de la potentialité de ces violences. Partant de l’hypothèse que l’appropriation est un phénomène renégocié selon les sentiments des individus et les espaces, ce texte, inscrit dans le champ de la géographie du genre (Hancock, Coutras), interroge donc les dynamiques de construction du territoire par les colleur·ses comme vecteur de leur émancipation.
{"title":"Les collages contre les féminicides : le signe de l’appropriation de l’espace public","authors":"Alexandra Mallah","doi":"10.54563/mosaique.2588","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2588","url":null,"abstract":"En juin 2020, une colleuse du mouvement Collages Féminicides Paris placarde un collage : « “Alors elle est à qui la rue ?” Un flic après m’avoir jeté au sol ». Il dénonce des violences qu’elle a subies alors qu’elle était en train de coller : « La rue est à nous ». Ce cas interroge la capacité des collages à concentrer des conflits d’appropriation de la ville. Il témoigne également des violences que les activistes peuvent subir dans l’espace urbain dans le cadre de leurs activités militantes, et du sentiment d’insécurité qu’il·elles ressentent en raison de la potentialité de ces violences. Partant de l’hypothèse que l’appropriation est un phénomène renégocié selon les sentiments des individus et les espaces, ce texte, inscrit dans le champ de la géographie du genre (Hancock, Coutras), interroge donc les dynamiques de construction du territoire par les colleur·ses comme vecteur de leur émancipation.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"54 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141643655","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans l’Italie du vie siècle, les rois ostrogoths recourraient déjà aux outils à leur disposition pour inscrire leur présence dans l’espace public de leur époque et communiquer avec leurs sujets. L’écrit, diffusé et affiché dans les lieux les plus fréquentés, était une des modalités du gouvernement des hommes largement exploitée pour limiter les tensions et appeler à l’unité. Les travaux menés sur l’idéologie à partir des actes de chancellerie conservés dans les Variae de Cassiodore ont mis en évidence la portée de certains mots spécifiques de la parole royale, mais les métaphores et les allégories étaient des procédés rhétoriques tout aussi efficaces, sinon plus, pour exiger la concorde au sein du royaume ostrogothique. Une analyse des images de la concorde dans les Variae de Cassiodore révèle, entre autres choses, un concept clé de l’idéologie des rois goths : l’accordance (convenientia).
{"title":"From concordia to convenientia: some considerations about the rhetoric of concord in the Ostrogothic period based on Cassiodorus’s Variae","authors":"Virgile Mayo","doi":"10.54563/mosaique.2557","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2557","url":null,"abstract":"Dans l’Italie du vie siècle, les rois ostrogoths recourraient déjà aux outils à leur disposition pour inscrire leur présence dans l’espace public de leur époque et communiquer avec leurs sujets. L’écrit, diffusé et affiché dans les lieux les plus fréquentés, était une des modalités du gouvernement des hommes largement exploitée pour limiter les tensions et appeler à l’unité. Les travaux menés sur l’idéologie à partir des actes de chancellerie conservés dans les Variae de Cassiodore ont mis en évidence la portée de certains mots spécifiques de la parole royale, mais les métaphores et les allégories étaient des procédés rhétoriques tout aussi efficaces, sinon plus, pour exiger la concorde au sein du royaume ostrogothique. Une analyse des images de la concorde dans les Variae de Cassiodore révèle, entre autres choses, un concept clé de l’idéologie des rois goths : l’accordance (convenientia).","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"1 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141640597","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La notion contemporaine de corruption apparaît fortement liée à une perspective juridico-normative fondée sur la violation d’une norme juridique ou d’un devoir attaché à l’exercice d’une charge publique pour l’obtention d’un bénéfice ou avantage privé. Or, une telle perspective éclipse la polysémie de la corruption, manifeste dans l’antiquité gréco-romaine attachée aux dimensions physique, pathologique, religieuse, morale et politique de ce phénomène. La présente contribution propose ainsi une approche différente qui consiste à reprendre des éléments d’une perspective pathologique et politique développée dans l’Antiquité, de manière à considérer la corruption comme une maladie du corps politique. Nous essayerons de réfléchir aux symptômes d’une telle maladie à partir d’une interprétation de la notion de chose publique cicéronienne centrée sur l’analyse des liens politiques constitutifs du corps politique afin de montrer que la corruption représente l’affaiblissement de l’engagement civique exprimé par l’indifférence à la chose publique.
{"title":"L’indifférence à la chose publique : symptôme de la corruption politique ?","authors":"David Octavio Orbe Arteaga","doi":"10.54563/mosaique.2576","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2576","url":null,"abstract":"La notion contemporaine de corruption apparaît fortement liée à une perspective juridico-normative fondée sur la violation d’une norme juridique ou d’un devoir attaché à l’exercice d’une charge publique pour l’obtention d’un bénéfice ou avantage privé. Or, une telle perspective éclipse la polysémie de la corruption, manifeste dans l’antiquité gréco-romaine attachée aux dimensions physique, pathologique, religieuse, morale et politique de ce phénomène. La présente contribution propose ainsi une approche différente qui consiste à reprendre des éléments d’une perspective pathologique et politique développée dans l’Antiquité, de manière à considérer la corruption comme une maladie du corps politique. Nous essayerons de réfléchir aux symptômes d’une telle maladie à partir d’une interprétation de la notion de chose publique cicéronienne centrée sur l’analyse des liens politiques constitutifs du corps politique afin de montrer que la corruption représente l’affaiblissement de l’engagement civique exprimé par l’indifférence à la chose publique.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"11 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141644060","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’article se propose d’aborder le motif de la carcéralité dans les œuvres poétiques d’Abdellatif Laâbi (Histoire des sept crucifiés de l’espoir) et de Tahar Djaout (Solstice barbelé et L’Arche à vau-l’eau). Si la ville carcérale apparaît comme la métaphore d’un pouvoir autoritaire post-colonial, elle cristallise également l’opposition entre deux types de parole. En effet, alors que l’enfermement et la censure, outils de maintien de l’ordre, cherchent à évacuer tout conflit possible au sein de l’espace public, afin de diffuser une version officielle de l’histoire et de taire les voix contestataires ou les récits alternatifs, la parole poétique, par sa marginalité, porte en elle une forte dimension critique visant à réinscrire du conflit, de l’hétérogénéité, au sein de cet espace. Qu’il s’agisse d’emprunter à la tradition du conte ou d’insuffler au langage une puissance cosmique, le dire poétique échappe aux normes et se présente comme hautement transgressif. Et c’est depuis la marge que peuvent se déployer ces écritures de la révolte.
本文探讨了 Abdellatif Laâbi (《Histoire des sept crucifiés de l'espoir》)和 Tahar Djaout (《Solstice barbelé and L'Arche à vau-l'eau》)诗歌中的监禁主题。监狱小镇是后殖民专制权力的隐喻,同时也是两种言论对立的具体化。监禁和审查作为维持秩序的工具,旨在消除公共空间中任何可能的冲突,以传播官方版本的历史,压制不同声音或另类叙事,而诗歌言论则因其边缘性而带有强烈的批判性,旨在恢复这一空间中的冲突和异质性。无论是借鉴讲故事的传统,还是为语言注入宇宙的力量,诗歌的表达都摆脱了常规,具有高度的超越性。而这些反叛的写作正是从边缘地带展开的。
{"title":"The prison city or the tomb of memory: a study of the early collections of Abdellatif Laâbi and Tahar Djaout (1960-1980)","authors":"Camille Lotz","doi":"10.54563/mosaique.2601","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2601","url":null,"abstract":"L’article se propose d’aborder le motif de la carcéralité dans les œuvres poétiques d’Abdellatif Laâbi (Histoire des sept crucifiés de l’espoir) et de Tahar Djaout (Solstice barbelé et L’Arche à vau-l’eau). Si la ville carcérale apparaît comme la métaphore d’un pouvoir autoritaire post-colonial, elle cristallise également l’opposition entre deux types de parole. En effet, alors que l’enfermement et la censure, outils de maintien de l’ordre, cherchent à évacuer tout conflit possible au sein de l’espace public, afin de diffuser une version officielle de l’histoire et de taire les voix contestataires ou les récits alternatifs, la parole poétique, par sa marginalité, porte en elle une forte dimension critique visant à réinscrire du conflit, de l’hétérogénéité, au sein de cet espace. Qu’il s’agisse d’emprunter à la tradition du conte ou d’insuffler au langage une puissance cosmique, le dire poétique échappe aux normes et se présente comme hautement transgressif. Et c’est depuis la marge que peuvent se déployer ces écritures de la révolte.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"92 19","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141642572","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Comment concilier la reconnaissance des identités symboliques – leur diversité et le « déterminisme » qu’elles semblent impliquer – avec notre liberté, et donc la possibilité qu’à travers celle-ci nous puissions « communiquer » ensemble, et partager un « monde » ou un « sens commun » ? Il s’agira d’examiner ce problème à l’aune de la phénoménologie de Marc Richir (1943-2015), et des développements qu’il consacre au symbolique et à sa dimension sociopolitique, en insistant, d’une part, sur la spécificité de la perspective phénoménologique (notamment eu égard à la démarche des sciences sociales) et en montrant, d’autre part, qu’un tel « sens commun » n’est concevable, de ce point de vue, que comme l’universalité indéterminée d’une phénoménalité du social, dont le statut est autant utopique que critique. L’enjeu est de savoir sous quelles conditions concrètes une telle universalité est possible, et d’examiner la manière dont la phénoménologie contemporaine peut contribuer à cette réflexion.
{"title":"The Phenomenology of the Social according to Marc Richir","authors":"Jérôme Watin-Augouard","doi":"10.54563/mosaique.2545","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2545","url":null,"abstract":"Comment concilier la reconnaissance des identités symboliques – leur diversité et le « déterminisme » qu’elles semblent impliquer – avec notre liberté, et donc la possibilité qu’à travers celle-ci nous puissions « communiquer » ensemble, et partager un « monde » ou un « sens commun » ? Il s’agira d’examiner ce problème à l’aune de la phénoménologie de Marc Richir (1943-2015), et des développements qu’il consacre au symbolique et à sa dimension sociopolitique, en insistant, d’une part, sur la spécificité de la perspective phénoménologique (notamment eu égard à la démarche des sciences sociales) et en montrant, d’autre part, qu’un tel « sens commun » n’est concevable, de ce point de vue, que comme l’universalité indéterminée d’une phénoménalité du social, dont le statut est autant utopique que critique. L’enjeu est de savoir sous quelles conditions concrètes une telle universalité est possible, et d’examiner la manière dont la phénoménologie contemporaine peut contribuer à cette réflexion.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"14 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141641149","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article examine l’activité politique épistolaire de Marie d’Autriche, reine douairière de Hongrie et gouvernante générale des Pays-Bas habsbourgeois au prisme d’une émotion : la peur. Le point d’observation choisi est celui de l’année 1541, période précédant la neuvième guerre d’Italie (1542-1546) et caractérisée par une intensification des tensions entre Charles Quint et François Ier. Dans ce climat politique, Marie de Hongrie gouverne non sans inquiétude. En effet, le champ lexical de ce sentiment innerve sa correspondance. Par conséquent, afin d’en saisir le sens, l’expression de la peur sera appréhendée dans sa triple dimension : d’abord, comme la manifestation concrète d’un danger politique existant, ensuite comme le catalyseur d’une activité politique prudente et enfin comme un dispositif rhétorique dans lequel la mise en scène de ses affects participent à la reconnaissance de ses besoins.
{"title":"Une vigilance inquiète : Marie de Hongrie et la défense des Pays-Bas en 1541","authors":"Jules Dejonckheere","doi":"10.54563/mosaique.2621","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2621","url":null,"abstract":"Cet article examine l’activité politique épistolaire de Marie d’Autriche, reine douairière de Hongrie et gouvernante générale des Pays-Bas habsbourgeois au prisme d’une émotion : la peur. Le point d’observation choisi est celui de l’année 1541, période précédant la neuvième guerre d’Italie (1542-1546) et caractérisée par une intensification des tensions entre Charles Quint et François Ier. Dans ce climat politique, Marie de Hongrie gouverne non sans inquiétude. En effet, le champ lexical de ce sentiment innerve sa correspondance. Par conséquent, afin d’en saisir le sens, l’expression de la peur sera appréhendée dans sa triple dimension : d’abord, comme la manifestation concrète d’un danger politique existant, ensuite comme le catalyseur d’une activité politique prudente et enfin comme un dispositif rhétorique dans lequel la mise en scène de ses affects participent à la reconnaissance de ses besoins.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"2 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141640732","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis l’apparition de l’histoire des émotions, le rôle et le fonctionnement de l’amour dans la société médiévale ont été les objets de théories de la part d’historiens et de philologues. Toutefois, accéder aux ressentis des individus est plus compliqué. En effet, les sources médiévales abordent peu l’intime, ou souvent d’une manière plus symbolique que réaliste. Comment, dès lors, observer l’amour qui entourait Jeanne de Brabant ? Quelles sources permettent cette analyse ? Après avoir répondu à cette question, l’étude se penchera sur la présence de l’affectio dans deux types de relations de la duchesse : à savoir dans le couple qu’elle formait avec Wenceslas de Luxembourg et dans les rapports avec ses sujets.
自从情感史出现以来,历史学家和语言学家就一直在对中世纪社会中爱情的角色和功能进行理论探讨。然而,对个人情感的了解则更为复杂。事实上,中世纪的资料很少涉及亲密关系,或者说往往是象征性的而非现实性的。那么,我们如何才能观察到围绕在贞德-德-布拉班特身边的爱情呢?哪些资料允许我们这样做?在回答了这个问题后,本研究将探讨在公爵夫人的两类关系中存在的情感:她与卢森堡的温塞斯拉(Wenceslas of Luxembourg)结成的夫妻关系以及她与臣民的关系。
{"title":"Amour et affection dans la vie de Jeanne de Brabant (1322-1406). La construction d’un discours sentimental entre absence d’information et topoï de société","authors":"Camille Rutsaert","doi":"10.54563/mosaique.2640","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2640","url":null,"abstract":"Depuis l’apparition de l’histoire des émotions, le rôle et le fonctionnement de l’amour dans la société médiévale ont été les objets de théories de la part d’historiens et de philologues. Toutefois, accéder aux ressentis des individus est plus compliqué. En effet, les sources médiévales abordent peu l’intime, ou souvent d’une manière plus symbolique que réaliste. Comment, dès lors, observer l’amour qui entourait Jeanne de Brabant ? Quelles sources permettent cette analyse ? Après avoir répondu à cette question, l’étude se penchera sur la présence de l’affectio dans deux types de relations de la duchesse : à savoir dans le couple qu’elle formait avec Wenceslas de Luxembourg et dans les rapports avec ses sujets.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"18 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141643896","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article entend utiliser la correspondance inédite de la duchesse de Berry, née Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, avec sa famille napolitaine pendant ses années à la cour de France (1816-1830). Destinée à épouser le fils cadet du futur Charles X, la princesse, Bourbon de naissance, est le dernier espoir de voir se perpétuer la branche française. Princesse étrangère mais de la même dynastie, elle entretient une correspondance régulière et suivie avec les hommes de sa famille, trois souverains successifs, son grand-père, son père et enfin son frère. Au-delà d’une correspondance obligée, la duchesse de Berry y livre certains de ses sentiments, notamment son chagrin face aux deuils qu’elle n’est plus en mesure de partager mais également ses joies et ses espoirs de retrouver une famille qu’elle est traditionnellement condamnée à ne plus revoir.
{"title":"From tears to laughter, the feelings of the Duchess of Berry in her family correspondence, 1820-1830","authors":"Matthieu Mensch","doi":"10.54563/mosaique.2658","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2658","url":null,"abstract":"Cet article entend utiliser la correspondance inédite de la duchesse de Berry, née Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, avec sa famille napolitaine pendant ses années à la cour de France (1816-1830). Destinée à épouser le fils cadet du futur Charles X, la princesse, Bourbon de naissance, est le dernier espoir de voir se perpétuer la branche française. Princesse étrangère mais de la même dynastie, elle entretient une correspondance régulière et suivie avec les hommes de sa famille, trois souverains successifs, son grand-père, son père et enfin son frère. Au-delà d’une correspondance obligée, la duchesse de Berry y livre certains de ses sentiments, notamment son chagrin face aux deuils qu’elle n’est plus en mesure de partager mais également ses joies et ses espoirs de retrouver une famille qu’elle est traditionnellement condamnée à ne plus revoir.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"8 44","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141642502","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La philosophie de l’espérance d’Ernst Bloch réhabilite la notion d’utopie en se déployant comme une herméneutique du possible, c’est-à-dire comme une méthode d’interprétation des signes du possible au sein du réel. À l’appui de cette interprétation, l’article commence par situer l’entreprise de Bloch à la lumière des objections habituellement élevées contre l’utopie et par identifier la fonction de cette méthode herméneutique au sein de la topographie dialectique de l’utopie chez Bloch : elle doit assurer le passage de l’espace public hétérotopique à l’utopie. L’article indique ensuite comment cette herméneutique, fondée sur une ontologie du possible, se déploie comme héritage dialectique des signaux politiques du présent et des œuvres culturelles du passé. Il ne s’agit pas en effet de concevoir ex nihilo quelque avenir désirable, mais d’hériter de ses possibilités. Enfin, l’article montre en quoi ce recours à l’herméneutique suppose une théorie de la signification sous-jacente dont sont esquissées les grandes lignes.
{"title":"From traces to signs of time. Ernst Bloch and the hermeneutics of the possible","authors":"Alban Stuckel","doi":"10.54563/mosaique.2532","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2532","url":null,"abstract":"La philosophie de l’espérance d’Ernst Bloch réhabilite la notion d’utopie en se déployant comme une herméneutique du possible, c’est-à-dire comme une méthode d’interprétation des signes du possible au sein du réel. À l’appui de cette interprétation, l’article commence par situer l’entreprise de Bloch à la lumière des objections habituellement élevées contre l’utopie et par identifier la fonction de cette méthode herméneutique au sein de la topographie dialectique de l’utopie chez Bloch : elle doit assurer le passage de l’espace public hétérotopique à l’utopie. L’article indique ensuite comment cette herméneutique, fondée sur une ontologie du possible, se déploie comme héritage dialectique des signaux politiques du présent et des œuvres culturelles du passé. Il ne s’agit pas en effet de concevoir ex nihilo quelque avenir désirable, mais d’hériter de ses possibilités. Enfin, l’article montre en quoi ce recours à l’herméneutique suppose une théorie de la signification sous-jacente dont sont esquissées les grandes lignes.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"5 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141641557","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis le début du vingt-et-unième siècle, diverses pensées de la Chine antique sont évoquées comme une voie aux antipodes de la détérioration accélérée de notre environnement. C’est à travers l’usage récurrent de termes tels que « éthique environnementale » dans le sens d’une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature que de nombreuses productions scientifiques, principalement en Chine, édulcorent les discours de la Chine antique au profit d’une réécriture de l’histoire dans le but d’y faire apparaître les précurseurs d’une pensée chinoise environnementale. Or, en analysant et en contextualisant les mêmes discours normatifs datant de l’Antiquité, cet article vise à déconstruire l’idée d’une écologie indigène de la Chine antique en montrant comment les discours relatifs aux actes de destruction de la faune, de la flore et de certains espaces naturels (zones humides et forestières) sont liés à des contextes cosmologiques, religieux, agricoles et politiques complexes.
{"title":"Qu’est-ce que l’éthique environnementale dans la Chine antique ?","authors":"Johan Rols","doi":"10.54563/mosaique.2442","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2442","url":null,"abstract":"Depuis le début du vingt-et-unième siècle, diverses pensées de la Chine antique sont évoquées comme une voie aux antipodes de la détérioration accélérée de notre environnement. C’est à travers l’usage récurrent de termes tels que « éthique environnementale » dans le sens d’une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature que de nombreuses productions scientifiques, principalement en Chine, édulcorent les discours de la Chine antique au profit d’une réécriture de l’histoire dans le but d’y faire apparaître les précurseurs d’une pensée chinoise environnementale. Or, en analysant et en contextualisant les mêmes discours normatifs datant de l’Antiquité, cet article vise à déconstruire l’idée d’une écologie indigène de la Chine antique en montrant comment les discours relatifs aux actes de destruction de la faune, de la flore et de certains espaces naturels (zones humides et forestières) sont liés à des contextes cosmologiques, religieux, agricoles et politiques complexes.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"27 8","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896420","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}